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Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5406

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Correspondance : année 1763GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 569).

5406. — À M. DE CHENEVIÈRES[1].
11 septembre.

Je suis toujours en train de perdre la vue, mon cher ami. Je sais que les aveugles peuvent dicter ; mais c’est la moitié du plaisir de perdu. Vos lettres m’en font toujours un bien sensible. Vous allez quelquefois à Paris, puisque vous me parlez de spectacles ; c’est à vous à m’instruire des nouvelles de littérature. Pour moi, je ne pourrais vous parler que de prés, de bois et de montagnes, et cela n’est agréable que dans Virgile.

Ma nièce vous fait mille compliments ; elle mène une vie assez douce avec la petite famille que nous nous sommes faite. La nièce de Corneille et son mari dansent autour de nous toute la journée, pendant que j’achève l’édition de leur oncle.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.