Correspondance de Voltaire/1754/Lettre 2822

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1754
Correspondance : année 1754GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 292).

2822. — À M. GOTTSCHED[1].
À Lyon, 29 novembre 1754.

J’ai reçu à Lyon, monsieur, la lettre dont vous m’avez honoré. J’y suis plus malade qu’à Colmar, et je cherche dans l’Académie de Lyon quelqu’un qui fasse mon épitaphe. Il faut se porter mieux que je ne fais pour dresser un monument à Wolf.

Les vers de Glover[2] dont vous me parlez sont d’un bavard, ceux de Halley[3] en latin sont d’un grand homme. C’est que Halley l’était aussi bien que Newton. Pour moi, qui ne suis qu’un mourant, je n’ai que la force de vous dire de mon tombeau que je serai bien tendrement jusqu’au dernier moment votre très-humble et obéissant serviteur. V.

  1. Éditeur, H. Beaune.
  2. Richard Glover, poëte anglais, né en 1712. mort en 1785, auteur d’un poëme sur Léonidas.
  3. Edmond Halley, astronome anglais, né en 1656, mort en 1742, premier éditeur des Principia de Newton.