Aller au contenu

Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3686

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 524).
3686. — À M. DE CIDEVILLE.
Aux Délices, 28 octobre.

Mon cher et ancien ami, j’ai peur que vous n’ayez pas reçu un billet[1] adressa dans la rue Saint-Pierre à Paris, et, par renvoi, à votre terre de Launai si vous n’étiez pas dans la grande vilaine ville. Il s’agirait de savoir si votre marquis Ango de Lézeau est mort ou en vie ; s’il a un domicile à Rouen ; s’il faut écrire au château de Lézeau ; où est ce beau château ; en un mot, comment il faut faire pour se faire payer d’une dette de quatre années d’arrérages, de laquelle Ango ne me donne aucunes nouvelles. Licet miscere seria cum jocis[2]. Il ne faut pas abandonner le demeurant. Rem suam deserere turpissimum est, dit Cicéron.

Si Fédéric est aussi bien frotté qu’on le dit, je ferai relier ensemble l’histoire de Pyrrhus, de Picrochole, la sienne, et la fable du Pot au lait.

Écrivez-moi, je vous en prie, mon cher et ancien ami, des nouvelles d’Ango de Lézeau, mais surtout des vôtres. Que dites-vous de l’Esprit d’Helvétius ?

Je vous embrasse tendrement, V.

  1. C’est la lettre 3673.
  2. Voyez la lettre 3642.