Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ACCROÎTRE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 76).

☞ ACCROÎTRE, v. a. Rendre plus grand, plus étendu. Augere, amplificare. Accroître un parc, un jardin, en y joignant les terres voisines. Voyez Agrandir & Augmenter.

Accroître, v. n. Devenir plus grand, aller en augmentant. Son revenu accroît tous les jours. Crescere, augescere.

Accroître, se dit de même en choses morales. Les richesses ne font qu’accroître la soif. Vaug. On accroît sa puissance, sa gloire, sa réputation, son autorité. Dans le monde les vertus sont affaiblies par les mauvais exemples, & les vices accrus par le libertinage & l’impénitence. Flech.

Tes discours superflus accroissent mes ennuis.

Mol.

On dit de même avec le pronom personnel, son amour, sa colère s’accroissent au lieu de diminuer. Sa gloire, son crédit, son pouvoir s’accroissent tous les jours. Sa terre étoit fort bornée, il s’est accru.

Ce mot vient d’adcrescere, ou accrescere.

Accroître, v. n. En termes de Droit, se dit de ce qui tourne au profit de quelque associé, ou confrère, par la mort ou par l’absence d’un autre. La part de celui qui renonce à une succession, accroît à ses cohéritiers. En toutes les compagnies où il y a bourse commune d’épices, de droits, &c. la part des absens accroît aux présens. Si un testateur associe dans un même usufruit plusieurs personnes, celles qui meurent, celles qui abandonnent, celles qui n’acceptent pas, le laissent entier aux autres. C’est tantôt un droit d’accroître, tantôt un droit de retenir, & de non décroître. Peliss.