Contes choisis sur l’économie politique/La Colonie isolée

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Librairie Guillaumin et Cie (volume 1p. --102).

LA COLONIE ISOLÉE

PRINCIPES DÉVELOPPÉS DANS CE CONTE




La richesse consiste dans tout ce qui est utile, c’est-à-dire nécessaire ou agréable à l’homme.

La richesse s’obtient par l’emploi du travail sur des matériaux fournis par la nature.

Comme les matériaux que fournit la nature paraissent inépuisables, et que le travail va toujours en progressant, on ne peut assigner d’autres limites à ses opérations que celles de l’intelligence humaine. Et où sont les limites de l’intelligence humaine ?

Le travail productif est un pouvoir bienfaisant ; tout ce qui stimule ou dirige ce pouvoir est bienfaisant aussi.

Plusieurs sortes de travail improductif ont cet effet ; donc plusieurs sortes de travail improductif sont bienfaisants aussi.

Tout travail pour lequel il y a une demande suffisante est également respectable.

Le travail étant un pouvoir bienfaisant, toute économie de travail est un bienfait de la société.

On économise le travail en le divisant de trois manières :

1° Les hommes font mieux ce qu’ils font habituellement ;

2° Les hommes font plus promptement ce à quoi ils s’attachent d’une manière particulière ; Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/30 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/31 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/32 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/33 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/34 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/35 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/36 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/37 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/38 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/39 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/40 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/41 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - 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— Il ne doit pas être honteux de sa longue barbe, dit le capitaine, car nous sommes tous dans le même cas. Il y a juste cinq mois qu’on n’a vu ici de rasoir.

— Mais le plus plaisant de l’affaire, dit Richard, c’est que je n’en ai pas rapporté. C’est ce qui a mis M. Arnall si fort en colère. J’en suis vraiment fâché ; mais ne m’étant rasé toute ma vie qu’une fois par semaine, je n’ai jamais pensé à l’importance que les gentlemen attachent à l’être tous les jours.

— Nous aurons de l’indulgence pour quelques omissions, dit le capitaine, si nous trouvons en somme que votre mémoire a été fidèle.

— Je vous prie de vous rappeler, monsieur, que je n’avais pas de liste, à défaut de papier pour la faire. Tout le long du chemin, je me gravais dans l’esprit et je me répétais à moi-même les objets que j’aurais à me procurer ; et enfin je m’avisai que, si je n’avais ni plume ni encre, je pourrais bien trouver une ardoise, et c’est ce qui m’arriva.

— Vous en découvrîtes sur votre route, je suppose.

— Oui, monsieur, j’en trouvai une pièce plate et un morceau pointu, j’inscrivis les divers objets dont je pensais que nous aurions besoin. Quant aux rasoirs, je n’y pensai même pas. Mais il y a une bonne provision de ciseaux et M. Arnall peut se tondre le menton, si nos dames consentent à lui en prêter une paire.

Tandis qu’Arnall inspectait son fusil, l’amorçait et le chargeait, il reprit sa bonne humeur ; et tout en se promenant de long en large, la tête haute, autour du chariot, il offrait un fort bon exemple à ceux qui pouvaient désirer d’apprendre comment une sentinelle doit se comporter. Il ne se mit point en colère contre les petits garçons qui l’imitaient le lendemain matin, jusqu’au moment où l’un d’eux se passa la main sur le menton avec une intention à laquelle on ne pouvait se méprendre. On ne put pas découvrir, cependant, s’ils se moquaient de sa barbe ou du désir qu’il avait de s’en débarrasser. Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/118 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/119 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/120 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/121 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/122 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/123 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/124 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/125 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/126 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/127 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/128 Page:Martineau - Contes choisis sur l economie politique - tome 1.pdf/129 quelle perspective de bonheur s’ouvrait pour cette petite communauté bien unie.

— Soyons toujours unis, soyons toujours industrieux, disait le bon capitaine. N’ayons qu’une volonté pour proscrire le crime, si ce fléau se montrait parmi nous. Tolérons ce qui n’est qu’imprudence, honorons la sagesse, respectons la vertu, et nous nous assurerons tout le bonheur qu’une bienfaisante Providence nous réserve. Cherchons s’il n’est pas vrai de dire des sociétés, comme des individus, que la Providence met à leur portée le bonheur qui leur convient le mieux.