Dictionnaire des patois romans de la Moselle/Texte entier/R

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Librairie Istra ; Faculté de lettres de l’Université de Strasbourg (p. 547-606).
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R

Rā [rǟ.. gén.], s. m. — 1o Rai. I faut mate i ~ è lè rieūye de nate ché, il faut mettre un r. à la roue de notre voiture. 2o Rayon de soleil.

Rā [rā.. S, V], s. m. — Matou. Voir Rau.

Rā [rā V], s. m. — Idée folle, saugrenue.

Rabābouyi [rabābuyi S, rębābuye, -yœ V], v. intr. — Répondre impoliment et durement.

Rabābouyi [rabābuyi S], v. intr. — User de subterfuges. Voir Rābouye.

Rabachi [rabas̆i F, S, rabas̆ye V], v. tr. — Rabâcher. Voir Rèbèjeu.

Rabachi [rabas̆i F], v. tr. — Baisser. Voir Rèbèhhieu.

Rabachow [rabas̆ǫw F], s. m. — Rabâcheur. Voir Rèbèt-jou.

Rabat-jou [rabaju F], s. m. — Abat-jour. Voir Rèbèt-jou.

Rābe [rǟp M], s. m. — Gras de la jambe ; le haut de la hanche.

Rābeusse [rābœ̨s Nébing], s. m. — Matou. Voir Rau.

Rābi [rābi S], s. m. — Bardane. Voir Kieuton.

Rābieu [rǟbyœ̨.. M, I, P, N, rębī S], s. m. — Arrête-bœuf (ononis épineux ; bugrane).

Rābiou [rǟbyu M], s. m. — Flambée. Voir Rambiou.

Rābiou [rǟbyu.. M, I, P, N], s. m. — Nom que l’on donne à ceux qui vont ramasser du bois dans la forêt (péjoratif).

Rabistokelaⁱ [rabistǫklaⁱ F], v. tr. — Rafistoler. Voir Rèmistaker.

Raborasse [rabǫras M, N, rǫbǫrǫs I, rębǫwrǫs-rǫbǫrǫs P, raburǫs F, rabǫras-raburas S, rǫburǫs V], s. f. — Femme de laboureur, de cultivateur.

Raborḗje [rabǫrēs̆ M, N, rǫbǫrēs̆.. I, P, raburas̆ F, rabǫrēs̆-raburēs̆ S, rǫburēs̆ V], s. m. — Labourage. Voir Laborḗje.

Raborer [rabǫrēⁱ.. M, N, rǫbǫrę.. I, rębǫrę̄ⁱ-rǫbǫrę̄ⁱ P, raburaⁱ F, rabǫrę-raburę.. S, rǫburę V], v. tr. — 1o Labourer, cultiver. Po ~ an tams molat, i faureūt ḗte fou, pour l. en temps mou (humide, pluvieux), il faudrait être fou. On dit aussi : Rèborer. 2o Bêcher la vigne. Voir Laborer.

Raborou [rabǫru M, N, rǫbǫru I, rębǫrǫw-rǫbǫrǫw P, raburǫw F, rabǫru-raburu S, rǫburu V], s. m. — Laboureur, cultivateur. Lés feus d’ ~ sont nōbes, dés jantiyomes, les fils de cultivateurs sont nobles, des gentilshommes. Dans nos campagnes, les gros cultivateurs formaient anciennement, pour ainsi dire, une caste à part ; ils ne se mariaient qu’entre eux.

Rabot [rabǫ S], s. m. — Rabot. Voir Rèbat.

Rabotād, Rabotow [rabǫtā F, rabǫtǫw], adj. — Raboteur. Voir Rèbatou.

Rabotè [rabǫtę.. S], v. tr. — Raboter. Voir Rèbater.

Rabouraje, Rabourasse, Rabourḗje, Rabouraⁱ, Raborou, Rabourow, voir Raborasse, Raborḗje, Raborer, Raborou.

Rābouye [rābuy.. F, S], s. f. — Ramille, brindille. Cés fagots n’ volont m’chḗr, ç’ n’ot qu’ dés ~, ces fagots ne valent pas cher, ce ne sont que des ramilles F.

Rabouyi [rabuyi F], v. tr. — Rafler.

Rāboyeu [rǟbǫyœ̨ M], s. m. — Ononis épineux.

Rabouyote [rabuyǫt F], s. f. — Petit copeau de bois. Voir Rèbiate.

Rābouyous [rābuyu S], adj. — Raboteux. Voir Rauboyous.

Rabu [räbü M], s. m. — Ononis.

Racayow [rakayǫw F], s. m. — Couvreur en ardoises. Voir Recovrou, Rèkèyow.

Rāce [rǟs.. S, V], s. f. — Enfant ; gamin ; marmaille. Qu’is sont donc innoyants, lè ~ lè, qu’ils sont donc ennuyants, ces gamins V. Voir Rèce.

Racène [rasęn F], s. f. — Racine. Voir Rèceune.

Rachād [ras̆ǟ M, N], s. m. — Personne qui crache abondamment.

Rachāye [ras̆ǟy.. M, I, P, N], s. f. — Cépée ; trochée.

Rache, voir Rahhe.

Rāchèl [rǟs̆ęl.. M, I, P, N], s. f. — Femme intéressée, avare.

Rachener, voir Rahhener.

Rāchener [rǟs̆nēⁱ.. M, N], v. intr. — Ricaner.

Rācheté, voir Rāhheté.

Rachi [ras̆i F], v. tr. — Arracher. Voir Rāyeu.

Rachon, voir Rahhon.

Rachon [räs̆õ M], s. m. — Échantillon de chanvre.

Rachon [ras̆õ M, N], s. m. — Crachat. Voir Rakion.

Rāclote [rāklǫt F], s. f. — Racloir. Voir Rākiate.

Rachu [ras̆ü M, N], s. m. — Crachoir.

Racloūre [raklūr F], v. tr. — Enfermer. Voir Rankioūre.

Raclous [raklu F], s. m. — Renfermé. Voir Rankious.

Racobeler [rakǫblę̄ⁱ.. P, F], v. tr. — Mettre des jantes à une roue. Voir Corbé.

Racohhi, Racouchi [rakǫχi S, rakus̆i F], v. tr. — Raccourcir. Voir Rècohhieu.

Racoumoudaⁱ [rakumudaⁱ F], v. tr. — Raccommoder. Voir Recomoūdieu.

Racoqyi (so) [rakǫkyi F], v. pron. — Se recroqueviller. Voir Recoquieu.

Racrōre [rakrōr S], v. tr. — Accroire. Voir Ècreūre.

Racwin [räkwẽ.. M, F], s. m. — Recoin (avec une nuance de mépris). N-y è des cwins èt dés ~ dans lè mauhon lè, il y a des coins et des r. dans cette maison.

Rād [rā V], adj. — Raide. Voir Reūd.

Radāhi [radāγi V], v. tr. — Retarder.

Radasè [radazę S], v. tr. — Rassembler, réunir.

Rādier [rādye, -yœ V], v. tr. — 1o Rudoyer ; 2o Faire avancer très vite. Quand-on pèsse dons ène mèchante pièce ovon in chiè, fāt ~, quand on passe dans une mauvaise pièce de terre avec une voiture, il faut pousser son attelage pour le faire avancer.

Rādieu [rǟdyœ̨.. gén.], v. intr. — Lancer des rayons lumineux. L’anloūte rādeuye foūt aujdu, l’éclair lance des rayons lumineux aujourd’hui.

Rādiḕye [rǟdyę̄y.. gén.], s. f. — 1o Brûlant rayon de soleil ; grande chaleur. Lo s’la anvaye eune ~, le soleil rayonne fort. — Vol ène bone rādīe pou fḗre chochi lo fwin, voilà une bonne chaleur pour faire sécher le foin V. 2o Flambée.

Radis-chou [rädis̆u N], s. m. — Chou-rave.

Radossi [radosi F], v. tr. — Labourer un champ en rejetant la terre sur les bords. Voir Randosseler.

Rafachi [rafas̆i F], v. tr. — Emmailloter. Voir Ranfèhheler.

Rafaler [räfälēⁱ.. gén.], v. intr. — Tomber en ruine ; se délabrer ; se disloquer ; se désagréger ; s’écrouler. Part. pass. : Misérable, mal habillé. ’L è rafalaⁱ, il est très mal mis F. Se dit aussi, dans le jeu de boutons, des boutons détériorés. Lés ~ ne pèssent meu, les boutons détériorés ne passent pas (ne sont pas acceptés).

Rafe [räf M, N], s. m. et f. — Tumeur sur la peau. J’ā lè pé pyin d’ ~, j’ai la peau couverte de boutons.

Rafe [räf M, räf-ręf S, ręf-rǫf V], s. f. — Fourgon. Voir Freuguion, Grawion.

Rafe [räf M, räf-ręf S, ręf-rǫf V], s. f. — 1o Le premier numéro au tirage au sort. Tīrieu lè ~, tirer le premier numéro. 2o Peigne en fer qui sert à enlever les graines du chanvre ou du lin S, V. Voir Rafiate. 3o Boîte, munie d’une sorte de peigne à l’une de ses extrémités qui sert à cueillir les myrtilles S, V. 4o Grand appétit M, N.

Rafer [räfēⁱ M, rafyę I, P, ręfę.. S, ręfę-rǫfye, -yœ V], v. tr. — 1o Arracher ; enlever ; emporter ; ramasser. ~ lè guingne, ramasser le gain (dans un jeu). Voir Rafieu. 2o Enlever la semence du lin au moyen d’un peigne en fer S, V. 3o Plumer V.

Rafiate [räfyat M, N, S, rafyǫt I, P], s. f. — Instrument qui sert à enlever la semence du lin. Voir Rafe. Fāre ~, rafler. Se dit, dans les jeux d’enfants, quand un des joueurs gagne tous les enjeux, ou bien aussi quand il s’empare des enjeux, surtout au jeu de billes, et se sauve avec sa proie. Voir Rafouyate.

Rāfièsse [rǟfyęs S], s. f. — Égratignure. Voir Riflasse.

Rafieu [räfyœ̨.. gén.], v. tr. — Rafler ; cueillir à la poignée. ’L è rafieu eune paume d’awinne, il a cueilli un épi d’avoine. Voir Rafer.

Rafiḕye [räfyę̄y.. M, I, P, N, rāfyēy.. S, V], s. f. — Action de rafler.

Rafilaⁱ [rafilaⁱ F], v. tr. — Aiguiser une faux, enlever le morfil.

Rafinaⁱ [rafinaⁱ F], v. tr. — User de finesses (péjoratif). Voir Rèfiner.

Rafinou [räfinu.. gén.], adj. — Malin (dans un sens défavorable).

Rafious [räfyu.. M, I, P, N], adj. — Dartreux.

Rafioūse [räfyūs M, N], s. f. — Bouton au corps. Voir Rafe.

Rafon [räfõ.. M, I], s. m. — Grippe-sou, avare.

Rafon [räfõ M], s. m. — Avorton ; animal malingre. J’èvans i mauvās ~ d’ phhé qu’ n’èmande meu, nous avons un mauvais a. de cochon qui n’engraisse pas.

Rafowraⁱ [rafǫwraⁱ F], v. tr. — Affourager. Voir Rèfourèjeu.

Rafowrāye [rafǫwrāy F], s. f. — Quantité de fourrage que l’on met en une fois dans le râtelier. Voir Èfoūrāye.

Rafrōdi, voir Rafreūdi.

Rafoūse [rafūs Pontoy], s. f. — Sorte de pomme de terre.

Rafouyate [räfuyat M], s. f. — Ne s’emploie que dans l’expression : fāre ~, faire raflette, ramasser tout l’enjeu. Voir Rafiate.

Rafrahhemant [rafraχmã S], s. m. — Rafraîchissement. Voir Refrahhemant.

Rafrahhi [rafraχi S], v. tr. — Rafraîchir. Voir Refrahhieu.

Rafreūdi [rafrœ̄di F, rafrōdi S], v. tr. et intr. — Refroidir. Voir Refreūdieu.

Rafrōdissemant [rafrōdismã S], s. m. — Refroidissement. Voir Refreūdeuyemant.

Rafroumaⁱ [rafrumaⁱ F], v. intr. — Enfermer. Voir Anframer.

Rafutaⁱ [rafütaⁱ F], v. tr. — Aiguiser. Voir Rammoūre.

Ragonād [rag(ǫ)nǟ M, N, rǫg(ǫ)nā I, P, rãgēnā-ręgēnā V], s. m. — Personne qui maugrée, grognon. Voir Ragonou.

Ragoner [rag(ǫ)nēⁱ.. M, N, rǫg(ǫ)nę.. I, P], v. intr. — Maugréer ; grommeler ; rabâcher.

Ragonou [rag(ǫ)nu M, N, rǫg(ǫ)nu.. I, P], s. m. — Personne qui maugrée. Voir Ragonād.

Ragot [ragǫ S], s. m. — Grenouille verte. Voir Règat.

Ragounasse [ragunas F], s. f. — Mets mal préparé, mauvaise cuisine.

Ragrachi [ragras̆i F], v. tr. — Engraisser. Voir Rangrèhhieu.

Ragranse [ragrãs S], s. f. — Allonge. Voir Règranse.

Ragranzi [ragrãzi S], v. tr. — Rallonger. Voir Règransieu.

Ragrās [ragrā Novéant], s. m. pl. — Résidu qui demeure au fond d’une casserole.

Ragrinji [ragrẽji F], v. tr. — Engranger. Voir Angrinjeu.

Ragrōssi [ragrōsi S], v. intr. — Devenir gros de nouveau. Voir Regroūssieu.

Raguégnon [rageñõ-ragreñõ V], s. m. — Résidu de beurre fondu. Voir Cuhūre, Rākion, Rèkmōnîn.

Raguinchi (so) [ragẽs̆i F], v. pron. — S’habiller proprement. Voir Reguîncheu.

Raguji [ragüji F], v. tr. — Aiguiser. Voir Rammoūre.

Rahāssi [rahāsi S], v. tr. — Rehausser. Voir Rehaussieu.

Rāhenate [rǟγnat M, N, S, rāγnǫt I, P, V], s. f. — Raisonnement sans suite, sans fondement ; dispute ; mauvaise excuse. ’L è èvu dés ~, èva sè fome, il a eu des disputes avec sa femme. Voir Rèsonate.

Rahhāfḗye [raχāfēy S], s. f. — Poursuite vive. Voir Rèhhaufiḕye.

Rahhe [raχ M, N, rǫχ.. I, P], adj. — Rêche ; rude ; acide ; aigre ; revêche ; dur ; sec ; âpre ; rauque ; raboteux ; rugueux ; ardu. ’L è lè vwès ~, il a la voix rauque. ’L è lés mins ~, il a les mains rugueuses. Lè louwanje… èdoucit lè fome lè pus ~, la louange… adoucit la femme la plus revêche C. H., i, 160. Lè vîn at ~ ç’t ènāye, le vin est acide cette année. Voir Reuhhe.

Rahhener [raχnēⁱ.. M, N, roχnę.. I, P], v. tr. — Ourler ; ourler de nouveau. Voir Ahhener.

Rāhheté [rǟχtēⁱ.. M, I, P], s. f. — Rugosité ; âpreté.

Rahhon [raχõ.. M, rǫχõ I, P], s. m. — Ourlet. Voir Ahhon.

Rahhouter (so) [raχutēⁱ S], v. pron. — Se rasseoir. Voir Rèssieuter.

Rahhūri [raχǖri S], v. tr. — Rassurer. Voir Rèhhūrieu.

Rāhon [rǟγõ.. M, I, P, F, N, S, rǫγõ V], s. f. — 1o Raison. V’ èveūz dreūt èt ~, vous avez droit et r. (parfaitement raison). Dés passes ~, des propos épais (grivois). ’L è dés ~ d’afant, il a des r. (des réflexions) d’enfant. V’ èveūz rāhon èt meu j’ā toūrt, veus m’ bāheréz m’ cul, j’ srans d’ècoūrd, vous avez raison et moi j’ai tort, vous me baiserez le c…, nous serons d’accord. Se dit pour terminer une discussion interminable. 2o Dispute ; injures. Avoir des raisons signifie, dans le langage populaire messin, avoir des disputes. 3o Dissentiment, dissension V.

Rāhoner [rǟγǫnēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Raisonner. Voir Rèsoner.

Rajayi [rajayi S], v. pron. — Se réjouir. Voir Rejayi.

Rāje [rās̆ F], s. m. — Crible. Voir Reuje.

Raji [raji M, rǫji I, P, ruji F, N, S], v. intr. — Rougir. Voir Rojieu.

Rājon, Rājoner, voir Rāhon, Rāhoner.

Rajonaⁱ, Rajonir [rajǫnaⁱ-rãjǫnīr F], v. intr. — Rajeunir. Voir Ranjanieu.

Rājow [rājǫw P, F], s. m. — Cribleur.

Rājūre [rājǖr F], s. f. — Criblure. Voir Reujūre.

Rakeuye [räkœ̨y M], s. f. — Sorte de poisson.

Rakiād [rakyǟ M, N, rǫkyā F], s. m. — Personne qui renâcle.

Rākiād [rǟkyǟ.. M, I, P, N, rǟts̆ä-rätyǟ.. S], s. m. — Avare, grippe-sou.

Rākiate [rǟkyat M, N, rākyǫt I, P, rāklǫt F, rǟts̆at-rǟtyat.. S, rākyat-rātyat V], s. f. — Racloir pour ratisser les chemins, ramoner les cheminées, pour nettoyer le pétrin, etc. ; sorte de houe qui sert à gratter la terre. Voir Rākiu, Raukiate, Troulon.

Rākiḗje [rǟkyēs̆.. M, I, P, N, rǟts̆ēs̆-rǟtyēs̆.. S], s. m. — Action de ratisser.

Rakieu [rakyœ̨ M, rǫkyę I, P], v. intr. — Expectorer violemment.

Rākieu [rǟkyœ̨.. M, I, P, rǟkyœ̨-rǟtyœ̨ N, rāklaⁱ F, rǟts̆i-rǟtyi.. S, rēkye-rātye V], v. tr. — Racler ; piocher légèrement. Voir Raukieu.

Rākiḕye [rǟkyę̄y.. M, I, P, N, rǟts̆ī-rǟtyīy.. S, rākyēy-rātyēy V], s. f. — 1o Petite quantité de foin, de trèfle, etc., qu’on doit ratisser. 2o Raclée, rossée.

Rakion [rakyõ M, N, rǫkyõ I, P], s. m. — Crachat épais. Voir Rachon.

Rākion [rǟkyõ.. M, I, P, N], s. m. — Bouquet de fruits.

Rākion [rǟkyǫ.. M, I, P, V], s. m. — 1o Rebut, chose sans valeur ; trognon d’un fruit à pépin. 2o Résidu de beurre fondu V. Voir Raguégnon, Rèkmōnîn. 3o Enfant chétif. Ço ~ n’ minje meu, i n’vyint m’ du tout, ce R. ne mange pas, il ne vient (grandit) pas du tout.

Rakioner [rakyǫnēⁱ M], v. intr. — Cracher avec effort.

Rākiote, voir Rākiate.

Rakiou [rakyu M, rǫkyu I], s. m. — Personne qui graillonne, qui tousse.

Rākiou [rǟkyu.. M, I, P, N, rǟts̆u-rǟtyu.. S, rākyu-rātyu V], s. m. — 1o Racleur ; ramoneur de cheminée. Voir Raukiou. 2o Avare. 3o Délateur.

Rākīrīe [rākīrī V], s. f. — Ce qu’on ramasse en ratissant. Voir Raukeuyerḕye.

Rākiu [räkyü.. M, I, P, N], s. m. — Racloir, ordinairement, instrument qui sert à racler la boue. Voir Rākiate.

Rākiūre [rǟkyǖr.. M, I, P, rāklǖr F, rǟkyǖr-rǟtyǖr.. N, rǟtyǖr S], s. f. — 1o Raclure. ~ de mā, r. de pétrin, résidu de pâte que l’on a raclé dans le pétrin après en avoir enlevé la pâte. 2o Rebut ; chose sans valeur.

Rakmounin [rakmunẽ F], s. m. — Résidu de beurre fondu. Voir Rèkmōnîn, Tron.

Ralant [rälã.. M, I, P, N], adj. — Coquet ; vif ; vaillant ; gaillard ; fier.

Ralarji [ralarji F], v. intr. — Élargir. Voir Ranlarji.

Ralāye [ralǟy M], s. f. — Gelée blanche.

Rāle [rǟl.. gén.], adj. — Rare.

Rāle [rāl S], s. m. — Fourgon. Voir Raule.

Raler [ralēⁱ.. M, N, rǫlę.. I, P, F], v. intr. — 1o Retourner. 2o Aller mieux, être en voie de guérison.

Ralire [ralīr F], v. tr. — Choisir. Voir Ranlire.

Ralire [ralīr F], v. tr. — Réparer une toiture. Voir Recwèter.

Rālou [rǟlu.. M, I, P, N], adj. — Poussif ; asthmatique.

Ramaji [ramaji F], v. intr. — Rabâcher. Voir Rèmèjeu.

Ramande [ramãt S], s. f. — Reprise à l’aiguille. Voir Rèmander.

Ramandīhhe [ramãdīχ S], s. f. — Tas de branches qui doivent servir à faire des fagots. Voir Rèmāye.

Ramasse [rämäs M], s. f. — Ne se rencontre que dans la locution Jouwer è lè ~. Le jour de la Fête-Dieu, les enfants s’asseyaient sur les branches de verdure qui ornaient les reposoirs et qui jonchaient la rue, et se faisaient traîner par leurs camarades. Ils balayaient pour ainsi dire la rue. Dans le langage populaire messin, on dit encore aujourd’hui : Ramasser, dans le sens de balayer, d’enlever la poussière du plancher avec un linge humide ou mouillé. Voir Ramiau, Rèmèsse, Rèmon.

Ramaye [ramäy M], s. f. — Marmaille.

Rambārer [rãbǟrēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Arrêter qqn. dans sa course ; empêcher.

Rambète (so) [rãbęt S], v. pron. — Se jeter.

Rambeurteler [rãbœ̨rtȩlēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Mettre des bretelles à une hotte.

Rambieu [rãbyœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Refléter.

Rambieu [rãbyœ̨ Gorze], s. m. — Nom d’un oiseau.

Rambiou [rãbyu (rābyu).. M, I, P, F, N, S], s. f. — Flambée ; clarté ; reflet d’une clarté ; lueur. ’L è fāt tolè eune ~ qu’ m’è ambiawté, il a fait là une clarté qui m’a ébloui. Voir Ranviou.

Rambon [rãbõ M, I, P, F, N], s. m. — Pomme de rambour, variété estimée à la campagne. ~ è sèt’ coūtes, r. à sept côtes (calville). Ç’ n’at m’ èfāre è piats pohhions d’minjeu dés ~, è mwins qu’is n’sînt pūris, ce n’est pas affaire à petits cochons de manger des r., à moins qu’ils ne soient pourris (cette chose n’est pas pour toi).

Rambonîn [rãbǫnĩ.. M, I, P, F, N], s. m. — Pommier à rambours.

Rambonsenè [rãbõsnę.. S, rẽbõsnę V], v. tr. — Gonfler. Quand-on mot lés piémes ā s’lo, cè lés fèt ~, quand on met les plumes au soleil, ça les fait gonfler V.

Ramboudré [rãbudrēⁱ.. I, P], adj. — Qui a une apparence négligée ou maladive.

Rambouler [rãbulēⁱ.. M, I, P, F, N, S], v. tr. — Écarter ; élargir. Se dit ordinairement des tas de foin.

Rambouraⁱ [rãburaⁱ F], v. tr. — Rabrouer.

Rambrèssieu [rãbręsyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Embrasser. Voir Ambrèssieu.

Rāmè [rǟmę.. S], v. intr. — 1o Réfléchir. 2o Être mécontent.

Rāmeusse [rāmœ̨s S], s. f. — Rengaine. Voir Raumeusse.

Ramiau [rämyō.. M, I], s. m. — Balai. Bèyeu don ~, donner du b. (fouetter). Voir Rèmon.

Ramenḗye [ramnēy V], s. f. — Glas funèbre.

Ramḗye [ramēy V], s. f. — Vache qui a des barres, des lignes sur le corps.

Raminer [räminēⁱ.. gén.], v. intr. — 1o Ruminer. 2o Réfléchir ; chercher à se rappeler qqch. Voir Rémiyer. 3o Se plaindre constamment, ne jamais avoir assez S, V.

Ramisse [rämis lang. pop. mess.], adj. — Remuant. J’cwayés qu’vote p’tit avét èté au catḗchisse ? Ma fri, non, note Charles èt ancōre trop ~, ce s’ra pour l’anḗye prochḗne. Je croyais que votre petit avait été au catéchisme ? Ma foi, non, notre Charles est encore trop r., ce sera pour l’année prochaine. Voir Rèmisse.

Ramistokè, Ramistoukyi [ramistǫkę S, ramistukyi F], v. tr. — Rafistoler. Voir Remistaker.

Rammeyater [rãmȩyatēⁱ.. M, N, rãmęyǫtę.. I, P, rãmayǫtę.. S], v. tr. — Emmailloter de nouveau.

Rammolāde [rãmǫlǟt.. M, I, P], s. f. — Action d’aiguiser.

Rammolate [rãmǫlat M, N, rãmǫlǫt I, rãmǫlǫt-ręmǫlǫt P, ramǫlat S], s. f. — Pierre à aiguiser. Voir Robouhote.

Rammoler [rãmǫlēⁱ.. M, I, ręmǫlę.. S], v. tr. — Rémoudre. Voir Rammoūre.

Rammolou [rãmǫlu.. M, I, N, rãmǫlǫw-ręmǫlǫw P, ramulǫw F, ramǫlu S, rǫmǫlu V], s. m. — Rémouleur, gagne-petit.

Rammoncelḗje [rãmõslēs̆ M, I, P, rãmõslę̄ⁱs̆-ręmõslę̄ⁱs̆ P], s. m. — Action de butter les pommes de terre. Voir Remolenḗje, Remoutrḗje.

Rammonceler [rãmõslēⁱ.. M, I, N, rãmõslę̄ⁱ-ręmõslę̄ⁱ P, ramõslaⁱ-ręmõslaⁱ F, rmõslę.. S, V], v. tr. — Butter les pommes de terre. Voir Remolener, Remoutrer.

Rammoūre [rãmūr M, I, rãmǫwr-ręmūr P, rãmōᵘr-rãmūr N, ramōr S, rǫmōr V], v. tr. — Aiguiser. I n’sét m’ ni tonde ni ~, il ne sait ni tondre ni aiguiser (il ne sait rien faire). Voir Raguji, Rammoler, Robouhier.

Rammwinner [ramwẽnēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Ramener. Voir Mwinner.

Ramolate, Ramoler, Ramolou, voir Rammolate, Rammoler, Rammolou.

Ramon [ramõ F], s. m. — Balai. Voir Rèmon.

Ramōre, voir Rammoūre.

Ramote [ramǫt F], s. f. — Ramille. Voir Rèmate.

Ramoulow, voir Rammolou.

Ramounaⁱ [ramunaⁱ F], v. tr. — Ramoner. Voir Rèmoner.

Ramounaⁱ, voir Rammwinner.

Ramounote [ramunǫt F], s. f. — Perche pour ramoner. Voir Rèmau.

Ramounow [ramunǫw F], s. m. — Ramoneur. Voir Rèmonou.

Ramounūres [ramunǖr F], s. f. — Balayures. Voir Rèmonūre.

Rampād [rãpǟ M], s. m. — Rempart. ~ dés-Al’mands, r. situé autrefois, à Metz, près de la Porte des Allemands.

Rampanre [rãpãr M, I, P, rępãr F], v. tr. — Rallumer.

Rampant, Rampat, Rampe [rãpã-rãpa.. M, I, P, N, S, rãp F], s. m. — Lierre ; par extension, toute plante rampante ou grimpante. Voir Lāhhe, Rankelḗre, Rondate.

Rampèyou [rãpęyu S, rẽpęyu V], s. m. — Rempailleur.

Rampiayeu [rãpyayœ̨ M, rãpyǫyę I, P, rplǫyi F, rãpyayœ̨-rpyayœ̨ N, rpyayi S], v. tr. — Replier ; plier. J’vons r’ployi note bwāye, nous allons p. notre lessive F.

Rampièceter [rãpyęstēⁱ.. M, I], v. tr. — Rapiécer. Cul rampièç’té, espèce d’injure qui s’applique à un pauvre diable dont les fonds de culotte sont chargés de pièces.

Rampiècieu [rãpyęsyœ̨.. M, I, P, N, S], v. tr. — Remplacer.

Rampiècieu [rãpyęsyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Rapiécer. An rampiècent i-n-èbit, an n’ rampiècent jèmās l’oneūr, on rapièce un habit, on ne rapièce jamais l’honneur (jeu de mots).

Rampieumer (so) [rãpyœ̨mēⁱ.. M, I, P, N, raplœ̨maⁱ F, rẽpyemę V], v. pron. — 1o Se dit des oiseaux dont les plumes repoussent. Voir So Rampoyeu. 2o Regagner ce qu’on avait perdu.

Rampieutener [rãpyœ̨tnēⁱ M], v. tr. — 1o Refaire un pied à un bas. 2o Consolider le pied d’un mur.

Rampieutrer [rãpyœ̨trēⁱ.. M, N, rãpyętrę.. I, P, rãpitrę.. S, rẽpyetrę V], v. tr. — Refaire le pied d’un bas. On dit aussi Rampieuter.

Rampiner [rãpinēⁱ.. M, I], v. intr. — Grimper. Se dit surtout du lierre.

Rampioūle [rãpyūl M, I, rãpyōᵘl-rãpyūl N], s. f. — Clématite des haies.

Rampioyè, voir Rampiayeu.

Rampīrieu [rãpīryœ̨.. M, I, P, N, rãpiraⁱ.. F, S], v. intr. — Empirer. Lo mau rampīreuye èsséz foūt, le mal empire assez fort.

Rampitrer, voir Rampieutrer.

Ramponau [rãpǫnō M, I, P], adj. — Ivre.

Rampoūter [M, I, P, N, S], v. tr. — 1o Remporter. 2o v. pron. Se transporter, se reporter par l’imagination. I s’rampoūte au bwin vieus tams, il se reporte au bon vieux temps. Voir Poūter.

Rampoyeu (so) [rãpǫyœ̨.. M, I, P, N], v. pron. — 1o Reprendre des forces, se rétablir, recouvrer sa santé ; s’emploie aussi d’une haie qui repousse vite. 2o Se relever de ses affaires. 3o Se refaire au jeu. Voir Rampieumer.

Rampyir [rãpyī(r) gén. (rẽpyīr V)], v. tr. — Remplir.

Ran [rã S, V], s. m. — Blouse en grosse toile bleue.

Ran [ gén.], s. m. — Toit à porcs. Voir Èran.

Rancahhelè (so) [rãkaχlę.. S], v. pron. — Se remplumer.

Rance [rãs gén.], adj. — 1o Rance. 2o Désagréable. Quand’ fèré qu’i m’ bèyéhhe l’woje, i trov’ré ç’lè rance, quand il faudra qu’il me donne l’orge (que je lui ai prêtée), il trouvera cela désagréable V.

Rancelat [rãsla M, N], s. m. — Émerillon (oiseau de proie). Voir Lancerat.

Ranceté [rãstēⁱ.. M, I, P, N], s. f. — État de ce qui est rance.

Ranchaussieu [rãs̆ōsyœ̨.. M, I, P, rs̆ōsyœ̨ N, rs̆āsi.. S, V], v. tr. — 1o Recrépir un mur. 2o Regarnir d’acier, rallonger le coutre, le soc de la charrue, un hoyau, ou tout autre outil à pointe acérée.

Rancheur [rãs̆œ̄r M, I, P, N], v. intr. — Avoir une rechute. Nate malḗde at ranchu, notre malade a eu une rechute.

Ranclos [rãklǫ F], s. m. — Renfermé. Voir Rankious.

Rancohāye, Rancojāye [rãkǫγǟy-rãkǫjǟy.. M, I, P], adj. — Se dit de la poule qui se remet à pondre.

Rançonaⁱ [rãsǫnaⁱ F], v. tr. — Rançonner un jeune homme, étranger au village, qui va épouser une jeune fille. Dans ce cas, il est d’usage que les jeunes gens offrent un bouquet au fiancé, qui leur donne en retour, à titre de rançon, une somme d’argent d’ordinaire employée à de joyeuses libations.

Ranconehhené [rãkǫnȩχnēⁱ.. M, I], adj. — Mal habillé.

Rancontrer [rãkǫtrēⁱ.. gén.], v. tr. — Rencontrer. ’L èt byin rancontré, il a bien rencontré (il est bien marié, les deux époux sont bien assortis).

Rancouwer [rãkuwēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Agiter, secouer.

Rancoyeu [rãkǫyœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Râler ; être à l’agonie. Voir Rangueyeu.

Rancrieu [rãkriyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Crier ; appeler ; interpeller. Si j’treuve i nom quand’ je s’rā couchāye, j’vos l’rancrīrā de d’dans nate lit, si je trouve un nom quand je serai couchée, je vous le crierai de notre lit. Buc.

Rancugnater [M, I, P, N, S], v. tr. — Rencogner. So ~, se ratatiner S. Voir Ankeugnater.

Rancunād [rãkünǟ.. gén.], s. m. — Rancunier.

Rancuner (so) [rãkünēⁱ-rãkœ̨ñœ̨.. M, I, P, rãkünaⁱ.. F, rãkünœ̨ N], v. pron. — Se disputer.

Rancunou [rãkünu.. M, I, P], s. m. — Grognon.

Rancusād [rãküzǟ S], s. m. — Dénonciateur. Voir Rankeusād.

Rancusè [rãküzę S], v. tr. — Dénoncer. Voir Rankeuser.

Rancusète [rãküzęt M], s. f. — Action de rapporter, de répéter indiscrètement ce que l’on a vu ou entendu.

Rancusepotād [rãküspǫtǟ S], s. m. — Mouchard. Voir Rankeusepotād.

Rande [rãt gén. (rõt V)], v. tr. — Rendre.

Randḗje [rãdēs̆.. M, I, P, N], s. m. — 1o Produit, rapport. Ç’at i bwin ~, c’est d’un bon rapport. 2o Fermage ; loyer d’une ferme ou d’une terre.

Randerḕye [rãdrę̄y M, I, P], s. f. — Rapport ; produit ; revenu.

Randès [rãdę S, rõdę V], s. m. pl. — 1o Pièces en fer de la voiture, contre lesquelles sont appuyées les échelles. 2o Partie de la schlitte. Voir Hhlitte.

Randerḕyes [rãdrę̄y M, I], s. f. pl. — Rentes.

Randobieu [rãdǫbyœ̨.. M, I, N], v. tr. — Redoubler. Voir Redobieu.

Randon [rãdõ M, I, P, N], s. m. — Saut que fait une charrue en rencontrant une pierre.

Randosseler, Randosser [rãdǫslēⁱ.. M, I, P, N, radǫsi F, rãdǫsę.. S], v. tr. — Labourer un champ en rejetant la terre sur les bords.

Randouyat [rãduya S], s. m. — Faux pli. Voir Redoyon.

Randreūt [rãdrœ̄ M, I, P, N, rlẽdrā V], s. m. — Endroit, côté par lequel on regarde une chose. Voir Andreūt.

Randūchieu, voir Randūhhieu.

Randūhhieu [rãdǖχyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Endurcir.

Randūre [rãdǖr.. M, I, P, F, N], s. f. — Rendement. Se dit souvent par ironie. Ç’at eune bèle ~, c’est un beau r. (c’est qqch. de beau !).

Ranfècheler, Ranfèhheler [rãfęs̆lēⁱ-rãfęχlēⁱ.. M, I, P, N, rafas̆i F], v. tr. — Emmailloter.

Ranfeuyemant [rãfœ̨ymã M, N, rãfęymã I, P], s. m. — Gonflement.

Ranfieu [rãfyœ̨.. gén. (rãflaⁱ F)], v. intr. — 1o Renfler. Fāre ~ l’ cōrsèt, faire r. le corset (mettre une jeune fille dans une position intéressante). 2o v. pron. Se renfler ; se vanter. I s’ ranfeuye, il se glorifie.

Ranfiou [rãfyu.. M, I, P, N, rãflǖr F], s. f. — Enflure.

Ranfiou [rãfyu.. M, I, P, N], s. m. — Vantard ; fanfaron.

Ranflaⁱ, Ranflūre, voir Ranfieu, Ranfiou.

Ranfoncieu [rãfõsyœ̨.. gén. (rẽfõsye V)], v. intr. — Renfoncer.

Ranframer [rãframēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Renfermer. Voir Framer.

Ranfus [rãfü M, I, P, N], s. m. — Refus. I m’è bèyeu l’ ~, il m’a donné (j’ai essuyé) un refus.

Ranfuser [rãfüsēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Refuser.

Ranglè [rãglę V], v. intr. — Râler. Voir Rangueyeu. Dans le lang. pop. mess., on dit aussi Rangler.

Rangolè [rãgǫlę.. S, rẽgǫlę V], v. intr. — Mugir. Se dit du vent.

Rangrèchieu, voir Rangrèhhieu.

Rangregnon [rãgrȩñõ M, N, rãgręñõ I, P], s. m. — Personne qui maugrée, qui se démène.

Rangrèhhieu, voir Angrèhhieu, v. intr. — Engraisser.

Rangrinji [rãgrẽji F], v. tr. — Engranger. Voir Angrinjeu.

Rangrouwè [rãgruwę S], adj. — Retiré chez soi.

Rangrouwer [rãgruwēⁱ.. M, I], v. tr. — Reboucher le trou d’un mur avec du mortier. À Metz, les vieillards disent Rancrouwer.

Rangrūler, v. intr. — Grelotter. Voir Grūler.

Ranguḗne, Ranguḗner, voir Ranguinne, Ranguinner.

Rangueyeu [rãg(ȩ)yœ̨.. M, I, P, F, N, rãglę V], v. intr. — 1o Être court de respiration ; râler. 2o Se plaindre.

Rangueyèsse [rãg(ȩ)yȩs I, M, S], s. f. — 1o Plainte, lamentation. 2o Râle, étouffement.

Rangueyou [rãg(ȩ)yu.. M, I, P, N], s. m. — Personne qui se plaint sans cesse.

Ranguiat [rãgya N], s. m. — Sanglot ; râle.

Ranguiāte [rãgyāt V], s. f. — Bête qui, à la pâture, va dans les champs voisins et y fait du dommage.

Ranguier [rãgye, -yœ V], v. intr. — 1o Remuer sans cesse, ne pas se tenir en place. 2o Se dit des vaches qui ont la mauvaise habitude d’aller dans les champs voisins.

Ranguinne [rãgẽn M, I, rãgēn P, F, S, V, rãgẽn-rãgēn N], s. f. — Rengaine ; chanson ; musique monotone et ennuyeuse.

Ranguinner, voir Ranguinne, v. intr. — Répéter toujours la même chose ; grommeler.

Raniōle [rañōl S], s. m. — Paletot léger.

Ranjanieu [rãjanyœ̨.. M, N, S, rãjǫnyę I, P, rajǫnaⁱ F], v. intr. — Rajeunir.

Ranjayeu, Ranjayi [rãjayœ̨-rãjayi M, N, rãjǫyę I, rãjǫyę-ręjǫyę P], v. tr. — Réjouir. Is ranjayînt lè compègnḕye, ils réjouissaient la compagnie. Voir Rejayi.

Ranje [rãs̆ M, I, P], s. f. — Rangée ; rang. Mateūz v’ an ~, mettez-vous en rang.

Ranjeu [rãjœ̨.. gén.], v. tr. — Arranger ; habiller. ’L at ranjāye come eune fāye, elle est habillée comme une fée.

Ranjoniè, voir Ranjanieu.

Ranjoūyeu (so) [rãjūyœ̨.. M, I, P], v. pron. — Se réjouir. I s’ ranjoūye de m’ veūr, il se réjouit de me voir.

Ranjoyè, voir Ranjayeu.

Rankèlè, Rankelḗre [rãkęl, rãklēr F], s. m. — Lierre. Voir Rampant.

Rankène, voir Rankīe.

Rankèsād, Rankèsepotād, voir Rankeusād, Rankeusepotād.

Rankḗte [rãkēt M, I], s. f. — Requête ; pétition.

Rankeugne [rãkœ̨ñ M, I, P, N], s. f. — Rancune. ~ de prḗte, r. de prêtre (sorte d’étoffe de laine très solide).

Rankeugneu [rãkœ̨ñœ̨.. M, I, P], v. tr. — 1o Reprocher. 2o Provoquer. 3o v. pron. Se disputer. Voir Rancuner.

Rankeusād [rãkœ̨sǟ-rãkœ̨zu M, N, rãkęsā I, P, rãküzǟ.. S, rękuzā-rękuzu V], s. m. — Dénonciateur ; rapporteur ; mouchard.

Rankeusepèrtot, voir Rankeusepotād.

Rankeusepotād [rãkœ̨spǫtǟ.. M, N, rãkęspǫtā I, P, rãkœ̨spęrtǫ P, rãküspǫtǟ.. S, rękuspǫtǫ V], s. m. — Rapporteur ; mouchard.

Rankeuser [rãkœ̨zēⁱ M, rãkęzę.. I, P, rãküzę-rãts̆üzę.. S, rękuzę V], v. tr. — 1o Dénoncer ; répéter par malice ce qu’on a vu ou entendu ; moucharder. 2o Chercher des querelles.

Rankeuyeu [rãkœ̨yœ̨ M], adj. — Chiffonné par la pluie. Vate cote at tote rankeuyāye, votre jupe est toute chiffonnée.

Rankīe [rãkīy M, N, rãkęn F], s. f. — Chèvre-feuille.

Rankine [rãkin Vernier], s. f. — 1o Rancune. 2o Reproche.

Rankioūre, voir Ankioūre, v. tr. — Enfermer.

Rankioūs, voir Ankious, s. m. — 1o Part. pass. pris substantivement : Odeur désagréable que produit le manque d’air, renfermé. Cè sant l’ ~, ça sent le renfermé. 2o Cloîtré ; ermite.

Ranlāhieu, voir Ranlarji.

Ranlarji [rãlarji M, I, P, ralarji F, rãlǟγyœ̨.. N, S], v. tr. — Élargir.

Ranlemer [rãlmēⁱ.. M, I, rãlmę̄ⁱ-ręlmę̄ⁱ.. P, S], v. tr. — Rallumer.

Ranlīre [rãlīr M, I, P, N], v. tr. — Réparer, par ex. une toiture.

Ranlīre [rãlīr.. M, I, P, N], v. tr. — Choisir ; démêler.

Rannaler, voir Aler, v. intr. — S’en retourner.

Ranroūhiè [rãrūγyę P], v. tr. — Entortiller de nouveau, enrouler.

Ransagneu [rãsañœ̨ M, N, rãsǫñę I, P], v. tr. — Renseigner.

Ranscontreu [rãskõtrœ̨ Rémilly], v. tr. — Rencontrer.

Ransenè [rãsnę.. S, N], v. intr. — Râler.

Ransognè, voir Ransagneu.

Ransovenance [rãsǫvnãs S, rẽsǫvnãs V], s. f. — Ressouvenir ; souvenir lointain. On fèt ~ de tams-an tams, on fait r. de temps en temps (on rafraîchit la mémoire de temps en temps). Voir Sovenance.

Rantahheler, voir Ranteuhheler.

Rantāyi (so) [rãtāyi S], v. pron. — Se remettre à table. Voir Retauyeu

Rantcheūt [rãts̆œ̄-rãtyœ̄ S, rẽkē V], adj. — Trop cuit.

Rantchusè, voir Rankeuser.

Ranter [rãtēⁱ.. M, I, N], v. tr. — Raccommoder ; réparer. J’ā ranté l’ limon d’nate ché, j’ai réparé le timon de notre voiture.

Ranteucheler, Ranteuhheler [rãtœ̨s̆lēⁱ-rãtœ̨χlēⁱ.. M, I, P, N, ratœ̨s̆laⁱ F, rãtaχlę.. S, rẽtǫχlę V], v. tr. — Mettre par dessus ; mettre en tas. Jé n’ v’los m’ vonde lo rèhhe dé note fwin, jé vons rintohhlè, nous ne voulons pas vendre le reste de notre foin, nous allons le mettre sur l’ancien V.

Rantieūt, voir Rantcheūt.

Rantiōre, Rantiōs, voir Rankioūre, Rankioūs.

Rantokieu, voir Antokieu, v. tr. — 1o Entortiller. 2o Pelotonner du fil.

Rantosè [rãtǫzę.. S, rẽtǫzę V], adj. — Qui est plus gras qu’auparavant. Se dit aussi d’une volaille dont les plumes ont bien repoussé.

Rantotyi, voir Rantokieu.

Rantoūyeu [rãtūyœ̨.. M, I, P, N, S, rẽtǫye, -yœ V], v. tr. — Ensemencer de nouveau un champ avec la même céréale.

Rantrāye [rãtrǟy.. gén.], s. f. — 1o Rentrée. 2o Affût du matin (terme de chasse).

Rantrer, voir Antrer, v. intr. — 1o Entrer. 2o v. tr. — Rentrer.

Ranvachi, voir Ranvehher.

Ranvachieu, voir Ranvahhieu.

Ranvahhi, voir Ranvehher.

Ranvahhieu [rãvaχyœ̨ M, N, rãvǫχyę I, P, rãvęrdi V], v. intr. — Reverdir. Nas jèdîns ranvahheuyent, nos jardins reverdissent.

Ranvayāye [rãvayǟy.. M, I, P], s. f. — Régalade. Se dit surtout de la collation que l’on offre à une personne qui vous rend visite après le dîner, au moment où l’on fait la sieste.

Ranvayemant [rãvaymã M, N, rãvǫymã I, P, ravǫymã F], s. m. — Licenciement.

Ranvaye-mètîn [rãvay mętĩ M, N, rãvǫy mętĩ.. I, P, ravay-ręvęy mętĩ S, ręvoy mętĩ V], s. m. — 1o Réveille-matin. 2o Grande consoude.

Ranvayeu [rãvayœ̨ M, N, rãvǫyę.. I, P, ravǫyi F, ravayi S], v. tr. — Réveiller. Le jour du Samedi-saint, lorsque, au chant du Gloria, on sonnait les cloches, il était d’usage d’aller réveiller les arbres en les secouant, afin d’assurer une bonne récolte. Part. pass. : Éveillé ; espiègle.

Ranvayeu [rãvayœ̨ M], v. tr. — Renvoyer. Voir Anvayeu.

Ranvḗche, Ranvecher, Ranvḗchi, voir Ranvḗhhe, Ranvehher.

Ranvḗhhe [rãvēχ.. M, I, P, N, rẽvǫχ V], s. f. — Renverse. — Bèyeu lè ~ d’ lè min, donner la r. de la main (retourner la main). — Loc. adv. È lè ~, à la r. È lè ~ doūs (dos), à la renverse. Awer lè frèhheure è lè ~, avoir la fressure (le visage) renversé.

Ranvehher [rãv(e)χēⁱ.. M, I, P, N, rãvēs̆i F, rãvaχi S, rẽvǫχi-rẽvǫχye V], v. tr. — Renverser ; abattre ; culbuter. ’L è v’lu s’ mātrīhieu èva meu, mās j’ā èvu byintout fāt de l’ ~, il a voulu se mesurer avec moi, mais j’ai eu bientôt fait de le r.

Ranvèrdi, voir Ranvahhieu.

Ranvḗr (an) [rãvēr M, I], loc. adv. — Au revoir. On dit aussi è lè (bone) ~.

Ranvèyūre (è lè) [rãvęyǖr Ars], loc. adv. — Au revoir.

Ranviou [rãvyu.. M, I, P], s. m. — Reflet, réverbération. Voir Rambiou.

Ranvioūle [rãvyūl M, I, P, N], s. f. — Bavarde.

Ranvohhiè, voir Ranvahhieu.

Ranvouye [rãvuy S], loc. adv. — Reparti. Lo pieuton at ~, le facteur est r. (lat. re in via).

Ranvoye-mètîn, voir Ranvaye-mètîn.

Ranvoyemant, voir Ranvayemant.

Rapāhi [rapǟγi S, rapāji F], v. tr. — Apaiser. Voir Rèpāhieu.

Rapande [rapãt S], v. tr. — Répandre. Voir Rèpande.

Rapārer [rapǟrēⁱ S], v. tr. — Assortir de nouveau. Voir Rèpārieu.

Rapāri [räpǟri S], v. intr. — Laisser le four perdre son excès de chaleur avant d’enfourner.

Rapapouyi [rapapuyi-rapuyi F], adj. — Habillé de neuf. Voir Rèpèpoyeu.

Rapatau [räpätō Servigny-lès-Ste-Barbe], s. m. — Rétameur ambulant. Voir Caramognād.

Rapiād [räpiǟ.. M, I, P, F, N, rats̆ǟ.. ratyā V], s. m. — Qui ramasse toujours ; avare.

Rapiāmus [räpyǟmüs M, rāsibüs-rāsimüs F], s. m. — Ne s’emploie que dans l’expression familière : fāre ~, enlever tout, rafler.

Rapiat [räpya M], s. m. — Renvoi, émission bruyante par la bouche des gaz contenus dans l’estomac, rot, éructation.

Rapiau [räpyō M], s. m. — Rappel (terme de jeu).

Rapinou [räpinu.. F, S, V], s. m. — Maraudeur. Voir Rèpinou.

Rapleumaⁱ [raplœ̨maⁱ F], v. tr. — Remplumer. Voir Rampieumer.

Raponde [rapõt S], v. tr. — Répondre. Voir Rèponde.

Rapoquè [rapǫkę.. S], v. tr. — Rapporter. Voir Repoūter.

Rapouyi, voir Rapapouyi.

Rapratè [rapratę S], v. tr. — Faire la troisième culture.

Rapratè [rapratę S], v. tr. — Revêtir. Voir Rèprater.

Raprovè [raprǫvę S], v. intr. — Essayer de nouveau. Voir Reprover.

Rapronōbis’ [räprǫnōbis.. M, I], s. m. — Litanie (ora pro nobis.)

Chanter dés ~, se lamenter tout le temps (cette expression ne s’emploie qu’ironiquement).

Élève des Écoles municipales de Metz (1848).

Raps [räps M], s. m. — Vieux cheval.

Rapsaⁱ [rapsaⁱ F], v. intr. — Avoir des renvois. Voir Reupser.

Rapsōderīe [rapsōdrī F], s. f. — Chose insignifiante. Voir Rèpsoūderḕye.

Raqueuye [räkœ̨y M], s. f. — Demi-setier.

Rasibus, Rasimus, voir Rapiāmus.

Rasin [razẽ F], s. m. — Raisin. Voir Rèsîn.

Rasonè [razǫnę S], v. intr. — Répliquer. Voir Rèsoner.

Rassemèlaⁱ [rasmęlaⁱ F], v. tr. — Ressemeler. Voir Rehhemeler.

Rassieutaⁱ [rasyœ̨taⁱ F], v. pron. — Se rasseoir. Voir Rèssieuter.

Rasūre [razǖr F], s. f. — Raclure. Voir Rèsūre.

Rat [ra V], s. m. — Rat. Ne s’emploie que dans l’expression : Vint ~, vingt r. (sapristi) !

Ratamaⁱ [ratamaⁱ F], v. tr. — Étamer. Voir Rètèmer.

Ratameūr, Ratamow [ratamœ̄r-ratamǫw F], s. m. — Étameur. Voir Rètèmou.

Ratapatiau [rätäpätyō M], s. m. — Étameur ambulant. Voir Caramognād.

Ratapouyi [ratapuyi S], adj. — Habillé de neuf. Voir Rètèpoyeu.

Ratatouyīre [rätätuyīr.. M, I, P], s. f. — Cuisinière de bas étage.

Ratauyi (so) [ratōyi F], v. pron. — Se remettre à table. Voir Retauyeu.

Ratchād, voir Rapiād.

Rātchād [rǟts̆ǟ S], s. m. — Avare. Voir Rākiād.

Rātchate [rǟts̆at S], s. f. — Racloir. Voir Rākiate.

Rātchḗje [rǟts̆ēs̆ S], s. m. — Action de ratisser. Voir Rākiḕje.

Rātchi [rǟts̆i S], v. tr. — Racler. Voir Rākieu.

Rātchīrīe, voir Raukeuyerḕye.

Rātchīye [rǟts̆īy S], s. f. — Petite quantité de foin qu’on doit ratisser. Voir Rākiḗje.

Rātchou [rǟts̆u S], s. m. — Racleur. Voir Rākiou.

Rātchūre [rǟts̆ǖr S], s. f. — Raclure. Voir Rākiūre.

Rate [rät M], s. f. — Ragoût de pommes de terre, de haricots.

Raté [ratē.. F, S], s. m. — Râteau. Voir Rèté.

Ratelāye [rätlǟy S], s. f. — Tout ce qu’on peut rassembler avec le râteau. Voir Rètelāye.

Ratelḗje [ratlēs̆ S], s. m. — Action de râteler. Voir Rètelḗje.

Rātelot [rātlǫ V], s. m. — Roitelet. Voir Reūtelat.

Ratelou [ratlu S], s. m. — Râteleur. Voir Rètelou.

Rateuchelaⁱ, voir Ranteuhheler.

Rati [rati M, rǫti I, P, F, S, V], s. m. — Rôti. I n’ faut m’ s’andreumîn sus l’ ~, il ne faut pas s’endormir sur le r. (il faut avoir l’œil ouvert).

Ratiād [ratyā V], s. m. — Avare. Voir Rapiād.

Rātiād, Rātiate, Rātiḗje, Rātiḗye, Rātiou, Rātiūre, voir Rākiād, Rākiate, Rākiḗje, Rākiḕye, Rākiou, Rākiūre.

Ratir [ratī(r) M, N, rǫtī(r) I, P], v. tr. — Rôtir.

Raton [rätõ M, N], s. m. — Espèce de crèpe.

Rāton [rǟtõ.. M, I, P], s. m. — Personne rabougrie ; nain.

Ratrōci [ratrōsi S], v. tr. — Rétrécir. Voir Retreūcieu.

Ratrouyi [ratruyi F], v. intr. — Radoter.

Ratu [ratu F, S], s. m. — Objet de rebut.

Rātyi, Rātyīrīe, voir Rākieu, Raukeuyerḕye.

Rau [rō M, I, P, F, N, rā.. S, V], s. m. — 1o Matou, chat mâle. T’as come i ~ sus i tau, tu es comme un matou sur un étal (tu es aux aguets). Voir Rābeusse, Nut. 2o Coureur de filles.

Rauboyous [rōbǫyu.. M, I, P, F, N, rābuyu S], adj. et s. m. — Raboteux ; personne de figure peu sympathique.

Raucheler, voir Rauhheler.

Raugmanter [rǫgmãtēⁱ.. gén.], v. tr. et v. intr. — Augmenter.

Rauhhe [rōχ M, I], adj. — Rauque, enroué.

Rauhheler [rōχlēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Niveler une terre avec la herse.

Raukegnād [rōkȩñǟ M], s. m. — Grognon.

Raukeuyerḕye [rōkœ̨yrę̄y M, I, P, N, rāts̆īrī-rātyīrī S, rākīrī V], s. f. — 1o Action de ratisser. 2o Ce qu’on amasse en ratissant.

Raukiād [rōkyā F], s. m. — Personne qui place et déplace continuellement les objets, les meubles dans la maison.

Raukiate [rōkyat M, N, rōkyǫt I, P], s. f. — Raclette, racloir, houette. Voir Rākiate.

Raukiḗje [rōkyēs̆.. M, I, P, N], s. m. — Action de racler la boue sur la route.

Raukieu [rōkyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — 1o Racler. ’L at raukieu, il est raclé (il est ruiné). 2o Ratisser une allée de jardin, une vigne. Voir Rākieu.

Raukiote, voir Raukiate.

Raukiou [rōkyu.. M, I, P, N], s. m. — Qui racle, qui ratisse. Voir Rākiou.

Raukiu [rōkyü M, I, P, N], s. m. — Racloir. Voir Rākiu.

Raukyi [rōkyi F], v. intr. — Déplacer continuellement les objets et les meubles dans la maison.

Raule [rōl F, rāl.. S], s. m. — Fourgon.

Raulè [rōlę V], v. intr. — Râler.

Raumeusse [rōmœ̨s M, I, P, N, rāmœ̨s S], s. f. — Rengaine ; lamentations continuelles. Teu m’ sayes lo doūs èva tés ~, tu me scies le dos avec tes l.

Raumusse [rōmüs M, I], adj. f. — Consternée ; stupéfaite ; confuse.

Rauvelat [rōvla M, N], s. m. — Habitant de Raville.

Rauvèle [rōvęl M, N], n. pr. — Raville, ville de l’arr. de Metz.

Rauyat [rōya M, N, rōyǫ I, P, rōya-rāᵒya-rāya S], s. m. — Petit fourgon qui sert à secouer la cendre du fourneau.

Rauye [rōy M, I, P, N, rāy-rāᵒy S, rāy V], s. m. — Râble (instrument en fer recourbé à angle droit et à long manche, qui sert à remuer le charbon dans le four ou à racler la boue sur la route).

Rauyḗje [rōyēs̆.. M, I, P, N], s. m. — Action de retirer la braise du feu.

Rauyeu [rōyœ̨.. M, I, P, N, rāyi S, V], v. tr. — 1o Tirer la braise du feu. 2o Nettoyer l’écurie avec le râble.

Rauyot, voir Rauyat.

Rauyou [rōyu.. M, I, P, N], s. m. — Qui retire la braise du feu.

Ravāderḗye [ravādrēy S], s. f. — Chose de peu de valeur. Voir Rèvauderḕye.

Ravanci [ravãsi S], v. intr. — Avancer. Voir Rèvancieu.

Ravaye-mètin [ravay mętẽ S], s. m. — Réveille-matin. Voir Ranvaye-mètîn.

Ravayi [ravayi S], v. tr. — Réveiller. Voir Ranvayeu.

Ravayīe [ravayī S], s. f. — Flambée.

Rāve [rǟf.. gén.], v. intr. — Rêve.

Rāver [rǟvēⁱ.. gén.], v. intr. — 1o Rêver, faire des songes. 2o Réfléchir. Ètandeūz que j’rāveusse, attendez que je réfléchisse.

Raviate [rävyat M, N], s. f. — Bêtise. I s’èmūse è dés ~, il s’amuse à des bêtises.

Ravolaⁱ [ravǫlaⁱ F], v. tr. — Avaler. Voir Rèvaler.

Ravolāye (è lè) [ravǫlāy F], loc. adv. — En descendant. Voir Rèvalāye.

Ravonète [ravǫnęt S], s. f. — Petite rave. Voir Rèvonète.

Rāvou [rǟvu.. gén.], adj. — 1o Rêveur. Lo mau dés-autes fāt wā d’~, le mal des autres fait peu de r. (ne vous touche guère). 2o Personne qui divague.

Ravoyemant [ravǫymã F], s. m. — Licenciement. Voir Ranvayemant.

Ravoyi [ravǫyi F], v. tr. — Renvoyer. Voir Ranvayeu.

Rāwād, Rāwant, voir Rawnād.

Rawate [rawat-rǫwat M, N], s. f. — Ruelle.

Rāwe [rāw-rǫw M, N, rǫw I, P, S], s. f. — Rue. ~ pèssèjīre, r. passagère (fréquentée). ~ au pin (pain), gosier.

Rawer [rawēⁱ-rǫwēⁱ.. M, N, rǫwę.. I, P, rāwę-rāᵒwę S, rāwę V], v. intr. — Flâner ; rôder ; marauder ; courir le guilledou, aller en quête d’aventures galantes. Voir Rawner.

Rawer, voir Awer gén., v. tr. — 1o Ravoir, recouvrer. J’ ā rèvu mè pièce, j’ai eu de nouveau ma place. 2o v. pron. — Recouvrer sa contenance, se remettre. Je n’ pieus m’ m’an ~, je ne peux m’en ravoir (je ne reviens pas de ma surprise).

Rāwer [rāwēⁱ-rǫwēⁱ.. M, N, rǫwę.. I, P, F], v. tr. — Ôter de sa place, retirer. I rāwe lés grond’bīres don fu, il retire les pommes de terre du feu.

Rawnād [rawnǟ-rǫwnǟ M, N, rǫwnā I, P, rǟwǟ-rāwã.. S, V], s. m. — 1o Personne qui fourgonne toujours ; qui touche à tout. 2o Homme qui s’occupe des travaux du ménage.

Rawnād [rawnǟ-rǫwnǟ M, N, rǫwnā I, P], s. m. — Homme de mauvaise vie.

Rawner [rawnēⁱ-rǫwnēⁱ.. M, N, rǫwnę.. I, P], v. intr. — 1o Remuer la braise dans le four avec le fourgon. I raweune tojos, il fourgonne toujours. 2o Chercher partout, fouiller ; toucher à tout.

Rawner [rawnēⁱ-rǫwnēⁱ.. M, N, rǫwnę.. I, P], v. intr. — 1o Se dit des chattes qui sont en chaleur. Lés chètes raweunent èprès lés raus, les chattes désirent le matou. 2o Courir les filles. Voir Rawer.

Rawnou [rawnu-rǫwnu M, N], s. m. — Coureur de filles.

Rawon [rawõ-rǫwõ M, N, rǫwõ P], s. m. — 1o Le plus gros morceau de bois d’un fagot ; rondin. 2o Tison.

Raws’ [raws-rǫws M, N], interj. — À la porte !

Rayād [rayǟ.. S], s. m. — Sentier dans les vignes.

Rayat [raya M, N, rǫyǫ I, P], s. m. — Rigole d’irrigation ; rigole ; ruisseau.

Rāyat [rāya-rāᵒya S], s. m. — Petit fourgon qui sert à remuer la braise. Voir Rauyat.

Rāyate [rǟyat M, rayœ̄s S], s. f. — Colchique d’automne. Voir Vayate.

Rayate [rayat M, N, rǫyǫt I, P], s. f. — 1o Raie ; sillon. 2o Ruelle.

Raye [ray M, N, rǫy I, P, F, rāy S, rōy V], s. f. — 1o Raie ; ligne tracée sur le papier ; sillon. Fāre dés bouts d’ ~, faire de petits travaux. 2o Rigole d’irrigation.

Raye [ray M], s. f. — Racine d’un arbre.

Rāye [rǟy.. S, rāy V], s. f. — Ensemble de personnes de peu de valeur morale.

Rāye [rǟy M, N, rāy I, P], s. f. — Rave ; radis.

Rāye [rāy.. S, V], s. m. — Râble. Voir Rauye.

Rayeu [rayœ̨ M, N], s. m. — Rayé (se dit des tissus).

Rāyḗje [rǟyēs̆ M, N, rāyēs̆.. I, P, rǟyrī(y) S], s. m. — Action d’arracher. Lè rāyerīe dés peumes de tḗre, l’arrachage des pommes de terre S.

Rāyer, voir Rauyeu.

Rayeu [rayœ̨ M, N, rǫyę.. I, P, F], v. tr. — Rayer, tracer.

Rāyeu [rǟyœ̨.. M, N, S, rāyę.. I, P, F], v. tr. — Arracher ; déraciner. ~ dés natieures, arracher les mauvaises herbes. ~ aus grond’bīres, a. les pommes de terre. Voir Rachi. Au figuré : ~ lés-euys, écarquiller les yeux (faire de grands yeux). ~ dés-euys come eune chète dans eune gotīre, rouler des yeux comme un chat dans une gouttière.

Rayeune [räyœ̨n M], s. f. — Reine. Ne s’emploie que dans les expressions : Lè ~ dés boūs, dés prés, la r. des bois, des prés (plantes).

Rayeūse, voir Rayate.

Rāyḕye [rǟyę̄y.. M, I, P], s. f. — Rayon de soleil qui perce un nuage. ’L è quand mimme fāt quèques ~ de s’la aujdu, il y a quand même eu quelques rayons de soleil aujourd’hui.

Rāyi [rāyi.. S, V], v. tr. — Tirer la braise du feu. Voir Rauyeu.

Rayon [rayõ M, N, S, rǫyõ I, P], s. m. — 1o Sillon ; espace entre deux sillons d’un champ. J’ā pianté més pwès an ~, j’ai planté mes pois en s. 2o Rigole. 3o Rayon de miel N.

Rāyou [rǟyu.. gén.], s. m. — Celui qui arrache. I minje come i ~ d’hāyes, il mange comme un arracheur de haies (il mange beaucoup).

Rāyu [rǟyü.. M, I, P, N], s. m. — Terrain en pente, mis en culture.

Rāyu [rāyü P], s. m. — Chaîne qui sert à attacher une roue à la voiture pour empêcher celle-ci de glisser pendant le temps de glace.

Rayure [rayǖr.. M, N, S, rǫyǖr I, P, F], s. f. — 1o Rayure. 2o Étoffe rayée S.

Razwa [razwa F], s. m. — Rasoir. Voir Rèzwè.

Ré [rēⁱ P, rē F], s. m. — Rein.

Rè [rę M, I, P], s. m. — Hotte en sapin. Sa contenance est de 40 litres ; c’est l’unité de mesure pour le vin. Le R. sert aussi à la cueillette et au transport des fruits. Voir Bèhhāwe, Tandelîn.

Rebā, voir Rebau.

Rèbabener [rębäbnēⁱ.. M, N], v. tr. — Raccommoder de vieux effets.

Rèbābouyer [rębābuye, -yœ V], v. intr. — Répondre impoliment. Voir Rabābouyi.

Rebāde [r(ȩ)bǟt M], adj. — Trapu, ramassé.

Rèbat [ręba.. M, I, P, N, rabǫ S, rǫbǫ V], s. m. — Rabot.

Rèbatāye [rębatǟy M, rębǫtāy I, P], s. f. — Tirade (litanie de choses désagréables). Eune ~ de satīses, une longue suite d’injures.

Rèbater [rębatēⁱ.. M, N, rębǫtę.. I, P, rabǫtę.. S, rǫbotę V], v. tr. — 1o Raboter. 2o Rabâcher ; grommeler.

Rèbatous [rębatu M, N, rębǫtu.. rabǫtā-rabǫtǫw F, rabǫtǟ.. S], adj. — 1o Raboteur. 2o s. m. — Celui qui répète souvent la même chose.

Rebau [r(ȩ)bō M, I, P, N, rȩbā S], s. m. — Objet mis au rebut ; par extension, grappe de raisin dépouillée de ses grains.

Rebaukād [r(ȩ)bōkǟ.. M, I, P, N], s. m. — Celui qui répond avec insolence.

Rebauker [r(ȩ)bōkēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — 1o Reprendre qqn. dans une conversation, lui donner la réplique ; rabrouer. 2o v. intr. Répondre grossièrement ou avec insolence.

Rebaukiou [r(ȩ)bōkyu.. M, I, P, N], s. m. — Celui qui murmure.

Rebauvèle [r(ȩ)bōvęl M], n. pr. — Libaville, ferme située près d’Antilly, arr. de Metz.

Rebawer [r(ȩ)bawēⁱ-r(ȩ)bǫwēⁱ.. M, N, rębǫwę.. I, P], v. intr. — Tancer, réprimander, rabrouer. I l’è jalimant r’bawé, il l’a joliment tancé.

Rèbèhhieu, Rèbèchieu [rębęχyœ̨-rębęs̆yœ̨ gén. (rabas̆i F)], v. tr. et intr. — Baisser. I fāt bé, lo bié vā ~, il fait beau, le blé va b. (de prix).

Rèbèjeu [rębęjœ̨.. M, I, P, N, rabas̆i F, S, rabas̆ye V], v. tr. — Rabâcher.

Rèbèjou [rębęju.. M, I, P, N, rabas̆ǫw F], s. m. — Rabâcheur.

Rebeler [r(ȩ)bȩlēⁱ.. gén.], v. intr. — Se rebeller ; regimber ; se révolter ; résister ; reculer. Se dit aussi des chevaux qui ne veulent pas avancer.

Rebèner [r(ȩ)bęnēⁱ.. M, I, S], v. tr. — Labourer un champ en rejetant la terre sur les bords. Voir Randosseler.

Rèbèt [rębę M, I, P, N], s. m. — 1o Rabat d’écclésiastique. 2o Couture rabattue.

Rèbètance [rębętãs M, I, N], s. f. — Rabais.

Rèbète [rębęt gén.], v. tr. — 1o Rabattre ; rabaisser ; rabattre une couture. 2o Battre la faux pour l’aiguiser.

Rèbètemont [rębętmõ V], s. m. — Ensemble des outils qui servent à battre la faux.

Rebḗti [r(ȩ)bēti V], v. tr. — Abêtir, abrutir.

Rèbètīe [rębętī V], s. f. — Couture simple de deux morceaux d’étoffe.

Rèbèt-jo [rębęjǫ M, I, P, N, rabaju F], s. m. — Abat-jour.

Rèbèt-joūye, Rèbèt-jōye [rębę jūy M, I, rębę jōy S], s. f. — Armoise.

Rèbèt-vwès [rębęvwę M, I, P, N], s. m. — Abat-voix.

Rebeuche [r(ȩ)bœ̨s̆ M, I, P, N], s. m. — Reproche.

Rèbeuche, voir Rèbeuhhe.

Rebeuchieu [r(ȩ)bœ̨s̆yœ̨.. M, I, P], v. tr. — Rabâcher ; reprocher.

Rèbeuhhe [rębœ̨χ.. M, I, P, N, rōbiχ V], adj. — Robuste.

Rèbeuhhe [rębœ̨χ.. N], adj. — Revêche ; acariâtre ; maussade.

Rḗbeus’ [rēbœ̨s M, I, P, N], s. m. — Rébus ; calembourg ; jeu de mots ; sornette.

Rebeutelāye [r(ȩ)bœ̨tlǟy.. M, I, P, N], s. f. — Quantité ; kyrielle ; tirade (péjoratif). Eune ~ d’ satīses, une q. d’injures.

Rebeuter [r(ȩ)bœ̨tēⁱ.. M, I, P], v. tr. — Suppléer.

Rebeuye (an) [r(ȩ)bœ̨y M, N], loc. adv. — En morceaux ; cassé ; démoli.

Rebèyeu, voir Bèyeu, v. tr. — Rendre ; redonner. R’bèye lo ju lè, redonne ce jeu.

Rèbī [rębī S], s. m. — Arrête-bœuf. Voir Rābieu.

Rebianchi [r(ȩ)byãs̆i gén.], v. tr. — Reblanchir.

Rèbiate [rębyat.. M, I, P, N, rabuyǫt], s. f. — Petite attelle de bois.

Rèbiater [rębyatēⁱ.. M, N, S, rębyǫtę.. I, P], v. tr. — Ramasser les copeaux.

Rebiaudè [r(ȩ)byōdę V], v. intr. — Apparaître en scintillant. Se dit des étoiles, d’une femme (au figuré).

Rebiaudiant [r(ȩ)byōdyã V], adj. — Éblouissant.

Rebifièsse [r(ȩ)bifyęs M, I, P], s. f. — Action de se rebiffer.

Rèbigater, Rèbigotè [rębigatēⁱ.. M, N, rębigǫtę.. I, P], v. tr. — Restaurer ; réparer ; remettre en bon état.

Rèbîn [rębĩ M, I, N], s. m. — Rabbin.

Rèbiotè, voir Rèbiater.

Rèbiyeu [rębiyœ̨.. gén.], v. tr. — Réprimander ; dire son fait à qqn. Sè mauvāse langue lo fāt sovant ~, sa mauvaise langue le fait souvent réprimander.

Rebolāye (è lè) [r(ȩ)bǫlǟy.. M, I, P, N, rȩbulęt F], loc. adv. — À reculons.

Reboler [r(ȩ)bǫlēⁱ.. gén. (rbulaⁱ F)], v. tr. — 1o Rebrousser ; mettre à l’envers. 2o River (un clou). 3o Émousser.

Èfin de li ~ sés grîns de halḗre,
J’ā chwèsi tot èxprès lo grand māte Monîn.
Qu’at anca pus voleūr.

Afin de lui émousser ses griffes de buse, j’ai choisi tout exprès le grand maître Monin qui est encore plus voleur C. H., V, 81.

Reboler [r(ȩ)bǫlēⁱ M], v. intr. — Être de mauvaise humeur.

Rèboli [rębǫli P], adj. — Retroussé. ’L è i néz tot ~, il a un nez tout r.

Rebōlon [r(ȩ)bōlõ M, I, P], s. m. — Rebord ; retroussis.

Rebombāde [r(ȩ)bõbāt Gorze], s. f. — Espèce de salsifis. Voir Bombāde.

Rèborḕⁱ [rębǫrę̄ⁱ P], v. tr. — Labourer. Voir Raborer.

Rèbot, Rèbotāye, voir Rèbat, Rèbatāye.

Rebotener [r(ȩ)bǫtnēⁱ.. M, I, P, N, V, rbutnaⁱ.. F, S], v. tr. — Reboutonner.

Reboter [r(ȩ)bǫtēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Remettre, replacer. Se dit du rebouteur.

Rèboter, voir Rèbater.

Rebotous [r(ȩ)bǫtu.. M, I, P, N, rbutœ F], s. m. — Rebouteux. J’èvans ètu veūr lo ~, nous avons été voir le r. Voir Remèniou.

Reboufier [r(ȩ)bufye, -yœ V], v. tr. — Repousser durement.

Reboulaⁱ, voir Reboler.

Reboulāye [r(ȩ)bulǟy.. M, I, P, N], s. f. — 1o Averse de pluie. 2o Averse d’injures.

Rebouler [r(ȩ)bulēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Repousser. I m’è r’boulé si foūrt qu’i m’è fāt cheūr, il m’a poussé si fort qu’il m’a fait tomber.

Reboulète, voir Rebolāye.

Reboursau [r(ȩ)bursō M, I, N], s. m. — Rebroussoir.

Reboussāde [r(ȩ)busǟt N], s. f. — Action de se rebiffer.

Reboussieu [r(ȩ)busyœ̨.. gén.], v. tr. — 1o Repousser. 2o v. intr. — Revenir sur ses pas ; être chassé dans une direction contraire. Lè feumāye rebousse, la fumée est refoulée (par l’effet du vent).

Reboutenaⁱ, voir Rebotener.

Rebouwer [rȩb(u)wēⁱ.. gén.], v. intr. — Couler une seconde fois la lessive.

Rebower [r(ȩ)bǫwēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Tancer.

Rèbowrosse [rębǫwrǫs P], s. f. — Femme d’un laboureur. Voir Raborasse.

Rebraker (so) [r(ȩ)brakēⁱ M, rbrǫkę.. I, P], v. pron. — Protester. I so r’brake v’lanti, il proteste volontiers (il n’est jamais content).

Rebrasaⁱ, voir Rebrèsieu.

Rebrèsieu [r(ȩ)bręzyœ̨.. M, I, P, r(ȩ)bręzœ̨-r(ȩ)bręzyœ̨ N, rbrazaⁱ F], v. tr. — 1o Rétamer un ustensile de cuisine. 2o Ressouder.

Rebreuder [r(ȩ)brœ̨dēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Rebrider un cheval.

Rebreukieu [r(ȩ)brœ̨kyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Réparer un chemin avec des matériaux tels que des cailloux, des pierres.

Rebriké [r(ȩ)brikēⁱ.. M, I], adj. — Vif, dégourdi.

Rebrochous, Rebrohhous [r(ȩ)bros̆u-r(ȩ)brǫχu], adj. — Revêche ; intraitable.

Rebrokè, voir Rebraker.

Rebrouchieu, Rebrouhhieu [r(ȩ)brus̆yœ̨-r(ȩ)bruχyœ̨ M, I, P, N], adj. — Attristé ; renfrogné.

Rebroutè [r(ȩ)brutę I], v. tr. — Remettre.

Rebuter [r(ȩ)bütēⁱ.. M, I, P, N, S], v. tr. — Rebuter, mal recevoir qqn., le gronder.

Rèbuter [rębütēⁱ.. M, I, P, N, S], v. intr. — Revenir jouer à partir du but.

Rècacouyi [rękakuyi.. S, V], v. tr. — Grommeler.

Rècacouyi (so) [rękakuyi S], v. pron. — Se monter en ménage.

Reçakieu, voir Çakieu, v. tr. — Recercler les tonneaux.

Rècalat [r(ę)kala M], s. m. — Récollet ; couvent des R., qui se trouvait autrefois dans les locaux occupés par le bureau des bienfaisance, rue des Récollets et rue de la Fonderie, à Metz.

Rècale [rękal M, N, rękǫl I, P, rękōlt S], s. f. — Récolte.

Recaler, voir Caler, v. tr. — Recoller.

Rèce [ręs gén.], s. f. — Race ; engeance (péjoratif) ; génération ; lignée. ’L at d’ lè rèce dés pus, i faut l’ touwer po l’ fāre meuri, il est de la r. des poux, il faut le tuer pour le faire mourir (il a la vie dure). Voir Rāce.

Rècène, Rècenè, Rècènon, voir Receune, Rèceune, Receuner, Receunon.

Rècénous [ręsenu V], adj. — Qui a beaucoup de racines.

Receunate [r(ę)sȩnat.. M, I, P, N], s. f. — Goûter.

Receune [r(ȩ)sœ̨n M, N, ręsęn I, P], s. f. — Collation après souper. À neuf heures avait lieu la petite R., petite collation que chaque veilleuse apportait avec elle. Au mois de mars, avant de se séparer, les Crègnerasses de la même Crègne faisaient un petit festin, la grande R.

Rèceune [ręsœ̨n.. M, N, ręsęn I, P, rasęn I, ręsīn S, V], s. f. — Racine.

Receuner [rȩs(ȩ)nēⁱ.. M, N, ręsnę.. I, P, ręsnaⁱ-ręsinaⁱ F, rsęnę-rsinę.. S, rsinę V], v. intr. — 1o Faire une collation après souper, surtout pendant les veillées d’hiver où l’on filait. 2o Faire le repas du goûter.

Receunon [r(ȩ)sȩnõ M, N, rsęnõ I, P, ęrsenõ-rsenõ V], s. m. — Collation après souper ; petit repas qui se prend en revenant de la messe de minuit, le jour de Noël. Dans le pays messin, il était ordinairement composé de jambon, de tāte et d’échaudé. Chez les pauvres, la tāte était remplacée par la meuchate. J’alans fāre lo ~, nous allons fêter le réveillon.

Receūr [r(ȩ)sœ̄r M, I, P, F, N, rsōr S, rsewor.. V], v. tr. — Recevoir. Fāt èrcéwor lés-ḗguions come dés complimants, il faut r. les méchancetés déguisées comme des compliments. Voir Recieūr.

Recéwor, voir Receūr.

Rechachi, voir Chacheu gén., v. tr. — Resécher.

Recharche [r(ȩ)s̆ars̆ M, N, rs̆ǫrs̆ I, P], s. f. — Recherche ; perquisition. An-z-on fāt dés ~ cheuz lu, on a fait une perquisition chez lui.

Rechāssi [r(ȩ)s̆āsi.. S, V], v. tr. — Regarnir d’acier un outil à pointe acérée. Voir Ranchaussieu.

Rechat [r(ȩ)s̆a.. M, I, P, N, rǫs̆a.. S, ros̆ǫ V], s. m. — Habillement en général ; habit en forme de queue de morue, que portaient les anciens, aux jours de fêtes ; vêtement de dimanche, de cérémonie.

Rèchaud [ręs̆ō.. M, N], s. m. — Réchaud.

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Rechaufieu, voir Rehhaufieu.

Rechaufiḕye, voir Rehhaufiḕye.

Rechaussieu [r(ȩ)s̆ōsyœ̨ N], v. tr. — Recrépir un mur. Voir Ranchaussieu.

Rechauyeu, voir Rehhauyeu.

Rèche [ręs̆ M, I, P, res̆ V], adj. — Riche ; fortuné. ’L at ~ come i vieus Crḗsus’, il est riche comme un vieux Crésus. Ç’ot dés ~, is sont milionḗres ! — Couhhe té, is n’ sot m’ sélmont mile tonḗres, insi, ç’ n’ot m’ pou ḗte milionḗres, c’est des r., ils sont millionnaires. — Tais-toi, ils ne sont même pas mille tonnerres (juron), ce n’est pas pour être millionnaires V.

Rèche [ręs̆ M, I], s. m. — Forme à fromage. Voir Rèhhe.

Rèche [ręs̆ M, I], s. f. — Maladie du cuir chevelu, espèce de teigne.

Rèche [ręs̆ M, I], s. f. — Versoir de la charrue. Voir Chèrāwe.

Rèche [ręs̆ gén.], s. f. — Reste. Voir Rèhhe.

Rechegnerḕye [r(ȩ)s̆ȩñrę̄y M, N, rs̆ęñrę̄y I, P], s. f. — Singerie ; grimace.

Rechegnèsse [r(ȩ)s̆ȩñęs M, N, rs̆ęñęs I, P, rs̆iñęs S], s. f. — Singerie.

Rechḗje, Rechḗjè, voir Rechinje, Rechinjeu.

Rechegneu [r(ȩ)s̆ȩñœ̨ M, N, rs̆ęñę I, P, rs̆iñi F, S, rs̆eñe, -œ V], v. tr. — Répéter par dérision ce que qqn. dit ; imiter le ton, les manières ridicules de qqn., le singer. È cause que j’ bègueuye, i m’ rechegneūt, parce que je bégaye, il me singeait.

Rechemeler [r(ȩ)s̆ȩmlēⁱ-rȩs̆mȩlēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Ressemeler. Voir Rehhemeler.

Rèchḗjote, voir Rechinjate.

Rechèmer [r(ȩ)s̆ęmēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Se dit d’un chou dont on a enlevé la tête et dont le pied produit un nouveau rejeton.

Rèchemîn [ręs̆(ȩ)mĩ M, I, P, N], adj. — Économisé. Voir Rèhhemîn.

Rechèper, voir Rehhèper.

Rechèrjeu [r(ȩ)s̆ęrjœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Recharger.

Rèchèsse [ręs̆ęs M, I, P], s. f. — Richesse.

Rèchèt [ręs̆ę M, I, P, N], s. m. — Repas que font les fileuses chaque année le soir de la Ste-Agathe, leur patronne, quand elles cessent de filer.

Rèchetate [ręs̆tat S], s. f. — Rachat, cadeau du valentin à sa valentine, à l’occasion de la visite traditionnelle qu’il lui fait dans l’après-midi du dimanche qui suit la proclamation des valentins. Voir Vausenat.

Rècheter [ręs̆tēⁱ.. gén.], v. tr. — 1o Racheter. 2o Apporter un cadeau à sa valentine, le dimanche qui suit la proclamation des valentins.

Rècheū [ręs̆œ̄ S], adj. — Placé. Voir Rèhheū.

Rèchevi [ręs̆vi gén. (ręs̆evi V)], v. tr. — Achever.

Rèchi [ręs̆i S], v. intr. — Tousser. Voir Rèhhi.

Rechignèsse, Rechigni, voir Rechegnèsse, Rechegneu.

Rechinjate [r(ȩ)s̆ẽjat M, N, S, rȩs̆ñejǫt I, V, ręs̆ējǫt P], s. f. — 1o Rechange. J’ in-n-è è lè ~, j’en ai de r. (de quoi rechanger à volonté) V. 2o Petit changement.

Rechinjāwe [r(ȩ)s̆ẽjāw-rȩs̆ẽjǫw M, N, rȩs̆ẽjǫw I, rȩs̆ẽjīy S], s. f. — Menstrues.

Rechinje [r(ȩ)s̆ẽs̆ gén. (rȩs̆ēs̆ P)], s. f. — Rechange. I n’è m’ tot pyin de ch’mînhhes è lè ~, il n’a pas beaucoup de chemises de rechange.

Rechinjeu (so) [r(ȩ)s̆ẽjœ̨.. gén. (rs̆ēję P)], v. pron. — Changer d’habit, de linge.

Rechinjīe, voir Rechinjāwe.

Rechinjowe, voir Rechinjāwe.

Rechorche, voir Recharche.

Rechoūwemant, Rechoūwer, voir Rehhoūwemant, Rehhoūwer.

Rèchtik [ręs̆tik V], s. m. — Mets qui se compose de pommes de terre frites (familier).

Rechtreūr [rȩs̆trœ̄r M, I, P], v. tr. — Rétrécir.

Rechute [r(ę)s̆üt M, I, N], s. f. — Visite inattendue. Je n’ai entendu ce mot que dans l’expression : J’ èvans d’ lè ~, nous avons du monde.

Recieūr [r(ȩ)syœ̄r M, I, P, N], v. tr. — Recevoir. Voir Receūr.

Rècīne [ręsīn S, V], s. f. — Racine. Voir Rèceune.

Recinè, voir Receuner.

Rèclamḗye [ręklamēy V], s. f. — Grande quantité. Ène ~ dé j’līnes, une grande q. de poules.

Recochieu, voir Recohhieu.

Recoder [r(ȩ)kǫdēⁱ.. gén.], v. tr. — Remettre en mémoire ; mettre au courant ; enseigner ; instruire. Ç’at lu qu’è r’codé nas-afants, c’est lui qui a instruit nos enfants. — Part. pass. : Qui a reçu des conseils.

Recoder [r(ȩ)kǫdēⁱ.. gén.], v. tr. — 1o Raccommoder de vieilles choses. 2o Par ext., réconcilier.

Recohhieu [r(ȩ)kǫχyœ̨.. M, I, P, N, rakus̆i F, rakǫχi-rękǫχi S, rekǫχi V], v. tr. — Raccourcir ; abréger ; écourter ; diminuer.

Reçokiè [r(ȩ)sǫkyę I, P], v. tr. — Recercler les tonneaux. Voir Reçakieu.

Rècole [rękǫl I, P], s. f. — Récolte. Voir Rècale.

Recolè [r(ȩ)kǫlę.. I, P], v. tr. — Recoller. Voir Recaler.

Recomance [r(ȩ)k(ǫ)mãs gén. (rkǫmõs V)], s. f. — Action de recommencer. Lo land’min, ç’ at de ~, le lendemain, c’est à recommencer (c’est la même chose).

Recomancieu [r(ȩ)k(ǫ)mãsyœ̨.. gén. (rękumãsi F)], v. tr. — Recommencer. Quand’ lo prḗte é fāt d’ prāchier, i n’èrcomonse pis, quand le prêtre a fini de prêcher, il ne recommence plus. Expression qui signifie : je refuse de répéter ce que j’ai dit V.

Recomanderasse [r(ȩ)kǫmãdras.. M, I, P, N], s. f. — Femme qui tient un bureau pour nourrices.

Recomandīche, Recomandīhhe [r(ȩ)kǫmãdīs̆-r(ȩ)kǫmãdīχ.. M, I, P, N], s. f. — 1o Recommandation. 2o Argent que l’on donne au berger pour les premiers jours de garde, afin qu’il ait bien soin des bêtes.

Récomonce, voir Recomance.

Recomoūdḗje [ręk(ǫ)mūdēs̆.. M, I, P, N, rakǫmōdēs̆ S], s. f. — Raccommodage.

Rècomoūdieu [ręk(ǫ)mūdyœ̨.. M, I, P, racumudaⁱ F, ręk(ǫ)mōdyœ̨-ręk(ǫ)mūdyœ̨ N], v. tr. — 1o Raccommoder de vieilles choses. 2o Par extension, réconcilier.

Rècomoūdou [ręk(ǫ)mūdu.. M, I, P], s. m. — Raccommodeur.

Rècompansieu [rękõpãsyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — 1o Récompenser ; donner une compensation. 2o Revaloir.

Rècompanson [rękõpãsō M, I], s. m. — Récompense ; compensation ; dédommagement. Mè pāt n’at m’ groūsse, mās j’ā èvu i piat ~, ma part n’est pas forte, mais j’ai eu une petite compensation.

Reconahhe, voir Conahhe, v. tr. — Reconnaître.

Reconate [r(ȩ)kǫnat Buc.], v. tr. — Reconnaître.

Reconnechance, Reconnehhance [r(ȩ)kǫns̆ãs-r(ȩ)kǫnχãs.. M, I, P, N], s. f. — Mémoire. I n’è wā de ~, il n’a guère de m.

Reconfoūt [r(ȩ)kõfū M, I, P], s. m. — Maison de refuge.

Rècontḗje [rękõtēs̆.. gén.], s. m. — Racontar.

Rèconter [rękõtēⁱ.. gén.], v. tr. — Raconter.

Rècoquiè [r(ȩ)kǫkyę I, P], v. tr. — Habiller. J’ā vu lè bèle mèriāye qu’ oteut bèn’ rècoquiāye, j’ai vu la belle mariée qui est bien habillée. Jaclot, 1853, 24.

Recoquieu (so) [r(ȩ)kǫkyœ̨.. M, I, P, rakǫkyi F, S], v. pron. — Se recoquiller ; se recroqueviller ; se retirer au fond. So ~ au fin fond de s’ keugnat, se retirer au fin fond de son coin (se retirer entièrement). Voir Recoyeu.

Recor [r(ȩ)kǫr M, I, P, S], v. tr. — Passer la vigne en revue. Je r’corans nate vègne, nous passons notre vigne en revue.

Reçōr [r(ȩ)sōr S], v. tr. — Recevoir. Voir Receūr.

Recorbeler [r(ȩ)kǫrbȩlēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Remettre des jantes aux roues d’une voiture.

Recorder [r(ȩ)kǫrdēⁱ M], v. tr. — Épeler. I r’corde sés lates, il épelle ses lettres (il apprend à lire).

Recos [r(ȩ)ko V], s. m. — Le premier dimanche après la fête. Voir Releūve-sèle.

Recosiner [r(ȩ)kǫzinēⁱ.. M, I, P], v. tr. — Se remettre avec des parents avec lesquels on s’était brouillé.

Rècoumanci, voir Recomancieu.

Recoupe [r(ȩ)kup M, I, P], s. f. — Blé recroquevillé par suite de la sécheresse.

Recouper [r(ȩ)kupēⁱ.. gén.], v. tr. — 1o Recouper. 2o Couper les branches de la vigne avant la vendange M, I, P.

Recoūr [r(ȩ)kūr M, I, P, S], v. tr. — Herser une seconde fois. ~ dés-awinnes, herser une seconde fois l’avoine.

Rècousād [rękuzā V], s. m. — Dénonciateur. Voir Rankeusād.

Recoūse, voir Coūse, v. tr. — Recoudre.

Rècousè [rękuzę V], v. tr. — Dénoncer. Voir Rankeuser.

Rècouse-potot [rękus pǫtǫ V], s. m. — Rapporteur. Voir Rankeuse-potād.

Recousèsse [r(ȩ)kuzęs M, I, P, N, S, V, rkuzǖr F], s. f. — 1o Couture. 2o Cicatrice.

Rècousou [rękuzu V], s. m. — Dénonciateur. Voir Rankeusād.

Recousūre, voir Recousèsse.

Recouyer [r(ȩ)kuye, -yœ V], v. tr. — Recueillir ; accepter. J’ā r’couyé lés-èfronts come dés complimants, j’ai accepté les affronts comme des compliments.

Recouyeū [r(ȩ)kuyœ̄ S], s. m. — Espèce de jale. Voir Rekeuyu.

Recouyi [r(ȩ)kuyi V], v. tr. — Ramasser les fruits tombés d’un arbre.

Recovrant [r(ȩ)kǫvrã M, I, P], adj. — 1o Agile ; habile. 2o Dispos.

Recovri, voir Covri, v. tr. — 1o Recouvrir. 2o Couvrir.

Recovrou [r(ȩ)kǫvru.. M, I, P, N], s. m. — Recouvreur. Voir Racayon, Recwètou.

Recoyeu (so) [r(ȩ)kǫyœ̨.. M, I, P], v. pron. — Se recroqueviller. Voir Recoquieu.

Recrahhe, voir Crahhe, v. intr. — Recroître.

Recrampi (so) [r(ȩ)krãpi M, I, P, N], v. pron. — Se recroqueviller.

Recrās [r(ȩ)krǟ M, N], s. m. pl. — Restes. Èch’ter dés ~, acheter des restes.

Recrawer [r(ȩ)krawēⁱ-r(ȩ)krǫwēⁱ.. M, N, r(ȩ)krǫwę.. I, P], v. tr. — Morigéner, tancer.

Recrawi [r(ȩ)krawi-r(ȩ)krǫwi I, P], adj. — Mouillé. Se dit surtout du sol.

Recrawīre [r(ȩ)krawīr-r(ȩ)krǫwīr M, N, r(ȩ)krǫwīr I, P], s. f. — Lessive.

Recreupcheu (so) [r(ȩ)krœ̨ps̆œ̨.. M, I, P, N], v. pron. — Se recroqueviller ; se ratatiner.

Recripaté, Rècripotè [r(ȩ)kripatēⁱ.. M, N, rękripǫtę.. I, P], adj. — Ridé ; racorni.

Rècrīre, voir Ècrīre, v. tr. — Écrire.

Rècriyou [rękriyu V], s. m. — Crieur public. ~ d’ l’ancan, c. de vente.

Recrower, Recrowi, Recrowīre, voir Recrawer, Recrawi, Recrawīre.

Rècugni (so) [ręküñi F], v. pron. — Se fouler un membre. ~ la mé, se fouler la main.

Recule [r(ȩ)kül M, I], n. pr. — Hercule. ’L at foūrt come i ~, il est fort comme un H.

Recūre, voir Cūre, v. tr. — Recuire.

Recuri [r(ȩ)küri S], v. tr. — Curer. Voir Rekeurieu.

Recurou [r(ȩ)küru S], s. m. — Ouvrier qui cure. Voir Rekeuriou.

Recwachi, voir Recwècheu.

Recwècheu, voir Cwècheu, v. tr. — Cacher ; couvrir de terre ; ensevelir. R’cwècheūz vas grond’bīres, couvrez vos pommes de terre.

Recwèter [r(ȩ)kwętēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Réparer ; recouvrir un toit. Voir Ralire.

Recwètou [r(ȩ)kwętu.. M, I, P], s. m. — Couvreur. Voir Rèkèyow.

Recwètou [r(ȩ)kwętu M, I], s. m. — Raconteur.

Rèdater [rędatēⁱ.. M, N, rędǫtę.. I, P, S, V], v. intr. — Radoter.

Rḗde [rēt V], adj. — Fier. Voir Reūde.

Redechande, voir Redehhande.

Rèdèglīsse [rędęglīs Béchy], s. m. — Réglisse. Voir Regōlisse.

Redehhande, voir Dehhande gén., v. intr. — Redescendre.

Rèdèhi [rędęγi.. S, radāγi V], v. intr. — Tarder.

Rèdèji, voir Rèdèhi.

Redener [r(ȩ)dnēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Redonner ; rendre. Vate vîn m’è red’né lè vḕye, votre vin m’a rendu la vie.

Redevance [r(ȩ)dvãs S, rdęvãs V], s. f. — Redevance, ce que l’on doit. Éte an ~, avoir des dettes.

Redevḗr’, voir Devḗr’, v. tr. — Rouvrir. Mè piāye s’è red’vé, ma plaie s’est rouverte.

Redeveūr, voir Deveūr, v. tr. — Redevoir.

Rèdicule [rędikül M], adj. — Contrariant.

Redīre, voir Dīre, v. tr. et intr. — Redire.

Redobeuyemant [r(ȩ)dǫbœ̨ymã M, N, r(ȩ)dǫbęymã I, P], s. m. — Redoublement.

Redobieu, voir Dobieu, v. tr. — Redoubler. Voir Randobieu.

Rèdoci [rędǫsi M, I, rędǫwsi P], v. tr. — 1o Radoucir. 2o Apaiser ; calmer. Èle s’ampoūte po dés ryins, mās èle so r’docit tot-auss’toūt, elle s’emporte pour des riens, mais elle se calme tout aussitôt.

Redonder [r(ȩ)dõdēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — 1o Rebondir. Lè piḗre li è chu sus lè tḗte, èt pus ’l è r’dondé, la pierre lui est tombée sur la tête et puis elle a rebondi. 2o Retentir ; faire écho.

Redōr [r(ȩ)dōr S], v. tr. — Redevoir. Voir Redeveūr.

Rèdowsi, voir Redoci.

Redoūyeu [r(ȩ)dūyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Tromper. J’ā treuvé m’ māte, cit-èl m’ è r’doūyeu, j’ai trouvé mon maître, celui-ci m’a trompé.

Redoyeu [r(ȩ)dǫyœ̨.. gén.], v. tr. — Replier.

Redoyon [r(ȩ)dǫyõ M, I, P, N, rãduya S], s. m. — Faux pli.

Redrassieu, voir Drassieu, v. tr. — 1o Redresser. I s’ redrasse come i jau sus l’ haut d’i jarhon, il se redresse comme un coq sur le haut d’une échelle. Voir Jarhon. 2o Réprimander ; corriger. 3o v. pron. Faire le fier.

Refāre, voir Fāre, v. tr. — 1o Refaire ; raccommoder ; réparer ; guérir. ’L è yāque è ~, il a qqch. à réparer (il n’est pas en bonne santé). 2o Vendre. J’ā r’fāt dis francs, j’ai vendu pour dix francs. 3o Tromper. J’ā ètu r’fāt, j’ai été trompé. 4o Répondre. 5o v. pron. Se glorifier ; se vanter. I n’ so r’fāt m’, il ne se vante pas (il est modeste).

Refāte [r(ȩ)fǟt.. gén.], s. f. — Gain ; produit ; réalisation en argent ; en général, produit d’une vente de céréales, de bestiaux. I comte sè ~, il compte son gain.

Rèfe [ręf S], s. f. — Fourgon. Voir Rafe.

Rèfè [ręfę.. S, V], v. tr. — Arracher. Voir Rafer.

Refèyerasse [r(ȩ)fęyras.. M, N, S, r(ę)fęyrǫs I, P, rfęyīr V], s. f. — Raccommodeuse. Eune bone ~ vaut mieus qu’ dous feul’rasses, une bonne r. vaut mieux que deux fileuses.

Refèyerosse, Refèyīre, voir Refèyerasse.

Refèyeu [r(ȩ)fęyu S], s. m. — Raccommodeur.

Refiari, Refieuri [r(ȩ)fyari-r(ȩ)fyœ̨ri M, N, r(ȩ)fyǫri-r(ȩ)fyœ̨ri I, P, r(ȩ)fyœ̨ri S], v. intr. — Refleurir.

Reficheu [r(ȩ)fis̆œ̨ M], v. tr. — Vexer.

Rèfilate [ręfilat S, ręfilǫt V], s. f. — Pierre douce qui sert à enlever le morfil.

Rèfiler [ręfilēⁱ.. S, V, rafilaⁱ F], v. tr. — Enlever le morfil.

Rèfiner [ręfinēⁱ.. gén. (rafinaⁱ F)], v. intr. — User de mauvaises finesses, de subterfuges.

Refiori, voir Refiari.

Reflèxion [r(ȩ)flęksyõ M, N], s. f. — Réparation à une toiture.

È vieuyes jans, è vieuyes mauhons,
I faut tojos dés rèflèxions.

À vieilles gens, à vieilles maisons, il faut toujours des réparations.

Refolou [r(ȩ)fǫlu.. M, I, P, N], s. m. — Machine à refaire les cercles d’une roue.

Refondu [r(ȩ)fõdu N], s. m. — Étameur.

Rèfourèjeu, Rèfoūrer [ręfuręjœ̨-ręfūrēⁱ.. M, I, P, N, rafǫwraⁱ F], v. tr. — Affourager. ~ lés bèrbis, donner du fourrage aux brebis.

Refoūrmer [r(ȩ)fūrmēⁱ.. M, I, P], v. tr. — Réformer ; déclarer impropre au service militaire.

Refrachemant, voir Refrahhemant.

Rèfrādi, voir Refreūdieu.

Refrahhemant [r(ȩ)fraχmã.. M, N, ręfrǫχmã I, P, rafraχmã S], s. m. — Rafraîchissement.

Refrahhieu [r(ȩ)fraχyœ̨.. M, N, ręfrǫχyę I, P, rafraχi-ręfraχi S, ręfrǫχi V], v. tr. — Rafraîchir.

Rèfrālant [ręfrālã V], adv. — En grande quantité. N-é dés prīnes ~ sis l’ābre, il y a des prunes en grande quantité sur l’arbre.

Reframer, voir Framer, v. tr. — Refermer.

Refreūdeuyemant [r(ȩ)frœ̄dœ̨ymã M, I, P, rafrōdismã S], s. m. — Refroidissement.

Refreūdieu [r(ȩ)frœ̄dyœ̨.. M, I, P, N, rafrœ̄di F, rafrōdi-ręfrōdi S, ręfrādi V], v. intr. — Refroidir. An r’freūdiant, lè cwène randuhheuye, en refroidissant, la couenne devient dure.

Refreūdiou [r(ȩ)frœ̄dyu.. M, I, P, N], s. m. — Étouffoir.

Rèfrōdi, voir Rèfreūdieu.

Rèfrohhemant, Rèfrohhiè, voir Refrahhemant, Refrahhieu.

Rèfromè, Rèfroumaⁱ, voir Reframer.

Refūsieu [r(ȩ)fǖzyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Refuser.

Règakté [ręgaktēⁱ.. M, N], adj. — Attifé (péjoratif).

Regandinne [r(ȩ)gãdẽn M, I, r(ȩ)gãdēn P], s. f. — Rigaudon ; par extension : gaudriole.

Règat [ręga M, N, ręgǫ I, P, ragǫ S], s. m. — 1o Grenouille qui se fait entendre le soir, au printemps. Quand’ lés ~ gueūlent, ç’at po d’ lè piāwe, quand les g. crient, c’est pour de la pluie. Quand’ lés ~ gueulent è lè Sint Joūrje, is sont auss’ lontams sans pus gueūler, quand les g. crient à la St-Georges, ils sont aussi longtemps (?) sans plus crier. 2o Cochon de petite taille ; personne de petite stature. 3o Femme bavarde.

Règat [ręga M, N, ręgǫ I, P], s. m. — 1o Le plus gros morceau de bois qui se trouve dans un fagot. 2o Partie de l’échelle. Voir Ché.

Regoboyeu [r(ȩ)gǫb(ǫ)yœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — 1o Remettre à sa place ; arranger de nouveau ; restaurer. 2o Habiller de neuf.

Regōboyeu [r(ȩ)gōbǫyœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Mal répondre.

Regognon [r(ȩ)gǫñõ M, I, P], s. m. — Reste d’un bon repas.

Regōlisse [r(ȩ)gōlis M, ręgōlis I, P, F, rȩgōlis-rędęglīs N, arkōlis S], s. m. — Réglisse. Voir Èrgōlisse.

Règot, voir Règat.

Règotant [ręgǫtã M, I, P, N], adj. — Ragoûtant ; appétissant. S’emploie toujours accompagné d’une négation. Ç’ n’at m ~, ce n’est pas r.

Regotion [r(ȩ)gǫtyõ M, I, P], s. m. — Dernière traite de la vache.

Regouraⁱ [r(ȩ)guraⁱ F], v. tr. — Rebuter.

Règout [ręgu gén.], s. m. — Ragoût.

Règrandir [ręgrãdī(r) M, ręgrãdi-ręgrãdyę I, ręgrãdyœ̨ N], v. intr. — Augmenter. Lés jonāyes règrandent, les journées augmentent.

Règranse [ręgrãs gén. (ragrãs-ręgrãs S)], s. f. — Allonge, pièce pour allonger.

Règransieu [ręgrãsyœ̨.. M, I, P, N, ragrãzi-ręgrãzi S, ręgrãzi V], v. tr. — Allonger ; prolonger ; ragrandir.

Règranzi, voir Règransieu.

Regrawi (so) [r(ȩ)grawi-r(ȩ)grǫwi M, N], v. pron. — 1o Se récréer. 2o Se rétablir.

Regrenon [r(ȩ)grȩnõ M, N], s. m. — Gratin de bouillie. Voir Grenon.

Regripcheu [r(ȩ)grips̆œ̨.. M, I], v. tr. — Saisir ; empoigner ; tenir ; rattraper ; reprendre. J’aleūs cheūr, i m’è r’gripcheu, j’allais tomber, il m’a retenu. On dit aussi Règriper.

Regroboyeu (so) [r(ȩ)grǫbǫyœ̨ M, N, ręgrǫbǫyę I, P], v. pron. — Se refaire ; réparer ses forces.

Regronsieu [r(ȩ)grõsyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Rebuter.

Regrōssieu, voir Regroūssieu.

Regroūssieu [r(ȩ)grūsyœ̨.. M, I, P, r(ȩ)grōsyœ̨-r(ȩ)grūsyœ̨ N, ragrōsi-ręgrōsi S, ręgrōsye, -yœ V], v. intr. — 1o Devenir de nouveau gros. 2o v. tr. Agrandir V.

Regrowi, voir Regrawi.

Rḗgue [rēk M, I, P, N], s. f. — Règle.

Reguèjeu [r(ȩ)gęjœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — 1o Recouvrer ; regagner. 2o Retirer de la terre.

Reguèrir (so) [r(ȩ)gęrī(r) M, I, P, N], v. pron. — Guérir. I n’ so r’ guèrirè m’, i n’è m’ besan d’aler au mèd’cîn, il ne guérira pas, il n’a pas besoin d’aller chez le médecin.

Regueuye-meusé (è) [r(ȩ)gœ̨y mœ̨zēⁱ.. M, I, P, N, S], loc. adv. — À souhait, en abondance, tant qu’on veut, jusqu’à plus soif, jusque par dessus la tête.

Regueuyeu [r(ȩ)gœ̨yœ̨-rȩgyœ̨ M, N, rȩg(ę)yę.. I, P, rȩg(i)yi.. F, S, V], v. intr. — 1o Renvoyer la boule et redresser les quilles. 2o Riposter V.

Regueuyou [r(e)gœ̨yu M, N, r(ȩ)gęyu.. I, P, r(ę)giyu S], s. m. — Garçon qui, au jeu de quilles, renvoie les boules et redresse les quilles.

Regueyaumer [r(ȩ)gȩyōmēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — 1o Rabrouer. I l’ è rūd’mant r’gueyaumé, il l’a rudement rabroué, il l’a très mal accueilli. 2o Couvrir de confusion.

Regugni [r(ȩ)güñi F], v. tr. — Fouler un membre. Voir Rekeugneu.

Reguianer, voir Guianer, v. tr. — Glaner une deuxième fois.

Reguicheu [r(ȩ)gis̆œ̨.. gén.], v. tr. — 1o Retenir ; saisir ; empoigner ; rattraper. 2o Repousser ; remettre qqn. à sa place ; faire dévier un objet V. I v’lōr èm’ bète ; ’l ovōr lancié s’ cōp, j’ li è r’guichié s’ boton ovon lo myin, il voulait me battre ; il avait lancé son coup, j’ai repoussé son bâton avec le mien.

Reguichote [r(ȩ)gis̆ǫt V], s. f. — Réplique.

Règuieu [ręgyœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Jouer à la glissade.

Rḗguieu [rēgyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Régler ; tracer des lignes.

Reguîncheu (so) [r(ȩ)gĩs̆œ̨.. M, I, P, N, ragẽs̆i F], v. pron. — S’habiller proprement.

Reguinè [r(ȩ)ginę V], v. tr. — Lorgner, regarder à la dérobée.

Reguîngate, Reguîngote [r(ȩ)gĩgat M, r(ȩ)gĩgǫt I], s. f. — Redingote.

Règuionant (tot) [ręgyǫnã V], loc. adv. — Se dit d’objets réunis en grande quantité.

Règuīsu, voir Règwīsu.

Reguiyi, Reguiyou, voir Regueuyeu, Regueuyou.

Règūyeu [ręgǖyœ̨ M, N], v. tr. — Aiguiser. Tyins, val mè coū, règūye tè sarpe, tiens, voilà ma pierre à aiguiser, aiguise ta serpette.

Règuiu [ręgyü S], s. m. — Glissoir.

Règwīsu [ręgwīzü M, I, ręgīzü P], s. m. — Pierre à aiguiser.

Rehanter [r(ȩ)hãtēⁱ.. M, I, P, N, S], v. intr. — Reprendre l’habitude.

Rèhāssi, voir Rehaussieu.

Rehaussieu [r(ȩ)hōsyœ̨.. M, N, ręhōsyę I, P, F, rahāsi-ręhāsi S], v. tr. — Rehausser. ’L ont r’haussieu zoute mauhon, ils ont rehaussé leur maison. I r’hausse sés sarmates, il rehausse ses sarments. ~ dés mats, r. des mots, les prononcer distinctement et à haute voix.

Rehècheu [r(ȩ)hęs̆œ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Retirer ; relever ; rechercher. ~ lè mèriāye, r. la mariée. Au sortir de l’église, la mère du marié, ou à son défaut une proche parente, attend, sur le seuil de la maison où se fait la noce, la mariée, et lui remet, selon sa fortune, une pièce d’or ou d’argent. Dans d’autres villages, cette formalité se fait à la fin du repas, avant la danse. Les jeunes gens et les jeunes filles s’emparent alors de la mariée, et le marié, pour entrer en possession de sa femme, est obligé de racheter la mariée.

Rehèle [r(ę)γęl P], s. f. — Ridelle de voiture.

Rehèner [r(ȩ)hęnēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Ensemencer de nouveau.

Rehèper [r(ȩ)hępēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Reprendre.

Rehèper [r(ȩ)hępēⁱ.. M, I], v. tr. — Repasser ; traverser de nouveau. ’L è r’hèpé l’ru, il a repassé la rivière.

Reheu (fāre) [r(ȩ)hœ̨ M, I, N], loc. verbale. — Être à bout d’arguments (ne savoir plus rien dire que Heu, Heu).

Rèhhāfḗye, voir Rèhhaufiḕye.

Rèhhār [ręχār V], v. intr. — 1o Laisser reposer un liquide. L’ āwe lè ot brouyīe, fāt lè lèhhier ~, cette eau est troublée, il faut la laisser déposer. 2o Diminuer de volume en séchant. Sé vos v’loz immounè tortot lo fwin lè d’ène chorḗye, fāt qu’ vos otondinhhe qu’ ’l otéhhe rèhhè, si vous voulez emmener tout ce foin, il faut que vous attendiez qu’il ait diminué de volume.

Rehhaufieu, voir Hhaufieu, v. tr. — Réchauffer.

Rehhaufiḕye [r(ȩ)χōfyę̄y.. M, I, P, N, raχāfēy-ręχāfēy.. S], s. f. — Poussée ; poursuite vive.

Rehhauyeu, voir Hhauyeu, v. tr. — Glisser de nouveau.

Rèhhe [ręχ M], s. f. — Versoir. Voir Chèrāwe.

Rèhhe [ręχ.. gén.], s. m. — Reste. Tortot por meu èt l’ ~ por vos, tout pour moi et le r. pour vois. Groūs v’sḗje, groūs vante èt l’ ~, gros visage, gros ventre et le reste (à l’avenant). Se dit d’une grosse personne.

Rèhhe [ręχ.. M, I], s. m. — Forme à fromage. Voir Hhenon.

Rehhemeler [rȩχȩmlēⁱ-rȩχmȩlēⁱ.. gén. (rasmęlaⁱ F, rẽχmelę.. V)], v. tr. — Ressemeler. Voir Anhhemeler.

Rèhhemîn [ręχmĩ.. M, I, P, N], adj. — Économisé ; épargné. Ç’ at tojos ç’lè d’ ~, c’est toujours cela d’économisé.

Rèhhèper, voir Hhèper, v. intr. — 1o Réchapper ; échapper ; se sauver. 2o v. tr. Sauver ; recueillir. ~ i piat melu d’eune grande guièce, recueillir (faire) un petit miroir d’une grande glace. On dit aussi Rèhhèpi.

Rèhheū [ręχœ̄.. S, ręχē V], adj. — Placé ; installé ; reposé ; tranquille.

Rèhhi [ręχi.. S, V], v. intr. — Être fort enrhumé ; tousser. Se dit surtout des bêtes.

Rehhoūwemant [r(ę)χūwmã.. M, I, P, N], s. m. — Action de sécher.

Rehhoūwer, voir Hhoūwer, v. tr. et intr. — 1o Essuyer. 2o Sécher. Vas b’sagnes rehhoūwent, vos habits sèchent. L’ār at r’hhoūwant, i fāt don hāle aujdu, l’air est séchant, il fait du hâle aujourd’hui. Lo tams r’hhoūwe, le temps sèche (se remet au beau).

Rehhtreūr [r(ę)χtrœ̄r.. M, I, P], v. tr. — Rétrécir. V’aleūz fāre ~ vas solés', vous allez faire r. vos souliers.

Rèhhus [ręχü M], adj. — Rassis ; calmi ; maître de soi ; mûri par l’expérience.

Rehîn [r(ę)γĩ.. M, I, P, F, N, ręγĩ.. S, V], s. m. — Raisin. ~ d’ chîn, r. de chien, fruit du troène commun. ~ d’ guèye, r. de chèvre, chèvrefeuille ; ~ de r’nād, r. de renard, fruit du troène commun. Dénominations patoises des variétés de raisins : Franc neūr ; m’nu neūr ; piat neūr ; groūs neur ; vahh nœ̄r, franc noir ; menu noir ; petit noir ; gros noir ; vert noir ; jeunat, qui comprend trois espèce : commun, violet, serré ; gris penat, pinot gris, dit malvoisie ; mūnîn, meunier (à feuilles blanches) ; neūr de Loūrrinne, noir de Lorraine, dit l’anfeumé, l’enfumé ; bianc d’ Māgny (Magny, vill. près de Metz) ; vahh auss’reūs, bianc auss’reūs, auxerrois vert, blanc. Rehîn èricé, r. de Riceys (Bourgogne) ; aubin jaune. Voir Jan (sint).

Rehonvèle [r(ȩ)γõvęl.. M, I, P], n. pr. — Rezonville, vill. de l’arr. de Metz.

Rehoūyeu, voir Hoūyeu, v. tr. — Rappeler.

Heurîn, èpovanté, lè poūte sus so lit,
Lè rehoūye è lè vḕye et charche an so-n-èsprit…

Heurlin, épouvanté, la porte sur son lit, la rappelle à la vie et cherche en son esprit… C. H., iii, 209.

Rejaler [r(ȩ)jalēⁱ.. M, N, S, ręjǫlę.. I, P], v. intr. — Résonner ; retentir ; trembler. Lo pianchi r’jale, le plancher résonne.

Rejayi (so) [r(ȩ)jayi M, N, ręjǫyę-ręjǫyi I, P, rajayi-ręjayi S, rȩjwǫyi V], v. pron. — Se réjouir. Voir Ranjayeu.

Rḗje [rēs̆ V], s. m. — Tamis. Voir Reuje.

Rḗje [rēs̆.. gén.], s. f. — Rage.

Rḗjeu [rējœ̨.. gén.], v. intr. — Rager ; être enragé.

Rejetemant [r(ȩ)jȩtmã M, rȩjętmã I, P], s. m. — Rejet.

Rḗjeu [ręjœ̨ P], s. m. — Sorte de lapin. C’est le « raisu » de la Famille Ridicule, que nous n’avons pu interpréter lors de la publication de cette comédie.

Rḗjier [rējye V], v. tr. — Passer au crible. Voir Reujeu.

Rejimber [r(ę)jẽbēⁱ.. M, I, P], v. tr. — Renjamber. Quand une femme enceinte avait enjambé un enfant ou un timon de voiture, il fallait qu’elle les renjambe de peur d’avoir des couches laborieuses. Son mari devait aussi éviter de l’enjamber en sortant du lit.

Rejîmbler [r(ȩ)jĩblēⁱ.. M, N], v. intr. — Regimber.

Rejîn, voir Rehîn.

Rejîngau [r(ȩ)jĩgō.. gén.], s. m. — 1o Petit saut léger et plaisant. 2o Refrain.

Rejînguer [r(ȩ)jĩgēⁱ.. M, I, P], v. intr. — Ruer. Lo ch’vau lè r’jîngue, ce cheval rue.

Rejite [r(ȩ)jit M], s. m. — Registre. Signer d’sus l’ ~, signer sur le r. (de la paroisse, par ex., après le mariage religieux).

Rèjolè, voir Rejaler.

Rejonvèle, voir Rehonvèle.

Rèjoyè, Rèjoyi, voir Rejayi.

Rejwinde [r(ȩ)jwẽt M, I, P, F, N, S], v. tr. — Rendre la pareille à qqn. ; attraper ; tromper. Quand-an peuyent ~ lo diāle, lo bwin Dieu n’ fāt qu’an rīre, quand on peut tromper le diable, le bon Dieu ne fait qu’en rire.

Rejwoyi, voir Rejayi.

Rekeugnater (so) [r(ȩ)kœ̨ñatēⁱ.. M, N, rȩküñǫtę.. I, P, rãkęñatę.. S], v. pron. — Se ratatiner ; se renfermer chez soi.

Rekeugneu [r(ȩ)kœ̨ñœ̨.. M, I, P, N, rgüñi F], v. tr. — Fouler un membre. J’ li ā anvayeu eune paumāye èt j’ m’ ā r’keugneu l’ pogn, je lui ai envoyé une paumée et je me suis foulé le poignet.

Rekeugneu (so) [r(ȩ)kœ̨ñœ̨.. M, I, P, N], v. pron. — Se recoquiller.

Rekeugnūre [r(ȩ)kœ̨ñǖr.. M, I, P, N], s. f. — Embrasure, encoignure.

Rekeulāde [r(ȩ)kœ̨lǟt.. M, I, P, N], s. f. — Reculade.

Rekeuler [r(ȩ)kœ̨lēⁱ.. M, I, P, N, rȩkilę-rȩkülę.. S, rȩkilę V], v. intr. — Reculer.

Rekeulḕye [r(ȩ)kœ̨lę̄y M, I, p, N, rekülēy S], s. f. — Cul-de-sac. I d’mareūt pé lè dans lè ~, il demeurait là-bas dans le cul-de-sac.

Rekeulons (è) [r(ȩ)kœ̨lõ M, I, P, F, N], loc. adv. — À reculons.

Rèkeuraⁱ, voir Rekeurieu.

Rekeurieu [r(ȩ)kœ̨ryœ̨.. M, I, P, N, rekœ̨raⁱ F, r(ȩ)küri-r(ȩ)ts̆üri-r(ȩ)tyüri S], v. tr. — Récurer ; nettoyer. Nas chand’līres sont bwins è ~, nos chandeliers sont bons à r.

Rekeuriate [r(ȩ)kœ̨ryat M, N, r(ȩ)kœ̨ryǫt I, P], s. f. — Torchon de paille ou d’herbe, qui sert à récurer les pots, les marmites, etc.

Rekeuriou [r(ȩ)kœ̨ryu.. M, I, P, F, r(ȩ)küru S], s. m. — Ouvrier qui récure, qui nettoie.

Rekeuyate [r(ȩ)kœ̨yat M, N, r(ę)kęyǫt I, P], s. f. — Grappillage, cueillette des grappillons laissés par les vendangeurs. Les pauvres avaient anciennement le droit de grappiller. Se dit aussi de l’action de ramasser du foin dans les prés après la fenaison.

Rekeuyāye [r(ȩ)kœ̨yǟy.. M, I, P, N], s. f. — 1o Action de récolter des fruits. 2o Fruits qu’on grappille après la cueillette.

Rekeuyeu [r(ȩ)kœ̨yœ̨ M, N, r(ȩ)kęyę I,i P, r(ȩ)kuyi.. S, V], v. tr. — 1o Ramasser les fruits tombés d’un arbre. 2o Attraper au vol un objet lancé, le recevoir adroitement. 3o Réunir le linge qu’on a suspendu pour le faire sécher. 4o Rechercher les fruits laissés après la cueillette. 5o Ramasser les brins de la vigne qu’on a taillée.

Rekeuyu [r(ȩ)kœ̨yü M, N, r(ȩ)kęyü I, P, rȩkuyœ̄ S, rȩkuyē V], s. m. — Espèce de récipient que l’on dispose sous le robinet d’un tonneau pour y recueillir le vin.

Rekèyote, voir Rekeuyate.

Rèkèyow [rękęyǫw P, rakayǫw F], s. m. — Couvreur. Voir Recwètou.

Rekiawer, voir Kiawer, v. tr. — Reclouer.

Rèkièmer [rękyęmēⁱ.. M, I, P, rękyęmœ̨-rętyęmœ̨ N], v. tr. — Réclamer.

Rèkièri (so) [rękyęri M, I, P, rękyęri-rętyęrœ̨ N, ręts̆ęri-rętyęri S, rętyeri V], v. pron. — S’éclaircir. Se dit du temps. Lo toms s’ rètiére, le temps s’éclaircit.

Rekilè, voir Rekeuler.

Rèkipèrḕⁱ [rękipęrę̄ⁱ.. P, V], v. tr. — Récompenser.

Rekioūre, voir Kioūre, v. tr. — Refermer.

Rèkmōnîn [rękmōnĩ.. M, I, P, rakmunẽ F], s. m. — Écume que produit le beurre en fondant. Voir Raguégnon, Rākion, Rèsîn, Tron.

Relache-dōy (è) [r(ȩ)las̆ dōy S], loc. adv. — À relèche-doigts, à gogo (so dit d’un mets que l’on aime, de sorte qu’on lèche encore ses doigts, après en avoir mangé).

Relacheu [r(ȩ)las̆œ̨.. M, N, S, r(ȩ)lǫs̆ę I, P, F, r(ȩ)lǫs̆ye V], v. tr. — 1o Lécher ; laper. Ç’ot come lo potot di r’nād, tot vḗde èt tot r’lochié, c’est comme le pot du renard, tout vide et tout léché (il n’y a plus rien). 2o v. pron. Se lécher, s’embrasser (au figuré).

Rḗlād [rēlǟ.. M, I, P, N], s. m. — Grognon.

Relanki … (sus) [r(ȩ)lãki M, I, P, N], v. intr. — Ne plus vouloir de qqch., en être dégoûté. ’L è ~ sus s’n ovrḗje, il n’a plus voulu continuer son ouvrage (il en était dégoûté).

Relās [r(ȩ)lǟ Attilloncourt], s. m. — Relais (division d’un travail à effectuer). J’ā ca dous ~ po awer fāt, j’ai encore deux r. pour avoir terminé.

Rélās [relā V], s. m. — Déversoir d’un étang.

Relavāye, Relavūre, voir Relevure.

Rḗle [rēl M, I, P, F, N], s. f. — 1o Pente abrupte. 2o Terrain étroit en pente très inclinée, planté d’herbes ou de haies, qui se trouve entre des champs labourés.

Reléhi [r(ȩ)leγi V], v. intr. — Reluire. Voir Relūre.

Rèlemḕⁱ [ręlmę̄ⁱ.. P, S], v. tr. — Rallumer. Voir Ranlemer.

Rèler [ręlēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Grommeler, grogner. I rḗle tojos, il grogne toujours.

Releūve-sèle [r(ȩ)lœ̄f sęl M, I, P, N, S], s. f. — 1o Petite fête qui se célèbre le dimanche qui suit la fête patronale et qui en reproduit les divertissements variés. Voir Recos. 2o Repas qu’on offre à de jeunes époux à la noce desquels on a assisté. 3o Repas des noces d’or.

Relèvate [r(ȩ)lęvat M, N, S, r(ȩ)lęvǫt I, P, V], s. f. — Torchon qui sert à laver la vaisselle.

Relèvāye [r(ȩ)lęvǟy.. M, I, P, N, ręlavāy F], s. f. — Tas de vaisselle à relaver.

Relèvḗje [r(ȩ)lęvēs̆.. M, I, P, N, S], s. m. — Action de relaver.

Relever [r(ȩ)lvēⁱ-rl(ȩ)vēⁱ.. gén.], v. tr. et intr. — 1o Lever (en parlant de la pâte) V. Lè pāte lè é mā fète, èle n’èrléve mi, cette pâte est mal faite, elle ne lève pas. 2o Faire ses relevailles. 3o v. tr. Réprimander. I s’è fāt ~, il s’est fait remettre à sa place. 4o Bénir les relevailles. Lo prḗte l’è rel’vée, le prêtre a béni ses relevailles.

Relevrasse [r(ȩ)lȩvras M, N, r(ȩ)l(ȩ)vrǫs I, P], s. f. — Personne qui garde une femme en couches.

Relèvu [r(ȩ)lęvü M, I, P, N], s. m. — Torchon avec lequel on essuie la vaisselle.

Relèvūre [r(ȩ)lęvǖr.. M, I, P, N, S, r(ȩ)lavǖr F], s. f. — Eau qui a servi à laver la vaisselle.

Relèyon [r(ȩ)lęyõ M, I], s. m. — Restes d’un repas.

Relihant, voir Reluhant.

Relincier [r(ȩ)lẽsye V, r(ȩ)lẽsi S], v. tr. — Rincer. Voir Rîncieu.

Relindrāt [r(ȩ)lẽdrā V], s. m. — Endroit. Voir Randreūt.

Relinvièhh [r(ȩ)lẽvyęχ V], s. m. — Envers (opposé de l’endroit). Voir Anvḗhh, Revés.

Reliou [r(ȩ)lyu.. gén.], s. m. — Relieur.

Reliquats [r(ȩ)lika M, rnigā V], s. m. pl. — Reliefs d’un repas. Vos sov’neūz v’ d’ lè heuche èt dés ~, vous souvenez-vous de la huche et des r. (que vous n’avez pas eus) ? Famille ridicule, v, 1.

Relīre, voir Relūre.

Relochè, Relochier, voir Relacheu.

Relōje, Relōji, voir Reloūje, Reloūji.

Rèlojier [ręlǫjye, -yœ V], v. tr. — Soulager ; aider ; tirer d’embarras.

Rèlompè [ręlõpę-ęrlǫpę V], v. tr. — Couper en biais et coller ensemble (planches, etc.).

Rḗlote [rēlǫt V], s. f. — Avant-train de la charrue.

Reloūje [r(ȩ)lūs̆ M, I, P, r(ȩ)lōs̆ F, r(ȩ)lōᵘs̆-r(ȩ)lūs̆ N, r(ȩ)lōs̆ S, V], s. f. — Horloge ; pendule. Quand’ lè r’lōje sīne pandant l’élévācion, ç’ot qu’-n-èré în mwot dons lè s’mḗne, quand l’horloge sonne pendant l’élévation, c’est qu’il y aura un mort dans la semaine V.

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Reloūji [r(ȩ)lūji M, I, P, ǫrluji F, r(ȩ)lōᵘji-r(ȩ)lūji N, r(ȩ)lōji-ǫrlǫji S, r(ȩ)loje V], s. m. — Horloger.

Reluhant, Relujant [r(ȩ)lüγã-r(ȩ)liγã-r(ȩ)lüjã M, I, P, F, N, r(ȩ)lüγã-r(ȩ)lüγyã S, r(ȩ)liγã V], adj. — Reluisant ; éblouissant ; éclatant. ~ come d’ lè swè, r. comme de la soie.

Relūre [r(ȩ)lǖr-r(ȩ)līr M, I, P, F, N, S, r(ȩ)leγi-r(ȩ)līr V], v. intr. — Reluire. Ç’ n’at m’ tortot d’ l’oūr çou qu’ relit, ce n’est pas tout de l’or ce qui reluit.

Relūré [r(ȩ)lǖrēⁱ M], adj. — Rusé ; roué. Voir Èrlūré.

Relututu-de-bawate [r(ȩ)lütütu d(ȩ) bawat M], s. m. — 1o Cosse de blé, qui reste après que le charançon a vidé le grain. 2o Chose de peu de valeur.

Rèmād [ręmǟ.. M, N, V], s. m. — 1o Michette que l’on fait avec la raclure du pétrin et le reste de la pâte qui a servi à faire le pain. Voir Toūtat. 2o Gâteau fait avec des poires sèches, que l’on prépare pour Noël.

Remambrance [r(ȩ)mãbrãs M, I, N, rmõbrãs V], s. f. — Souvenir.

Remate, voir Mate, gén., v. tr. — 1o Remettre. Aleūz ~, allez r. Se dit aux traqueurs qui cherchent dans la neige des traces de gibier. So ~, s’asseoir. R’mateūz v’, asseyez-vous. 2o Vomir.

Rèmate [ręmat M, N, ręmǫt I, P, ramǫt F], s. f. — Ramille.

Rèmau [ręmō.. M, I, P, N, ramunǫt F], s. m. — Perche qui sert à ramoner. Voir Rèmon.

Remaunîn [r(ȩ)mōnĩ.. M, I, P, N], s. m. — 1o Romarin ; raifort cultivé. 2o Sapin.

Rèmāye [ręmǟy.. gén.], s. f. — Tas de branches avec lesquelles on doit faire des fagots. Voir Ramandīhhe.

Rème [ręm gén. (rem V)], s. f. — 1o Rame (petite branche que l’on plante en terre pour soutenir les plantes grimpantes). Voir Rimme. 2o Rameau ; rejet.

Remègnerosse [r(ȩ)męñrǫs I, P], s. f. — Rebouteuse.

Rèmḗje [ręmēs̆.. gén.], s. m. — Ramage ; bavardage.

Rèmèjeu [ręmęjœ̨.. gén. (ramaji F)], v. tr. — Rabâcher.

Rèmèjou [ręmęju.. gén.], s. m. — Rabâcheur.

Remèniou [r(ȩ)męñu.. M, I, P, N], s. m. — Rebouteur. Voir Rebotou.

Rèmer [ręmēⁱ.. gén.], v. intr. — 1o Ramer (être condamné aux galères) Buc. 2o v. tr. Fourgonner. ~ l’ fohh, remuer la braise dans le four. 3o Ramer (soutenir des plantes grimpantes avec des rames).

Remerciyeu [r(ȩ)męrsiyœ̨.. gén.], v. tr. — Remercier.

Remḗre, voir Remeūre.

Remèskegneu [r(ȩ)męskȩñœ̨.. M, N, r(ȩ)męskęñę I, P], v. tr. — Rafistoler.

Rèmèsse [ręmęs M, I, P], s. f. — Ce qu’on a ramassé. Val don boūs de tote ~, voilà du bois de toute provenance (qui a été ramassé de tous les côtés). Voir Ramasse.

Rèmèsse [ręmęs M, I, P, F, N, S], s. f. — Réprimande, semonce accompagnée de coups.

Rèmèssieu [ręmęsyœ̨.. gén.], v. tr. — Ramasser ; rassembler. Eune poye rèmèsse sés pussîns d’zos sés-aules, une poule rassemble ses poussins sous ses ailes. O ! qu’il y èveūt dés jans rèmèssès, oh ! qu’il y avait de gens rassemblés I.

Rèmèssieu pè sājon,
Depansieu èva rājon,
Font eune bone mauhon.

R. par saison (au bon moment), dépenser avec raison font une bonne maison Flévy.

Rèmèssieure, voir Rèmèssūre.

Rèmèssūre [ręmęsǖr M, I, P, ręmęsyœ̨r-ręmęsœ̨r-ręmęsǖr N, ręmęsœ̄r-ręmęsǖr S], s. f. — 1o Ramassis ; salmigondis. 2o Chose abandonnée ou de peu de valeur ; restes de céréales, de trèfle, etc., ramassés avec le râteau.

Remeuchenūre, voir Remohhenūre.

Remeūre [r(ȩ)mœ̄r S, r(ȩ)mēr V], s. f. — Action de labourer un champ une deuxième fois. Voir Remouwer.

Rèmḗyes [ręmēy V], s. f. pl. — Planches qui protègent un mur exposé au vent, à la pluie.

Remi [r(ȩ)mi M, I, P, N], n. pr. — Remi. È lè sint ~, lés pèrdraus sont dés pèrdris, à la St.-R., les perdreaux sont des perdrix.

Remicheu (so) [r(ȩ)mis̆œ̨.. M, I, P], v. pron. — S’accrocher à qqch.

Remînse, voir Remīse.

Remīse [r(ȩ)mīs-r(ȩ)mĩs.. gén.], s. f. — Remise ; délai ; retardement. Ç’at tojos dés ~ èt pwint d’ cārasse, c’est toujours des r. et point de carrosse (on remet toujours à plus tard ; jeu de mots sur remise). — Lés fōrts ~ né vèlont ryin, āt bète lo fiè di toms qu’ ’l ot chād, les longs atermoiements ne valent rien, il faut battre le fer pendant qu’il est chaud V.

Rèmisse [ręmis M, I, P, N], adj. — Remuant ; vif ; pétulant ; étourdi ; taquin ; agité ; impatient ; emporté ; difficile à élever. Se dit surtout d’un enfant. À Metz, les anciens disent encore Ramisse. Voir Rèmus.

Rèmistaker [ręmistakēⁱ.. M, N, ręmistǫkę.. I, P, rabistoklaⁱ-ramistukyi F, ramistǫkę.. S], v. tr. — Rafistoler.

Rèmistakḕye [ręmistakę̄y M, N], s. f. — Salmigondis (se dit de toutes sortes de choses).

Rèmistokè, voir Rèmistaker.

Rémiyer, Rémiyi, voir Rèmuyi.

Remochener, Remochenou, Remochenūre, voir Remohhener, Remohhenou, Remohhenūre.

Remodieu (so) [r(ȩ)mǫdyœ̨.. M, I, P, N], v. pron. — S’améliorer.

Remohhener, voir Mohhener, v. tr. — Glaner.

Remohhenou, voir Mohhenou, s. m. — Glaneur. J’imme mieus veūr i loup qu’i ~, j’aime mieux voir un loup qu’un g. (celui-ci tire souvent aux gerbes).

Remohhenūre [r(ę)mǫχnǖr.. M, I, P, N, r(ę)mœ̨s̆nǖr F], s. f. — Action de glaner.

Remolenè [r(ȩ)mǫlnę.. S, V], v. tr. — Butter les pommes de terre. Voir Rammonceler.

Rèmolote [ręmǫlǫt P], s. f. — Pierre à aiguiser. Voir Rammolate.

Rèmolow [ręmǫlǫw P], s. m. — Rémouleur. Voir Rammolou.

Remombrance, voir Remambrance.

Rèmon [ręmõ P, S, ramõ F], s. m. — 1o Rameau ; balai. I nieu ~ vā tojos bèn’, un balai neuf balaye toujours bien. — T’ arés d’ la quāwe dè ramon quand tè rantèrrés, tu auras du manche du b. quand tu rentreras (tu auras des coups) F. Voir Handlūre. 2o Longue perche garnie de ses branches, dont on se sert pour ramoner les cheminées. Voir Rèmau.

Rèmon [ręmõ P, S], s. m. — Sorte d’ancienne danse. Une personne tenait en mains un manche et une autre un balai. Il s’agissait, en dansant, de mettre le manche dans le b.

Rèmonosaqui [ręmǫnǫsaki M, N], s. m. — Jeu d’enfants qui consiste en ceci : Ramenez, dit le maître du jeu. (Je) sais qui, (je) sais qui, disent les autres. Celui qui est désigné est ramené à coups de mouchoirs. Sa(s) qui, wallon sakî, latin sapio qualem (Ch. Bruneau).

Rèmoncelḕⁱje [ręmõslę̄ⁱs̆ P], s. m. — Action de butter les pommes de terre. Voir Rammoncelḗje.

Rèmoncelḕⁱ [ręmõslę̄ⁱ.. P, F], v. tr. — Butter les pommes de terre. Voir Rammonceler.

Rèmoner [ręmǫnēⁱ.. M, I, P, N, ramunaⁱ F], v. tr. — 1o Balayer. 2o Ramoner. 3o Fouiller.

Rèmoner [ręmǫnēⁱ M, I, P], v. intr. — Grommeler ; bougonner.

Rèmonīre [ręmǫnīr M, I, P, N], s. f. — Champ de genêts à balais.

Rèmonou [ręmǫnu.. M, I, P, N, ramunǫw F, ramǫnu-ręmǫnu S], s. m. — Ramoneur.

Rèmonou [ręmǫnu.. M, I, P], s. m. — Grognon.

Remonter [r(ȩ)mõtēⁱ.. gén.], v. intr. — 1o Remonter. 2o Augmenter ; enchérir.

Remonts [r(ȩ)mõ M], s. m. pl. — Enchères.

Rèmonūre [ręmǫnǖr.. M, I, P, N, ramunǖr F], s. f. pl. — Balayures.

Rèmote, voir Rèmate.

Remoūdieu [r(ȩ)mūdyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Apaiser.

Rèmoūre [ręmūr P, F], v. tr. — Aiguiser. Voir Rammoūre.

Rèmous [ręmu.. M, I, P, N], adj. — Branchu.

Remoutrḗje [r(ȩ)mutrēs̆ S], s. m. — Action de butter les pommes de terre. Voir Rammoncelḗje.

Remouwād [r(ȩ)muwǟ M], s. m. — Qui remue sans cesse.

Remouwer [r(ȩ)muwēⁱ.. gén.], v. tr. et intr. — 1o Remuer. I n’ pieut ~ ni pieuds ni pètes, il ne peut r. ni pieds ni pètes, il ne peut r. ni pieds ni pattes (point du tout). So ~ come dés fouyants qu’ont pedu zout’ trou, se remuer comme des taupes qui ont perdu leur trou. Quand’ lés prḗtes remoūwent, ç’at po d’ lè piāwe, quand les curés remuent, c’est pour de la pluie. Se dit des curés, lorsqu’après Pâques ils vont au synode. Il paraîtrait que ce jour-là ou le lendemain il pleut souvent. — I r’moūwe come în vièhh qu’on-n-é hoyé sis lè quoūe, il remue comme un ver auquel on a marché sur la queue. I n’ fāt m’ ~ lè miède qué fiāre, il ne faut pas r. la m… qui pue V. 2o Faire en automne la deuxième culture.

Rèmūre [ręmǖr.. M, I, P, N], s. f. — Rameau.

Rèmus [ręmü I], adj. — Pétulant, touche à tout. À Metz, on dit Ramisse. Voir Rèmisse.

Rèmuyi [ręmüyi-ręmiyi S, ręmiye V], v. intr. — Ruminer. Voir Raminer.

Remwinner, voir Mwinner, v. tr. — 1o Ramener. ~ pè i ch’mîn qu’ n’è pwint d’ piḗres, r. par un chemin qui n’a pas de pierres (faire l’impossible). 2o Éconduire, renvoyer, rebuter.

Remyi [r(ȩ)myi M, N, ręmyi I, P], n. pr. — Rémilly, vill. de l’arr. de Metz. On entend aussi Rèmli.

Renād [r(ȩ)nǟ.. gén.], s. m. — Renard. Trou de ~, tanière. Fāre dés ~, faire des r. (vomir). ’L ateūt hontous come i ~, il était honteux comme un r. (il était très honteux). J’ fās come lo ~, j’ n’an-n-ā qu’ lo r’wād, je fais comme le r., je n’en ai que le regard (les raisins sont trop verts). I n’ me faut m’ pus d’ tams po ç’lè qu’è i ~ po sauter eune hāye, il ne me faut pas plus de temps pour cela qu’à un renard pour sauter une haie. ’L è lè malèdḕye d’ i ~, i minj’reūt beun’ eune poye, se ’l an-n-èveūt yeune, il a la maladie du r., il mangerait bien une poule, s’il en avait une (il n’a pas les moyens d’obtenir ce qu’il désire).

Renādḕⁱ [r(ȩ)nādę̄ⁱ P], v. intr. — Vomir. Voir Renèder.

Renafiād [r(ȩ)nafyǟ M, N, r(ȩ)nǫfyā I, P, r(ȩ)nifyā.. S], s. m. — Renifleur.

Renafièsse [r(ȩ)nafyęs M, N], s. f. — Reniflement.

Renafieu [r(ȩ)nafyœ̨ M, N, r(ȩ)nǫfyę I, P], v. intr. — Renifler.

Renākiād [r(ȩ)nǟkyǟ.. M, I, P, N], s. m. — 1o Qui mange sans appétit. 2o Rabâcheur.

Renākieu [r(ē)nǟkyœ̨.. M, I, P, F, N], v. intr. — 1o Manger sans appétit. 2o Rabâcher. 3o Reculer. 4o Renoncer.

Renardaⁱ, voir Renèder.

Renāré [r(ȩ)nǟrēⁱ.. M, I, P, N], adj. — Rusé, fin comme un renard.

Renatieu, voir Natieu, v. tr. — Enlever les rejetons superflus de la vigne et élever les branches principales du cep pour l’année suivante.

Renations [r(ȩ)natyõ M, N, r(ȩ)nǫtyõ I, P], s. m. pl. — Rejetons superflus de la vigne.

Renawer, voir Nawer, v. tr. — Renouer ; relier ; rejoindre.

Renayèsse [r(ȩ)nayęs M, N, r(ȩ)nǫyęs I, P], s. f. — Désaveu.

Renayeu, voir Nayeu, v. tr. — Renier ; nier ; dénier. Ç’ot i mantou qu’èrnoye tout ; quand-on wārāt co lè quoūe d’ lè chète qué ’l é évolè, i r’noy’rāt co, c’est un menteur qui nie tout ; quand on verrait encore la queue du chat qu’il a avalé, il nierait encore V.

Rḗne [rēn P, F, N, S, V], s. f. — Reine. Voir Rinne.

Rḗne [rēn P, F, N, S, V], s. f. — Épidémie. Voir Rinne.

Rḗne [rēn V], s. f. — Rainette (grenouille).

Rèné [ręnēⁱ M, I, P], s. m. — Cage d’osier haute de deux pieds, sans fond, de la forme d’un pot de fleur renversé, sous laquelle on renferme la poule avec ses poussins.

Renèder [r(ȩ)nędēⁱ.. M, I, N, r(ȩ)nādę̄ⁱ P, r(ȩ)nardaⁱ F, r(ȩ)nęgyi S, r(ȩ)nǫgye V], v. intr. — 1o Rendre, vomir (grossier). On dit aussi : Fāre dés r’nāds. 2o Raconter. 3o Rabâcher.

Rḗne-guiaude, voir Rinne-guiaude.

Renègyi, voir Renèder.

Renènāye [r(ȩ)nęnǟy M], s. f. — Coutume qui consiste à sonner les cloches en volée, à l’occasion de la mort d’un enfant.

Rèner [ręnēⁱ.. M], v. tr. — Chicaner.

Reneūhieu, voir Neūhieu, gén., v. tr. — Renoircir.

Renifiād, Renofiād, Renofiè, voir Renafiād, Renafieu.

Renigāds [r(ȩ)nigā V], s. m. — Reliefs d’un repas. Voir Reliquats.

Rènikaⁱ [ręnikaⁱ F], v. intr. — Répondre ; riposter.

Renoguier, voir Renèder.

Renōhi [r(ę)nōγi S], v. tr. — Renoircir. Voir Reneūhieu.

Renotiè, Renotions, voir Renatieu, Renations.

Renové [r(ȩ)novēⁱ M, I], s. m. — Renouveau. Se dit surtout du printemps.

Renovelant [r(ȩ)nǫvlã M, I, P, N, r(ȩ)nuvlã S], s. m. — Enfant qui renouvelle sa première communion.

Renovelāye [r(ȩ)nǫvlǟy.. M, I, P, N], s. f. — 1o Chose dont on a déjà parlé. 2o Narration, conte.

Renoveler [r(ȩ)nǫvlēⁱ.. gén., r(ȩ)nuvlaⁱ F], v. tr. — 1o Renouveler ; rappeler qqch. à la mémoire de ceux à qui l’on parle ; raconter. I s’ fāt ~, il fait parler de lui. 2o Faire des reproches ; médire.

Renower, voir Renawer.

Renoyè, Renoyèsse, voir Renayeu, Renayèsse.

Repājieu, voir Repāhieu.

Rèpāgneu [rępǟñœ̨.. gén.], v. tr. — Épargner. Ç’at l’ premîn rèpāgneu qu’at l’ pus guingneu, c’est le premier épargné qui est le plus gagné (le plus difficile à g.). — Pou lés ~ d’owor di mā, pour les é. (empêcher) d’avoir du mal V.

Repahhieu, voir Pahhieu, v. tr. — Repêcher, retirer.

Rèpāhieu, Rèpājieu [rępǟγyœ̨-rępǟjyœ̨.. M, I, P, N, V, rapāji F, rapǟγi-rępǟγi.. S], v. tr. — Apaiser, calmer ; consoler. Bèye in bocot d’ séke è l’ofant lè pou l’ ~, donne un morceau de sucre à cet enfant pour le calmer V. 2o Laisser reposer. J’ vès fḗre ène pausḗye toci pou ~ més chwās, je vais faire une halte ici pour laisser reposer mes chevaux V.

Repāmer, voir Repaumer.

Rèpande [rępãt gén. (rapãt-rępãt S)], v. tr. — Répandre ; épandre ; étendre. Lo jo d’ novèl an, an rèpandent lo fomreū, le jour du nouvel-an, on épand le fumier. Dans les pays de culture, les jeunes gens épandent en cachette, pendant la nuit du 31 décembre, les fumiers devant les maisons des jeunes filles, pour leur donner de l’ouvrage le premier jour de l’an.

Repanre [r(ȩ)pãr gén.], v. tr. — 1o Reprendre. 2o Toucher de l’argent. Lés poūres diāles que n’ont ryin è ~, les pauvres diables qui n’ont rien à r. (qui n’ont pas de fortune).

Rèpanre [rępãr F], v. tr. — Allumer. Voir Rampanre.

Repanser [r(ȩ)pãsēⁱ.. M, I, P, F, N, r(ȩ)pãsi S], v. intr. — Réfléchir de nouveau.

Repante (so) [r(ȩ)pãt gén. (r(ȩ)pẽt V)], v. pron. — Se repentir.

Repanti [r(ȩ)pãti M, I, S], s. m. — Regret. J’an-n-ā don ~, j’en ai du regret.

Rèpārieu [rępǟryœ̨.. M, I, P, N, rapǟrę-rępǟrę.. S], v. tr. — Réassortir ; réunir.

Repaumer [r(ȩ)pōmēⁱ.. M, I, P, F, N, r(ȩ)pāmę.. S, V], v. tr. — Rincer à l’eau propre après un premier lavage. Fāt tojos ~ so g’vè devant qué d’ lo rimplir, il faut toujours rincer une seconde fois son cuveau avant de le remplir V.

Rèpaupè [rępōpę I], s. m. — Petites pièces que l’on met à la lessive, telles que mouchoirs, bas, etc.

Rèpauyè [rępōyę P], v. tr. — Rétablir.

Rèpāye [rępāy I, P], s. f. — 1o Brindilles de bois (quand l’on a taillé une haie à la tondeuse). 2o Broussailles. Il y a dans beaucoup de forêts un lieu-dit qui porte ce nom.

Rèpe [ręp gén. (rǫp V)], s. f. — Râpe.

Rèpe [ręp F], s. f. — Colline.

Rèpe [ręp V], s. f. — Croûte de lait que les petits enfants ont sur la tête. Anciennement, on n’y touchait pas ; on croyait qu’en l’ôtant l’enfant mourrait.

Rèpèchi, voir Rèpèhhi.

Repḗde, voir Pḗde, v. tr. — Reperdre ; perdre. J’ ā r’pedu ç’ que j’èveūs guingneu, j’ai reperdu ce que j’avais gagné.

Rèpèhhi [rępęχi.. gén.], v. intr. — Repaître ; se repaître, manger. Se dit des bêtes.

Rèpeler [ręplēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — 1o Rappeler. 2o Siffler avec un appeau, frouer.

Rèpèpoyeu [rępępǫyœ̨.. M, I, P, N, raquyi-rapapuyi F], adj. — Habillé de neuf (familier). Voir Rètèpoyeu.

Repèquḕⁱ [r(ȩ)pękę̄ⁱ P], v. tr. — Repiquer. Voir Repiquer.

Rèper [rępēⁱ.. gén.], v. tr. — 1o Râper. 2o v. intr. Dire des choses grivoises.

Repèrḕⁱ [r(ȩ)pęrę̄ⁱ P], v. intr. — Travailler avec le Brayu.

Rèpèrer [rępęrēⁱ.. M, I], v. tr. — 1o Rejointoyer. 2o Parer, orner.

Repèrerasse, Repèrerosse [r(ȩ)pęrras M, N, r(ȩ)pęrrǫs I, P], s. f. — Instrument qui sert à lisser une dernière fois le linge.

Repèrieu (so) [r(ȩ)pęryœ̨ M], v. pron. — Se retirer.

Rèpes [ręp M, I, P], s. f. pl. — Broussailles. Voir Rèpāye.

Repès [r(ȩ)pę gén.], s. m. — Repas. Vaut mieus fāre i bwin ~ qu’ d’an menèjeu dous’, il vaut mieux faire un bon repas que d’on ménager deux. Lés bons ~ font lés manres nuts, les bons r. font les mauvaises nuits.

Repèsser [r(ȩ)pęsȩⁱ.. gén.], v. intr. — 1o Repasser ; revenir. I n’y è ryin que n’ pèsse èt ne r’pèsse, il n’y a rien qui ne passe et ne repasse (nihil novi sub caelo). 2o v. tr. — Repasser le linge.

Repèsserosse, voir Repèsseūse.

Repèsseūse [r(ȩ)pęsœ̄s gén. (r(ę)pęsrǫs V)], s. f. — Repasseuse.

Repèssu [r(ȩ)pęsü M, I, P, N], s. m. — Fer à aiguiser de boucher.

Repetiater, Repètiotè [r(ȩ)pȩtyatēⁱ.. M, N, S, r(ȩ)pętyǫtę.. I, P], v. tr. et intr. — Rapetisser. Se dit surtout d’un enfant qui ne grandit pas, qui reste faible. L’afant lè n’èmande meu, j’ creūs qu’i r’petiate, cet enfant ne grossit pas, je crois qu’il rapetisse.

Repiaquer [r(ȩ)pyakēⁱ M], v. tr. — Réprimander, blâmer.

Repiati [r(ȩ)pyati M, N, r(ȩ)pyǫti I, P], v. tr. — Rapetisser.

Repiau (fāre) [r(ȩ)pyō M], loc. verbale. — Être rampeau, faire au jeu le même nombre de points.

Repiayeu, voir Piayeu, v. tr. — Replier ; plier. Voir Rampiayeu.

Repīcetè, voir Repieuceter.

Repiècieu [r(ȩ)pyęsyœ̨.. gén.], v. tr. — 1o Replacer. 2o v. pron. Se remarier S.

Rèpiḗre, voir Rèpīre.

Repieuceter [r(ȩ)pyœ̨stēⁱ.. M, N, rępyęstę I, P, r(ȩ)pīstę.. S], v. tr. — Rapiéceter.

Rèpieumer (so) [rępyœ̨mēⁱ.. M, I, P], v. pron. — Se rétablir. Voir Rampieumer.

Repîmper [r(ȩ)pĩpēⁱ.. gén.], v. tr. — Parer, embellir d’atours.

Rèpinou [rępinu.. M, I, P, N, rapinu.. F, S, V], s. m. — Maraudeur.

Repinte, voir Repante.

Repioner [r(ȩ)pyǫnēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — 1o Étamer. 2o v. intr. Répéter toujours la même chose ; rabâcher.

Repionūre [r(ȩ)pyǫnǖr.. M, I, P, N], s. f. — Déchets qui restent après le rétamage.

Rèpiot [rępyǫ I, P], s. m. — Rot. Voir Reupiat.

Repioti, voir Repiati.

Repiquer [r(ȩ)pikēⁱ.. M, I, N, S, r(ȩ)pękę̄ⁱ-r(ȩ)pikę̄ⁱ P], v. tr. — 1o Repiquer. 2o Enterrer (par plaisanterie). ’L at r’piqué, il est enterré.

Repioyè, voir Repiayeu.

Rèpīre [rępīr M, I, P, rępīr-rępyēr N], s. f. — 1o Marque de séparation que l’on fait dans un bois, en taillant ou pelant des brins de distance en distance. 2o Passage, sentier à travers un bois ; percée. Voir Vīrāye.

Reployi [r(ȩ)plǫyi F], v. tr. — Replier. Voir Rampiayeu.

Repogneu [r(ȩ)pǫñœ̨ M], v. tr. — Frictionner, masser avec le thénar de la main.

Répohhi (so) [repǫχi V], v. pron. — S’épaissir. Voir Èpassieu.

Rèponde [rępõt gén. (rapõt-rępõt S)], v. tr. — Répondre.

Repopḕye [r(ȩ)pǫpę̄y M, I, P], s. f. — Chose insignifiante.

Reporjeter [r(ȩ)pǫrjȩtēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Recrépir.

Rèpōrt, voir Rèpoūrt.

Repōsieu, voir Repoūsieu.

Repōswḗr, voir Repoūsu.

Rèpoter, voir Rèpoūter.

Rèpoūrt [rępūr M, I, P, rępōᵘr-rępūr N, rapōr-rępōr S, rępōr V], s. m. — 1o Bonne nouvelle. 2o Procès-verbal.

Rèpoūrt è [rępūr M, I, P, rapūr F, rępōᵘr-rępūr N, rępōr S, V], loc. prép. — Par rapport à, à cause de. ~ è lu j’ n’èvans m’ soūrti, à cause de lui nous ne sommes pas sortis.

Repoūs [r(ȩ)pū V], s. m. — Récipient où l’on met les ordures ménagères.

Repoūs [r(ȩ)pū M, I, P, r(ȩ)pōᵘ-r(ȩ)pū N, r(ȩ)pō S, V], s. m. — Repos.

Repoūsāye [r(ȩ)pūzǟy.. M, I, P], s. f. — Repos. J’alans fāre une bone ~, nous allons bien nous reposer.

Repoūsieu [r(ȩ)pūzyœ̨.. M, I, r(ȩ)pūzyę-rępūzę̄ⁱ P, rępuzaⁱ F, r(ȩ)pōᵘzyœ̨-r(ȩ)pūzyœ̨ N, r(ȩ)pōzę.. S, V], v. intr. — Reposer.

Repoūsu [r(ȩ)pūzü M, I, P, r(ȩ)pūzwę-r(ȩ)pōzwēr N], s. m. — 1o Reposoir (lieu préparé pour qu’on s’y repose). 2o Autel préparé sur le passage de la procession, le jour de la Fête-Dieu.

Rèpoūter, voir Poūter, v. tr. — Rapporter.

Repoyeu [r(ȩ)pǫyœ̨ M, r(ȩ)pǫyę I, P], v. tr. — 1o Remplumer (au figuré). 2o Rétablir (au propre).

Reprache [r(ȩ)pras̆ M], s. m. — Renvoi ; éructation.

Repracheu [r(ȩ)pras̆œ̨.. M, N, r(ȩ)prǫs̆ę.. I, P, F, S, V], v. intr. — Causer des renvois. Lo bodîn qu’ j’ā minjeu me r’prache tote lè jonāye, le boudin que j’ai mangé me cause des renvois toute la journée.

Reprater [r(ȩ)pratēⁱ.. M, N, ręprǫtę.. I, P, V, rapratę-rępratę.. S], v. tr. — 1o Arranger ; préparer ; mettre à point. 2o Faire la troisième culture ; préparer les terres pour ensemencer les blés ; les endosser en labourant.

Rèprater [rępratēⁱ.. M, N, ręprǫtę.. I, P, V, rapratę-rępratę.. S], v. tr. — Revêtir.

Reprochè, voir Repracheu.

Rèprotè, voir Reprater, Rèprater.

Rèprover [ręprǫvēⁱ.. M, I, P, N, raprǫvę-ręprǫvę.. S], v. tr. — Essayer de nouveau.

Rèprovignè [ręprǫviñę P], adj. — Rétabli. Se dit d’un malade.

Rèpsōdeu, Rèpsōderḕye, voir Rèpsoūder, Rèpsoūderḕye.

Rèpsoūder [rępsūdēⁱ.. M, I, P, rępsōᵘdœ̨-rępsūdœ̨ N], v. intr. — Déraisonner.

Rèpsoūderḕye [rępsūdrę̄y M, I, P, rapsōdrī F, rępsōᵘdrę̄y-rępsūdrę̄y N, rȩpsōdrī S, V], s. f. — 1o Choses, paroles insignifiantes. 2o Gens de rien.

Repwèrdḕⁱ [r(ȩ)pwęrdę̄ⁱ P], v. tr. — Regarder. Voir Rewātieu.

Requanqui, voir Requînquer.

Requînquer (so) [r(ȩ)kĩkēⁱ.. M, I, P, N, r(ȩ)kãki F, r(ȩ)kĩkęye V], v. pron. — S’habiller de neuf.

Requînquieu [r(ȩ)kĩkyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. et intr. — Cligner de l’œil ; reluquer.

Requis (de) [r(ȩ)ki M, I], adj. — De choix ; recherché. Lés pwḗres sont de r’quises, les poires sont recherchées.

Rēs’ (è) [rēs gén.], loc. adv. — À ras. È ~ de tḗre, à r. de terre. Pyin è ~, plein à ras.

Rèsāde [ręzǟt.. M, I, P, N], s. f. — Rasade. È ~, à plein verre.

Resaler [r(ȩ)zalēⁱ.. M, N, S, r(ę)zǫlę.. I, P, F], v. intr. — Trembler.

Rèsant [ręzã M, I, P, N, S], adv. — Jusqu’au bord. ~ pyin d’ vîn, du vin plein jusqu’au bord.

Rèsat [ręza S], s. m. — Rézal (mesure de grains équivalant à 80 Hos).

Rèsate [ręzat M, ręzǫt I, P], s. f. — Ratissoire qui sert à racler le pétrin.

Rḗsate [rēzat M], adj. — Avare, chiche.

Rèscourci (so) [ręskursi M, I], v. pron. — Avoir recours. È qué sint nos ~, à quel saint recourir ?

Rḗse [rēs V], s. f. — Période. Ène bone ~ dé toms, un bon bout de temps.

Rèser [ręzēⁱ.. gén.], v. tr. — 1o Raser. 2o Racler.

Rèserwè [ręzęrwę gén.], s. m. — Réservoir (vivier).

Rèseū [ręzœ̄ S], s. m. — Rasoir. Voir Rèsu.

Rèsibaⁱ [ręzibaⁱ F], v. intr. — Rebondir.

Rèsibu [ręzibü M], s. m. — Reste.

Rèsida [ręzidä.. S, V], s. m. — Réséda.

Rèsîn [ręzĩ.. M, I, P, N, S, razẽ F], s. m. — 1o Gratin, partie d’un mets qui reste attaché au fond du poêlon. 2o Résidu du beurre fondu. Voir Rèkmōnîn.

Resîngat [r(ȩ)zĩga M], s. m. — Chant des oiseaux. Lo pînson piaule sés ~, le pinson pleure ses ch.

Resîngau [r(ȩ)zĩgō.. M, I, P, N], s. m. — Attrape ; tromperie.

Resîngueyemant [r(ȩ)zĩgęymã M, N], s. m. — Bruit de verres, de cloches.

Resînguiate [r(ȩ)zĩgyat M, N, ręzĩgyǫt I, P], s. f. — Sauterelle, piège qui sert à prendre les petits oiseaux.

Resînguieu [r(ȩ)zĩgyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Humilier ; confondre ; réduire en silence.

Resînguieu [r(ę)zĩgyœ̨.. gén.], v. intr. — Rebondir ; ricocher.

Resînguieu [r(ȩ)zĩgyœ̨.. gén.], v. intr. — Résonner ; retentir. Se dit surtout d’une cloche qu’on sonne. Lés kiaches r’sîngueuyent, le son des cloches retentit.

Rèsînguiote, voir Resînguiate.

Rèsolè, voir Resaler.

Resombemant [r(ȩ)zõbmã M, I, P, F], s. m. — Vibration.

Resomber [r(ȩ)zõbēⁱ.. M, I, P, F, N], v. intr. — 1o Résonner ; retentir. 2o v. tr. Fermer violemment la porte Rombas.

Resombèsse [r(ȩ)zõbęs M, I, P, F, N], s. f. — Vibration ; bourdonnement que produit une cloche qu’on vient de sonner.

Rèsonate [ręzǫnat M, ręzǫnǫt I], s. f. — Pauvre argument. Voir Rāhenate.

Resonder [r(ȩ)zõdēⁱ.. M, N], v. intr. — Rebondir.

Rèsoner [ręzǫnēⁱ.. M, I, P, N, ręzunaⁱ F, razǫnēⁱ-ręzǫnę S], v. intr. — Répliquer ; se défendre ; se disculper ; s’excuser.

Rèsote, voir Rèsate.

Rèsote [ręzǫt V], s. f. — Pain, gâteau qui n’a pas été bien cuit.

Rèsounaⁱ, voir Rèsoner.

Rèsous [ręzu M, I, N, S], adj. — Résolu ; décidé ; qui n’a pas peur.

Rèsous [ręzu V], adj. — Qui se soumet. Se dit des personnes.

Résōyer [rezōye, -yœ V], v. intr. — Rebondir. Lés-ofants ḗmont bèn’ lés p’lotes qu’ èrzōyent, les enfants aiment bien les pelotes qui rebondissent. Se dit aussi d’une tige élastique qui reprend sa première forme après avoir été courbée.

Rèspèt [ręspę M, I, P, N], s. m. — Respect. Sus vate ~ seūt dit ; pālānt au ~, sur votre r. soit dit ; parlant au r. (révérence parler).

Rèsponète [ręspǫnęt M], s. f. — Cligne-musette. Jouwer è lè ~, jouer à cligne-musette.

Ressahhieu [r(ȩ)saχyœ̨ Destry], v. tr. — Herser de nouveau.

Ressanance [r(ȩ)sanãs M, N, S, r(ȩ)sǫnãs I, P, F], s. f. — Ressemblance.

Ressaner [r(ȩ)sanēⁱ.. M, N, S, r(ȩ)sǫnę.. I, P, V, rasęnaⁱ F], v. intr. — Ressembler. An weunent tojos ansane lés çus que s’ ressanent. On voit toujours ensemble ceux qui se ressemblent. Qu’è ç’ que teu m’ rewāte anlè ? Teu r’sanes è nate vèche quand’ ’l è fāt s’ vé, qu’est-ce que tu me regardes ainsi ? Tu ressembles à notre vache quand elle a fait son veau.

Ressarci [r(ȩ)särsi-r(ȩ)sęrsi M, I, P, N, S, ręsarsi F], s. m. — Reprise dans une couture. I ~ fāt èva eune awḕye, une reprise faite avec une aiguille.

Ressaré, voir Sarer, adj. — Resserré (constipé).

Ressāter, voir Ressauter.

Ressauter [r(ȩ)sōtēⁱ.. M, I, P, F, N, ręsātę.. S, V], v. intr. — Rebondir.

Rèsse [ręs M, I, P], s. f. — Charge d’ardoises.

Rèsse [ręs P], s. f. — Grand panier oblong à deux anses.

Rèssèpi [ręsępi S, V], adj. — 1o Desséché. Se dit des aliments restés trop longtemps sur le feu. Vos nos āz fèt longtoms otonde, note déjinon ot tout ~, vous nous avez fait longtemps attendre, notre déjeuner est tout desséché V. 2o Peu vigoureux, chétif.

Rèssḗsi [ręsēzi V], adj. — Rassasié.

Rèssètè [ręsętę V], v. tr. — Revoir qqch. d’écrit.

Rèssieuter (so) [ręsyœ̨tēⁱ.. M, I, P, N, rasyœ̨taⁱ F, raχutēⁱ.. S], v. pron. — Se rasseoir.

Rèssipèle [ręsipęl.. gén.], s. f. — Érysipèle.

Rèssis [ręsi-ręsü M, I, P, N, S], adj. — Rassis. Se dit du pain.

Rèssochi [ręsǫs̆i F], v. tr. — Sécher. Voir Chacheu.

Ressogneu [r(ȩ)sǫñœ̨.. M, I, P, N, r(ȩ)suñi F], v. intr. — 1o Répugner. Je r’sogne de v’ jinner, il me répugne de vous gêner. 2o Craindre.

Ressomè [r(ȩ)sǫmę.. S, rsemę V], v. tr. — Réensemencer.

Rèssonance, voir Ressanance.

Rèssonè, voir Ressaner.

Ressougni, voir Ressogneu.

Rèssoūt [ręsū M, I, P], s. m. — Ressort.

Rèssu [ręsü N], adj. — Tranquille ; corrigé (se dit d’un enfant).

Rèssus, voir Rèssis.

Rèsu [ręzü M, I, P], s. m. — Résidu ; reste.

Rèsu [ręzü M, I, P, N, ręzœ̄ S], s. m. — Rasoir. Voir Rèzwè.

Rèsu [ręzü M, I], s. m. — Bête adulte.

Rèsūre [ręzǖr.. M, I, P, N, razǖr F], s. f. — Raclure.

Rèt [rę M, I, P, N], s. m. — Rat. ~ dés champs (campagnol). ~ dreumant (dormant), loir. On dit aussi Rète ; voir Èbricati, .

Rèt [rę S], s. m. — Tic, habitude ridicule.

Retancener [r(ȩ)tãsnēⁱ.. gén.], v. tr. — 1o Étançonner ; consolider. 2o Raccommoder.

Rètande [rętãt M, I, P, N, S], v. tr. — Attendre.

Rètanrieu [rętãryœ̨.. M, I, P, N, ratãri-rętãri S, rętãri V], v. tr. — 1o Amollir. 2o Assouplir. Més botes sont r’tanrisses, mes bottes sont assouplies.

Retaquè [r(ȩ)takę.. S, r(ȩ)tǫkę V], part. pass. — 1o Se dit du pain qui n’a pas réussi parce que la pâte n’est pas levée suffisamment. 2o Se dit d’une grosse personne qui avance lourdement. J’ n’ḗme mi lo gohhon lè, ç’ot in grōs ~, je n’aime pas ce gros garçon, c’est un lourdaud V.

Retaquer [r(ȩ)takēⁱ.. M, N, r(ȩ)tǫkę I, P], v. tr. — Repousser ; ne pas agréer ; réfuter.

Retaquer (so) [r(ȩ)takēⁱ.. M, N, r(ȩ)tǫkę.. I, P], v. pron. — Se vêtir de neuf ; se faire beau.

Retaquḗye [r(ȩ)takēy S], s. f. — Terre battue par la pluie.

Retardi [r(ȩ)tardi S], v. intr. — Retarder.

Retatouné [r(ȩ)tatunēⁱ.. M, I], adj. — Ratatiné.

Retauyeu (so) [r(ȩ)tōyœ̨.. M, I, P, N, ratōyi F, ratāyi S], v. pron. — Se remettre à table.

Rètchèri (so) [ręts̆ęri S], v. pron. — S’éclaircir. Voir Rèkièri.

Retchüri [r(ȩ)ts̆üri S], v. tr. — Récurer. Voir Rekeurieu.

Rète [ręt N, S, V], s. f. — 1o Souris. 2o Rat. ~ dés champs, ~ d’āwe (eau). Lés-afants d’ chètes prenent dés ~, les enfants de chats prennent des rats (tel père, tel fils).

Rète [ręt V], s. f. — Maladie du ventre.

Rèté [r(ę)tēⁱ M, N, rętēⁱ I, P, ratē-rętē F, r(a)tę.. S, r(ę)tę V], s. m. — 1o Râteau. Rètè d’ fās, r. de faux, faux garnie d’une sorte de râteau qui sert à couper les denrées. 2o Râtelier où l’on met le foin et la paille. Quand-i n-yè pus ryin on ~, lés-ānes so bètent, quand il n’y a plus rien au r., les ânes se battent.

Retèchi, Retèhhou, voir Retèhhi, Retèhhou.

Retèhhi [r(ȩ)tęχi.. M, I, P, N, S], v. tr. — Rempailler. Eune chīre retèhhāye, une chaise rempaillée.

Retèhhou [r(ȩ)tęχu.. M, I, P, N, S], s. m. — Rempailleur de chaises.

Rètelāye [rętlǟy.. M, I, P, F, ratlǟy-rętlǟy.. S], s. f. — 1o Tout ce qu’on peut rassembler avec le râteau. 2o Quantité de fourrage qu’on donne en une fois aux chevaux dans le râtelier. 3o Rangée de grosses dents.

Rètelḗje [rętlēs̆.. M, I, P, N, rätlēs̆-rętlēs̆ S], s. m. — Ratissage.

Rèteler [rętlēⁱ.. M, I, P, F, N, rätlę-rętlę.. S], v. tr. — Râteler ; ratisser.

Rételon [retlõ V], s. m. — Partie du râteau adaptée au manche et munie de dents.

Rḗtelot [rētlǫ V], s. m. — Roitelet. Voir Reūtelat.

Rètelou [rętlu.. M, I, P, N, rätlu-rętlu S], s. m. — Râteleur.

Retèmḗje [r(ȩ)tęmēs̆.. M, I, P, N, S], s. m. — Étamage.

Retèmer [r(ȩ)tęmēⁱ.. M, I, P, N, ratamaⁱ F], v. tr. — Étamer.

Retèmou [r(ȩ)tęmu.. M, I, P, N, S, ratamǫw F], s. m. — Étameur.

Retenāwe, Retenowe [r(ȩ)tnāw-r(ȩ)tnǫw M, N, r(ȩ)tnǫw I, P], s. f. — Mémoire. ’L è lè ~ duhhe, il a la m. dure.

Retenîn, voir Tenîn, v. tr. — 1o Retenir. Part. pass. : Discret ; réservé ; modéré ; sobre. 2o Se souvenir.

Retenūre [r(ȩ)tnǖr.. M, I, P, N], s. f. — Culière (partie du harnais).

Retèper [r(ȩ)tępēⁱ.. gén.], v. tr. — Retaper ; arranger ; accommoder ; coiffer ; habiller.

Rètèpoyeu [rętępǫyœ̨.. M, I, P, N, ratapuyi F, S], adj. — Habillé de neuf. Voir Rèpèpoyeu.

Rètèraⁱ, voir Retīrieu.

Rètḗre, voir Rèteūre.

Reteteum [r(ȩ)tȩtœ̨m Pontoy], s. m. — Étameur ambulant.

Rèteūre [rętœ̄r S, rętēr V], s. f. — Souricière. Voir Rètūre.

Retiaweu [r(ȩ)tyawœ̨.. N, S], v. tr. — Reclouer. Voir Rekiawer.

Rètièmeu [rętyęmœ̨ N], v. tr. — Réclamer. Voir Rèkièmer.

Rètièreu (so) [rętyęrœ̨ N, rętyęri S, V], v. pr. — S’éclaircir. Voir Rèkièri.

Rètīhieu, Rètījieu [rętīγyœ̨-rętījyœ̨.. M, I, P, N, rętrīγi S, rętreγye, -yœ V], v. tr. — Attiser. Voir Ètīhieu.

Rètinde [rętẽt M, I], v. tr. — Atteindre ; attraper.

Retîntome [r(ȩ)tĩtǫm.. M, I, P, N], s. m. — Réplique.

Retīrieu [r(ȩ)tīryœ̨.. gén. (rętęraⁱ F)], v. tr. — 1o Copier ; dessiner ; photographier. Ç’at s’ pḗre tot r’tīrieu, c’est son père tout ressemblant (tout craché). 2o v. intr. — Ressembler. I r’tīre d’èprès s’n onke, il ressemble à son oncle.

Retiuri [r(ȩ)tyüri S], v. tr. — Récurer. Voir Rekeurieu.

Reto [r(ȩ)tǫ M, I, P, N], s. m. — 1o Retour. 2o Ruse. Dés ~, ’l an-n-è pyin s’ sèc, des r., il en a plein son sac. 3o Clou de cheval ; vieux clou. 4o Tour. Chèkîn è s’ ~, chacun à son tour (tour à tour).

Retonāye [r(ȩ)tǫnǟy.. gén.], s. f. — 1o Retour du printemps. 2o Fourrage que l’on a retourné sur le champ pour le faire sécher. 3o Répartie ; réplique ; riposte. 4o Action de ramener une bête à l’endroit où elle doit pâturer. 5o Jeu des gardiens des bestiaux. Il se joue ordinairement à la chevillette. On fait six trous en terre, disposés trois par trois. Les joueurs ont chacun trois brins de bois qu’ils placent à tour de rôle dans un trou. Il s’agit pour eux d’en mettre trois en ligne et d’empêcher l’adversaire d’en faire autant. Celui qui perd est chargé de la corvée dite Retonāye, il va retourner les vaches. On peut remplacer les chevilles par des noix, des cailloux, n’importe. 6o Volée de coups.

Retoner, voir Toner, v. tr. — 1o Retourner. ~ l’ fwin, r. le foin ; retourner une pièce de terre ensemencée qui n’a rien donné. 2o Bouleverser ; troubler. 3o Rabrouer. I s’è fāt ~, il s’est fait r. 4o Empêcher les bêtes de faire du dommage. 5o v. intr. Retourner, revenir sur ses pas.

Retonūre [r(ȩ)tǫnǖr.. gén. (r(ȩ)turnīr V)], s. f. — 1o Détour. 2o Réplique. ’L è dés bones ~, il a de bonnes r. 3o Bourde ; mensonge. Voir Tornūre.

Retoper [r(ȩ)tǫpēⁱ.. gén.], v. tr. — Refermer avec violence ; boucher. ’L è r’topé l’ trou d’ lè hāye, il a bouché le trou de la haie.

Retoquè [r(ȩ)tǫkę.. I, P], v. tr. — Repousser. Voir Retaquer.

Retoquè (so) [r(ȩ)tǫkę.. I, P], v. pron. — Se revêtir de neuf. Voir Retaquer.

Retoquè [r(ȩ)tǫkę V], part. pass. — Se dit du pain qui n’a pas réussi. Voir Retaquè.

Retournīre, voir Retonūre.

Retouyāde [r(ȩ)tuyǟt.. M, I, P, N], s. f. — Réponse un peu vive et rude.

Retoūyeu [r(ȩ)tūyœ̨.. M, I, P, r(ȩ)tōᵘyœ̨-r(ȩ)tūyœ̨ N], v. tr. — 1o Retourner les éteules pour réensemencer un champ de la même céréale. 2o Rembarrer qqn. ; rabattre le caquet de qqn. 3o Battre les cartes.

Retōyeu, voir Retoūyeu.

Rètrāci, voir Retreūcieu.

Rètranche [rętrãs̆ V], s. f. — Petites lattes.

Retrāt [r(ȩ)trǟ.. M, I, P, N], part. pass. — Retrait, retiré. ’L at byimme come i ~ d’ tḗre, il est pâle comme un déterré.

Retrāt [r(ȩ)trǟ M], s. m. — Lieux d’aisances. Voir Preuvé.

Retrāts [r(ȩ)trǟ.. gén.], s. m. pl. — Sorte de farine bise et mêlée de son, qu’on retrait de la mouture de blé et qu’on donne à manger aux porcs.

Retréhieu, voir Retrīhieu.

Rètrèper [rętrępēⁱ.. gén. (rętrǫpę V)], v. tr. — Rattraper ; rejoindre.

Retrèqué [r(ȩ)trękēⁱ.. M, I, P, N, r(ȩ)trikaⁱ F], adj. — Arrangé ; en bon ordre ; habillé de neuf.

Retrèssautemant [r(ȩ)tręsōtmã M, I], s. m. — Rebondissement.

Retreūcieu [r(ȩ)trœ̄syœ̨.. M, I, P, N, ratrōsi-rętrōsi S, rętrāsi V], v. tr. — Retrécir ; amoindrir.

Rètrīhi, voir Rètrīhieu.

Retriké [r(ȩ)trikēⁱ.. gén.], adj. — Qui a les manches de chemise relevées.

Rètrionè [rętriyǫnę.. S], v. tr. — Lésiner.

Rètriquaⁱ, voir Retrèqué.

Rètrōci, voir Retreūcieu.

Retrognons [r(ȩ)trǫñõ gén.], s. m. pl. — Troisième farine, tirée du son ; elle est de moindre valeur que les Retrāts et ne sert plus qu’aux amidonniers.

Rètropè, voir Rètrèper.

Retrosse [r(ȩ)trǫs M, I, P, N], s. f. — Retroussis (pli dans le haut de la jupe). ’L è fāt dés ~ dans sè cate, elle a fait des r. dans sa jupe.

Retrossieu [r(ȩ)trǫsyœ̨.. gén.], v. tr. — 1o Retrousser. ’L ot r'trossīe come ène toūrosse dé pices, elle est retroussée comme une tueuse de puces V. 2o Réprimander. J’ m’ā fāt brāmant ~, je me suis fait joliment r. 3o Diminuer S, V.

Retūde, voir Tūde, v. tr. — Retordre.

Rètūre [rętǖr.. M, I, P, F, N, rętœ̄r S, rętēr V], s. f. — Ratière ; souricière.

Retus [r(ȩ)tü M, I, P, N], adj. — 1o Retors ; rusé ; entêté. Nate chète at r’tūse, notre chat est rusé. 2o Malingre. Val dés p’hhés ~, voilà des porcs m.

Reū [rœ̄ M, I, P, N, rō-rwę S, rwę V], s. m. — Roi. Lés ~, la fête de l’Épiphanie. Quad lo s’la at luhant lo jo dés ~, lo mèyat vyint sus lés tits, quand le soleil est luisant le jour des r., le millet vient sur les toits. Voir Lînk. Lés neūrs ~, les r. noirs ou aussi : lés ~ mèhhrés, les r. mâchurés. Se célèbrent huit jours après. Voir Rwè. Ce jour, les enfants assistaient à l’office, la tête ornée d’une couronne en papier argenté, un sceptre en bois doré à la main, et le visage mâchuré de suie. Vers les quatre heures de l’après-midi, la famille se réunissait pour tirer le Roi de l’année. On mettait des fèves dans un bonnet que le plus âgé des assistants tenait à la main. Il y en avait autant que de membres de la famille et de domestiques, plus deux : une pour le bon Dieu et une pour la Vierge. Avant le tirage, on récitait une prière. Le plus jeune enfant faisait le tirage, nommait successivement chaque membre de la famille en commençant par le plus âgé. Avant le repas qui suivant, on apportait un gâteau rond ou en forme de couronne, dans lequel se trouvait une fève. Chacun des assistants recevait une tranche de ce gâteau ; la personne dans la tranche de laquelle se trouvait la fève noire était proclamée roi. On réservait une « part à Dieu », c.-à-d. pour les pauvres. Les domestiques assistaient également à la fête et recevaient leur part comme tous les autres, mais ils ne pouvaient être élus rois. Si un domestique recevait la fève gagnante, on lui donnait un cadeau en échange de la fève que l’on remettait dans le bonnet.

Huit jours après, on fêtait les neūrs reūs. On tirait au sort, en commençant cette fois par le plus jeune, le plus âgé faisait le tirage. Chaque fois que le roi buvait, toute l’assistance devait suivre son exemple, celui qui l’oubliait était mâchuré.

Pendant le repas, on plaçait la bûche de Noël allumée sur la table ; jamais, dit-on, la nappe ne brûlait.

Autre coutume : Les trois Rois mages étaient invoqués de la manière suivante par les jeunes filles désireuses de trouver un mari ou de connaître leur futur mari. Elles prenaient trois feuilles de laurier, écrivaient sur chacune de ces feuilles le nom d’un des trois Rois mages et les plaçaient sous l’oreiller de leur lit. Au moment de se coucher, la jeune fille posait le pied droit sur le bois de lit en disant :

J’ mats l’ pièd sus ç’ bois,
Au nom des trois Rois,
Pour voir en dormant
Celui que j’aurai de mon vivant I.

Dans la région de la Nied, la jeune fille mettait une jarretière sous son oreiller et se mettait au lit en disant :

C’est aujourd’hui la veille des Rois,
En mettant le pied sur ce lit,
Je vous prie de me faire voir cette nuit
Celui que j’aurai pour mari.

Reuche, voir Reuhhe.

Reūd [rœ̄ M, I, P, N, rō S, rā V], adj. — 1o Raide ; roide. J’ atans ~ d’ freūd, nous sommes r. de froid. 2o Acerbe ; aigre. Se dit surtout de la piquette.

Reūde [rœ̄t M, I, P, N, rēt V], adj. — Fier, orgueilleux. Fāre so ~, faire son fier (se vanter).

Reūdieu [rœ̄dyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — 1o Raidir, par ex., un fil de fer. 2o v. pron. Se tenir raide.

Reūdious [rœ̄dyu M, I], adj. — Raide.

Reugnon [rœ̨ñõ M, I, P, N], s. m. — 1o Rognon. 2o Trognon.

Reuhhe [rœ̨χ.. M, I, P, F, N, S], adj. — Rugueux. Voir Rahhe.

Reuhi, Reuji [rœ̨γi-rœ̨ji M], n. pr. — Rugy, vill. de l’arr. de Metz.

Reuje [rœ̨s̆ M, I, P, N, rās̆ F, rīs̆ S, rēs̆ V], s. m. — Crible ; tamis. Qu’at ç’ qu’at lo pus bḗte de s’tit ? — Lo ~, i lèhhe pèsser lè fèreune èt wāde lés grus, qu’est-ce qui est le plus bête de cette maison ? — Le t., parce qu’il laisse passer la farine et retient le son. Voir Rinchat.

Reujeu [rœ̨jœ̨.. M, N, rœ̨ję I, P, rīji S, rējye, -yœ V], v. tr. — Passer au crible.

Reujou [rœ̨ju.. M, I, P, N, riju S], s. m. — Cribleur.

Reujūre [rœ̨jǖr.. M, I, P, N, rājǖr F, rijǖr S], s. f. — Criblure.

Reūkion [rœ̄kyõ M, I, P, N], s. m. — Petit pain qu’on cuit le jour des Rois (le 5 janv.).

Reulat [rœ̨la M], s. m. — Ponceau.

Reumaⁱ [rœ̨maⁱ F], v. intr. — Avoir le rhume ; tousser.

Reume [rœ̨m M, I, P, F, N, rīm-rüm S, rīm V], s. f. — Rhume. Ç’ot ène rīme d’ ègnè, èle né s’ in v’rè qu’ ovon lè piè, c’est un r. d’agneau, il ne s’en ira qu’avec la peau (c’est un gros r.).

Reupād [rœ̨pā P], s. m. — Glouton ; sobriquet des habitants de Scy, près de Metz.

Reupat [rœ̨pa M, N], s. m. — Renvoi ; rot. Voir Reupiat.

Reupāye [rœ̨pǟy.. M, I, N], s. f. — Renvoi, rot.

Reupe [rœ̨p.. M, I, N], s. f. — Renvoi, rot.

Reupeu [rœ̨pœ̨ N], v. intr. — Avoir des renvois, roter. Voir Reupser.

Reupiat [rœ̨pya M, rępyǫ I, P], s. m. — Renvoi, rot. Voir Reupat.

Reupīe [rœ̨pīy M, I], s. f. — Bon repas.

Reupser [rœ̨psēⁱ.. M, N, rapsaⁱ F], v. intr. — Avoir des renvois, roter. Voir Reuper.

Reūté [rœ̄tēⁱ-rœ̨yōtēⁱ.. M, I, P, N], s. m. — Gâteau des Rois, dans lequel se trouve la fève.

Reūtelat [rœ̄tla-rǖtla M, rœ̄tlǫ I, rœ̄tlǫ-rǖtǫ P, rǖtlǫ F, rwętla S, rātlǫ-rētlǫ V], s. m. — 1o Roitelet. 2o Enfant qui fait le prétentieux V.

Reuti [rœ̨ti M], v. tr. — Rôtir.

Reūyat [rœ̄ya Pontoy], s. m. — 1o Petite raie. 2o Rigole.

Reuyauté, voir Reūté.

Reūye [rœ̄y F], s. f. — Roue. Voir Rieūye.

Reūye [rœ̄y M, I, P, N, rǖy F, rōy V], s. m. — Rouille. Lo ~ s’è mîns dans m’ couté, la r. s’est mise dans mon couteau.

Reūye [rœ̄y Attilloncourt], s. f. — Petite plante grimpante et rugueuse qui croît dans les haies, les jardins.

Reūyewècād [rœ̄ywękǟ M], s. m. — Épinoche.

Reūyeu [rœ̄yœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Ronger ; grignoter ; remâcher ; ruminer. Lés vèches reūyent zoute pètūre, les vaches ruminent leur pâture.

Reūyeu [rœ̄yœ̨.. M, I, P, N, rǖyi F], v. intr. — Rouiller ; roussir. Se dit surtout des céréales. Lés biés reūyent, les blés sont attaqués par la rouille.

Reuyon [rœ̨yõ M, I, P], s. m. — Trognon de pomme, de poire.

Revace [r(ȩ)vas M, N, S, r(ȩ)vǫs I, P, F, V], adv. — Voici de nouveau. Lo ~, le voici qui revint.

Rèvāche, voir Rèvāhhe.

Rèvādè [ręvādę V], v. tr. et intr. — Faire des choses de peu de valeur. Voir Rèvauder.

Rèvāderīe [ręvādrī V], s. f. — Chose de peu de valeur. Voir Rèvauderḕye.

Rèvāderou [ręvādru V], s. m. — Qui s’occupe de riens. Voir Rèvaudou.

Rèvāhhe (è) [ręvǟχ.. M, I, P, N, S], loc. adv. — À verse. L’āwe chèyeūt è ~, l’eau tombait à verse.

Rèvalāye [ręvalǟy.. M, N, S, ręvǫlāy.. I, P, V], s. f. — Rafale de vent ou de fumée.

Rèvalāye (è lè) [ręvalǟy M, N, ręvǫlāy I, P, ravǫlāy F], loc. adv. — En descendant.

Rèvaler [ręvalēⁱ.. M, N, ręvǫlę.. I, P, ravǫlaⁱ F, ręvęlę.. S], v. tr. — Avaler. I rèvale s’ crachon, il ravale sa salive (il se tait).

Rèvaler [ręvalēⁱ.. M, N, ręvǫlę.. I, P, F, V], v. tr. — 1o Abaisser ; descendre. Fāt ~ lo crèmè d’în cran, il faut abaisser la crémaillère d’un cran V. 2o v. intr. Se courber. Se dit des arbres chargés de fruits. Nas arbes rèvalent de fruts, nos arbres courbent sous le poids des fruits. 3o Baisser de prix. 4o v. pron. Se tasser S, V.

Revaleūr, Revalōr [r(ȩ)valœ̄r M, N, r(ȩ)vǫlœ̄r I, P, r(ȩ)valōr S], v. intr. — Revaloir. I sḗrè çou qu’ cè li an r’vaurè, il saura ce que cela lui en revaudra (ce que cela lui coûtera).

Rèvancieu [ręvãsyœ̨.. M, I, P, N, ravãsi S], v. intr. — Avancer.

Revandou [r(ȩ)vãdu.. M, I, P, F, N, S], s. m. — Revendeur.

Revanjeu (so) [r(ȩ)vãjœ̨.. M, I, P, F, N, S], s. m. — Se défendre. J’ m’ā r’vanji, je me suis défendu F.

Rèvār [ręvār V], s. m. — 1o Petit ruisseau. Se dit surtout des petits ruisseaux temporaires formés par une forte pluie. 2o Pluie abondante qui occasionne des débordements. Fāt lo ~ d’ lè Sint Jan, s’i n’ vyint m’ dovant, i vyint èprès, il faut la pluie de la St.-Jean, si elle ne vient pas avant, elle vient après.

Revarjeu [r(ȩ)varjœ̨.. M, N], v. intr. — 1o Herser un terrain pour la troisième fois, en tournant à droite. 2o Aller dans les jardins, après la cueillette des fruits, pour ramasser ceux qu’on a oubliés.

Revāsi [r(ȩ)vǟzi.. gén.], s. m. — Se dit d’un mets, d’une boisson dont on mange, que l’on boit avec plaisir. Ço vîn è i piat got de ~, ce vin a un petit goût de revas-y.

Rḗvasse [rēvas M, N, rēvǫs I, P], s. f. — Rêverie.

Rèvate [ręvat M, N], s. f. — Chanson niaise dont on peut sans inconvénient augmenter le nombre des couplets. On y entasse des idées bizarres qui peuvent faire rire des esprits simples.

Rèvate (è) [ręvat M, I, S], loc. adv. — Bien, à souhait, très bien ; juste assez ; plus qu'il n'en faut. S’èprater è ~, se bien habiller.

Rèvaudād [ręvōdǟ.. M, I, P], s. m. — Qui va partout où il n’a rien à faire ; flâneur ; rôdeur.

Rèvauder [ręvōdēⁱ.. M, I, P, N, ręvādę V], v. intr. — 1o Faire des choses de peu de valeur. 2o Marchander ; brocanter. 3o Marauder ; rôder ; chercher partout ; trôler.

Rèvauderḕye [ręvōdrę̄y M, I, P, N, ravādrēy S, ręvādrī V], s. f. — 1o Chose de peu de valeur, de minime importance. 2o Ennui, chose ennuyeuse ; embêtement.

Rèvaudou [ręvōdu.. M, I, P, N, ręvādru V], s. m. — 1o Qui s’occupe de riens. 2o Brocanteur. 3o Maraudeur ; trompeur.

Revāyi [r(ȩ)vāyi S], v. tr. — Remuer ; chercher ; fouiller. Je r’vāye toute note armḗle pou trovè més gants, je fouille toute notre armoire pour trouver mes gants.

Revḗche (è lè) [r(ȩ)vēs̆ F], loc. adv. — À la renverse. Voir Ranvḗhhe.

Revḗhhe (è) [r(ȩ)vēχ S], loc. adv. — À droite du timon (à la gauche du timon se dit è lè min).

Rèvelād [ręvlā P], s. m. — Personne qui bougonne.

Rèvèlè, voir Rèvaler.

Rèvelîn [ręvlĩ S], s. f. — Réprimande sévère.

Rèvenād [ręvnā V], s. m. — Bête qui ne se développe pas, malingre.

Révélōr (né s’an) [revlōr V], v. pron. — Ne pas en revenir. Voir Revoleūr.

Revenant [r(ȩ)vnã-rvȩnã gén.], adj. — Qui prospère, qui se développe bien, qui a bonne mine ; avenant. Lés biés n’ sont wā ~ l’ènāye lè, les blés ne se développent guère cette année. Ç’at eune fome rev’nante, c’est une femme avenante.

Revenant [r(ȩ)vnã-rvȩnã gén.], s. m. — 1o Gain ; remise ; tantième. 2o Qui arrive à l’improviste S. 3o Enfant né longtemps après celui qui le précède.

Revenate [r(ȩ)vnat M, N, S, r(ȩ)vnǫt I, P, V], s. f. — 1o Revenu ; gain. 2o Action de revenir. Ne s’emploie que dans cette phrase, dite avec un ton menaçant : Lè ~ at bone, nous viderons le différend une autre fois. 3o Personne ou chose qui vient à l’improviste. 4o Jouer à la Revenate, jeu de billes qui consiste à faire ricocher les billes contre un mur et à les laisser sur terre jusqu’à ce qu’une autre bille qu’on a lancée vienne en toucher une. Toutes les billes qui sont sur terre sont alors le gain de celui dont la bille en a touché une autre.

Reveneū [r(ȩ)vȩnœ̄ S], s. f. — Petit raison venu après les autres. Voir Rewèyenat.

Revenîn, voir Venîn, v. intr. — Revenir. Po v’ an ~, pour vous en r., pour revenir à notre propos.

Revenîns, voir Venîn, s. m. pl. — Revenus. Lés pus bés d’ zous ~ sont dés tos d’ batons, les plus beaux de leurs r. sont des tours de bâtons. Ch. H., V, 364.

Revenon [r(ȩ)vnõ M, I], s. m. — Deuxième récolte de regain.

Revenote, voir Revenate.

Revequi [r(ȩ)vki M], v. intr. — Revivre. Fāre ~, ranimer.

Rèver [ręvēⁱ M], v. intr. — Courir, parcourir.

Rèvèrance [ręvęrãs M, I, P, N], s. f. — Révérence. Fāre lè ~ è cul d’vé, faire la r. à c… ouvert, faire une profonde révérence, comme les femmes la faisaient autrefois.

Revèrdāye [r(ȩ)vęrdǟy.. M, I, P], s. f. — Feu, flamme de peu de durée.

Revḗre [r(ȩ)vēr M, I, P, N, r(ȩ)vœ̄r-r(ȩ)vīr S, r(ȩ)vēr V], s. f. — Rivière. J’ā āssi fim qu’ lè r’veūre n’è sā, j’ai aussi faim que la r. a soif S.

Revés (an) [r(ȩ)vēⁱ M, I, P, N, S, r(ȩ)vyę V], loc. adv. — À revers (en arrière). È ~ doūs, à r. dos (à la renverse). ’L è chu è ~ doūs, il est tombé à la renverse. Voir Relinvièhh, Revḗhh.

Reveūdi, voir Revūdieu.

Reveūr, voir Veūr, v. tr. — Revoir. So ~, se r. (se réconcilier). È ~, au r. È ~, lés-èmîns', au r., les amis ! A (an) r’wḗr’, an vos r’wèyant, au revoir V.

Reveūre, voir Revḗre.

Reviès, voir Revés.

Revigoré [r(ȩ)vigǫrēⁱ M], adj. — Ranimé.

Revinje [r(ȩ)vẽs̆ M, I, N, r(ȩ)vãs̆ S], s. f. — Revanche.

Revīre, voir Revḗre.

Revīre [r(ȩ)vīr M, S], v. tr. — Retourner une carte.

Revīrieu [r(ȩ)vīryœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Se retirer du jeu, y renoncer (en parlant du jeu de cartes).

Rèvisate [r(ę)vizat S, ręvizǫt V], s. f. — 1o Souvenance. 2o Idée, manière d’envisager. Fāre lè ~, penser aux beaux temps de sa jeunesse, ou de sa lune de miel. 3o Enfant né longtemps après celui qui l’a précédé. Voir Rewèyenat.

Revīsieu [r(ȩ)vīzyœ̨.. M, I, P, N, ręvizę.. S], v. intr. — 1o Regarder plus attentivement. 2o Réfléchir.

Rèvisote, voir Rèvisate.

Rèvision [ręvizyõ M, I, P, F, N], s. f. — Changement d’avis, d’idée.

Revoce [r(ȩ)vǫs I, P, F, V], adv. — Voici de nouveau. Voir Revace.

Rèvolāye [ręvǫlāy I, P, V], s. f. — Rafale. Voir Rèvalāye.

Rèvolāye (è lè) [revǫlāy I, P], loc. adv. — En descendant. Voir Rèvalāye.

Rèvolè [ręvǫlę.. I, P, F, V], v. tr. — Abaisser. Voir Rèvaler.

Revoleūr [r(ȩ)vǫlœ̄r I, P], v. intr. — Revaloir. Voir Revaleūr.

Revoleūr (ne s’an) [r(ȩ)volœ̄r M, I, P, N, rȩvlōr S], v. pron. — Ne pas en revenir, être surpris. I n’ s’an rev’leūt m’ quand’ ’lè vu v’nîn, il était surpris quand il l’a vu venir.

Revolon [r(ȩ)vǫlõ I, P], s. m. — Récrimination ; ressentiment.

Rèvonète [ręvǫnęt M, I, P, N, ravǫnęt S], s. f. — Petite rave ; radis.

Rḗvosse [rēvǫs I, P], s. f. — Rêverie. Voir Rḗvasse.

Rèvoye-mètîn [ręvǫy mętĩ V], s. m. — Réveille-matin. Voir Ranvaye-mètîn.

Rèvoyḕye [ręvǫyę̄y P], s. f. — Régalade. Voir Ranvayāye.

Revūdieu [r(ȩ)vǖdyœ̨.. M, I, r(ȩ)vǖdi-ręvǖdyę P, r(ȩ)vǖdi F, r(ę)vœ̄di S], v. tr. — Reverser ; transvaser.

Rèvūre [ręvǖr Marthil], s. f. — Sorte de panier dans lequel on conserve les œufs.

Rewād [r(ȩ)wǟ.. M, I, P, F, N, S], s. m. — Regard ; coup d’œil ; œillade. Bé ~, beau r. (belle vue).

Rèwād [ręwā V], s. m. — Fanfaronnade ; hâblerie. Fḗre dés ~, crier à haute voix.

Rewāde (an) [r(ȩ)wǟt.. M, I, P, N], loc. adv. — À l’affût ; aux aguets.

Rewār [r(ȩ)wār V], v. tr. — Revoir. Voir Reveūr.

Rewātant, Rewātchant, Rewātchi, voir Rewātiant, Rewātieu.

Rewātiant [r(ȩ)wǟtyã.. M, I, P, N, r(ȩ)wǟtã-r(ȩ)wāts̆ã-r(ȩ)wǟtyã S], adj. — Avare ; intéressé.

Rewātieu [r(ȩ)wǟtyœ̨.. M, I, N, r(ȩ)wātyę-r(ȩ)pwęrdę̄ⁱ P, r(ȩ)wataⁱ F, r(ȩ)wǟti-r(ȩ)wǟts̆i-r(ȩ)wǟtyi.. S, r(ȩ)wātye V], v. tr. — 1o Regarder. I mo r’wāle come si j’ li d’veūs dés sous, il me regarde comme si je lui devais de l’argent. Voir Wātieu. 2o v. intr. — Prendre soin.

Rewātūre [r(ȩ)wǟtǖr M], s. f. — Regard. Voir Rewād.

Rewāyi [r(ȩ)wǟyi S, r(ȩ)wāye, -yœ V], v. tr. — Fouler, marcher sur ; farfouiller. Lés j’līnes ont tortot r’wāyé note yèbe, les poules ont abîmé toute notre herbe V.

Rewḗgneu, voir Wingneu, v. tr. — Regagner.

Rewèyenat [r(ȩ)węynã M, N, r(ȩ)węynǫ I, P, rvȩnœ̄ S], s. m. — 1o Petit raisin venu après les autres. Voir Wèyenat. 2o Enfant qui vient au monde longtemps après celui qui l’a précédé ; animal domestique qui naît longtemps après l’époque habituelle, par ex. en automne.

Rewèyener [r(ȩ)węynēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Repousser. Se dit des plantes.

Rewèyenot, voir Rewèyenat.

Rewèyîn [r(ȩ)węyĩ.. gén.], s. m. — Regain, herbe qui repousse dans un pré après la fauchaison. Lo ~ at grand, j’ n’ èrans pwint d’ bwin vîn, le r. est grand, nous n’aurons pas de bon vin. Voir Wèyîn.

Rewingneu, voir Wingneu, v. tr. — Regagner.

Rewodè, Rewodiè [r(ȩ)wǫdę-r(ȩ)wǫdyę V], v. tr. — Soutenir ; protéger ; défendre. Èn’ dotèz m’, olèz, mo fé, j’ vos r’wodrè, ne craignez rien, mon fils, allez, je vous soutiendrai.

Rèyau [ręyō Herny], s. m. — Rigole creusée à la bêche, ou excavation naturelle.

Rḕye [rę̄y gén.], s. f. — Radis ; rave. Lés ~ sont bofisses l’ènāye lè, les r. sont creuses cette année. Voir Rèyu.

Rḕye [rę̄y P], s. f. — Morceau de bois qui sert à allumer le feu ; rameau détaché d’un arbre.

Rèyeune [ręyœ̨n M], s. f. — Mine. I fāt eune peute ~, il fait une vilaine m. (il est tout décontenancé).

Rèyeusse, voir Rèyusse.

Rèyi, voir Rèyu.

Rèyu [ręyü S, ręyi V], s. m. — Radis. Voir Rḕye.

Rèyusse [ręyüs m, I, P, F, ręyœ̨s-ręyüs N], adj. — Distrait ; rêveur ; pensif ; de mauvaise humeur ; déconcerté ; surpris ; à bout de moyens. ’L ateūt tot ~, il était tout déconcerté.

Ri [ri S, V], s. m. — Petit cours d’eau. Voir Ru.

Riaule [ryōl M, I, P], s. f. — 1o Gauloiserie. 2o Divertissement ; beuverie.

Riauler [ryōlēⁱ.. M, I], v. intr. — S’amuser, être en partie de plaisir ; faire ripaille.

Riban [ribã gén.], s. m. — Ruban. Qué ~ d’ quāwe, quel r. de queue (quel long chemin) ! Les invités d’une noce employaient des r. à profusion.

Dés ~ aus chèpés, è lè tḗte dés ch’vaus,
Aus-èbits, tot pèrtot, l’ an-n-èvînt totèvau.

Des r. aux chapeaux, à la tête des chevaux, aux habits, tout partout, ils en avaient partout. C. H., VI, 271.

Ribandèle, Ribandḗne [ribãdęl M, ribãdēn P], s. f. — Ribambelle.

Ribon-ribinne [ribõ-ribẽn M, I], loc. adv. — Bon gré, mal gré.

Ribotou [ribotu.. M, I, P], s. m. — Buveur.

Richād [ris̆ǟ.. M, I, P, N], s. m. — Richard. Ç’ot i ~, i prand sés-āhhes, c’est un r., il prend ses aises.

Rīde [rīt S], s. f. — Versoir de la charrue.

Ridiā, voir Ridiau.

Ridiau [ridyō-rigyō M, I, P, F, N, ridyā-riyā.. S], s. m. — Rideau.

Ridiculer [ridikülēⁱ.. M, I], v. intr. — Faire ou dire des bêtises ; être ridicule ; faire des manières, faire des difficultés. Ne ridiculeūr meu, j’ lāche mo p’hhé po vint-ècus, ç’ n’ at m’ trap chḗr, ne faites pas tant de manières, je vous laisse mon cochon pour vingt écus, ce n’est pas trop cher.

Rīe [rīy S, rī V], s. f. — Roue. Voir Rieūye.

Riè [ryę P], pron. ind. — Rien. Voir Ryin.

Rieu [ryœ̨ S], s. m. — Routoir.

Rieū [ryœ̄ M, I], s. m. — Mésentère du porc.

Rieucot [ryœ̨kǫ S], n. pr. — Orioncourt, vill. de l’arr. de Château-Salins.

Rieu-de-vé [ryœ̨dvēⁱ M], s. m. — Ris de veau.

Rieule [ryœ̨l M, I, P, N], s. f. — Roue de charrue.

Rieūye [ryœ̄y M, I, P, N, rœ̄y-rǖ F, rī-rǖ S, rī V], s. f. — Roue. Voir Ché.

Riflasse [riflas F], s. f. — Égratignure. Voir Rāfièsse.

Rigaga-Rigogau [rigägä-rigǫgō.. M, I, P, N], s. m. — Geste de mépris, qui consiste à passer l’index de la main droite sur celui de la main gauche pour se moquer de qqn. En le faisant, on dit :

Rigaga, rigogo,
Tron de ch’vau.

R., étron de cheval ! Voir Kélémok.

Rigandinne [rigãdẽn M, I, rigãdēn P, rigãdēn-rigãdẽn N], s. f. — Ripaille.

Rignous [riñu.. M, I, P, N], adj. — Rugueux ; usé par le frottement.

Riguiā, voir Ridiau.

Rihhot [riχǫ V], s. m. — Petit ruisseau.

Rīje [rīs̆ S], s. m. — Crible. Voir Reuje.

Rīji [rīji S], v. tr. — Passer au crible. Voir Reujeu.

Rijou [riju S], s. m. — Cribleur. Voir Reujou.

Rijūre [rijǖr S], s. f. — Criblure. Voir Reujūre.

Rikè [rikę I], adj. — Petit ; étroit ; trop juste.

Rik-è-rak [rikęräk.. gén.], loc. adv. — Au plus juste.

Rilacerosse [rilasrǫs P], s. f. — Laitière (femme).

Rilḗle, Rilḗne [rilēl-rilēn V], s. f. — Lange. Voir Lurèle.

Rimād [rimǟ N], s. m. — Gâteau salé.

Rimbète (so) [rẽbęt V], v. pron. — 1o S’abattre, tomber ; se jeter sur ; arriver par hasard. I s’é rimbèti dons i vilḗje wo ç qué n’ ovōr ène māhon qué bréléye, il arriva par hasard dans un village où il y avait une maison qui brûlait. 2o v. tr. — Retrouver ; attraper. J’è pèdi mè piḗme, j’ n’ os m’ èrfouti d’ lè ~, j’ai perdu ma plume, je ne puis la retrouver.

Rimbōsenè [rẽbōsnę V], v. intr. — Gonfler. Voir Rambonsener.

Rimbrèssier [rẽbręsye, -yœ V], v. tr. — Embrasser. Voir Rambrèssieu.

Rīme [rīm S, V], s. f. — Rhume.

Rimme [rẽm M, I], s. f. — Rame, branche qui sert à ramer des pois, des haricots. Voir Rème.

Rimpèyou [rẽpęyu V], s. m. — Rempailleur. Voir Rampèyou.

Rimpiḗme [rẽpyēm V], s. f. — Taie pour édredon.

Rimpiémè [rẽpyemę V], v. intr. — Se dit des oiseaux dont les plumes repoussent. Voir Rampieumer.

Rimpiétrè [rẽpyetrę V], v. tr. — Refaire le pied d’un bas. Voir Rampieutrer.

Rimpohhier [rẽpǫχye, -yœ V], v. intr. — Se rétrécir, s’épaissir.

Rimpyir [rẽpyīr V], v. tr. — Remplir. Voir Rampyir.

Rin [rẽ gén. (rēⁱ P)], s. m. — 1o Branche destinée à être liée en fagot ; bâton pris dans un fagot ; rameau de sapin. 2o Rayon de soleil. 3o Un brin, un peu. I d’ fieuve, un peu de fièvre.

Rin [rẽ gén. (rēⁱ P, rẽ F)], s. m. — Rein ; hanche.

Rin, Rîn [rẽ-rĩ S, V], pron. indéf. — Rien. Voir Ryin.

Rinçāye, voir Rînciḕye.

Rinchat [rẽs̆a M], s. m. — Crible. Voir Reuje.

Rînciate [rĩsyat M, N, rĩsyǫt.. I, P, rẽsǫt F], s. f. — 1o Dernière goutte de liquide qui se trouve dans une tasse. 2o Petite quantité d’eau de vie qu’on verse dans le verre à café préalablement vidé et que l’on boit pure ou sucrée F.

Rîncieu [rĩsyœ̨.. M, I, P, F, N, rẽsi-r(ȩ)lẽsi.. S, rẽsye-r(ȩ)lẽsye V], — Rincer. ~ l’ gasieu, r. le gosier (boire). J’ to rînceuyrā tés keulates, je te rincerai tes culottes (je te rosserai).

Rînciḕye [rĩsyę̄y.. M, I, P, N, rẽsāy F], s. f. — 1o Averse de pluie. 2o Volée de coups.

Rînciote, voir Rînciate.

Rincoquier (so) [rẽkǫkye, -yœ V], v. pron. — Se renfermer ; rentrer dans sa coquille (au figuré).

Rinçote, voir Rînciate.

Rine [rin S, V], s. f. — Ruine. Voir Rūne.

Rinè [rinę.. S, V], v. tr. — Ruiner. Voir Rūner.

Rineūse [rinœ̄s P, F], s. f. — Femme qui traîne, qui n’avance pas dans son travail.

Rinfoncier [rẽfõsye V], v. tr. — Renfoncer. Voir Ranfoncieu.

Ringōlè [rẽgōlę V], v. intr. — Mugir. Se dit du vent arrêté par un obstacle. Coute come lo vant ringōle, écoute comme le vent mugit.

Ringrilè [rẽgrilę V], v. intr. — Grelotter. Voir Rangrūler.

Rinhhemélè [rẽχmelę V], v. tr. — Ressemeler. Voir Rehhemeler, Anhhemeler.

Rinkḗt [rẽkē V], adj. — Trop cuit. Voir Rantcheūt.

Rinkiōre [rẽkyōr V], v. tr. — Enclore un jardin.

Rinkiōs [rẽkyō V], s. m. — Écurie pour les porcs.

Rinnate [rẽnat M], s. f. — Rainette.

Rinne [rẽn M, I, rēn P, F, S, V, rẽn-rēn N], s. m. et f. — Épidémie qui règne dans un village. Ç’at i ~ qu’ lè malèdḕye lè, c’est une épidémie que cette maladie. Voir Cohh, Trāt.

Rinne [rẽn M, I, rēn P, rēn-rẽn N], s. f. — 1o Reine. ~ dés prés (pirée). 2o Reine des abeilles.

Rinne [rẽn M, I], s. m. — Terrain en pente.

Rinne [rẽn-rēn.. gén.], s. f. — Grenouille. 1o Rana esculenta. 2o Grenouille rousse des prés. 3o Grenouille ponctuée. Come eune ~ dans lè mosse, comme une g. dans la mousse.

Rinne-Diaude, voir Rinne-Guiaude.

Rinne-Guiaude [rẽngyōt M, I, rēndyōt-rẽngyōt N], s. f. — Reine-Claude.

Rinnète [rẽnęt M, N, rēnęt P, rēnęt-rẽnęt N], s. f. — Rainette (variété de pomme à couteau).

Rinnolè [rẽnǫlę V], v. intr. — S’en retourner. Voir Rannaler.

Rinsovenance [rẽsovnãs V], s. f. — Ressouvenance. Voir Ransovenance.

Rintinè [rẽtinę V], v. intr. — Retentir.

Rintohhelè [rẽtǫχlę V], v. tr. — Mettre par dessus. Voir Ranteuhheler.

Rintosè [rẽtǫzę V], adj. — Plus gras qu’auparavant. Voir Rantosé.

Rintotiè [rẽtotyę V], v. tr. — Entortiller. Voir Rantokieu.

Rintoyer [rẽtoye V], v. tr. – Réensemencer un champ avec la même céréale. Voir Rantoūyeu.

Rintréyer (so) [rẽtreye, -yœ V], v. pron. — S’embarrasser, s’embrouiller.

Rîn-vāt [rĩ vā-rẽ vā S], s. m. — Vaurien. Voir Ryin vaum’.

Rinvohhe (è lè) [rẽvǫχ V], loc. adv. — À la renverse. Voir Ranvḗhhe.

Rinvohhi [rẽvǫχi V], v. tr. — Renverser. Voir Ranvehher.

Riococo [ryǫkǫkę V], s. m. — Jeu d’enfants qui consiste à se poursuivre sur les deux bords d’un ruisseau en le franchissant d’un bond.

Rioūye [ryūy C. H.], s. f. — Roue.

Fāre lo bé galant, kesansiè lè mèriāye,
Fāre lè ~ auto, tonāye sus tonāye,

Faire le beau galant, balancer la mariée (en dansant), faire la roue autour (d’elle), tournée sur tournée. C. H., VI, 205.

Ripopāye, voir Ripopète.

Ripopète [ripǫpęt M, I, P, N, ripǫpāy F], s. f. — Gens ou choses de peu de valeur. Cés jans, ç’at d’ lè ~, ces gens, c’est de la fripouille.

Riquiqui [rikiki M, I, P, F, N], s. m. — Petit homme ; petit garçon. Come i so r’drasse, ço ~ lè, comme il se redresse, ce petit.

Riqser [riksēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Risquer.

Rire [rīr gén.], v. intr. — Rire. ~ come i pedu, come i bassu, r. comme un perdu (comme un fou), comme un bossu. Lo çu qu’ rit l’ mètîn, brāt lè nut, celui qui rit le matin, pleure le soir. I n’ rit m’ po i sou, il ne rit pas pour un sou (il est très sérieux). Lo byin pedu n’ fāt jèmās ~, le bien perdu ne fait jamais r.

Rire [rīr S], v. tr. — Étendre le chanvre sur l’herbe pour le faire rouir au soleil. Voir Riyeu.

Rirḕye, Rīrīe [rīrę̄y M, I, P, N, rīrīy F, S, V], s. f. — Action de rire.

Risāye [rizǟy.. M, I, N], s. f. — 1o Éclaircie entre deux ondées. 2o Moquerie.

Rīte [rīt S], s. f. — Versoir de la charrue. Voir Riyate.

Rivat [riva M, N, S], s. m. — Rivet.

Rīve (è) [rīf M, I, P], loc. adv. — De côté ; en lieu sûr. Veus n’ mateūz ryin è ~, vous ne mettez rien de côté.

Riviāye [rivyǟy M, N], s. f. — Rosette (nœud de ruban).

Riyā [riyā S], s. m. — Rideau. Voir Ridiau.

Riyād [riyǟ.. gén.], s. m. — Rieur, personne qui aime à rire. Voir Riyou.

Riyād [riyǟ Hémilly, riyā V], s. m. — Sillon.

Riyate [riyat M, N, riyǫt I, P, V], s. f. — Plaisanterie, facétie.

Riyate [riyat M, riyǫt I, P], s. f. — Versoir dans la charrue. Voir Rīte.

Riyater [riyatēⁱ.. M, N, riyǫtę.. I, P], v. intr. — Rire un peu.

Riyāye [riyǟy N], s. f. — Ensemble du chanvre qui a été roui. Voir Riyeu.

Rīye [rī S, V], s. f. — Roue. Voir Rieūye.

Riyèsse [riyęs M, I, P, N], s. f. — Plaisanterie. Is fèyînt dés ~ ansane, ils faisaient des p. ensemble.

Riyète [riyęt M, I, P, N], s. f. — Versoir de la charrue. Voir Riyate.

Riyeu [riyœ̨.. M, I, P, N, rīr S, V], v. tr. — Étendre le chanvre, le lin sur l’herbe, pour le faire rouir. Voir Rōder.

Riyote, Riyotè, voir Riyate, Riyater.

Riyou [riyu.. M, I, P, N], s. m. — Rieur. Voir Riyād.

Rō [rō S], s. m. — Roi. Voir Reū.

Rōbate [rōᵘbat N, rōbat S], s. f. — Petite robe. Voir Roūbate.

Rōbe [rōᵘp N, rōp V], s. f. — Robe. Voir Roūbe.

Rōbeuche, Rōbeuhhe [rōbœ̨s̆-rōbœ̨χ M, I, P], adj. — Rêche, âpre ; revêche.

Rōbieu [rōᵘbyœ̨.. N, S], v. tr. — Oublier. Voir Roūbieu.

Rōbihhe [rōbiχ V], adj. — Robuste. Voir Rèbeuhhe.

Rōbli [rōᵘbli N, rōbli S], s. m. — Oubli. Voir Roūbli.

Rōbliyād [rōbliyǟ.. S], s. m. — Oublieur. Voir Roūbliyou.

Rōbilyance [rōbliyãs S], s. f. — Oubli. Voir Roūbliyance.

Rōbliyi [rōbliyi S, rōbliyę V], v. tr. — Oublier. Voir Roūbieu.

Roborḗje, Roborer, Roborosse, Roborou, voir Raborḗje, Raborer, Raborasse, Raborou.

Rōbosse [rōbǫs F], s. f. — Pomme entourée de pâte, qu’on fait cuire au four. Voir Roūyat(e).

Robot [rǫbo V], s. m. — Rabot. Voir Rèbat.

Rōbote [rōbǫt V], s. f. — Petite robe. Voir Roūbate.

Robotè [rǫbotę V], v. tr. — Raboter. Voir Rèbater.

Robouhier [rǫbuγye, -yœ V], v. tr. — Aiguiser. Voir Rammoūre.

Robouhote [rǫbuγǫt V], s. f. — Pierre qui sert à aiguiser la faux. Voir Rammolate.

Robourḗje, Robourer, Robourosse, Robourou, voir Raborḗje, Raborer, Raborasse, Raborou.

Roboyates [rǫbǫyat M, rǫbǫyǫt I, P], s. f. pl. — Débris.

Roboyeu [rǫbǫyœ̨.. M, I, P, N], adj. — 1o Grêlé, marqué de la petite vérole. 2o Rabougri ; mal tourné. Se dit de personnes et de choses.

Roboyote, voir Roboyate.

Rōbriyi, Rōbyi [rōbriyi-rōbyi S], v. tr. — Oublier. Voir Roūbieu.

Rochat [rǫs̆a S, rǫs̆ǫ I], s. m. — Habit. Voir Rechat.

Roche, voir Rohhe.

Rocheler, voir Rohheler.

Rochener, voir Rahhener.

Rochīe, voir Rohhīe.

Rōchieu [rōᵘs̆yœ̨ N], v. tr. — Rosser. Voir Roūhhieu.

Rochon [rǫs̆õ I, P], s. m. — Ourlet. Voir Rahhon.

Rochot, voir Rochat.

Rōd [rō S], adj. — Raide. Voir Reūd.

Rōdād, voir Rōdāyou.

Rōdāyeu [rōdǟyœ̨.. gén.], v. intr. — 1o Rôdailler ; marauder. 2o Courir après les filles. 3o Flâner S.

Rōdāyon, voir Rōdāyou.

Rōdāyou [rōdǟyu.. M, I, P, N, rōdā P, rōdāyõ F], s. m. — 1o Rôdeur ; maraudeur. 2o Individu qui court après les filles.

Rōder [rōdēⁱ.. M, N], v. tr. — Rouir. Voir Riyeu.

Rofe [rǫf V], s. f. — Râble. Voir Rafe.

Rofier [rǫfye V], v. tr. — Arracher. Voir Rafer.

Roftè [rǫftę V], v. tr. — Mettre une traverse le long d’une tranchée, pour pouvoir y schlitter. Ch’min roftè, chemin de schlitte. Lo chèmin roftè hotōr ā prémé chèmin d’ chiè, le chemin de schlitte cessait au premier chemin de voiture.

Rofton [rǫftõ V], s. m. — Traverse en bois.

Rogācions [rǫgǟsyõ.. gén.], s. f. pl. — Rogations.

Pianteūz vos hèrigots aus rogācions,
Si vè v’leūz an-n-owè ène bone sèrhon.

Plantez vos haricots aux R., si vous voulez en avoir une bonne récolte I. I n’ faut m’ hhower ès ~, ni lè s’minne èprès lè Tossint, paç’ qu’an bianch’rînt l’ lîncieu po s’ansevli, il ne faut pas laver aux R., ni la semaine après la Toussaint, parce qu’on blanchirait le linceul pour s’ensevelir. Quand’ i fāt bé ès ~, lo premîn jo, ç’at po lè f’nau, lo dousieume, ç’at po lè mohhon, lo treūhieume, po lè vandome, quand il fait beau aux R., le premier jour, c’est pour la fenaison, le deuxième, c’est pour la moisson, le troisième, pour les vendanges. Bèles rogācions, bèles mohhons, belles R., belles moissons. Voir Fenau, Pleūr.

Rogasse [rǫgas M, rǫgǫs I, P], s. f. — Racine noueuse, arrondie.

Rōgne [rōᵘñ N], s. f. — Rogne. Voir Rongne.

Rōgneu [rōᵘñœ̨ N], v. tr. — Rogner. Voir Roūgneu.

Rognot [rǫñǫ V], s. m. — Talus où vont paître les chèvres.

Rōgnous, voir Rongnous.

Rogonād [rǫgǫnā I, P], s. m. — Personne qui maugrée. Voir Ragonād.

Rogonè [rǫgǫnę.. I, P], v. intr. — Maugréer. Voir Ragoner.

Rogonou [rǫgǫnu.. I, P], s. m. — Personne qui maugrée. Voir Ragonou.

Rogosse [rǫgǫs P], s. f. — Grenouille.

Rogosse, voir Rogasse.

Rohhe [rǫχ.. I, P], adj. — Rêche. Voir Rahhe.

Rohhe [rǫχ V], s. f. — Enrouement.

Rohhe [rǫχ N], s. m. — Râble du boulanger.

Rohheler [rǫχlēⁱ.. M, I, P], v. tr. — Égaliser une terre ensemencée en y passant la herse.

Rohhenè [rǫχnę.. I, P], v. tr. — Ourler. Voir Rahhener.

Rohhīe [rǫχīy.. S, roχī V], s. f. — 1o Averse de pluie. J’ons èvi lè ~ sis l’ dōs, nous avons eu l’averse sur le dos. 2o Volée de coups.

Rōhhiḕye [rōᵘχyę̄y N, rōχīy S], s. f. — Volée de coups. Voir Roūhhiḕye.

Rōhhieu [rōᵘχyœ̨ N, rōχi S], v. tr. — Battre. Voir Roūhhieu.

Rohhon [rǫχõ I, P], s. m. — Ourlet. Voir Rahhon.

Rohon [rǫγõ V], s. f. — Raison. Voir Rāhon.

Rojate [rǫjat M, N, S, rǫjǫt I, P], s. f. — Rougeole ; scarlatine. Voir Popeliūre.

Roje [rǫs̆ M, I, P, N, rūs̆ F, S, V], adj. — Rouge. ~ mau d’ vante, r. mal de ventre (dyssenterie). ~ mwinne, moine r. (flox). ’L è v’nîn ~ come lo fu, il est devenu r. comme le feu. I néz ~ come i cul d’ chîn, un nez r. comme un c… de chien. ~ come lè crate d’i jau, r. comme la crête d’un coq. ~ come lè būle de Sint Jan, r. comme le feu de St.-Jean.

Roūje lo so,
Fèt hoyer l’ poussot ;
Roūje lo mètîn,
Fèt hoyer lo molîn.

R. le soir, fait soulever la poussière ; r. le matin, fait marcher le moulin V.

Roje gasse, Roje goūrje [rǫjgas-rǫjgūrs̆ M, rǫjgūrs̆-rujgǫs P, rūjgas N, rujgūrs̆ F, rūjgōχ S], s. m. — Rouge-gorge.

Rojelieure, voir Rojelūre.

Rojelous [rǫjlu.. M, I, P, N], adj. — Qui a la rougeole.

Rojelūre [rǫjlǖr-rǫj(ȩ)lyœ̨r-rǫj(ȩ)ryœ̨l M, I, P, rǫjlǖr.. N, rǫjlǖr-rujyœ̨r S, rujyer V], s. f. — Rougeole. Voir Popeliūre, Rojate.

Rojerieule, voir Rojelūre.

Roji, Rojieu [rǫji-rǫjyœ̨.. M, I, rǫjyę-rujyę P, rǫji-ruji N, ruji F, S], v. intr. — Rougir. Lè poūre nate n’è m’ ca vu l’ loup, èlè rojeuye das qu’an lè r’wātent, la pauvre fille n’a pas encore vu le loup, elle rougit dès qu’on la regarde (elle est encore innocente). Voir Raji.

Rojiou [rǫjyu.. M, I, P, N, ruju S, V], s. f. — Rougeur. ~ di mètin rand lo toms chègrin, r. du matin rend le temps chagrin. Quand le ciel est rouge le matin, le temps se gâtera (Gondrexange).

Rojote, voir Rojate.

Rokenîn [rǫknĩ.. M, I, P], n. pr. — Rupigny. Voir Ropenîn.

Rokiād [rǫkyā F], s. m. — Personne qui renâcle. Voir Rakiād.

Rokiau [rǫkyō M, I], s. m. — Résidu, restant de quelque chose ; un rien. Ce mot sert aussi d’injure à l’adresse des enfants.

Rokīe [rǫkīy P, F], s. f. — Crosse, béquille.

Rokiè [rǫkyę I, P], v. intr. — Expectorer violemment. Voir Rakieu.

Rokion [rǫkyõ I, P], s. m. — Crachat épais. Voir Rakion.

Rōkion [rōᵘkyõ-rōᵘtyõ N, rōtyõ S], s. m. — 1o Intérieur de la pomme, qui contient les pépins, et qu’on ne mange pas. 2o Résidu. 3o Vêtement froissé. 4o Injure adressée à des enfants.

Rokiou [rǫkyu I], adj. — Personne qui graillonne. Voir Rakiou.

Roland [rǫlã I, P], adj. — Riche, cossu.

Rolè [rǫlę.. I, P, F], v. intr. — Retourner. Voir Raler.

Romātisse [rǫmǟtis.. S, V], s. m. — Rhumatisme. Voir Rumātique.

Rombād [rõbā I, P], s. m. — Noix de la grosse espèce.

Rombār, voir Rombès.

Rombès [rõbę M, I, P], n. pr. — Rombas, bourg de l’arr. de Metz. Vaut mieus ḗte sou è ~ que d’ crever d’ seū è Èmnḗvèle, il vaut mieux être ivre à R. que de crever de soif à Amnéville (il vaut mieux s’amuser que de peiner). J’ai aussi parfois entendu dire Rombār.

Rome [rǫm gén.], n. pr. — Rome. Tos lés ch’mins mwinnent è ~, seul’mant i faut lés conahhe, tous les chemins mènent à R., seulement il fait les connaître. Si t’ y èrīves, j’īrā l’ dīre è ~, si tu y arrives, j’irai le dire à R. (c’est une chose impossible).

Romolou [rǫmǫlu V], s. m. — Rémouleur. Voir Rammolou.

Romōre [rǫmōr V], v. tr. — Aiguiser. Voir Rammoūre.

Romounè [rǫmunę V], v. tr. — Ramener. Voir Remwinner.

Rompemant [rõpmã M, I, P], s. m. — Cassement de tête.

Rompu [rõpü M, I, P, F, N], adj. — Rompu (qui a une hernie). Note cochon è ~, notre cochon a une hernie F.

Rompūre [rõpǖr.. M, I, P, F, N], s. f. — 1o Rupture ; fracture. 2o Hernie. Bèhhe ~, basse h. (crurale).

Roncenat [rõsna M, N, rõsnǫ I, P], s. m. — Petit étalon.

Roncener [rõsnēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Saillir une cavale.

Roncenot, voir Roncenat.

Roncer, voir Roncieu.

Ronche, voir Ronhhe.

Roncheu [rõs̆œ̨.. M, I, P, N, rõχye, -yœ V], v. intr. — 1o Ronfler. Voir Ronfieu. 2o Grogner.

Roncieu [rõsyœ̨.. M, I], v. intr. — Ruer. À Metz, on disait anciennement : Roncer du cul.

Roncîn [rõsĩ.. gén.], s. m. — Étalon.

Roncot [rõkǫ M, I, P], n. pr. — Roncourt, vill. de l’arr. de Metz.

Rond [ gén.], adj. — 1o Rond. ~ d’ seuke, r. de sucre (dragée). ~ d’ōur, r. d’or (anneau nuptial). ~ come eune cahongne, r. comme une citrouille. 2o Ivre. ~ come i pu, r. comme un pou.

Rondat [rõda M, N, rõdǫ I, P, rõdya S, rõdyǫ V], s. m. — Ronde. Espèce de chanson à refrain. Les jeunes gens des deux sexes se réunissaient, les dimanches, dans les belles soirées d’été, sur la place publique, formaient un cercle, se tenaient par la main et chantaient en se balançant. Un des spécimens les plus en vogue, que chantaient les petits aux environs de Metz, est celui-ci :

Rondat,
Cul Mèyat,
Mè grand mḗre è fāt i pat
Qu’at pus groūs qu’i cul d’ jalat.
Fi ! lè wète grand mḗre !

Rondeau, c… Mariette, ma grand-mère a fait un pet qui est plus gros qu’un c… de coq. Fi, la sale grand’mère ! Voir Textes patois, p. 319-334.

Rondate [rõdat M], s. f. — Lierre terrestre. Voir Lāhhe, Rampant.

Rondboūs ['rõbū M, rõbū-rõbōᵘ N], s. m. — Gros boudin.

Ronde [rõt V], v. tr. — Rendre. Voir Rande.

Rondè [rõdę.. S, V], s. m. — Planche de forme ovale munie d’un manche, sur laquelle on étend la pâte.

Rondelat, Rondelot [rõdla M, N, S, rõdlǫ I, P, F, V], adj. — Rondelet ; replet ; bouffi.

Rondès [rõdę V], s. m. — Pièces en fer de la voiture contre lesquelles sont appuyées les échelles. Voir Randès.

Rondiat, voir Rondat.

Rondieu [rõdyœ̨.. gén.], v. intr. — Danser des rondes. Voir Rondat.

Rondinḗje [rõdinēs̆ V], s. m. — Rondin.

Rondion [rõdyõ F], s. m. — Rondelle. In ~ dè saucisse, une r. de saucisse.

Rondiot, Rondot, voir Rondat.

Rondou [rõdu.. gén.], s. f. — Rondeur.

Rōneu [rōᵘnœ̨ N], v. tr. — Fouiller. Voir Roūner.

Ronfeuyemant [rõfœ̨ymā M, P, rõfęymã F, rõfīmã S, rõfyāy V], s. m. — Ronflement.

Ronfiād, voir Ronfiou.

Rofiāye, Ronfiēmant, voir Ronfeuyemant.

Ronfieu [rõfyœ̨.. gén.], v. intr. — 1o Ronfler. I ronfieūt come i soneūr, il ronflait comme un sonneur F. 2o Râler S. Voir Roncheu.

Ronfiḕye [rõfyę̄y M, I, P], s. f. — Vent violent.

Ronfiou, Ronflow [rõfyu.. M, I, P, N, rõflǫw F, rõfyǟ.. S, V], s. m. — Personne qui a l’habitude de ronfler en dormant.

Rongne [rõñ M, I, rōᵘñ-rõñ N], s. m. — Rogne, gale.

Rongneu [rõñœ̨.. M, I, N], v. tr. — Rogner. Voir Roūgneu.

Rongnous [rõñu M, I, rōᵘñu-rõñu N], adj. — Galeux. J’ n’ā nomé pèhhonne, mās lo çu qu’at ~, s’ grète, je n’ai nommé personne, mais celui qui est g., (qu’il) se gratte.

Ronhhe [rõχ.. gén.], s. f. — Ronce.

Ronhhier [rõχye, -yœ V], v. intr. — Ronfler. Voir Roncheu.

Ronjemant [rõjmã M], s. m. — Éruption à la peau.

Ronjieu [rõjyœ̨.. gén.], v. tr. — Ronger, corroder.

Ronjous [rõju.. M, I, P, F, N], adj. — Vermoulu.

Ronkes [rõk F], s. f. — Grands morceaux de fer, contre lesquels les échelles de la voiture sont appuyées. Voir Brès, Randès.

Ronzi [rõzi S], s. m. — Rosier. Voir Roūsi.

Rontrè [rõtrę V], v. intr. — Rentrer. Voir Rantrer.

Rope [rǫp V], s. f. — Râpe. Voir Rèpe.

Ropenîn, Roquenîn [rǫpnĩ-rǫknĩ.. M, I, P], n. pr. — Rupigny, hameau situé près de Charly, arr. de Metz.

Rōs [rōᵘ N], s. m. — Espèce de roseau. Voir Roūs.

Rosat [rǫza M, N, S, rǫzǫ I, P], s. m. — Roseau. Quand-an bwènent de l’āwe, cè fāt poussieu dés ~ sus lè bodate, quand on boit de l’eau, ça fait pousser des r. sur le nombril (disent les ivrognes).

Rosāye [rǫzǟy-rǫzę̄y.. M, I, P, N, ruzāy F, rǫzēy S, V], s. f. — Rosée. Frahh come lè ~, frais comme la r. Ç’ è tanre coume d’ la rousāye, c’est tendre comme de la rosée F. Lè ~ de māy fāt tot bé ou peut, la r. de mai fait tout beau ou vilain.

Rosot, voir Rosat.

Rōse [rōs V], s. f. — Maladie du vagin de la vache.

Rōse, voir Roūse.

Rōse [rōs S], s. m. — Trou où l’on met le chanvre pour sécher.

Rōseu, Rōsi, voir Roūsi.

Rosot, voir Rosat.

Rosse [rǫs gén.], s. f. — Gardon, sorte de poisson.

Rosse [rǫs V], s. f. — Tache de rousseur.

Rossè, voir Rossious.

Rossète [rǫsęt M], s. f. — Fauvette des bois.

Rossiā, voir Rossiau.

Rossiau [rǫsyō M, I, P, N, rusyō F, rǫsyā S, V], s. m. — Roux. ~ come i-n-aussreūs ou don pwèl de cārate, r. comme un (raison) auxerrois ou du poil de carotte. Ch. H., IV, 20.

Rossious [rǫsyu.. M, I, P, rosę V], adj. — Personne qui a des taches de rousseur.

Rōtche [rōts̆ S, r(u)wǫt V], s. m. — Coussinet rond que les femmes se mettent sur la tête pour porter les paniers.

Rotchḗne, Rotchine [rǫts̆ēn V, rǫts̆in N], s. m. — 1o Refroidissement. 2o Joue enflée. 3o Érésypèle V. Lè ~ fèt dés fwos chār les chovous, l’é. fait parfois tomber les cheveux.

Rote [rǫt gén.], s. f. — Route.

Rōte (an) [rōt S], loc. adv. — En lignes. J’ans mis note fwin an ~, nous avons mis notre foin en longues rangées.

Rōter, voir Roūter.

Rōtion [rōᵘtyõ.. N, S], s. m. — Résidu. Voir Rōkion.

Rotūre (an) [rǫtǖr N], loc. adv. — Maigre ; qui ne profite pas ; qui ne se développe pas, se dit par ex d’un porc qui n’engraisse pas.

Roubārd [rubǟr.. M, I], s. m. — Drôle, vaurien.

Roūbate [rūbat M, rūbǫt I, P, rōᵘbat-rūbat N, rōbāt S, rōbǫt V], s. f. — 1o Petite robe d’enfant. 2o Blouse, souquenille.

Roūbe [rūp M, I, P, rōᵘp-rūp N, rōp S, V], s. f. — Robe.

Roūbieu [rūbyœ̨-rūvyœ̨.. M, I, P, rōᵘbyœ̨-rūbyœ̨ N, rōbliyi-rōbriyi-rōbyi S, rōbliyę V], v. tr. — Oublier. Roūbieu n’at m’ pedu, oublié n’est pas perdu.

Roūbli [rūbli M, I, P, rōᵘbli-rūbli n, rōbli S], s. f. — Oubli.

Roūbliyance [rūbliyãs M, I, P, rõbliyā.. S], s. m. — Oublieur.

Roūchieu, Roūchiḕye, voir Roūhhieu, Roūhhiḕye.

Rouchtik [rus̆tik S]’ adj. — Bien portant. Voir Lochtik.

Roucouye [rukuy M, I, P], s. f. — Femme perdue de mœurs.

Roūdes (an) [rūt M], loc. adv. — En couches. Se dit de l’herbe qu’on vient de couper et qu’on met sur la voiture.

Roudique [rudik lang. pop. mess.], s. m. — Personne grossière dans ses manières et dans son parler.

Roufe [ruf M, I, P, F, N], s. f. — Volée de coups ; correction.

Rouf-rouf (è) [ruf ruf M, I, P], loc. adv. — Vite et mal. I trèvèye è ~, il travaille vite et mal.

Roufiant [rufyã M, I, P, N], s. m. — 1o Voleur ; débauché. 2o Homme prétentieux F.

Roufiḕye [rufyę̄y M, I, P, N], s. f. — Vent, flatuosité.

Roūgnate [rūñat M], s. f. — Rognure.

Roūgneu [rūñœ̨.. M, I, P, rōᵘñœ-rūñœ̨ N], v. tr. — Rogner.

Rouhhieu [ruχyœ̨.. M, I, P], v. tr. et intr. — Gagner au jeu.

Roūhhieu [rūχyœ̨.. M, I, P, rōᵘχyœ̨-rūχyœ̨ N, rōχi S], v. tr. — Battre, rosser.

Roūhhiḕye [rūχyę̄y.. M, I, P, rōᵘχyę̄y-rūχyę̄y N, rōχīy S], s. f. — Volée de coups.

Roūje [rūs̆ F, S, V], adj. — Rouge. Voir Roje.

Rouje-cul [rus̆ kü F], s. m. — Rouge-queue.

Roūje-gasse (goūrje) [rūjgas N, rūjgǫs P, rujgūrs̆ F, rūjgōχ S], s. m. — Rouge-gorge. Voir Roje-gasse.

Roujeler [rujlēⁱ.. M, I, P], v. tr. — Couper les bouts du marien, un des dix-sept travaux de la vigne.

Roujeri [rujri V], n. pr. — Richeval, vill. de l’arr. de Sarrebourg.

Roujiè [rujyę P, ruji N, F, S], v. intr. — Rougir. Voir Rojieu.

Roujiére, Roujieure [rujyer V, rujyœ̨r S], s. f. — Rougeole. Voir Rojelūre.

Roujote [rujǫt V], s. f. — Nom d’une vache de couleur rousse.

Roujou [ruju S], s. f. — Rougeur. Voir Rojiou.

Roukḕye [rukę̄y M, I, P], s. f. — Goutte (petite verre d’eau de vie).

Roūlant, voir Roūlou.

Roūlate [rūlat M, N, S, rūlǫt I, P, V], s. f. — Rotule. ~ don j’nat, r. (du genou).

Roūlāye [rūlǟy.. gén.], s. f. — Volée de coups.

Roulḗje, Roulḗle [rulēs̆ M, I, P, N, rulēl S], s. m. — Écharpe de maire.

Roulote, voir Roulate.

Roūlou [rūlu.. M, I, P, N, rūlã S], s. m. — Marchand ambulant.

Roūner [rūnēⁱ.. M, I, P, rōᵘnœ̨-rūnœ̨ N], v. tr. — Fouiller.

Roūpe [rūp M, P], s. f. — Chenille.

Roūs [rū M, I, P, rǫw-rū N], s. m. — Espèce de roseau dont on se sert pour calfater les tonneaux. Voir Lèti.

Rousāye, voir Rosāye.

Roūse [rūs M, I, P, rōᵘs-rūs N, rōs S, V], s. f. — Rose. ~ don pape, guimauve ou r. trémière. ~ de Nawé, r. de Noël (ellébore noir).

Roūselieures [rūzȩlyœ̨r M, I], n. pr. — Rozérieulles, vill. près de Metz.

Roūsi [rūzi M, I, P, rōᵘzi-rūzi N, rōzi-rõzi-rōzœ̨.. S], s. m. — Rosier.

Roussiau, voir Rossiau.

Roūter [rūtēⁱ.. M, I, P, F, rōᵘtœ̨-rūtœ̨ N, rōtę.. S, V], v. tr. — 1o Ôter. ~ lè tauye, ôter la table (desservir). V’lè lè taūye roūtāye èt Marice an-n-alè, voilà la table ôtée (on a desservi) et Marice en allé. C. H., I, 228. 2o Mettre en lieu sûr F.

Routsād [rutsā V], s. m. — Flâneur ; coureur ; rôdeur.

Routsè [rutsę V], v. intr. — Flâner ; courir les filles.

Roūvieu, voir Roūbieu.

Rouwāde [r(u)wǟt.. gén.], s. f. — Ruade.

Rouwale [r(u)wal M, N], s. f. — Roue de l’avant-train de la charrue. Voir Chèrāwe.

Rouwalote, voir Rouwèlate.

Rouwau [r(u)wō M, N], s. m. — 1o Chemin creux près des villages et, par extension, la paille qu’on y jette pour la convertir en fumier. 2o Petit ruisseau.

Rouwāye [r(u)wǟy.. M, I, P, F, N, S], s. f. — Rouée (femme débauchée).

Rouwé [r(u)wēⁱ M, rwēⁱ-rwǫ N], s. m. — 1o Chemin creux près des villages et, par extension, la paille qu’on y jette pour la convertir en fumier. 2o Petit ruisseau ; ravin.

Rouwèlate [r(u)węlat M, N, S, rwęlǫt I, P, rwalǫt F], s. f. — Ruelle très petite.

Rouwḗle [r(u)wēl gén.], s. f. — Ruelle. Corou de ~, coureur de r. (de filles).

Rouwènète [r(u)węnęt M, I], s. f. — Instrument de charpentier, qui sert à marquer le bois.

Rouwin [r(u)wẽ gén.], s. m. — Ornière. ~ don ché, o. de la voiture. Anhaté dans i ~, embourbé dans une o.

Rouwer [r(u)wēⁱ.. gén.], v. intr. — Ruer. On dit ordinairement : ~ don cul. Lés vèches roūwent don cul, les vaches ruent.

Rouwo, voir Rouwé.

Rouwote [ruwǫt V], s. f. — Coussinet que portent les femmes sur la tête pour y placer les paniers. Voir Rōtche.

Roūyat [rūya M, rōᵘya-rūya N, rūyǫ I, P, F, V], s. m. — Rouleau (instrument aratoire qui sert à aplanir le sol après les semailles) ; rouleau pour aplatir la pâte.

Roūyat(e) [rūya(t) M, S, rūyǫ(t) I, P, F, roᵘya(t)-rūya(t) N], s. f. et m. — Pomme entourée de pâte, qu’on fait cuire au four. À Metz, on disait anciennement : Rouleau ou roulotte. Le R. est un régal attendu les jours de cuisson du pain. Voir Pat, Rōbosse.

Roūyate [rūyat M, S, rūyǫt I, P, rōᵘyat-rūyat N], s. f. — Roulette d’enfant (appareil roulant au milieu duquel un enfant qui commence à marcher est mis debout). Voir Hayate.

Roūyāye [rūyǟy.. M, I, P, rōᵘyǟy-rūyǟy N], s. f. — Accouchée.

Roūye-tāte [rūytǟt.. M, I, P, rōᵘytǟt-rūytǟt N], s. m. — Plateau en bois, sur lequel on fait la pâte qui doit servir d’abaisse.

Roūyeu [rūyœ̨.. gén. (rōᵘyœ̨-rūyœ̨ N, rōyi S)], v. tr. — 1o Rouler. 2o Action de passer le rouleau sur les plantes après les semailles. 3o Râcler avec une pelle. ~ i fohh, tirer la braise du four pour mettre le pain.

Roūyot, Roūyote, voir Roūyat, Roūyate.

Rové [rǫvēⁱ M, I, P, N], s. m. — Sorte de poire.

Rowate [rǫwat M, N], s. f. — Petite rue. Voir Rawate.

Rowe [rǫw N], s. m. — Coureur de filles.

Rowe [rǫw M, I, P, N], s. f. — Rue. Voir Rāwe.

Rower [rǫwēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Flâner. Voir Rawer.

Rower [rǫwēⁱ.. M, I, P, F, N], v. tr. — Ôter de sa place. Voir Rāwer.

Rownād [rǫwnǟ.. M, I, P, N], s. m. — Personne qui fourgonne.

Rownād [rǫwnǟ.. M, I, P, N], s. m. — Personne qui court le guilledou. Voir Rawnād.

Rowner [rǫwnēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Remuer avec le fourgon.

Rowner [rǫwnēⁱ M, I, P, N], v. intr. — Se dit des chattes qui sont en chaleur. Voir Rawner.

Rowneu [rǫwnœ̨ N], v. intr. — Chercher partout, fouiller.

Rownou [rǫwnu.. M, N], s. m. — Coureur de filles. Voir Rawnou.

Rowon [rǫwõ M, I, P, N], s. m. — Rondin. Voir Rawon.

Rows [rǫws I, P], interj. — À la porte. Voir Raws.

Rōyat, voir Roūyat.

Rōyate, Rōyāye, voir Roūyate, Roūyāye.

Roye [rǫy I, P, F, rōy V], s. f. — Raie. Voir Raye.

Rōye [rōy V], s. f. — Rouille. Voir Reūye.

Royè [royę V], s. m. — Carré d’herbes fauchées et épandues au soleil.

Royè [rǫyę.. I, P, F], v. tr. — Rayer ; tracer. Voir Rayeu.

Rōye-tāte, voir Roūye-tate.

Rōyeu, voir Roūyeu.

Rōyeu [rōyœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Rôder pour voler.

Rōye-wèkād [rōᵘy wękǟ N], s. m. — Épinoche (nettoie-caillou).

Rōyeu [rōᵘyœ̨ N], v. tr. — Nettoyer (une écurie).

Rōyeu, voir Roūyeu.

Royon [rǫyõ I, P], s. m. — Sillon. Voir Rayon.

Royot [rǫyǫ I, P], s. m. — Rigole d’irrigation. Voir Rayat.

Royote [rǫyǫt I, P], s. f. — Raie ; sillon. Voir Rayate.

Rōyou [rōᵘyu N], s. m. — Rôdailleur, vagabond.

Royūre [rǫyǖr I, P, F], s. f. — Rayure. Voir Rayūre.

Rozieules [rǫzyœ̨l M, I, P], n. pr. — Rozérieulles, vill. de l’arr. de Metz. Voir Roūzelieures.

Ru [rü M, I, P, F, N, ri-rü S, ri V], s. m. — Petit cours d’eau ; eau courante ; ruisseau ; eau qui dévale dans les rigoles d’un chemin. Bwin è foute au ~, bon à jeter au r. (sans aucune valeur). Lo soudārd deūt awer treūs ch’mînhhes : eune au cul, l’aute au ~, lè treūhieume po pèsser lè r’vūe, le soldat doit avoir trois chemises : une au c…, l’autre à la rivière, la troisième pour passer la revue. Ç’at eune fome è dous ch’mînhhes : eune au cul, l’aute au ~, c’est une femme à deux chemises : une au c…, l’autre à la rivière (elle a de belles robes, mais pas de linge).

Ru [ Attilloncourt], s. m. — Graisse de tripes.

Rūche, voir Rūhhe.

Rūchenaⁱ [rǖs̆naⁱ F], v. intr. — Chantonner. Voir Rutener.

Rūdièsse [rǖdyęs M, I, P], s. f. — Grossièreté.

Rūdieu [rǖdyœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Couler fortement, à torrents, ruisseler. L’āwe rudīye, l’eau coule à torrents.

Rūe [rǖ F, S], s. f. — Roue. Voir Rieūye.

Rūhhe [rǖχ.. gén. (rīs V)], s. f. — Ruse. Lés ~ sont cosues d’ bianc fi, les r. sont cousues de fil blanc.

Rujeler [rüjlēⁱ M, N], v. tr. — Couper le bout des mariens.

Rulḗle, Rulḗne [rülēl-rülēn S], s. f. — Lange. Voir Lurèle.

Rumātique [rümǟtik.. M, I, P, rǫmātis S, V], s. m. — Rhumatisme.

Rūne [rǖn M, I, P, F, N, rin-rün S, rin V], s. f. — Ruine.

Rūner [rǖnēⁱ.. M, I, P, F, N, rinę-rünę S, rinę V], v. tr. — Ruiner. Rūne-māhon, ruine-maison (femme dépensière et prodigue) S.

Rūnous [rǖnu.. M, I, P, N], adj. — Ruineux.

Russe [rüs M, I, P, F, N], adj. — Vigoureux ; solide ; brutal.

Russon [rüsõ N], s. m. — Verrat.

Russon [rüsõ F], s. m. — Vieille chanson ennuyeuse ; rengaine. Toujous la mḗme ~, toujours la même r.

Rutād [rütǟ.. M, I, P, N], s. m. — Grognon.

Rutant [rütã M, I, P, N], s. m. — 1o Espèce de verdier, oiseau. 2o Crécelle.

Rūtelat [rǖtla M, rǖtlǫ F], s. m. — Roitelet. Voir Reūtelat.

Rutèle [rütęl M, I], s. f. — Crécelle. Voir Trètrèle.

Rutener [rütnēⁱ.. M, I, rütǫnaⁱ-rǖs̆naⁱ F], v. intr. — Chantonner.

Ruter [rütēⁱ.. M, I, P, N, S], v. intr. — Grommeler ; grogner. Se dit habituellement des porcs.

Rūtot [rǖtǫ P], s. m. — Roitelet. Voir Reūtelat.

Rututu [rütütü F], s. m. — Copeau.

Rutwène, voir Rutwinne.

Rutwinne [rütwẽn M, I, rütwęn P, rütwẽn-rütwęn N], s. f. — Routine ; rengaine. Chanter eune ~, chanter une ritournelle, une chanson.

Rūye [rǖy F], s. f. — Rouille. Voir Reūye.

Rūyi [rǖyi F], v. intr. — Rouiller. Voir Reūyeu.

Rwè [rwę gén.], s. m. — Roi. Voir Reū.

Rwèssignōl, Rwèssignoūl [rwęsiñūl M, I, P, rwęsiñōᵘl-rwęsiñūl N, rwęsiñǫl V], s. m. — Rossignol.

Rwètelat [rwętla S], s. m. — Roitelet. Voir Reūtelat.

Rworquîn [rwǫrkĩ V], n. pr. — Lorquin, vill. de l’arr. de Sarrebourg. Voir Lwōrquîn.

Ryin [ryẽ M, I, ryę P, F, rĩ-rẽ S, rĩ-rẽ-ryẽ V], pron. indéf. — Rien. Qui n’ sḗt ~ n’ dit ~, qui ne sait r. ne dit r. I n’ fāt m’ chaud d’vas ~, il ne fait pas chaud vers r. (la pauvreté ne rend pas heureux). Èva ~, an n’ font ~, avec r., on ne fait r. — Pou ~ né pou ḗque, pour r. ni pour qqch. (à aucun prix) V.

Ryinvautm’ [ryẽvōm M, I, N, rīvārẽva S], s. m. — Vaurien, fainéant.

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