Chansons populaires du Canada, 1880/p055
mon beau ruban gris.
On a vu plus haut que notre chanson Cécilia se chante encore en France. Dans la version française se trouvent les couplets suivants :
« Que disent les oiseaux des bois ? — Que les femmes ne valent rien, — Et les hommes encor bien moins. — Pour les fill’s, ils en dis’nt du bien. »
Chose assez singulière, je retrouve à peu près ces mêmes couplets dans Mon beau ruban gris. Dans l’une et l’autre chanson les hommes sont assez mal menés ; mais on aura beau faire, la raison du plus fort sera toujours la meilleure.
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mon beau ruban gris.
Cette douce mélodie dont les notes, presque toutes de valeurs égales, roulent constamment dans un mode antique, est bien un type de ces chansons populaires dont J.-J. Rousseau a dit : « … Les airs ne sont pas piquants, mais ils ont je ne sais quoi d’antique et de doux qui touche à la longue… Ils sont simples, naïfs, souvent tristes ; ils plaisent pourtant. » La phrase mélodique qui commence avec les mots : « Ah ! mon beau ruban jaune, etc., » ne devrait commencer, régulièrement, qu’une mesure plus tard. Cependant, cette espèce d’enjambement est loin d’être dénué de charmes.