Correspondance de Voltaire/1768/Lettre 7386

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Correspondance : année 1768GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 164).
7386. — À M. LE DUC DE PRASLIN[1].
À Ferney, 12 novembre.

Monseigneur, je n’ai pas osé vous faire moi-même ces compliments de consolation, qui sont surcroît d’affliction ; je les ai adressés à M. d’Argental, qui veut bien faire valoir mes sentiments auprès de vous, et qui en a pour vous de si tendres. Puissiez-vous jouir très-longtemps d’une santé affermie, et de tout ce qui peut contribuer à ce qu’on appelle le bonheur !

Comme je passe les trois quarts de ma vie dans mon lit, je n’ai pu avoir soin de la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV. Il s’y est glissé une faute qui doit vous intéresser plus que personne, puisqu’il s’agit de la paix dont la France vous a l’obligation. On a mis à la page 202 du tome IV une addition qui était destinée pour la paix d’Aix-la-Chapelle ; cela fait un galimatias absurde. Voici le carton qu’on peut très-aisément substituer. Je vous demande pardon pour mon libraire. Si M. d’Argental est encore avec vous, souffrez que je prenne la liberté de vous adresser le même carton pour lui, et je vous prie de conserver à l’auteur les bontés dont vous l’avez toujours honoré. Il vous sera attaché jusqu’au dernier moment de sa vie, avec autant de reconnaissance que de respect.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.