Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5325

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Correspondance : année 1763GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 507-508).

5325. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
23 juin.

Mes divins anges, je ne savais pas que les auteurs de la feuille[2] que vous protégez sont ceux-là mêmes qui sont chargés de la Gazette.

Est-ce pour se moquer de La Condamine qu’ils ont inséré son appel à la nation britannique à l’occasion de deux shillings ? Certes cette aventure est importante. Quoi qu’il en soit, on ne m’a pas envoyé une seule feuille de la Gazette littéraire, et j’ai toujours peur de déplaire en servant.

Permettez que je vous adresse cette lettre à cachet volant pour frère Damilaville. Je ne vous parle point du contenu, pour ne pas faire un double emploi.

Il me vient bien des idées : je crois que j’ai un bien beau sujet[3] ; mais je suis si vieux, si vieux ! Il faudra que vous m’échauffiez.

Respect et tendresse.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Le Journal étranger.
  3. Le Triumvirat.