Croquis honnêtes/4

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Gangloff (p. 17-19).

L’Homme de fer.

L’homme de fer, c’est le Soldat. J’aime le Soldat.

On le trouve chez tous les peuples, en tous les temps : car l’homme de fer est nécessaire, et, sans lui, il n’y a point de vrai peuple ni de vraie patrie.

Certes l’Église déteste la guerre, et elle l’a proclamé par la voix de tous ses papes et de tous ses conciles comme dans les écrits de tous ses docteurs ; mais l’Église, cette amoureuse de la paix, autorise les guerres justes, et bénit l’homme de fer.

Quand un peuple est outragé dans son honneur, quand les petits sont opprimés, quand une grande injustice menace de demeurer impunie, quand le sol de la patrie est envahi, l’Église est la première à s’écrier : « Vous pouvez vous défendre, vous pouvez combattre. » Et elle crie à l’homme de fer : «  « Va ! »

Il part, le Soldat, il se précipite et offre sa poitrine à tous les dangers. De ses yeux superbes, il défie la mort. Puis, en dedans de lui-même, il se rend témoignage : « Je remplis mon devoir ; j’affranchis ma terre natale ; je défends le Droit, je combats pour l’Église ; je meurs pour Dieu ! »

À tous les petits il dit, d’une voix ferme et douce : « Vous voyez bien que je suis là ; ne tremblez plus. » Ils se serrent contre lui, et sont sauvés.

Sauvés, les enfants et les vieillards ; sauvées les épouses et les mères. Le glaive de l’homme de fer les délivre tous et toutes. Ensuite, il se met à genoux, et chante pieusement le Te Deum.

Car, voyez-vous, cher lecteur, sous « l’homme de fer », il y a partout, il y a toujours l’homme de cœur.