Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6238
Je n’avais pas voulu, monsieur, vous annoncer une nouvelle que j’étais bien sûr qui vous ferait de la peine ainsi qu’à moi. Demain nous saurons à quoi nous en tenir sur le personnage qui viendra ici, et dès que j’aurai fini la longue et plate relation de tout ce qui a passé par la tête de messieurs de Genève depuis huit jours, je me sauve à Ferney pour m’y consoler avec vous.
Ce soir, grand festin à l’hôtel de ville pour l’adieu de M. le comte d’Harcourt. On y boira à la prospérité de la république. Cela sera beau ; mais un petit souper sur les boulevards avec deux ou trois minois de Paris et quelque rieur sans prétention vaut bien toutes ces magnificences.
Votre froid ne veut pas finir ; je vous plains sincèrement ; car il y a bien loin d’ici aux beaux jours.
- ↑ Même source que la lettre précédente.