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Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3365

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Correspondance de Voltaire/1757
Correspondance : année 1757GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 217-218).

3365. — À M. TRONCHIN, DE LYON[1].
Aux Délices, 4 juin.

Je ne suis pas fâché que les Anglais soient punis en Hanovre. Ils ont été assassins en Amérique, pirates sur mer, receleurs sur le Gange. Ils méritaient bien quelque petit châtiment. Pour les affaires de Bohême, je les crois dans le plus grand délabrement. On est consterné à Vienne[2]. Je crois comme vous que le maréchal de Richelieu pourra bien aussi avoir son armée. La France, en ce cas, aura trois généraux au lieu d’un. Il y a des gens qui prétendent qu’un est plus que trois dans cette arithmétique. Ce qui est sûr, c’est que la France perdra quelques hommes, et prodigieusement d’argent par sa guerre sur terre et sur mer, et que jamais on n’a fait les choses à plus grands frais.

  1. Revue suisse, 1855, page 409.
  2. Les Autrichiens avaient perdu contre Frédéric la bataille de Prague, le 6 mai 1757.