Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu/Vingt-troisième dialogue

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VINGT-TROISIÈME DIALOGUE


Machiavel.

Je ne réponds à aucun de vos mouvements oratoires. Les entraînements d’éloquence n’ont que faire ici. Dire à un souverain : voudriez-vous descendre de votre trône pour le bonheur de votre peuple, n’est-ce pas folie ? Lui dire encore : puisque vous êtes une émanation du suffrage populaire, confiez-vous à ces fluctuations, laissez-vous discuter, est-ce possible ? Est-ce que tout pouvoir constitué n’a pas pour première loi de se défendre, non pas seulement dans son intérêt, mais dans l’intérêt du peuple qu’il gouverne ? N’ai-je pas fait le plus grand sacrifice qu’il soit possible de faire aux principes d’égalité des temps modernes ? Un gouvernement issu du suffrage universel, n’est-il pas, en définitive, l’expression de la volonté du plus grand nombre ? vous me direz que ce principe est destructeur des libertés publiques ; qu’y puis-je faire ? Quand ce principe est entré dans les mœurs, connaissez-vous le moyen de l’en arracher ? Et, s’il n’en peut être arraché, connaissez-vous un moyen de le réaliser dans les grandes Sociétés européennes, autrement que par le bras d’un seul homme. Vous êtes sévère sur les moyens de gouvernement : indiquez-moi un autre mode d’exécution, et, s’il n’y en a pas d’autre que le pouvoir absolu, dites-moi comment ce pouvoir peut se séparer des imperfections spéciales auxquelles son principe le condamne.

Non, je ne suis pas un saint Vincent de Paule, car mes sujets ont besoin, non pas d’une âme évangélique, mais d’un bras ; je ne suis non plus ni un Agésilas, ni un Lycurgue, ni un Gracque, parce que je ne suis ni chez des Spartiates, ni chez des Romains ; je suis au sein de sociétés voluptueuses, qui allient la fureur des plaisirs à celle des armes, les transports de la force avec ceux des sens, qui ne veulent plus d’autorité divine, plus d’autorité paternelle, plus de frein religieux. Est-ce moi qui ai créé le monde au milieu duquel je vis ? je suis tel, parce qu’il est tel. Aurais-je la puissance d’arrêter sa pente ? Non, je ne peux que prolonger sa vie parce qu’elle se dissoudrait plus vite encore si elle était livrée à elle-même. Je prends cette société par ses vices, parce qu’elle ne me présente que des vices ; si elle avait des vertus, je la prendrais par ses vertus.

Mais si d’austères principes peuvent insulter à ma puissance, est-ce donc qu’ils peuvent méconnaître les services réels que je rends, mon génie et même ma grandeur ?

Je suis le bras, je suis l’épée des Révolutions qu’égare le souffle avant-coureur de la destruction finale. Je contiens des forces insensées qui n’ont d’autre mobile, au fond, que la brutalité des instincts, qui courent à la rapine sous le voile des principes. Si je discipline ces forces, si j’en arrête l’expansion dans ma patrie, ne fût-ce qu’un siècle, n’ai-je pas bien mérité d’elle ? ne puis-je même prétendre à la reconnaissance des États européens qui tournent les yeux vers moi, comme vers l’Osiris qui, seul, a la puissance de captiver ces foules frémissantes ? Portez donc vos yeux plus haut et inclinez-vous devant celui qui porte à son front le signe fatal de la prédestination humaine.

Montesquieu.

Ange exterminateur, petit-fils de Tamerlan, réduisez les peuples à l’ilotisme, vous n’empêcherez pas qu’il n’y ait quelque part des âmes libres qui vous braveront, et leur dédain suffirait pour sauvegarder les droits de la conscience humaine rendus imperceptibles par Dieu.

Machiavel.

Dieu protège les forts.

Montesquieu.

Arrivez donc, je vous prie, aux derniers anneaux de la chaîne que vous avez forgée. Serrez-la bien, usez de l’enclume et du marteau, vous pouvez tout. Dieu vous protège, c’est lui-même qui guide votre étoile.

Machiavel.

J’ai peine à comprendre l’animation qui règne maintenant dans vos paroles. Suis-je donc si dur, moi qui ai pris pour politique finale, non la violence, mais l’effacement ? rassurez-vous donc, je vous apporte plus d’une consolation inattendue. Seulement laissez-moi prendre encore quelques précautions que je crois nécessaires à ma sûreté, vous verrez qu’avec celles dont je m’entoure, un prince n’a rien à craindre des événements.

Nos écrits ont plus d’un rapport, quoi que vous en disiez, et je crois qu’un despote qui veut être complet ne doit pas non plus se dispenser de vous lire. Ainsi, vous remarquez fort bien dans l’Esprit des lois qu’un monarque absolu doit avoir une garde prétorienne nombreuse[1] ; l’avis est bon, je le suivrai. Ma garde serait d’un tiers environ de l’effectif de mon armée. Je suis grand amateur de la conscription qui est une des plus belles inventions du génie français, mais je crois qu’il faut perfectionner cette institution en essayant de retenir sous les armes le plus grand nombre possible de ceux qui ont achevé le temps de leur service. J’y parviendrais, je crois, en m’emparant résolûment de l’espèce de commerce qui se fait dans quelques États, comme en France par exemple, sur les engagements volontaires à prix d’argent. Je supprimerais ce négoce hideux et je l’exercerais moi-même honnêtement sous la forme d’un monopole en créant une caisse de dotation de l’armée qui me servirait à appeler sous les drapeaux par l’appât de l’argent et à y retenir par le même moyen ceux qui voudraient se vouer exclusivement à l’état militaire.

Montesquieu.

Ce sont donc des espèces de mercenaires que vous aspirez à former dans votre propre patrie !

Machiavel.

Oui, la haine des partis dira cela, quand je ne suis mû que par le bien du peuple et par l’intérêt, d’ailleurs si légitime, de ma conservation qui est le bien commun de mes sujets.

Passons à d’autres objets. Ce qui va vous étonner, c’est que je reviens aux constructions. Je vous ai prévenu que nous y serions ramenés. Vous allez voir l’idée politique qui surgit du vaste système de constructions que j’ai entrepris ; je réalise par là une théorie économique qui a fait beaucoup de désastres dans certains États de l’Europe, la théorie de l’organisation du travail permanent pour les classes ouvrières. Mon règne leur promet un salaire indéfini. Moi mort, mon système abandonné, plus de travail ; le peuple est en grève et monte à l’assaut des classes riches. On est en pleine Jacquerie : perturbation industrielle, anéantissement du crédit, insurrection dans mon État, soulèvement autour de lui ; l’Europe est en feu. Je m’arrête. Dites-moi si les classes privilégiées, qui tremblent bien naturellement pour leur fortune, ne feront pas cause commune, et la cause la plus étroite avec les classes ouvrières pour me maintenir, moi ou ma dynastie ; si d’autre part, l’intérêt de la tranquillité européenne n’y rattachera pas toutes les puissances de premier ordre.

La question des constructions qui paraît mince est donc en réalité, comme vous le voyez, une question colossale. Quand il s’agit d’un objet de cette importance, il ne faut pas ménager les sacrifices. Avez-vous remarqué que presque toutes mes conceptions politiques se doublent d’une combinaison financière ? C’est encore ce qui m’arrive ici. J’instituerai une caisse des travaux publics que je doterai de plusieurs centaines de millions à l’aide desquels je provoquerai aux constructions sur la surface entière de mon royaume. Vous avez deviné mon but : je tiens debout la jacquerie ouvrière ; c’est l’autre armée dont j’ai besoin contre les factions. Mais cette masse de prolétaires qui est dans ma main, il ne faut pas maintenant qu’elle puisse se retourner contre moi au jour où elle serait sans pain. C’est à quoi je pourvois par les constructions elles-mêmes, car ce qu’il y a de particulier dans mes combinaisons, c’est que chacune d’elles fournit en même temps ses corollaires. L’ouvrier qui construit pour moi construit en même temps contre lui les moyens de défense dont j’ai besoin. Sans le savoir, il se chasse lui-même des grands centres où sa présence m’inquiéterait ; il rend à jamais impossible le succès des révolutions qui se font dans la rue. Le résultat des grandes constructions, en effet, est de raréfier l’espace où peut vivre l’artisan, de le refouler aux faubourgs, et bientôt de les lui faire abandonner ; car la cherté des subsistances croît avec l’élévation du taux des loyers. Ma capitale ne sera guère habitable, pour ceux qui vivent d’un travail quotidien, que dans la partie la plus rapprochée de ses murs. Ce n’est donc pas dans les quartiers voisins du siège des autorités que les insurrections pourront se former. Sans doute, il y aura autour de la capitale une population ouvrière immense, redoutable dans un jour de colère ; mais les constructions que j’élèverais seraient toutes conçues d’après un plan stratégique, c’est-à-dire, qu’elles livreraient passage à de grandes voies où, d’un bout à l’autre, pourrait circuler le canon. L’extrémité de ces grandes voies se relierait à une quantité de casernes, espèces de bastilles, pleines d’armes, de soldats et de munitions. Il faudrait que mon successeur fût un vieillard imbécile ou un enfant pour se laisser tomber devant une insurrection, car, sur un ordre de sa main, quelques grains de poudre balaieraient l’émeute jusqu’à vingt lieues de la capitale. Mais le sang qui coule dans mes veines est brûlant et ma race a tous les signes de la force. M’écoutez-vous ?

Montesquieu.

Oui.

Machiavel.

Mais vous comprenez bien que je n’entends pas rendre la vie matérielle difficile à la population ouvrière de la capitale, et je rencontre là un écueil, c’est incontestable ; mais la fécondité de ressources que doit avoir mon gouvernement me suggérerait une idée ; ce serait de bâtir pour les gens du peuple de vastes cités où les logements seraient à bas prix, et où leurs masses se trouveraient réunies par cohortes comme dans de vastes familles.

Montesquieu.

Des souricières !

Machiavel.

Oh ! l’esprit de dénigrement, la haine acharnée des partis ne manquera pas de dénigrer mes institutions. On dira ce que vous dites. Peu m’importe, si le moyen ne réussit pas on en trouvera un autre.

Je ne dois pas abandonner le chapitre des constructions sans mentionner un détail bien insignifiant en apparence, mais qu’y a-t-il d’insignifiant en politique ? Il faut que les innombrables édifices que je construirai soient marqués à mon nom, qu’on y trouve des attributs, des bas-reliefs, des groupes qui rappellent un sujet de mon histoire. Mes armes, mon chiffre doivent être entrelacés partout. Ici, ce seront des anges qui soutiendront ma couronne, plus loin, des statues de la justice et de la sagesse qui supporteront mes initiales. Ces points sont de la dernière importance, j’y tiens essentiellement.

C’est par ces signes, par ces emblèmes que la personne du souverain est toujours présente ; on vit avec lui, avec son souvenir, avec sa pensée. Le sentiment de sa souveraineté absolue entre dans les esprits les plus rebelles comme la goutte d’eau qui tombe incessamment du rocher creuse le pied de granit. Par la même raison je veux que ma statue, mon buste, mes portraits soient dans tous les établissements publics, dans l’auditoire des tribunaux surtout ; que l’on me représente en costume royal ou à cheval.

Montesquieu.

À côté de l’image du Christ.

Machiavel.

Non pas, sans doute, mais en face ; car la puissance souveraine est une image de la puissance divine. Mon image s’allie ainsi avec celle de la Providence et de la justice.

Montesquieu.

Il faut que la justice elle-même porte votre livrée. Vous n’êtes pas un chrétien, vous êtes un empereur Grec du Bas-Empire.

Machiavel.

Je suis un empereur catholique, apostolique et romain. Par les mêmes raisons que celles que je viens de vous déduire, je veux que l’on donne mon nom, le nom Royal, aux établissements publics de quelque nature qu’ils soient. Tribunal royal, Cour royale, Académie royale, Corps législatif royal, Sénat royal, Conseil d’État royal ; autant que possible ce même vocable sera donné aux fonctionnaires, aux agents, au personnel officiel qui entoure le gouvernement. Lieutenant du roi, archevêque du roi, comédien du roi, juge du roi, avocat du roi. Enfin, le nom de royal sera imprimé à quiconque, hommes ou choses, représentera un signe de puissance. Ma fête seule sera une fête nationale et non pas royale. J’ajoute encore qu’il faut, autant que possible, que les rues, les places publiques, les carrefours portent des noms qui rappellent les souvenirs historiques de mon règne. Si l’on suit bien ces indications, fût-on Caligula ou Néron, on est certain de s’imprimer à jamais dans la mémoire des peuples et de transmettre son prestige à la postérité la plus reculée. Que de choses n’ai-je point encore à ajouter ! il faut que je me borne.

Car qui pourrait tout dire sans un mortel ennui ? [2].

Me voici arrivé aux petits moyens ; je le regrette, car ces choses ne sont peut-être pas dignes de votre attention, mais, pour moi, elles sont vitales.

La bureaucratie est, dit-on, une plaie des gouvernements monarchiques ; je n’en crois rien. Ce sont des milliers de serviteurs qui sont naturellement rattachés à l’ordre de choses existant. J’ai une armée de soldats, une armée de juges, une armée d’ouvriers, je veux une armée d’employés.

Montesquieu.

Vous ne vous donnez plus la peine de rien justifier.

Machiavel.

En ai-je le temps ?

Montesquieu.

Non, passez.

Machiavel.

Dans les États qui ont été monarchiques, et ils l’ont tous été au moins une fois, j’ai constaté qu’il y avait une véritable frénésie pour les cordons, pour les rubans. Ces choses ne coûtent presque rien au prince et il peut faire des heureux, mieux que cela, des fidèles, au moyen de quelques pièces d’étoffe, de quelques hochets en argent ou en or. Peu s’en faudrait, en vérité, que je ne décorasse sans exception ceux qui me le demanderaient. Un homme décoré est un homme donné. Je ferais de ces marques de distinction un signe de ralliement pour les sujets dévoués ; j’aurais, je crois bien, à ce prix, les onze douzièmes de mon royaume. Je réalise par là, autant que je le puis, les instincts d’égalité de la nation. Remarquez bien ceci : plus une nation en général tient à l’égalité, plus les individus ont de passion pour les distinctions. C’est donc là un moyen d’action dont il serait trop malhabile de se priver. Bien loin par suite de renoncer aux titres, comme vous me l’avez conseillé, je les multiplierais autour de moi en même temps que les dignités. Je veux dans ma cour l’étiquette de Louis XIV, la hiérarchie domestique de Constantin, un formalisme diplomatique sévère, un cérémonial imposant ; ce sont là des moyens de gouvernement infaillibles sur l’esprit des masses. À travers tout cela, le souverain apparaît comme un Dieu.

On m’assure que dans les États en apparence les plus démocratiques par les idées, l’ancienne noblesse monarchique n’a presque rien perdu de son prestige. Je me donnerais pour chambellans les gentilshommes de la plus vieille roche. Beaucoup d’antiques noms seraient éteints sans doute ; en vertu de mon pouvoir souverain, je les ferais revivre avec les titres, et l’on trouverait à ma cour les plus grands noms de l’histoire depuis Charlemagne.

Il est possible que ces conceptions vous paraissent bizarres, mais ce que je vous affirme, c’est qu’elles feront plus pour la consolidation de ma dynastie que les lois les plus sages. Le culte du prince est une sorte de religion, et, comme toutes les religions possibles, ce culte impose des contradictions et des mystères au-dessus de la raison[3]. Chacun de mes actes, quelque inexplicable qu’il soit en apparence, procède d’un calcul dont l’unique objet est mon salut et celui de ma dynastie. Ainsi que je le dis, d’ailleurs, dans le Traité du Prince, ce qui est réellement difficile, c’est d’acquérir le pouvoir ; mais il est facile de le conserver, car il suffit en somme d’ôter ce qui nuit et d’établir ce qui protège. Le trait essentiel de ma politique, comme vous avez pu le voir, a été de me rendre indispensable[4] ; j’ai détruit autant de forces organisées qu’il l’a fallu pour que rien ne pût plus marcher sans moi, pour que les ennemis mêmes de mon pouvoir tremblassent de le renverser.

Ce qui me reste à faire maintenant ne consiste plus que dans le développement des moyens moraux qui sont en germe dans mes institutions. Mon règne est un règne de plaisirs ; vous ne me défendez pas d’égayer mon peuple par des jeux, par des fêtes ; c’est par là que j’adoucis les mœurs. On ne peut pas se dissimuler que ce siècle ne soit un siècle d’argent ; les besoins ont doublé, le luxe ruine les familles ; de toutes parts on aspire aux jouissances matérielles ; il faudrait qu’un souverain ne fût guère de son temps pour ne pas savoir faire tourner à son profit cette passion universelle de l’argent et cette fureur sensuelle qui consume aujourd’hui les hommes. La misère les serre comme dans un étau, la luxure les presse ; l’ambition les dévore, ils sont à moi. Mais quand je parle ainsi, au fond c’est l’intérêt de mon peuple qui me guide. Oui, je ferai sortir le bien du mal ; j’exploiterai le matérialisme au profit de la concorde et de la civilisation ; j’éteindrai les passions politiques des hommes en apaisant les ambitions, les convoitises et les besoins. Je prétends avoir pour serviteurs de mon règne ceux qui, sous les gouvernements précédents, auront fait le plus de bruit au nom de la liberté. Les plus austères vertus sont comme celle de la femme de Joconde ; il suffit de doubler toujours le prix de la défaite. Ceux qui résisteront à l’argent ne résisteront pas aux honneurs ; ceux qui résisteront aux honneurs ne résisteront pas à l’argent. En voyant tomber à leur tour ceux que l’on croyait le plus purs, l’opinion publique s’affaiblira à tel point qu’elle finira par abdiquer complétement. Comment pourra-t-on se plaindre en définitive ? Je ne serai rigoureux que pour ce qui aura trait à la politique ; je ne persécuterai que cette passion ; je favoriserai même secrètement les autres par les mille voies souterraines dont dispose le pouvoir absolu.

Montesquieu.

Après avoir détruit la conscience politique, vous deviez entreprendre de détruire la conscience morale ; vous avez tué la société, maintenant vous tuez l’homme. Plût à Dieu que vos paroles retentissent jusque sur la terre ; jamais réfutation plus éclatante de vos propres doctrines n’aurait frappé des oreilles humaines.

Machiavel.

Laissez-moi finir.


  1. Esp. des lois, liv. X, ch. XV, p. 127.
  2. Cette phrase se trouve dans la préface de l’Esprit des lois, p. 1. (Note de l’Éditeur.)
  3. Esp. des lois, liv. XXV, chap. II, p 386.
  4. Traité du Prince, chap. IX, p. 63.