Aller au contenu

Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3617

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 453-454).

3617. — DE DIDEROT[1].
14 juin 1758.

Si je veux de vos articles, monsieur et cher maître, est-ce qu’il peut y avoir de doute à cela ? Est-ce qu’il ne faudrait pas faire le voyage de Genève et aller vous les demander à genoux, si on ne pouvait les obtenir qu’à ce prix ? Choisissez, écrivez, envoyez, envoyez souvent. Je n’ai pu accepter vos offres pluttôt ; mon arrangement avec les libraires est à peine conclu. Nous avons fait ensemble un beau traité, comme celui du diable et du paysan de La Fontaine : les feuilles sont pour moi, le grain est pour eux ; mais au moins ces feuilles me seront assurées. Voilà ce que j’ai gagné à la désertion de mon collègue. Vous savez sans doute qu’il continuera de donner sa partie mathématique. Il n’a pas dépendu de moi qu’il ne fit mieux. Je croyais l’avoir ébranlé ; mais il faut qu’il se promène. Il est tourmenté du desir de voir l’Italie. Qu’il aille donc en Italie ; je serai content de lui s’il revient heureux, etc.

  1. Œuvres complètes de Diderot, édition Assézat, tome XIX, pagre 453.