De la division du travail social/Livre I/Chapitre VI/II

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Félix Alcan (p. 197-207).
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Livre I, Chapitre VI


II


Tout autre est la structure des sociétés où la solidarité organique est prépondérante.

Elles sont constituées, non par une répétition de segments similaires et homogènes, mais par un système d’organes différents dont chacun a un rôle spécial, et qui sont formés eux-mêmes de parties différenciées. En même temps que les éléments sociaux ne sont pas de même nature, ils ne sont pas disposés de la même manière, ils ne sont ni juxtaposés linéairement comme les anneaux d’un annelé, ni emboîtés les uns dans les autres, mais coordonnés et subordonnés les uns aux autres autour d’un même organe central qui exerce sur le reste de l’organisme une action modératrice. Cet organe lui-même n’a plus le même caractère que dans le cas précédent ; car, si les autres dépendent de lui, il en dépend à son tour. Sans doute, il a bien encore une situation particulière et, si l’on veut, privilégiée ; mais elle est due à la nature du rôle qu’il l’emplit et non à quelque cause étrangère à ses fonctions, à quelque force qui lui est communiquée du dehors. Aussi n’a-t-il plus rien que de temporel et d’humain ; entre lui et les autres organes il n’y a plus que des différences de degrés. C’est ainsi que chez l’animal la prééminence du système nerveux sur les autres systèmes se réduit au droit, si l’on peut parler ainsi, de recevoir une nourriture plus choisie et de prendre sa part avant les autres ; mais il a besoin d’eux, comme ils ont besoin de lui.

Ce type social repose sur des principes tellement différents du précédent qu’il ne peut se développer que dans la mesure où celui-ci s’est effacé. En effet, les individus, y sont groupés, non plus d’après leurs rapports de descendance, mais d’après la nature particulière de l’activité sociale à laquelle ils se consacrent. Leur milieu naturel et nécessaire n’est plus le milieu natal, mais le milieu professionnel. Ce n’est plus la consanguinité réelle ou fictive qui marque la place de chacun, mais la fonction qu’il remplit. Sans doute, quand cette organisation nouvelle commence à apparaître, elle essaie d’utiliser celle qui existe et de se l’assimiler. La manière dont les fonctions se divisent se calque alors, aussi fidèlement que possible, sur la façon dont la société est déjà divisée. Les segments, ou du moins des groupes de segments unis par des affinités spéciales, deviennent des organes. C’est ainsi que les clans dont l’ensemble forme la tribu des Lévites s’approprient chez le peuple juif les fonctions sacerdotales. D’une manière générale, les classes et les castes n’ont vraisemblablement ni une autre origine ni une autre nature : elles proviennent du mélange de l’organisation professionnelle naissante avec l’organisation familiale préexistante. Mais cet arrangement mixte ne peut pas durer longtemps, car outre les deux termes qu’il entreprend de concilier il y a un antagonisme qui finit nécessairement par éclater. Il n’y a qu’une division du travail très rudimentaire qui puisse s’adapter à ces moules rigides, définis, et qui ne sont pas faits pour elle. Elle ne peut s’accroître qu’affranchie de ces cadres qui l’enserrent. Dès qu’elle a dépassé un certain degré de développement, il n’y a plus de rapport ni entre le nombre immuable des segments et celui toujours croissant des fonctions qui se spécialisent, ni entre les propriétés héréditairement fixées des premiers et les aptitudes nouvelles que les secondes réclament[1]. Il faut donc que la matière sociale entre dans des combinaisons entièrement nouvelles pour s’organiser sur de tout autres bases. Or, l’ancienne structure, tant qu’elle persiste, s’y oppose ; c’est pourquoi il est nécessaire qu’elle disparaisse.

L’histoire de ces deux types montre, en effet, que l’un n’a progressé qu’à mesure que l’autre régressait.

Chez les Iroquois, la constitution sociale à base de clans est à l’état de pureté, et il en est de même des Juifs, tels que nous les montre le Pentateuque, sauf la légère altération que nous venons de signaler. Aussi le type organisé n’existe-t-il ni chez les uns ni chez les autres, quoiqu’on puisse peut-être en apercevoir les premiers germes dans la société juive.

Il n’en est plus de même chez les Francs de la loi salique ; il se présente cette fois avec ses caractères propres, dégagés de toute compromission. Nous trouvons en effet chez ce peuple, outre une autorité centrale régulière et stable, tout un appareil de fonctions administratives, judiciaires ; et, d’autre part, l’existence d’un droit contractuel, encore, il est vrai, très peu développé, témoigne que les fonctions économiques elles-mêmes commencent à se diviser et à s’organiser. Aussi la constitution politico-familiale est-elle sérieusement ébranlée. Sans doute, la dernière molécule sociale, à savoir le village, est bien encore un clan transformé. Ce qui le prouve, c’est qu’il y a entre les habitants d’un même village des relations qui sont évidemment de nature domestique et qui, en tout cas, sont caractéristiques du clan. Tous les membres du village ont les uns sur les autres un droit d’hérédité en l’absence de parents proprement dits[2]. Un texte que l’on trouve dans les Capita extravagantia legis salicæ (art. 9), nous apprend de même qu’en cas de meurtre commis dans le village, les voisins étaient collectivement solidaires. D’autre part, le village est un système beaucoup plus hermétiquement clos au dehors et ramassé sur lui-même que ne le serait une simple circonscription territoriale ; car nul ne peut s’y établir sans le consentement unanime, exprès ou tacite, de tous les habitants[3]. Mais, sous cette forme, le clan a perdu quelques-uns de ses caractères essentiels ; non seulement tout souvenir d’une commune origine a disparu, mais il a dépouillé presque complètement toute importance politique. L’unité politique, c’est la centaine. « La population, dit Waitz, habite dans les villages, mais elle se répartit, elle et son domaine, d’après les centaines qui, pour toutes les affaires de la guerre et de la paix, forment l’unité qui sert de fondement à toutes les relations[4]. »

À Rome, ce double mouvement de progression et de régression se poursuit. Le clan romain, c’est la gens, et il est bien certain que la gens était la base de l’ancienne constitution romaine. Mais, dès la fondation de la République, elle a presque complètement cessé d’être une institution publique. Ce n’est plus ni une unité territoriale définie, comme le village des Francs, ni une unité politique. On ne la retrouve ni dans la configuration du territoire, ni dans la structure des assemblées du peuple. Les comitia curiata, où elle jouait un rôle social[5], sont remplacés ou par les comitia centuriata, ou par les comitia tributa, qui étaient organisés d’après de tout autres principes. Ce n’est plus qu’une association privée qui se maintient par la force de l’habitude, mais qui est destinée à disparaître, parce qu’elle ne correspond plus à rien dans la vie des Romains. Mais aussi, dès l’époque de la loi des XII Tables, la division du travail était beaucoup plus avancée à Rome que chez les peuples précédents, et la structure organisée plus développée : on y trouve déjà d’importantes corporations de fonctionnaires (sénateurs, chevaliers, collège de pontifes, etc.), des corps de métier[6], en même temps que la notion de l’état laïque se dégage.

Ainsi se trouve justifiée la hiérarchie que nous avons établie d’après d’autres critères, moins méthodiques, entre les types sociaux que nous avons précédemment comparés. Si nous avons pu dire que les Juifs du Pentateuque appartenaient à un type social moins élevé que les Francs de la loi salique, et que ceux-ci, à leur tour, étaient au-dessous des Romains des XII Tables, c’est qu’en règle générale, plus l’organisation segmentaire à base de clans est apparente et forte chez un peuple, plus aussi il est d’espèce inférieure ; il ne peut en effet s’élever plus haut qu’après avoir franchi ce premier stade. C’est pour la même raison que la cité athénienne, tout en appartenant au même type que la cité romaine, en est cependant une forme plus primitive : c’est que l’organisation politico-familiale y a disparu beaucoup moins vite. Elle y a persisté presque jusqu’à la veille de la décadence[7].

Mais il s’en faut que le type organisé subsiste seul, à l’état de pureté, une fois que le clan a disparu. L’organisation à base de clans n’est en effet qu’une espèce d’un genre plus étendu : l’organisation segmentaire. La distribution de la société en compartiments similaires correspond à des nécessités qui persistent, même dans les conditions nouvelles où s’établit la vie sociale, mais qui produisent leurs effets sous une autre forme. La masse de la population ne se divise plus d’après les rapports de consanguinité, réels ou fictifs, mais d’après la division du territoire.

Les segments ne sont plus des agrégats familiaux, mais des circonscriptions territoriales. C’est d’ailleurs par une évolution lente que s’est fait le passage d’un état à l’autre. Quand le souvenir de la commune origine s’est éteint, que les relations domestiques qui en dérivent, mais lui survivent souvent comme nous avons vu, ont elles-mêmes disparu, le clan n’a plus conscience de soi que comme d’un groupe d’individus qui occupent une même portion du territoire. Il devient le village proprement dit. C’est ainsi que tous les peuples qui ont dépassé la phase du clan sont formés de districts territoriaux (marches, communes, etc.) qui, comme la gens romaine venait s’engager dans la curie, s’emboîtent dans d’autres districts de même nature, mais plus vastes, appelés ici centaine, là cercle ou arrondissement, et qui, à leur tour, sont souvent enveloppés par d’autres encore plus étendus (comté, province, départements) dont la réunion forme la société[8]. L’emboîtement peut d’ailleurs être plus ou moins hermétique ; de même les liens qui unissent entre eux les districts les plus généraux peuvent être ou très étroits, comme dans les pays centralisés de l’Europe actuelle, ou plus lâches, comme dans les simples confédérations. Mais le principe de la structure est le même, et c’est pourquoi la solidarité mécanique persiste jusque dans les sociétés les plus élevées.

Seulement, de même qu’elle n’y est plus prépondérante, l’arrangement par segments n’est plus, comme précédemment, l’ossature unique, ni même l’ossature essentielle de la société. D’abord, les divisions territoriales ont nécessairement quelque chose d’artificiel. Les liens qui résultent de la cohabitation n’ont pas dans le cœur de l’homme une source aussi profonde que ceux qui viennent de la consanguinité. Aussi ont-ils une bien moindre force de résistance. Quand on est né dans un clan, on n’en peut pas plus changer, pour ainsi dire, que de parents. Les mêmes raisons ne s’opposent pas à ce qu’on change de ville ou de province. Sans doute, la distribution géographique coïncide généralement et en gros avec une certaine distribution morale de la population. Chaque province, par exemple, chaque division territoriale a des mœurs et des coutumes spéciales, une vie qui lui est propre. Elle exerce ainsi sur les individus qui sont pénétrés de son esprit une attraction qui tend à les maintenir en place et, au contraire, à repousser les autres. Mais, au sein d’un même pays, ces différences ne sauraient être ni très nombreuses, ni très tranchées. Les segments sont donc plus ouverts les uns aux autres. Et en effet, dès le moyen âge, « après la formation des villes, les artisans étrangers circulent aussi facilement et aussi loin que les marchandises[9]. » L’organisation segmentaire a perdu de son relief.

Elle le perd de plus en plus à mesure que les sociétés se développent. C’est, en effet, une loi générale que les agrégats partiels, qui font partie d’un agrégat plus vaste, voient leur individualité devenir de moins en moins distincte. En même temps que l’organisation familiale, les religions locales ont disparu sans retour ; seulement il subsiste des coutumes locales. Peu à peu, elles se fondent les unes dans les autres et s’unifient, en même temps que les dialectes, que les patois viennent se résoudre en une seule et même langue nationale, que l’administration régionale perd de son autonomie. On a vu dans ce fait une simple conséquence de la loi d’imitation[10]. Il semble cependant que ce soit plutôt un nivellement analogue à celui qui se produit entre des masses liquides qui sont mises en communication. Les cloisons qui séparent les diverses alvéoles de la vie sociale, étant moins épaisses, sont plus souvent traversées ; leur perméabilité augmente encore parce qu’on les traverse davantage. Par suite, elles perdent de leur consistance, s’affaissent progressivement et, dans la même mesure, les milieux se confondent. Or, les diversités locales ne peuvent se maintenir qu’autant que la diversité des milieux subsiste. Les divisions territoriales sont donc de moins en moins fondées dans la nature des choses, et par conséquent perdent de leur signification. On peut presque dire qu’un peuple est d’autant plus avancé qu’elles y ont un caractère plus superficiel.

D’autre part, en même temps que l’organisation segmentaire s’efface ainsi d’elle-même, l’organisation professionnelle la recouvre de plus en plus complètement de sa trame. Dans le principe, il est vrai, elle ne s’établit que dans les limites des segments les plus simples sans s’étendre au delà. Chaque ville, avec ses environs immédiats, forme un groupe à l’intérieur duquel le travail est divisé, mais qui s’efforce de se suffire à soi-même. « La ville, dit M. Schmoller, devient autant que possible le centre ecclésiastique, politique et militaire des villages environnants. Elle aspire à développer toutes les industries pour approvisionner la campagne, comme elle cherche à concentrer sur son territoire le commerce et les transports[11]. » En même temps, à l’intérieur de la ville, les habitants sont groupés d’après leur profession ; chaque corps de métier est comme une ville qui vit de sa vie propre[12], Cet état est celui où les cités de l’antiquité sont restées jusqu’à une époque relativement tardive, et d’où sont parties les sociétés chrétiennes. Mais celles-ci ont franchi cette étape de très bonne heure. Dès le XIVe siècle, la division inter-régionale du travail se développe : « Chaque ville avait à l’origine autant de drapiers qu’il lui en fallait. Mais les fabricants de draps gris de Bâle succombent, déjà avant 1362, sous la concurrence des Alsaciens ; à Strasbourg, Francfort et Leipzig, la filature de laine est ruinée vers 1500… Le caractère d’universalité industrielle des villes d’autrefois se trouvait irréparablement anéanti. »

Depuis, le mouvement n’a fait que s’étendre. « Dans la capitale se concentrent, aujourd’hui plus qu’autrefois, les forces actives du gouvernement central, les arts, la littérature, les grandes opérations de crédit ; dans les grands ports se concentrent plus qu’auparavant toutes les exportations et importations. Des centaines de petites places de commerce, trafiquant en blés et en bétail, prospèrent et grandissent. Tandis que, autrefois, chaque ville avait des remparts et des fossés, maintenant quelques grandes forteresses se chargent de protéger tout le pays. De même que la capitale, les chefs-lieux de province croissent par la concentration de l’administration provinciale, par les établissements provinciaux, les collections et les écoles. Les aliénés ou les malades d’une certaine catégorie, qui étaient autrefois dispersés, sont recueillis, pour toute la province et tout un département, en un seul endroit. Les différentes villes tendent toujours plus vers certaines spécialités, de sorte que nous les distinguons aujourd’hui en villes d’universités, de fonctionnaires, de fabriques, de commerce, d’eaux, de rentiers. En certains points ou en certaines contrées se concentrent les grandes industries : construction de machines, filatures, manufactures de lissage, tanneries, hauts-fourneaux, industrie sucrière travaillant pour tout le pays. On y a établi des écoles spéciales, la population ouvrière s’y adapte, la construction des machines s’y concentre, tandis que les communications et l’organisation du crédit s’accommodent aux circonstances particulières[13]. »

Sans doute, dans une certaine mesure, cette organisation professionnelle s’efforce de s’adapter à celle qui existait avant elle, comme elle avait fait primitivement pour l’organisation familiale ; c’est ce qui ressort de la description même qui précède. C’est d’ailleurs un fait très général que les institutions nouvelles se coulent tout d’abord dans le moule des institutions anciennes. Les circonscriptions territoriales tendent donc à se spécialiser sous la forme de tissus, d’organes ou d’appareils différents, tout comme les clans jadis. Mais, tout comme ces derniers, elles sont en réalité incapables de tenir ce rôle. En effet, une ville renferme toujours ou des organes ou des parties d’organes différents ; et inversement, il n’est guère d’organes qui soient compris tout entiers dans les limites d’un district déterminé, quelle qu’en soit l’étendue. Il les déborde presque toujours. De même, quoique assez souvent les organes les plus étroitement solidaires tendent à se rapprocher, cependant, en général, leur proximité matérielle ne reflète que très inexactement l’intimité plus ou moins grande de leurs rapports. Certains sont très distants qui dépendent directement les uns des autres ; d’autres sont très voisins dont les relations ne sont que médiates et lointaines. Le mode de groupement des hommes qui résulte de la division du travail est donc très différent de celui qui exprime la répartition de la population dans l’espace. Le milieu professionnel ne coïncide pas plus avec le milieu territorial qu’avec le milieu familial. Ce sont des cadres nouveaux qui se substituent aux autres ; aussi la substitution n’est-elle possible que dans la mesure où ces derniers sont effacés.

Si donc ce type social ne s’observe nulle part à l’état de pureté absolue, de même que nulle part la solidarité organique ne se rencontre seule, du moins il se dégage de plus en plus de tout alliage, de même qu’elle devient de plus en plus prépondérante. Cette prédominance est d’autant plus rapide et d’autant plus complète qu’au moment même où cette structure s’affirme davantage, l’autre devient plus indistincte. Le segment si défini que formait le clan est remplacé par la circonscription territoriale. À l’origine du moins, celle-ci correspondait, quoique d’une manière vague et seulement approchée, à la division réelle et morale de la population ; mais elle perd peu à peu ce caractère pour n’être plus qu’une combinaison arbitraire et de convention. Or, à mesure que ces barrières s’abaissent, elles sont recouvertes par des systèmes d’organes de plus en plus développés. Si donc l’évolution sociale reste soumise à l’action des mêmes causes déterminantes, — et on verra plus loin que cette hypothèse est la seule concevable, — il est permis de prévoir que ce double mouvement continuera dans le même sens, et qu’un jour viendra où toute notre organisation sociale et politique aura une base exclusivement ou presque exclusivement professionnelle.

Du reste, les recherches qui vont suivre établiront[14] que cette organisation professionnelle n’est même pas aujourd’hui tout ce qu’elle doit être ; que des causes anormales l’ont empêchée d’atteindre le degré de développement dès à présent réclamé par notre état social. On peut juger par là de l’importance qu’elle doit prendre dans l’avenir.

  1. On en verra les raisons plus bas, liv. II, ch. IV.
  2. V. Glasson, Le Droit de succession dans les lois barbares, p. 19. — Le fait est, il est vrai, contesté par M. Fustel de Coulanges, quelque formel que paraisse le texte sur lequel M. Glasson s’appuie.
  3. V. le titre De Migrantibus de la loi salique.
  4. Deutsche Verfassangsgeschichte, 2e édit., II. p. 317.
  5. Dans ces comices, le vote se faisait par curie, c’est-à-dire par groupe de gentes. Un texte semble même dire qu’à l’intérieur de chaque curie on votait par gentes. (Gell., XV, 27, 4.)
  6. V. Marquardt, Privat Leben der Roemer, II, p. i. Les premiers collèges d’artisans furent fondés par Numa.
  7. Jusqu’à Clisthéne ; or, deux siècles après Athènes perdait son indépendance. De plus, même après Clisthène, le clan athénien, le γένος, tout en ayant perdu tout caractère politique, conserva une organisation assez forte. (Cf. Gilbert, op. cit., I, p. 142 et 200.)
  8. Nous ne voulons pas dire que ces districts territoriaux ne soient qu’une reproduction des anciens arrangements familiaux ; ce nouveau mode de groupement résulte au contraire, au moins en partie, de causes nouvelles qui troublent l’ancien. La principale de ces causes est la formation des villes, qui deviennent le centre de concentration de la population. (V. plus bas liv. II, ch. Il, § 1.) Mais quelles que soient les origines de cet arrangement, il est segmentaire.
  9. Schmoller, La Division du travail étudiée au point de vue historique, in Rev. d’écon. pol., 1890, p. 143.
  10. V. Tarde, Lois de l’imitation, passim.
  11. Op. cit., p. 144.
  12. « Le corps de métier était lui-même une commune au petit pied. » (Levasseur, Les Classes ouvrières en France jusqu’à la Révolution, I, p. 195. )
  13. Schmoller, La Division du travail étudiée au point de vue historique, p. 145-148.
  14. V. plus bas, même livre, ch. VII. § 2, et liv. III, ch. I.