Correspondance de Voltaire/1753/Lettre 2625

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Correspondance de Voltaire/1753
Correspondance : année 1753GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 101-102).

2625. — DE M. *** AU BARON DE FREYTAG[1].
Paris, 12 juillet 1753.

Il s’est répandu ici, monsieur, des bruits si étranges au sujet de l’arrêt de Mme Denis et de la manière dont elle a été traitée, le tout fondé sur la copie qui court d’une lettre de cette dame, que vous ne pouvez désabuser trop tôt le public pour l’honneur du roi votre maître et pour le vôtre. Vous avez sans doute des correspondants à Paris, et vous connaissez le ministre de Sa Majesté prussienne. Vous avez aussi M. Darget, secrétaire du cabinet de Sa Majesté, qui demeure rue Française, près la Comédie-Italienne. Ils ne sont pas mieux instruits que le reste de Paris, et le bruit général est que le droit des gens a été ouvertement violé à l’égard de Mme Denis : quant à son oncle, les avis sont partagés.

C’est l’intérêt que je prends à la gloire de Sa Majesté prussienne qui m’engage à vous inviter de faire cesser des bruits injurieux pour ce monarque.

  1. Éditeur, Varnhagen von Ense.