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Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3307

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Correspondance de Voltaire/1757
Correspondance : année 1757GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 169).
3307. — À M. LE PRÉSIDENT DE RUFFEY[1].
À Monrion, près de Lausanne, 6 février 1757.

Il y a quelques jours, monsieur, que j’ai fait partir à votre adresse, par Pontarlier, un paquet de quelques livres qui sont au coche ou à la messagerie, et qui vous seront rendus à votre premier ordre, en cas que quelque méprise dans l’adresse n’ait pas permis qu’on les portât chez vous. Si vous jetez les yeux sur cette histoire, vous n’y trouverez rien de plus fou et de plus atroce que ce qui se passe aujourd’hui dans Paris. Voilà la suite du jansénisme et du molinisme et des querelles des prêtres. Il y a en France deux nations : celle des honnêtes gens, et celle des sauvages. C’est le pays des contrastes. J’ai bien fait de choisir le pays de l’uniformité. Si j’avais de la santé, je serais heureux et je vous écrirais de plus longues lettres. Comment va monsieur le premier président de La Marche ? Comptez que personne ne vous est plus attaché que le Suisse V.

  1. Éditeur, Th. Foisset.