Aller au contenu

Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3687

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 524-525).

3687. — À M. BERTRAND.
Aux Délices, 28 octobre.

Mon cher ami, je ne lis ni journal partial ni journal impartial, et rarement les gazettes, qui content pourtant que le Pyrrhus du Nord a été totalement défait. Cette nouvelle est plus importante que les livres nouveaux sur l’esprit, sur la comédie de Genève, et sur l’autre comédie des pasteurs franco-suisses. Mme de Bentinck, qui croit être grande Autrichienne parce qu’elle plaide à Vienne[1], est fort contente de Berne, et peu de votre Helvétie ; moi, je suis content de tout, et si content, que je suis en effet en marché de la seigneurie de Fernex. Mais il y a tant de droits à payer, tant de choses à discuter, les affaires sont si longues et la vie est si courte, que je pourrais bien me tenir dans mon petit ermitage des Délices.


Di melius fecere ; beme est, nihil amplius opto[2].

Mon grand désir est de vous revoir, vous et M. et Mme de Freudenreich, à qui je vous prie de présenter mes respects. V.

  1. Voyez la lettre 3649.
  2. Horace, livre Ier, épitre ii, vers 46, dit :
    Quod satis est, cui contingit, nil amplius optet.