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Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 5978

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Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 522).

5978. — À M. LE DOCTEUR TRONCHIN[1].
5 avril.

Frère Damilaville vous rend compte, mon cher Esculape, de son emplâtre et de son obéissance à vos ordres. Je ne vous dis rien pour moi, quoique je souffre beaucoup. Je crois que ma plus grande maladie est d’avoir commencé ma soixante et douzième année, et d’être né très-faible. À cela, mon cher ami, il n’est d’autre remède que d’attendre patiemment les ordres irrévocables de la nature. Vous ne perdrez en moi qu’un admirateur, et vous en avez cent mille ; mais vous perdrez aussi un ami qui vous est plus attaché que tous ceux qui vous admirent.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.