Contes populaires d’Afrique (Basset)/92
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COMMENT LE MONDE FUT PEUPLÉ[2]
basi se leva, s’assit là, fit toutes les choses
supérieures, toutes les choses inférieures,
l’eau, la forêt, la rivière, les sources, les
bêtes de la forêt ; il fit toute espèce de choses
dans le monde entier. Il ne fit pas l’homme ; tous
les hommes habitaient en haut avec Abasi. À ce
moment, aucun homme n’existait dans ce monde ;
il n’y avait que les bêtes de la forêt, les poissons
qui vivent dans l’eau, les oiseaux que nous
voyons voler dans l’air et beaucoup d’autres êtres
qu’il ne parait pas nécessaire d’énumérer. Mais
l’homme n’existait pas dans le monde : tous les
hommes habitaient en exil avec Abasi dans sa
ville : quand Abasi s’asseyait et mangeait, ils se
joignaient à lui et Ataï prononçait ses paroles.
À la fin, Ataï l’appela ; il répondit et elle lui dit :
— La situation telle qu’elle est n’est pas très bonne ; tu possèdes la terre qui existe ici ; tu possèdes le ciel qu’ils habitent ; tu as fait un endroit entier pour y rester et si tu n’y places pas l’homme, ce n’est pas bien. Cherche un moyen de placer l’homme sur la terre pour qu’il y demeure et qu’il allume du feu, de façon que le ciel soit chaud, car le froid y est considérable parce qu’il n’existe pas de feu sur la terre.