Dictionnaire de théologie catholique/LE BOUX Guillaume

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A. Molien
Letouzey et Ané (Tome 9.1 : LAUBRUSSEL - LYREp. 57).

LE BOUX Guillaume, oratorien français, est né à Souzé en Anjou près de Saumur le 30 juin 1621, il est mort évêque de Périgueux en 1693. Il était fils d’un conducteur de bateau et commença par être employé pour balayer les classes au collège des Pères de l’Oratoire de Saumur. Il voulut se faire capucin, mais resta peu de temps au noviciat et reprit son premier emploi. Ses talents pour l’étude et ses dispositions pour l’éloquence déterminèrent ses régents à lui conseiller d’entrer dans la congrégation de l’Oratoire.

A vingt-deux ans, pendant qu’il professait la rhétorique à Riom en Auvergne, il prononça l’oraison funèbre de Louis XIII qui eut le plus grand succès. Avec l’agrément de ses supérieurs, il devint curé de Souzé, son pays natal, mais ensuite il résigna son bénéfice et vint prêcher à Paris où il fut si goûté que M. de Harlay, alors archevêque de Rouen, l’invita à donner un avent et un carême dans sa cathédrale ; l’affluence fut si grande que tout le monde ne pouvait trouver place. L’année suivante, il prêcha le carême devant le roi et fut fort applaudi ; étant à Saumur à l’ouverture d’un jubilé, il y fit sur les indulgences un sermon si plein de doctrine que celui qui avait été envoyé par les ministres protestants pour l’entendre sortit convaincu de la légitimité des indulgences et entraîna dans la même conviction le ministre réformé lui-même. Le Boux était pendant la Fronde à Paris il y prêcha qu’on doit au roi « le respect le plus profond parce qu’il est l’oint du Seigneur, l’obéissance la plus entière parce qu’il est notre maître, le respect le plus tendre parce qu’il est notre père. » (Division du sermon publié en 1766.) Ce zèle pour la royauté lui valut d’être nommé en 1658 à l’évêché d’Acqs (aujourd’hui Dax) où il resta dix ans ; pendant ce temps, il prêcha à Bordeaux et ailleurs. En 1665, il fut nommé à l’évêché de Mâcon dont il ne prit pas possession, et, en 1667, le roi lui donna celui de Périgueux. Il établit dans son diocèse des conférences qui ont été imprimées sous le titre de Conférences de Périgueux, 3 vol. in-12. Il transféra dans la ville la cathédrale située dans la cité, y adjoignit la collégiale de Saint-Front. Il employait tout son revenu à des fondations dans ses séminaires ou dans le couvent de Notre-Dame. Il mourut le 6 août 1693, après trente-sept ans d’épiscopat dont vingt-sept à Périgueux.

On a de lui Sermons, 2 vol. in-12, publiés un siècle après (1766), à Rouen, avec dédicace à Mgr de la Roche-Foucault, archevêque de Rouen ; Conférences de Périgueux, 3 vol. in-12 ; Rituel de Périgueux (1680) ; Dissertations ecclésiastiques sur le pouvoir des évêques pour la diminution et l’augmentation des fêtes, en collaboration avec l’évêque de Saintes et l’évêque de La Rochelle, Laval de Bois-Dauphin, in-8°, Paris, 1691. Il a laissé aussi des Mémoires manuscrits.

Préface des sermons publiés en 1766 ; Gallia christiana, 1720, t. ii, col. 1487.

A. Molien.