Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1089

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Louis Conard (Volume 6p. 100-101).

1089. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Croisset [31 décembre 1869].

Quoique l’usage soit bien gothique, il me semble convenable.

Je vous souhaite donc, Princesse, une bonne année.

Que chacun de vos désirs se réalise, que rien de fâcheux ne vous survienne, que tout enfin vous agrée, depuis les résolutions de la Politique jusqu’à la température du ciel ! Soyez aussi heureuse que possible.

Quand arrive cette époque, on résume involontairement ses douze mois, comme les négociants qui font leur inventaire. Moi, je retrouve votre nom à toutes les pages de mon grand livre, Princesse, du côté des bénéfices, bien entendu. Voilà une comparaison piètre, dont je vous demande excuse ; ce sera une sottise de plus à jeter dans les tas, avec les autres.

N’importe, parmi tous les hommages que l’on va vous rendre et les vœux qu’on va débiter, il n’en est pas de plus profonds et de plus sincères que les miens, Princesse, car je suis complètement à vous.