Cours d’agriculture (Rozier)/COQUERET ou ALKEKENGE

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Hôtel Serpente (Tome troisièmep. 479-480).


COQUERET ou ALKEKENGE. (Pl. 12, page 463.) M. Tournefort le place dans la septième section de la seconde classe, qui comprend les herbes à fleur en entonnoir, en forme de rosette, dont le pistil devient un fruit mou & charnu ; il l’appelle alkekingi officinarum. M. von Linné le nomme phisalis alkekengi, & le classe dans la pentandrie monogynie.

Fleur, d’une seule pièce. La corolle est un tube C, évasé à son extrémité, divisé en cinq segmens ; elle est représentée ouverte en B, & laisse voir cinq étamines attachées à ses parois ; D représente le pistil ; E, le calice d’où part le pistil.

Fruit. Baie renfermée dans une vessie membraneuse F : la baie est molle, ronde, charnue. En G, on la voit dans sa vessie ouverte ; en H, elle est coupée transversalement, & montre l’arrangement de ses graines I, qui sont en forme de rein, aplaties & chagrinées.

Feuilles. Deux à deux à chaque nœud, très-entières, oblongues, pointues, soutenues par de longs pétioles.

Racine A, grenouilleuse, articulée, grêle, fibreuse.

Port. Tiges d’une coudée, un peu velues & branchues : les fleurs solitaires, placées à l’opposite des feuilles.

Lieu. Les vignes, les lieux ombragés ; la plante est vivace, & fleurit en juin & juillet.

Propriétés. Le fruit est d’abord acide, ensuite un peu amer ; c’est, suivant les uns, un puissant diurétique ; suivant d’autres, il augmente à peine le cours des urines : malgré cette diversité d’opinions, on s’accorde à regarder les baies comme très-utiles dans la colique néphrétique causée par des graviers, avec inflammation ou disposition vers cet état : le fruit est rafraîchissant.

Usage. Les baies récentes, depuis demi-once, jusqu’à deux onces, en décoction dans six onces d’eau ; desséchées & pulvérisées, depuis une drachme, jusqu’à demi-once, incorporées avec un sirop, ou délayées dans cinq onces d’eau. On peut avaler de quatre à six de ces baies crues : leur suc récent & fermenté avec du moût de raisin blanc, se donne le matin à jeun, à la dose de quatre onces. Pour les animaux, les baies récentes se donnent à la dose de quatre onces ; desséchées & pulvérisées à la dose d’une à deux onces, dans une livre & demie d’eau.