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Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3537

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Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 379-380).

3537. — À M. COLINI.
À Lausanne, 23 janvier.

Je suis très-sensible à votre souvenir, mon cher Colini, et je vous souhaite un état assuré et tranquille, qui puisse vous faire oublier les agréments de votre beau pays. Je me trouve mieux que jamais de celui que j’ai choisi pour ma retraite. J’ai beaucoup embelli les Délices, et j’ai pris enfin une maison[1] à Lausanne, que j’ai très-ornée, et dans laquelle on est entièrement à l’abri des rigueurs de la saison. Je vois, de mon lit, quinze lieues de ce beau lac que vous connaissez. C’est le plus bel aspect que j’aie jamais vu ; c’est là que je m’inquiète assez peu de tous les bouleversements de l’Allemagne. Vous devez vous intéresser à l’Autriche, puisque vous gouvernez un Autrichien[2], et que vous êtes né sous la domination de l’empereur. Plus heureux qui est né libre ! Je vous embrasse.

  1. Voyez la lettre 3364.
  2. Le fils du comte de Sauer.