Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 7077

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Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 437-438).
7077. — À M. DAMILAVILLE.
27 novembre.

Je suppose pour ma consolation, mon cher ami, que les Campagnes du maréchal de Luxembourg[1] sont en chemin. Il faudra que j’arrête l’impression si elles ne viennent point, car nous en sommes aux batailles de Steinkerque, de Fleurus et de Nerwinde, l’éternel honneur des armes françaises. Il se pourrait que, le paquet étant trop gros, on l’eût laissé à la poste, ou qu’on l’eût ouvert.

Toutes les fois que vous aurez la bonté de m’envoyer quelque gros paquet, donnez-m’en avis par une lettre séparée.

Vous ne me parlez point des nouveaux édits en faveur des négociants et des artisans[2]. Il me semble qu’ils font beaucoup d’honneur au ministère. C’est en quelque façon casser la révocation de l’édit de Nantes avec tous les ménagements possibles. Cette sage conduite me fait croire qu’en effet des ordres supérieurs ont empêché les sorboniqueurs d’écrire contre la tolérance. Tout cela me donne une bonne espérance de l’affaire de Sirven, quoiqu’elle languisse beaucoup.

Je n’ai point encore de réponse de M. Chardon. Votre affaire m’intéresse davantage. J’ai pris la liberté d’écrire, comme je vous l’avais mandé, et je fais présenter ma lettre par un homme à portée de la faire réussir. Cependant je me défie toujours de la cour.

Bonsoir, mon cher ami ; mandez-moi des nouvelles de votre affaire et de votre santé.

  1. Voyez lettre 7059.
  2. Voyez lettre 7100.