Correspondance de Voltaire/1768/Lettre 7390

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Correspondance : année 1768GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 166-167).
7390. — À MADAME LA MARQUISE DU DEFFANT.
Novembre.

Madame, un officier de dragons me mande que vous lui avez demandé cela[1]. Je vous envoie cela. Si votre ami[2] avait lu cela, et bien d’autres choses faites comme cela, il ne serait pas tourmenté, sur la fin de sa vie, par les idées les plus absurdes et les plus détestables que la fureur et la folie aient jamais inventées : il changerait avec tous les honnêtes gens de l’Europe qui ont changé.

Je l’aime malgré sa faiblesse, et je prends vivement son parti[3] contre un marquis de Belestat, qui le traite avec la plus cruelle injustice dans un ouvrage qui a trop de vogue, et qu’il faut absolument réfuter.

Je vous souhaite, madame, santé et fermeté : méprisez le monde et la vie, tout cela n’est qu’un fantôme d’un moment.

  1. Ce doit être l’A, H, C.
  2. Le président Hénault.
  3. Voyez lettre 7360.