Dictionnaire des patois romans de la Moselle/Texte entier/S

La bibliothèque libre.
Librairie Istra ; Faculté de lettres de l’Université de Strasbourg (p. 607-633).
◄  R
T  ►

S

Sa [sa S], s. m. — Soif. Voir Seū.

Sa [sa S], s. m. — Soir. Voir Seūr.

Sā [sā V], s. m. — Sel. Voir .

Sā [sā-sāo S], s. f. — Saule. Voir Sau.

Saⁱ [saⁱ F], s. m. — Sel. Voir .

Sābe [sāp F, sāp-sāᵒp S], s. m. — Sable. Voir Sāve.

Sābe [sǟp.. gén.], s. m. — Sabre.

Sabotyi [sabǫtyi S], s. m. — Sabotier. Voir Sèbatieu.

Sacate [sakat M, N, sǫkǫt I, P, V, sǫkęt F, sǫkat S], s. f. — 1o Racine d’arbre séchée et propre à brûler ; souche de bois noueuse ; racine noueuse. 2o Gros nœud à l’extrémité d’un bâton. Lés jwifs qu’ èch’tont dés vèches ont quāsi tojos dés bātons d’ ~, les juifs qui achètent des vaches ont presque toujours des bâtons avec des nœuds au bout V. 3o Pied difforme, court et gros. 4o Dame-jeanne (espèce de poire). 5o Vieille femme faible et usée.

Sāce [sās-sāos S, sās V], s. f. — Saule. Voir Sau.

Sāce [sās-sāos S, sās V], s. f. — Sauce. Voir Sauce.

Sacé [sasēⁱ M], s. m. — Partie de la voiture.

Sācené, voir Sauci.

Sāceu [sās[illisible].. S, sāse-sāsne V], s. f. — Saussaie. Voir Sauci.

Sach [saš S], adj. — Sec. Voir Chach.

Sachāye [sašǟy.. M, I, P, N], s. f. — Contenu d’un sac.

Sacherèsse [sašręs S], s. f. — Sécheresse. Voir Chachèsse, Chachou.

Sachi [saši S], v. tr. — Sécher. Voir Chacheu.

Sachot [sašǫ F], s. m. — Petit sac. Voir Sèchat.

Sachwḗr’ [sašwēr S], s. m. — Séchoir (chambre à grande cheminée où l’on fume le lard). Voir Kameurchpèk.

Sāci [sāsi.. S, V], v. tr. — Saucer, tremper dans la sauce. Voir Saucieu.

Sāciḗre [sāsyēr S, V], s. f. — Saucière. Voir Sauciḗre.

Sācisse [sāsis-sāᵒsis S, sāsis V], s. f. — Saucisse. Voir Saucisse.

Sacrémoname [sǟkręmǫnäm.. M, I, P, F], s. m. — Personne dégourdie, hardie ; farceur ; souvent : vaurien.

Sāde [sǟt.. M, I, P, N], adj. — Savoureux ; doux au gosier.

Sagneu [sa[illisible].. M, N, S, sǫ[illisible]ę.. I, P, V], v. tr. — 1o Signer. 2o Faire des signes sur un membre malade pour la guérir. 3o v. pron. Se signer, faire le signe de la croix.

Sāhir [sǟγī(r).. M, I, P, sǟzi S, sāzi V], v. tr. — Saisir empoigner.

Sāhon [sǟγ[illisible].. M, I, P, N, S, soγ[illisible] V], s. f. — Saison. Lè ~ dés biés, la s. des blés.

Sāhoner [sǟγǫnēⁱ.. M, I, P, N, S], v. tr. — Alterner les cultures d’un champ.

Sāje [sǟš S, sarš Gondrexange], s. f. — Sauge.

Sājir, voir Sāhir.

Sājon, Sājone, voir Sāhon, Sāhoner.

Sakeurlote [sakœ̨rlǫt M, I, N], interj. — Saprelotte (sorte de juron).

Sakiow [sakyǫw F], s. m. — Sarcleur. Voir Sèkiou.

Sakiu [sakyü F], s. m. — Sarcloir. Voir Sèkiu.

Sakyi [sakyi F], v. tr. — Sarcler. Voir Sèkieu.

Salāde [salǟt M, N, sǫlāt I, P, salǟk-salǟt-salǟts̆-salęt S, sǫlāt-solāts̆ V], s. f. — Salade. Faut hèner lè ~ è lè vièye lūne, po qu’èle ne montèsse meu, il faut semer la salade à la vieille lune (quand elle décroît) pour qu’elle ne monte pas. Voir Jangou.

Salādieu [salǟdyœ̨ M, N, sǫlādyę I, P, saladi F, salärdyi S, salarye-sǫlardye V], s. m. — Saladier.

Salādje, Salāke, voir Salāde.

Salardyi, Salarier, voir Salādieu.

Salbré [salbrēⁱ.. M, I, P, N, S], adj. — 1o Ne s’emploie que dans l’expression : Éte mau ~, être mal reçu, être mal servi ; payer trop cher un mauvais travail. 2o Mal habillé S.

Sāle [sāl V], s. m. — Seigle. Voir Seūle.

Sāle [sǟl.. gén.], s. f. — Salle.

Salebo [salbǫ S, sǫlbǫ V], n. pr. — Sarrebourg, chef-lieu de l’arr. du même nom. Même formation que pour Dābo, en allemand Dachsburg.

Salḕde, voir Salāde.

Saler [salēⁱ.. M, N, S, sǫlę I, P, F, V], v. tr. — Saler.

Saleū, Saleūr [salœ̄-salœ̄r.. S], s. m. — Saloir. Voir Salu.

Sali [sali S], s. m. — Saleron.

Saliḗre [salyēr M, N, sǫlyēr I, sǫlyęr P, F, salīr S, sǫlyer V], s. f. — Salière.

Saligodron [säligǫdrõ M], s. m. — Saligaud.

Savoir, voir Saliḗre.

Salit [sali V], s. m. — Salut. Voir Sèlut.

Salope [salǫp M, N, S, sǫlǫp I, P, F, V], s. f. — Salope. Propreté n’at m’ vice, ç’at ç’ que ~ è dit è sè mḗre, propreté n’est pas vice, c’est ce que S. a dit à sa mère.

Saloūnes [salūn M], n. pr. — Salonnes, vill. de l’arr. de Château-Salins.

Salpḗte [salpēt gén.], s. m. et f. — Salpêtre. S’emploie quelquefois avec la signification de poudre. Vīf come i ~, vif comme la poudre. I n’è m’ invanté lè poūde èt lè ~, il n’a pas inventé la poudre et le s.

Salrīe [salrī Gondrexange], s. f. — Soirée.

Salu [salü M, N, sǫlü I, P, F, salœ̨.. salœ̄r-salü S, sǫlē V], s. m. — 1o Saloir (sorte de récipient qui sert à saler les porcs échaudés). Voir Salwè. 2o Boîte où l’on conserve le sel V. Voir Saunîn.

Salūre [salǖr M], s. f. — Saumure. Voir Sāmḗre.

Saluyeu [sälüyœ̨ gén. (saliye V)], v. tr. — Saluer.

Salwè [salwę M], s. m. — Table où l’on étend le porc pour le saler. Voir Salu.

Sambḕye [sãbę̄y M, I, P], s. f. — Feinte.

Sambieu [sãbyœ̨.. M, I], v. intr. — Sembler. Voir Saner.

Sāmḗre, Sammḗre, Sāmeūre [sāmēr-sãmēr V, sāmœ̄r S], s. f. — Saumure. Voir Salūre.

Samosse [sämos M, samus F, smãs S, smõs V], s. f. — Lisière d’une étoffe ; bord d’une toile de tisserand.

Samousse, voir Samosse.

Sāmu [sāmü S], adj. — Étonné. Voir Saumu.

Sanant [sanã M, N, S, sǫnã I, P, F, V], s. m. — Semblant.

Sancious [sãsyu M, I, N], adj. — Industrieux.

Sandiè, Sandjè [sãdyę-sãdję S], s. m. — Sanglier. Voir Singuieu.

Sane [san M], s. m. — Ne s’emploie que dans la locution : fāre ~, faire semblant.

Saner [sanēⁱ.. M, N, S, sǫnę.. I, P, V], v. intr. — Sembler, paraître. I m’ sone quās’, il me semble quasi (cela ne m’étonne pas) V.

Sang [ gén.], s. m. — Sang.

Sanglaⁱ, voir Sanguieu.

Sangolant [sãgǫlã M, I, P, N], adj. — Sanglant. ’L è rèp’té i lieuve, sè jib’ciḗre ateūt tot sangolante, il a rapporté un lièvre, sa gibecière était toute sanglante.

Sangue [sãk M, I, P, N, S], s. f. — Sangle.

Sanguiè [sãgyę I, P, sãglaⁱ F], s. m. — Sanglier. Voir Singuieu.

Sānōs [sānō S], s. m. — 1o Saunois, contrée qui s’étend, dans l’arr. de Château-Salins, de l’ancienne frontière jusqu’au commencement des Vosges. 2o Patois parlé dans cette contrée. Ce parler se nomme aussi patwès di pyin pèyis, patois du plein pays (de la platine), par opposition avec le patwès d’lè montḗne (de la montagne), parlé dans les Vosges. 3o Celui qui parle le saunois.

Sans [ gén. (sõ V)], prép. — Sans.

Sansāwe, Sansowe [sãsāw-sãsǫw M, N, sãsǫw I, P, sãsūy-sãsǫw S, sãsūy V], s. f. — Sangsue.

Sansoūye, voir Sansāwe.

Sanstique [sãstik M], s. m. — Sorte de jeu d’épingles, pratiqué par les jeunes filles.

Santāye, voir Santé.

Sante [sãt M, I, P, N, sãti Woippy, sõt V], s. f. — Sentier. ~ an-mi, s. qui traverse des jardins au Sablon, faubourg de Metz, appelé aujourd’hui faussement sante-Amy.

Santé [sãtēⁱ.. M, I, P, F, S, V, sãtēⁱ N], s. f. — Santé. On entend souvent aussi Santāye.

Santi, voir Sante.

Santi [sãti M, I, P, N, sãt(i) S, sẽti V], v. tr. — Sentir. Cè n’ sant m’ ni sé ni sauce, cela ne sent ni sel ni sauce (cela n’a pas de goût). D’i quārt d’oūre au mwins is santent zous guèyîns, d’un quart d’heure au moins ils sentent leurs fromages.

Santīf [sãtīf gén.], adj. — Odorant.

Santimant [sãtimã M, I], s. m. — Sentiment ; idée ; pensée.

Santou [sãtu.. M, I, P, N], s. f. — Senteur, arôme.

Santou [sãtu M], s. f. — Qui sent qqch. ~ d’ poyes, qui sent les poules (jocrisse qui se mêle de faire le ménage).

Sāpe [sǟp.. gén. (sǫrp F, V)], s. f. — Serpe.

Sāpgnon, voir Sapiotād.

Sāpiād [sǟpyǟ M], s. m. — Qui mange du bout des dents, d’un air dégoûté ; à qui aucune nourriture ne plaît.

Sapieu [sapyœ̨ M, N], v. intr. — Être difficile pour le manger ; mâchonner ; manger d’un air dégoûté.

Sāpion [sǟpyõ M], s. m. — Personne qui mange d’un air dégoûté.

Sapiotād [sapyǫtǟ.. M, I, sǟpñõ N], s. m. — Qui hésite, qui est peu hardi, craintif.

Saprenom [säprȩnǫm.. M, I, P, N], interj. — Sacré nom (espèce de juron).

Saramognak [särämǫñäk N], s. m. — Clos d’équarrissage, charnier.

Sārat [sǟra M, sārǫ I, P], s. m. — Sarrau, blouse.

Sarbé [sarbēⁱ m], n. pr. — Sorbey, vill. de l’arr. de Metz.

Sāre-jwint [sǟrjwẽ.. gén.], s. m. — Serre-joint.

Sārer [sǟrēⁱ.. gén. (sǫrę V)], v. tr. — Serrer, presser.

Sareū [sarœ̄ S, sǫrē V], s. m. — 1o Frein, chaîne qui sert de frein à la voiture. Elle s’attache à une roue pour empêcher la voiture de glisser sur la neige ou le verglas. Voir Èrayu. 2o Tout ce qui cause de l’ennui, des difficultés.

Sāriate [sǟryat M, N, S, sāryǫt I, P, V], s. f. — Sarriette.

Sarjant [särjã M], s. m. — Sergent.

Sarje [sars̆ Gondrexange], s. f. — Sauge. Voir Sāje.

Sārmant [sǟrmã.. gén. (sārmõ V)], s. m. — Serment. Rand tos lés sints tamwins dés ~ qu’ i li fāt, rend tous les Saints témoins des s. qu’il lui fait. C. H., II, 43.

Sārmate [sǟrmat M, N, sārmǫt I, P], s. f. — Sarment de vigne.

Sarmon [särmõ M, N], s. m. — Sermon.

Sārmont, voir Sārmant.

Sārmote, voir Sārmate.

Sārot, voir Sārat.

Sarpate, Sarpote [särpat M, N, sarpǫt I, P, sęrpat S], s. f. — Serpette.

Sārpe [sārp F], s. f. — Serpe. Voir Sāpe.

Sarvīce [särvīs M], s. f. — Service.

Sarviteūr [särvitœ̄r M], s. m. — Serviteur (terme de galanterie au village).

Sāsi [sǟzi.. F, S], v. tr. — Saisir. Voir Sāhir.

Sāsseron [sāsrõ S, V], s. m. — Sorte de champignon.

Sāssat [sǟsa M, sāsǫ I, P], s. m. — Sas, tamis.

Sāssieu [sǟsyœ̨.. M, I], v. tr. — Tamiser.

Sāssot, voir Sāssat.

Sat [sa M, N, sǫ I, P, F, S, V], adj. et s. — 1o Sot ; bête ; fou. I fāt dés sates morījes, il fait de sottes grimaces (il fait des façons). J’ā lés mins sates, j’ai les mains engourdies par le froid. Lés ~ deurent pus lontams qu’ lés-autes ; pus qu’an s’ maquent de zous, pus qu’is s’angrèhhent, les sots durent plus longtemps que les autres ; plus on se moque d’eux, plus ils s’engraissent. 2o Follement amoureux. Lè groūsse Frāsīe at sate don Friquèt, la grosse Euphrasie est amoureuse de Friquet.

Sāt [sā-sāᵒ S, sā V], s. m. — Saut. Voir Saut.

Sātè [sātę-sāᵒtę.. S, sātę V], v. intr. — Sauter. Voir Sauter.

Satenerḕye [satȩnrę̄y M, N, sǫtęnrę̄y I, P], s. f. — Sottise ; chose invraisemblable ; superstition ; lubie.

Sāterḗle [sātrēl S, V], s. f. — Sauterelle. Voir Sauterèle.

Sāteū [sātœ̄ S], s. m. — Sautoir. Voir Sautu.

Satīche, Satīhhe [satīs̆-satīχ M, N, sǫtīχ I, P, S, V], s. f. — Sottise. Lés jos d’ ~, les jours de s. (le carnaval).

Satou [satu M, N], s. m. — Réprimande. ’L è èvu i ~, il a eu une réprimande (il a été grondé).

Satou [satu M], s. m. — Diablotin.

Sātou [sātu-sāᵒtu S, sātu V], s. m. — Sauteur. Voir Sautou.

Satré [satrēⁱ M, N, sǫtrēⁱ.. I, P, S, V], s. m. — 1o Lutin habillé tout en rouge qui, selon la croyance populaire, hante les écuries des chevaux, fait des niches, sans cependant faire de mal. Voir Textes patois, p. 71, Lo piot-ōme roūje. 2o Sorcier, démon aux cheveux désordonnés. On prétend que ce sont des enfants qui n’ont pas été baptisés. En Vosges, on dit des enfants dont les cheveux sont emmêlés : Ç’ot lo ~ qué li é tossié les chovous, c’est le s. qui lui a sucé les cheveux. Pour l’éloigner du lit de l’enfant, on mettait un linge ou un chiffon rouges, ou bien on y dessinait une croix. Voir Pwèl.

Sau [sō M, I, P, F, N, sā-sāᵒ S, sās V], s. f. — Saule ; branche de saule. Ovon dés sāces on fèt dés chèrpḗnes, avec des branches de s. on fait des paniers.

Au printemps, les enfants cueillent des branches de saule pour en faire des flûtes. Ils s’assoient dans l’herbe, posent le bout de la branche sur le genou et, pour en décoller l’écorce, frappent doucement dessus avec le manche d’un couteau en chantant les paroles suivantes :

[partition à transcrire]

Voir Notre terre lorraine, No 4, p. 67.

Dans la vallée de la Seille, on chantait les paroles suivantes :

An sīve de sau,
Prète mwè d’l’owe.
Ç’ot lè myin, ç’ot lè tyin,
Ç’ot lè çu don prḗte,
Po chantè lés vḗpes.

En sève de s., prête-moi de l’eau, c’est le mien, c’est le tien, c’est celui du curé pour chanter les vêpres.

Saubré [sōbrēⁱ M], n. pr. — Sabré, ferme située près de Coin-lès-Cuvry, arr. de Metz.

Sauce [sōs M, I, P, N, sās-sāᵒs S, sās V], s. f. — Saule.

Sauce [sōs M, I, P, F, N, sās-sāᵒs S, sās V], s. f. — Sauce. ’L an bwḗrè lè ~, il en boira la s. (il en subira les conséquences). — Ç’ot lè sāce qué fèt l’ pouhhon, c’est la s. qui fait le poisson. Fḗre ène grande sāce pou ryin, faire une grande s. pour rien (parler beaucoup pour dire peu de choses) V.

Saucelanje [sōslãs M, I, P], s. f. — Saule gris, saule forestier.

Saucer [sōsēⁱ M], v. tr. — Houssiner qqn. avec des verges de saule.

Sauci [sōsi M, I, P, N, sāsi.. S, sāsne-sāse V], s. m. — Saussaie. À Metz, il existe une place située près de la Moselle, à proximité de l’ancienne Porte de France, qui porte le nom de Saulcy (prononcez sōsi).

Sauciḗre [sōsyēr M, I,i P, N, sāsyēr.. S, V], s. f. — Saucière.

Saucieu [sōsyœ̨.. M, I, P, N, sāsi.. S, sāsye, -yœ V], v. tr. — Saucer, tremper ; mouiller. Sauce to pin, ’l at trap chach, sauce ton pain, il est trop sec.

Saucisse [sōsis M, I, P, F, N, sāsis-sāᵒsis S, sāsis V], s. f. — Saucisse.

Saumu [sōmü M, I, P, N, sāmü S], adj. — 1o Étonné ; stupéfait ; surpris ; interdit ; désappointé. 2o Honteux.

Sauniat [sōña M, sōñǫ I, P], s. m. — Habitant de Saulny.

Saunîn [sõnĩ.. M, I, P, N], s. m. — 1o Boîte où l’on conserve le sel. Voir Salu, Saunīre. Fig. 70. 2o Boîte

IMAGE d’horloge ancienne, dont la caisse ressemble à une boîte à sel. 3o Marchand de sel.

Saunîn [sõnĩ.. M, I, P], n. pr. — Saulny, vill. de l’arr. de Metz.

Sauniot, voir Sauniat.

Saunīre [sōnīr M, I, P], s. f. — Boîte sous la cheminée, où l’on conserve le sel.

Saurāye [sōrǟy.. M, I], s. f. — Tonne remplie de harengs.

Saut [sō M, I, P, F, N, sā-sāᵒ S, sā V], s. m. — Saut.

Sauter [sōtēⁱ.. M, I, P, F, N, sātę-sāᵒtę S, sātę V], v. intr. — 1o Sauter ; s’élever de terre avec effort.

Lo miou d’hant
N’at m’ tojos l’ miou sautant.

Le meilleur diseur n’est pas toujours le meilleur danseur. I sāte come i chèvriyé, il saute comme un chevreuil V. 2o Danser. J’ frans ~ lés pus bḗles, nous ferons d. les plus belles. 3o v. tr. Sortir. Sāte lés ch’wās fiés, sors les chevaux dehors (hors de l’écurie) V. 4o Monter ; saillir ; s’accoupler à. Nate vèche at sautāye, notre vache a été couverte.

Sauterale, voir Sauterèle.

Sauterèle [sōtręl M, I, P, N, sōtral F, sātręl-sātrēl S, sātrēl V], s. f. — 1o Sauterelle (insecte). 2o Instrument qui sert à tracer des angles. 3o Piège à détente, qui sert à prendre les petits oiseaux.

Sautereyeu [sōtrȩyœ̨ M], v. intr. — Sautiller ; aller de droite à gauche.

Saute-seuris [sōt-s(œ̨)ri M, N], s. m. — Saute-souris. Jeu dans lequel un enfant cherche à toucher de son doigt mouillé le pied de ses camarades qui sont sur une voiture, tandis que lui est à terre.

Sauteūse [sōtœ̄s M], s. f. — Sauteuse, ancienne danse.

Sautou [sōtu.. M, I, P, N, sātu.. S], s. m. — Sauteur. ~ d’ coūde, danseur de corde, acrobate.

Sautu [sōtü M, I, P, F, N, sātœ̄ S], s. m. — Sautoir. Barrière basse établie sur un sentier entre deux haies ; ou bien fagot, pierre ou palissade qui barre les chemins dans une chènevière. Les hommes peuvent l’enjamber, le bétail est arrêté par cet obstacle. Lè bèhhe hāye deūt l’ ~, la haie basse doit le s. (doit permettre de sauter, c.-à-d., c’est aux petits de céder aux grands). Le sens primitif était que la chènevière, qui devait offrir un passage à enjamber pour les piétons, ne pouvait être enclose que par une haie basse. Donc, toute haie basse supposait un Sautu.

Sauvayat [sōvaya M, N], s. m. — Yèble.

Sauvé (sint) [sōvēⁱ M, I, P, N], n. pr. — Saint Sylvestre. Lo bwin Dieu v’s è wèdé vas bḗtes èt lés-euys d’ vate tḗte ; i v’s wèdés dés manres jans. Sint Sauvé, hāteūz v’, lés brauves jans ! Le bon Dieu vous a gardé vos bêtes et les yeux de votre tête ; il vous a gardés des méchantes gens. Saint Sylvestre, hâtez-vous, les braves gens ! (invocation).

Vers le soir de la St.-S., les enfants mettaient des mèches dans des coquilles de noix, remplies d’huile, qu’ils allumaient et laisser nager dans des baquets, des auges ou dans le ruisseau, en chantant :

Lo poūre Chan s’y naye,
Ç’ n’at m’ manque de r’chats,
Treūs nieus, treūs vieus,
Treūs ranconchiès tot nieus.

Le pauvre Jean s’y noie, ce n’est pas faute d’habits, trois neufs, trois vieux, trois (?) tout neufs.

Pendant la nuit, les jeunes gens s’amusaient à épandre les tas de fumier devant les maisons, surtout là où habitait une fille à marier. Cette coutume s’appelait Dequerer. Le lendemain, ils avaient une joie malicieuse à voir les propriétaires des maisons pester contre les méchants garnements ; et, comme il arrivait qu’entre voisins on s’accusait de vouloir accaparer une partie du fumier de l’autre, il en résultait parfois des scènes tapageuses.

Pendant la même nuit, dans certains villages de la Seille, les garçons décrochaient les volets des fenêtres pour les porter au loin ou les remplacer par d’autres qu’ils avaient enlevés ailleurs. C’était pour les maîtres de maison, le lendemain, une besogne peu agréable que d’aller à la recherche de leur bien.

Enfin, les jeunes gens faisaient, avec des coquilles d’œuf entières attachées ensemble au moyen de rubans, une sorte de guirlande qu’ils pendaient au puits où les jeunes filles venaient puiser l’eau de la nouvelle année, considérée comme un préservatif contre les maladies des hommes et des bêtes.

Sauvḗje [sōvēs̆.. M, I, P, N, sāvēs̆-sāᵒvēs̆ S, sāvēs̆ V], adj. — Sauvage. Lés ~ de Pèvanje, (sobriquet des habitants du village).

Sauver (so) [sōvēⁱ.. M, I, P, N, sāvę-sāᵒvę.. S, sāvę V], v. pron. — Se sauver ; échapper.

Sauvu [sōvü M, I, P, N, sāvœ-sāᵒvœ̨.. S, sāvē V], s. m. — Trou d’eau derrière la maison, dans les prés ; trou plein d’eau où l’on met rouir le chanvre, le lin ; étang, réservoir à poissons ; trou d’eau, le plus souvent alimenté par une source qui se trouve au fond. Jé vons qwéri l’āwe dons ~, nous allons chercher l’eau dans le s. V. Ç’at ca i vahh de d’sus l’ ~, c’est encore un vert (?) de dessus le S. (c’est un soi-disant malin).

Sāve [sǟf M, I, P, N, sāp F, V, sāp-sāᵒp S], s. m. — Sable ; gravier fin. Rache de ~, roche (pierre) de sable.

Sāvé, voir Sauvu.

Sāvè, voir Sauver.

Sāvḗje, voir Sauvḗje.

Sāvejon [sāvjõ S], s. m. — Sauvageon. Voir Chaujon.

Sāvejoni [sāvjǫni.. S], s. m. — Pommier sauvage. Voir Chaujon.

Savetaⁱ [saftaⁱ F], v. tr. — Gâter un ouvrage. Voir Sèveter.

Sāveu, voir Sauvu.

Savgnon [savñõ-sawñõ-sǫwñõ M, sœ̄ñõ-sūñõ I, P, sēñõ-sœ̄ñõ F, savñõ N, sāvjõ-savñõ-sēñõ-sœ̄ñõ-sęyi-sęyü S, sęye-sęyœ̄-sęyi V], s. m. — Sureau. Quand’ lo ~ fiar, lo r’hîn fiar ansane, quand le s. fleurit, le raisin fleurit ensemble (aussi). — Von dés fious d’ sèyi, on fèt în bon r’mḗde pou lè pirḗsīe, avec la fleur de s., on fait un bon remède pour la pleurésie. Lés-ofants fèyont dés potārds ovon lo sèyi, les enfants font des pétards avec le s. V.

Sawgnon, voir Savgnon.

Sāvjon, voir Savgnon.

Savlon (lo) [savlõ M], n. pr. — Le Sablon, vill. près de Metz.

Savloni [savlǫni M], s. m. — Habitant du Sablon.

Savlonīre [savlǫnīr M], s. f. — Sablonnière.

Savon [savõ M, N, S, sǫvõ I, P, V], s. m. — Savon.

Saw [saw-sǫw M], adj. — Saoul. J’ īrans n’ couchè èt dremîn tot nat ~, nous irons nous coucher et dormir tout notre s. C. H., VI, 288.

Sawer, Sawḗr’ [sawēⁱ-sǫwēⁱ M, sǫwę I, sǫwēr P, F, sawœ̨-sawǫ-sēr N, sawēr-sawęr-sawę S, sǫwor V], v. tr. — 1o Savoir. ~ s’ couhieu èt pāler èt s’ piat mèrite, s. se taire et parler a son petit mérite. Lo byin n’at byin qu’austant qu’an sḗvent an fāre usḗje, le bien n’est bien qu’autant qu’on sait en faire usage. An sḗvent beun’ ou c’ qu’an sont, mās an n’ sḗvent meu ou ç’ qu’an vont, on sait bien où l’on est, mais on ne sait pas où l’on va. 2o Pouvoir. Je n’ lo sèreūs sofri, je ne le pourrais (peux) souffrir.

Sawgnād [sawñǟ-sǫwñǟ M, N], s. m. — Mauvais ouvrier.

Sawgneu [sawñœ̨-sǫwñœ̨ M, sǫwñę I, P], v. intr. — 1o Faire mal un travail quelconque, l’exécuter avec négligence et trop vite, le gâcher. 2o Toucher à tout.

Sawgnon, voir Savgnon.

Sawo, voir Sawer.

Sawrous [sawru-sǫwru M, N, sǫwru.. I, P, sawru S, sǫvru V], adj. — Savoureux.

Sawyi [sawyi M], n. pr. — Sally, vill. de l’arr. de Metz.

Sayād [sayǟ.. S], s. m. — Moucheron ; éphémère.

Sayate [sayat M, N, S, sǫyǫt I, P, F, V], s. f. — 1o Petit seau. 2o Petit seau en bois, sans anse, muni d’un manche, dont on sert dans la cuisine F.

Sayate [sayat M, N, S, sǫyǫt I, P, F, V], s. f. — 1o Petit scie. 2o Faucille dentelée V.

Saye [say M, N, S, sǫy I, P, F, sōy V], s. f. — Scie.

Saye [say M, N], s. f. — Cépée, bois venant de taillis.

Saye [say M, N, S, sǫy I, P, F, sāy-sāᵒy S, sōy V], s. f. — Seille, seau en bois.

Sāye, voir Saye.

Sāye [sāy V], s. f. — Soie de porc. Voir Seūye.

Sayè [sayę.. S], s. m. — Seau en bois. Voir Sèyé.

Sayḗje [sayēs̆ M, N, S, sǫyēs̆.. I, P, F, V], s. m. — Sciage.

Sayeu [sayœ̨.. M, N, S, sǫyę.. I, P, F, V], v. tr. — 1o Scier. 2o Faucher. Voir Sḗyi.

Sayerḕye [sayrę̄y M, N, sǫyrę̄y I, P, sǫyrī F], s. f. — Scierie. Voir Sḗye.

Sayḗye [sayēy S], s. f. — Fauchée.

Sayon [sayõ M], s. m. — Sorte de blouse.

Sayon [sayõ S], s. m. — Petit seau. Voir Sèyon.

Sayou [sayu M, N, S, sǫyu.. I, P, sǫyœ̄r-sǫyǫw F, sǫyu-sǫyēr V (sayta Landroff)], s. m. — 1o Scieur. 2o Faucheur.

Saytat, voir Sayou.

Sayton [saytõ S], s. m. — Orvet.

Sayton [saytõ S], s. m. — Instrument qu’on introduit dans la bouche des chevaux pour les mater Pontoy.

Sayūre [sayǖr.. M, N, S, sǫyǖr I, P, F], s. f. — Sciure de bois.

Sāze [sās V], adj. num. — Seize. Voir Sōze.

Sāzīme [sāzīm S], adj. num. ord. — Seizième. Voir Sōzieume.

Se [sȩ M, I, P, N], adj. — Ne se traduit pas en français ; c’est une sorte de renforcement de la conjonction et. Èt s’ bèye au pḗre tot pyin d’ècus po d’ lè poussate, et donne au père tout plein d’écus pour de la salade. Èt s’ pāle de conquète èt s’ sauve èt s’ nos monteur lo Q, come eune chète qu’at fwètāye, èt s’ maudit lè foūrtune, et parle de conquête et se sauve et nous montre le c…, comme un chat qui est fouetté, et maudit. E. M., 1819.

Se [sȩ M, N], adv. — Si ; aussi ; tellement. ~ groūs, tellement gros. Voir Si.

Se, voir Si.

Sé [se V], interj. — Cri pour faire avancer les bœufs.

Sé [sēⁱ.. M, I, P, I, saⁱ F, sēⁱ-sœ̨ N, sā-sę.. S, sā V], s. m. — Sel. Mats li i grin d’ ~ d’zos lè quāwe, mets lui un grain de s. dessous la queue. Se dit, par plaisanterie, quand il s’agit d’attraper une bête qui se sauve. — I n’ manjreu m’ in bichèt dè saⁱ touci, il ne mangera pas un bichet de s. ici (il n’y fera pas long feu). Lo sā gote, sīne dé piō, le s. goutte, signe de pluie V.

Sè [ gén.], pron. poss. f. — Sa.

Sèbat [sęba M, N, sębǫ I, P, sabǫ S, sǫbo V], s. m. — 1o Sabot (au propre et au figuré). Mate lo ~, mettre le s. (enrayer une roue). Voir Ché. Èle è cāssé s’ ~, elle a cassé son s. Se dit d’une fille enceinte. — D’în sobot i sāte sis ène sèvète, d’un s. il saute sur une savate (coq-à-l’âne). 2o Mauvais instrument.

Sèbater [sębatēⁱ.. M, N, sębǫtę.. I, P, sǫbotę V], v. intr. — Faire du bruit en marchant avec des sabots.

Sèbatieu [sębatyœ̨ M, N, sębǫtyę I, P, sabǫtyi S, sǫbǫte V], s. m. — Sabotier. Cordonieu, mau chaussé, sèbati, ca pis, cordonnier, mal chaussé, sabotier, encore pis.

Sèbèt [sębę gén.], s. m. — 1o Grand bruit accompagné de désordre ; dispute. Tantoūt, j’èrā l’ ~ d’ mè mḗre èt de m’ pḗre, ce soir, j’aurai le s. de ma mère et de mon père (je serai disputé par eux). C. H., VI, 71. 2o Sabbat (nom que l’on donne à un enfant remuant). 3o Nom injurieux que l’on donne à une femme méchante, acariâtre, malpropre, échevelée. 4o Lieudit assez fréquent (lieu où se fait le sabbat).

Sèbot, Sèbotè, Sèbotiè, voir Sèbat, Sèbater, Sèbatieu.

Sèboūler [sębūlēⁱ.. M, I], v. tr. — Jeter des pierres.

Sèc [sęk M, I, P, N, sak F, sęk-sęs̆-s̆ęs̆ S, s̆ęs̆-sǫk V], s. m. — 1o Sac. I ~ sans fond (personne qu’on ne peut rassasier). I ~ è vîn, un s. à vin (un ivrogne). ’L è l’ ~, il a le s. (il est riche). Dreumîn come i ~, dormir comme un s. (dormir profondément). — I n’ot m’ bḗte dons s’ chèch, il n’est pas bête dans son sac (quand il s’agit de ses intérêts). Cḗt’ qué tyint l’ chèch ot āssi coupābe qué cḗt’ qué mot d’dons, celui qui tient le s. est aussi coupable que celui qui met dedans. D’în chèch dé chorbons i n’in sèrāt pwint sātè fiès d’ bianche fèrīne, d’un sac de charbons il ne saurait sortir de la blanche farine (bon chien chasse de race) V. 2o Estomac du porc.

Sècāye [sękǟy S], s. f. — Ce que peut contenir un sac. Voir Sèkḗje.

Sécenād [seznā V], s. m. — Personne qui est difficile pour la nourriture. Voir Seucegnād.

Sécenè [seznę V], v. intr. — Manger sans appétit, du bout des dents, presque avec dégoût. I n’ minje mi dé bon kḗr’, i n’ fèt qué d’ ~, il ne mange pas de bon cœur, il ne fait que manger du bout des dents.

Sèch, voir Sèc.

Sèchat [sęs̆a M, N, S, sęs̆ǫ I, P, sas̆ǫ F], s. m. — Petit sac. Voir Chèchat.

Sèchāye [sęs̆ǟy.. M, I, P, N], s. f. — Contenu d’un sac.

Sèchot, voir Sèchat.

Sèchu [sęs̆ü S], s. m. — Séchoir. Voir Chachu.

Sécier [sesye, -yœ V], v. tr. — Sucer. Voir Seucieu.

Sècogneu [sękǫñœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — 1o Abîmer qqch. ; gâcher un ouvrage. 2o v. intr. Mal travailler.

Secouwate [s(ȩ)kuwat-ęskuwat-ęskuyat S], s. f. — Panier à salade. Voir Caye-salāde.

Secouyeu [s(ȩ)kuyœ̨.. M, I, P, ęskǫwaⁱ F, askuyi-ęskuyi S, ęskuwę V], v. tr. — Secouer. Quand-on-n-askoūye sés-āles, on péd sés pieumes, quand on secoue ses ailes, on perd ses plumes (on ne peut faire d’omelette sans casser des œufs) S.

Secrètāre [s(ȩ)krętǟr.. M, I, P, N], s. m. — Secrétaire.

Secrèyemant [s(ȩ)kręymã M], adv. — 1o Secrètement ; à la dérobée. 2o Avec crânerie ; avec arrogance.

Sècula [sękülä.. M, I, P], s. m. — Du latin Saecula. I vaut mieus i bwin ~ qu’i mauvās sèculōrom’, il vaut mieux un bon s. qu’un mauvais saeculorum (un tiens vaut mieux que deux tu l’auras).

Sediat [sȩdya N], s. m. — Hoquet. Voir Seguiat.

Sedon [sȩdõ M], s. m. — Saxifrage ; cresson des vaches.

Sefāt [s(ȩ)fǟ.. M, I, P, N], adj. — Si fait, semblable. Eune s’fāte nace, une noce semblable.

Sègārd [sęgār V], s. m. — Sagard.

Sḗgnāye [sēñǟy.. N, P], s. f. — Saignée. Voir Singnāye.

Sègne [sęñ I, P], s. m. — Signe. Voir Seugne. Le plus souvent on dit Sine.

Sègnè [sęñę I, P], v. intr. — 1o Faire le signe de la croix. 2o Guérir en faisant des signes cabalistiques.

Sḗgnè [sēñę.. P, F, N, S, V], v. tr. — Saigner. Voir Sīngneu.

Sègnou [sęñu.. I, P], s. m. — Personne qui guérit. Se dit surtout du guérisseur qui opère secrets, en récitant des formules d’incantation.

Segon [s(ȩ)gõ M], s. m. — Nourriture que l’on donne aux porcs.

Segu, voir Seguiat.

Seguiat [sȩgya M, sȩgya-sędya N, sȩgü Vittoncourt], s. m. — Hoquet. Voir Heuquat.

Seguieu [sȩgyœ̨ M], v. intr. — Bredouiller.

Sehaule [sȩγōl M, F], s. m. — Fossé couvert qui sert à l’écoulement des eaux.

Sḗje [sēs̆.. gén.], adj. — Sage, qui se conduit bien ; pudique ; chaste. Eune bācèle ~, une jeune fille sérieuse, dont ne dit rien. ~ fome, sage-femme.

Séke [sek V], s. m. — Sucre. Voir Seuke.

Seké [s(ȩ)ke V], adj. — Qui ne laisse pas facilement connaître son opinion ; dissimulé. Oh ! vos n’ sèrāz ryin po li, ’l ot bin trop ~, vous ne saurez rien par lui, il est bien trop discret.

Sèkèje [sękēs̆ M, sękyǟy N, sękǟy.. S], s. f. — 1o Ce que peut contenir un sac. Voir Sèchāye. 2o Grande quantité.

Sèkiate [sękyat S, sękyǫt V], s. f. — 1o Serfouette ; binette. 2o Mauvais outil, qui ne coupe pas.

Sèkiāye, voir Sèkḗje.

Sèkié, voir Sèkiu.

Sèkieu [sękyœ̨.. M, I, P, F, sakyi F, sękyœ̨-sętyœ̨ N, sęts̆ę-sętyę.. S], v. tr. — Sarcler.

Sèkîn [sękĩ M, I], s. m. — Outil qui sert à couper les chardons.

Sèkion [sękyõ M, I, P, N], s. m. — Ensemble ; groupe ; tas.

Sèkiote, voir Sèkiate.

Sèkiou [sękyu.. M, I, P, sakyu F, sękyu-sętyu N, sęts̆u-sętyu S], s. m. — Sarcleur.

Sèkiu [sękyü M, I, P, sakyü-sękǖ F, sękyü-sętyü, sęts̆œ̄-sętyœ̨.. S, sękyē-sętyē V], s. m. — Sarcloir.

Sèkū, voir Sèkiu.

Sela [s(ȩ)la M, N, s(ȩ)lǫ I, P, F, S, V], s. m. — Soleil. Lo ~ meussant, le s. couchant. Lo ~ è sés dants, le s. a ses dents (le s. luit, mais il fait froid quand même). Vè t’an coucheu pu lon qu’ lo ~ meusse, va-t’en coucher plus loin que le s. se couche (va-t’en hors de mes yeux). Ç’at lo ~ gueuyri qu’anjale lés maus v’tis, c’est le beau soleil d’hiver qui gèle les mal vêtuss. Se dit quand il fait un beau soleil et qu’il fait froid en même temps. Tolè ou ç’ que l’ ~ lit, là où le s. luit (où il y a qqch. à gagner). Tone ~, èvance, quînzinne, anrḗje, bōugre d’ māte, tourne, soleil, avance, quinzaine, enrage, bougre de maître (paroles que disent volontiers les ouvriers qui souhaitent que le temps passe vite pour qu’ils puissent toucher leur salaire). Roje ~, grand poussat, rouge s., grande poussière. I haye tote lè jonāye sans so r’poūsieu, sans minjeu èt vā ica s’ coucheu, sans soper, il marche toute la journée sans se reposer, sans manger et va encore se coucher sans souper ? — Lo s’la (devinette). — I fèrāt bin trās s’los pou fḗre chochi, il faudrait trois (jours de) soleil pour faire sécher. Lo s’lo conse dons în pét trou, i piéré d’min, le soleil se couche dans un mauvais trou, il pleuvra demain. Vol lè piō qué chét èt lo s’lo qué lit, ç’ot lo sotrè qué bèt sè fōme, voilà la pluie qui tombe et le soleil qui luit, c’est le diable qui bat sa femme V. Voir Chandeūle, Reū.

Sḗlate [sēlat M, N, S, sēlǫt I, P, V], s. f. — 1o Tabouret où l’on s’assied pour traire les vaches ; escabeau à trois pieds où l’on place la cuve qui contient la lessive. 2o Partie de la voiture. Voir Ché. 3o Partie de la schlitte. Voir Hhlite.

Sèle [sęl M, I, P, F, N, sēl S, V], s. f. — Selle.

Selé, Seleu, voir Seli.

Sèlegni [sęlñi M], n. pr. — Sillegny, vill. de l’arr. de Metz.

Sḗlemont [sēlmõ V], adv. — Seulement. Voir Solemant.

Seli [s(ȩ)li M], n. pr. — Silly-sur-Nied, vill. de l’arr. de Metz.

Seli [s(ȩ)li M, I, P, N, s(ȩ)lœ̨.. S, s(ȩ)le V], s. m. — Instrument muni de pointes de fer, ressemblant à une carde, qui sert à débarrasser le chanvre et le lin de toutes les matières dures. I s’èrdrosse come în ~ d’ chḗne, il se redresse comme une carde à chanvre (il est fier) V. Voir Pu.

Selo, voir Sela.

Sḗlote, voir Sḗlate.

Sèlut [sęlü M, I, P, N, sali V], s. m. — Salut.

Semā, voir Semau.

Sèmā(r)d [sęmā(r) P], s. m. — Jachère.

Semance [s(ȩ)mãs gén. (s(ȩ)mõs V)], s. f. — Semence.

Semanse [s(ȩ)mãs S], s. f. — Lisière d’une étoffe. Voir Semosse.

Semārd, voir Semād.

Semate [s(ȩ)mat M, N, s(ȩ)mǫt I, P], s. f. — Brocoli, rejeton de chou.

Semau [s(ȩ)mō M, I, P, N, s(ȩ)mā S, V], s. m. — Branche d’un arbre abattu ; fagot.

Semau [s(ȩ)mō M, I, P, N], s. m. — Légumes et, en général, tout ce qui se sème.

Semāyes [s(ȩ)mǟy.. M, I, P], s. f. pl. — Étoupes grossières de lin.

Semeçon [s(ȩ)msõ gén. (semsõ V)], s. m. — Seneçon ; lamier. Lo sém’çon dit ā mouron : Lè mātrosse ot è lè māhon ? — Sé ’l ot è lè māhon, r’lèvons nos, le s. dit au mouron : La maîtresse est à la maison ? — Si elle est à la maison, relevons-nous. Cette mauvaise herbe repousse vite quand on l’enterre en bêchant V.

Semḗcot [smēkǫ M, I, P], n. pr. — Semécourt, vill. de l’arr. de Metz.

Sèmedi [sęmdi gén.], s. m. — Samedi.

Semḗne, voir Seminne.

Semḗre, voir Semeūre.

Semèrtrat [s(ȩ)męrtra M, N, s(ȩ)męrtrǫ I, P], s. m. — Oiseau qui fait son nid dans les crevasses des murs.

Semèsse [s(ȩ)męs M], s. m. — Semestre (congé de six mois qu’on accordait autrefois aux soldats qui faisaient sept années de service).

Semeūre [s(ȩ)mœ̄r S, s(ȩ)mēr V], s. f. — Fil de la Ste. Vierge, fil de St.-Martin.

Semḕye [s(ȩ)mę̄y M, I, P], s. f. — Semaille ; semis.

Seminne [s(ȩ)mẽn M, I, s(ȩ)mēn P, F, S, V, s(ȩ)mēn-s(ȩ)mẽn N], s. f. — Semaine. Lè grand ~, la s. sainte. Lè ~ malāye, la s. mêlée (les jours gras). Peut dieumanche, bé lindi, wète ~ ; bé dieumanche, peut lîndi, bḗle ~, vilain dimanche, beau lundi, sale s. ; beau dimanche, vilain lundi, belle s.

Semonce, voir Semance.

Semonde [s(ȩ)mõt M, I, P, N], s. f. — 1o Publication de mariage. 2o Couples de jeunes gens et des Vausenates. Prokièmer lés ~ de l’ènāye, proclamer les mariages de l’année.

Semonse, voir Semosse.

Semosse [s(ȩ)mǫs M, I, P, N, samus F, s(ȩ)mãs S, s(ȩ)mõs V], s. f. — Lisière d’une étoffe ; bord d’une toile de tisserand.

Sèmote, voir Semate.

Semouye [s(ȩ)muy gén.], s. f. — Semoule.

Semoyè [s(ȩ)mǫyę V], v. intr. — Sommeiller. Voir Sōmieu.

Semu [s(ȩ)mü F], s. m. — Semoir.

Semu [s(ȩ)mü M, I, P, F, N, sǫmœ̄r S], s. m. — Espèce de grand tablier où le semeur met le grain qu’il sème.

Senau [s(ȩ)nō M, I, P, F, N, s(ȩ)nā S], s. m. — Grenier sous les combles, où l’on met le foin.

Sḗne [sēn P], s. f. — Scène. Voir Sinne.

Sḗne [sēn P], s. f. — Sève. Voir Simme.

Sènote [sęnǫt I, P], s. f. — Sonnette. Voir Seunate.

Sèpenḗre [sępnēr V], s. f. — Sapinière.

Sèpenot [sępnǫ V], s. m. — Petit sapin.

Sèpèrer [sępęrę̄ⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Séparer.

Sèpîn [sępĩ.. gén.], s. m. — 1o Sapin. Cè fiāre lo ~, ça sent le s. (on va bientôt mourir). 2o Hotte de vigneron, ainsi appelée parce qu’elle est ordinairement en sapin.

Sèpou [sępu.. M, I, P], s. m. — Sapeur.

Sèptambe [sęptãp gén.], s. m. — Septembre. Quand-i pieut aus quate tams d’ ~, lo raborou fāt dous hènes, quand il pleut aux Quatre-Temps de s., le laboureur fait deux semailles.

Quand’ sèptambe ot v’nin, si lè saut’rèle chante,
N’èchète pwèt d’ bié po mote an vante.

Quand s. est venu, si la sauterelle chante, n’achète point de blé pour mettre en vente P.

Sepitdīre, Seputdīre [s(ȩ)pidīr-s(ȩ)püdīr M, I, P, N], adv. — Se peut dire. Quand on dit : poquè, pourquoi ? et qu’on répond ~, cela signifie : je crois, parce que.

Sèquant [sękã M, I, P], adj. indéfini. — Fréquent. Eune ~ fwès, une fréquente fois (très souvent) ; eune ~ v’lḗjes, une quantité, beaucoup de villages.

Sèquante [sękãt M, I, P, N, S (sękēy Saulny)], s. f. — Grande quantité, profusion. On entend aussi Sèquant.

Sèqueune [sękœ̨n M], s. f. — Terme du jeu de la Beuye.

Sèquḗye, voir Sèquante.

Sḗr’ [sēr N], v. tr. — Savoir. Voir Sawer.

Sḗr’ [sēr V], s. f. — Sœur. Voir Sieu.

Sèrbat [sęrba M], s. m. — Escarbot.

Sḗre [sēr V], v. tr. — Suivre. Voir Hhūre.

Sèrhon [sęrγõ.. I, P], s. m. — Récolte des fruits. Voir Seurhon.

Sèrious [sęryu Buc.], s. m. — Sérieux. J’ tèrā m’ ~ è dous mins, je tiendrai mon sérieux à deux mains.

Sèrioūseté [sęryūstēⁱ.. M, I], s. f. — Gravité.

Séris, voir Seuris.

Sèrjant [sęrjã M], s. m. — Bois carré que l’on plaçait sur le pain de l’ancien pressoir à bascule. À Vallières, on mettait trois morceaux de bois, le sergent était celui du milieu. On buvait un petit verre chaque fois qu’on le plaçait.

Sèrjon, voir Sèrhon.

Sèrpant [sęrpã gén. (sęrpõ V)], s. m. — Serpent.

Sèrpant-d’āwe [sęrpãdāw M], s. m. — Serpent d’eau (anguille).

Sèrpate [sęrpat S], s. f. — Serpette. Voir Sarpate.

Sèrpon [sęrpõ M, I], s. m. — Couteau de vigneron.

Sèrpont, voir Sèrpant.

Sèrtiau [sęrtyō M, I, P], s. m. — Sorte de poire.

Sèrūri [sęrǖri M, I, P, F, N, sęrǖryi.. S, V], s. m. — Serrurier.

Sèrvante [sęrvãt S], s. f. — Support qui soutient la broche.

IMAGE

Sèrve [sęrf P, F], s. f. — Sevrage. Se dit surtout des jeunes porcs.

Sèrvi [sęrvi-srȩvi M, N, sęrvi I, P, F, S, V], v. tr. — Servir, être au service de qqn. ; placer sur la table pour être consommé. Autrefois, chacun se servait à table :

On ne r’wāte meu cheuz lu lou premîn qu’ s’rè sèrvi,
Chèkîn prand sus s’n èssiète è minje è s’n aupḗtit.

On ne regarde pas chez lui le premier qui sera servi, chacun prend sur son assiette et mange à son appétit. C. H., I, 207. — Quand on s’ sèrvōr lo pilan d’ pwḗve, quand on se servait du pilon (mortier) à poivre.

Sèrviate, Sèrviote [sęrvyat M, N, S, sęrvyǫt I, P, F, V], s. f. — Serviette.

Sèrvou [sęrvu.. gén.], s. m. — Servant à la messe.

Sés [se gén.], pron. poss. — Ses.

Sètchè, Sètcheū, Sètchou, Sètchu, voir Sèkieu, Sèkiou, Sèkiu.

Seu [sœ̨ N], s. m. — Sel. Voir .

Seū [sœ̄ M, I, P, N, sœ̄-swa F, sa-sō-sōᵘ-sǫw S, sǫ V], s. f. — Soif. J’ā ~_ come i-n-èponje, j’ai s. comme une éponge. — O ! j’è so ! Èh ! t’ os come Diādot Molot, quand’ t n’és m’ fim, t’ és co so. Èh byin, bwos ā ki d’ Chèrmote, t’èrés în godot. Oh ! j’ai s. — Eh bien ! tu es comme Claude Mollet, quand tu n’as plus faim, tu as encore soif. Eh bien, bois au c… de Charmette (?), tu auras un godet V.

Seuçād, voir Seuciād.

Seucegnād [sœ̨sñǟ M, seznā V], s. m. — 1o Qui est difficile pour la nourriture ; qui ne sait s’il veut manger. 2o Qui hésite ; qui est indécis au travail.

Seucemant [sœ̨smã M], s. m. — Sucement.

Seucegnate, voir Seucegnon.

Seucegnon [sœ̨sñõ M, I, P, N], s. m. — Chose que l’on suce. Se dit particulièrement des calices de certaines fleurs qui contiennent un liquide sucré que les enfants aiment à sucer, par ex. l’ortie blanche.

Seuciād [sœ̨syǟ.. M, I, P, N, sœ̨sā.. F, S], s. m. — Suceur.

Seucieu [sœ̨syœ̨.. gén. (sesye, -yœ V)], v. tr. — 1o Sucer. 2o Épuiser. Se dit des terres que l’on fait rapporter plusieurs années de suite. I seuce sés tḗres, il fait trop rapporter ses terres. — I lés séç’rāt jusqu’ā bianc dés-yés, il les sucerait jusqu’au blanc des yeux V.

Seucion, Seuçon [sœ̨syõ M, I, P, N, sœ̨sõ F, S], s. m. — Suçon (morceau de racine d’iris, pendue à un cordon autour du cou, que les enfants sucent).

Seucrātes [sœ̨krāt.. F, S], s. f. pl. — Sucreries, articles de confiserie.

Seucrāye [sœ̨krǟy.. M, I, P], s. f. — Mijaurée.

Seucrer [sœ̨krēⁱ.. M, I, P, F, N, S], v. tr. — Sucrer.

Seugnād [sœ̨ñǟ.. S], s. m. — Rôdeur.

Seugnate [sœ̨ñat Gondrexange], s. f. — Roulette en cuivre qui sert à couper la pâte.

Seugne [sœ̨ñ M, sęñ I, P, sīn V], s. m. — Signe. Le plus souvent, on dit Sine.

Seugneu [sœ̨ñœ̨.. M, I], v. tr. — Gâter.

Seūgni [sœ̄ñi S], v. intr. — Rôder.

Seūgnon [sœ̄ñõ I, P, F, S], s. m. — Sureau. Voir Savgnon.

Seuke [sœ̨k gén. (sek V)], s. m. — Sucre. ~ de bocate, s. de chèvre (galium).

Seukererḕye [sœ̨kȩrrę̄y M, I], s. f. — Sucrerie.

Seūlant [sœ̄lã M, I, P, F, N], adj. — Altérant. Lo tams n’at m ~, le temps n’est pas altérant (on n’a pas soif par ce temps).

Seūle [sœ̄l M, I, P, N, sōl S, sāl V], s. m. — Seigle.

Seume to seūle dans lè tḗre poūroūse
Èt to freumant dans lè tḗre broboūse.

Sème ton seigle dans la terre poudreuse et ton froment dans la terre bourbeuse.

Seūlieu [sœ̄lyœ̨.. M, I], v. tr. — Peigner le chanvre.

Seume [sœ̨m M, N], s. f. — 1o Semis. Sè ~ at pedāwe, son s. (tout ce qu’il a semis) est perdu. 2o Couche de terre végétale.

Seunate [sœ̨nat M, N, sęnǫt I, P, F, sinat S, sinǫt V], s. f. — Sonnette. Voir Kyinchate.

Seuner [s(œ̨)nēⁱ.. M, I, P, N, s(œ̨)naⁱ-sunaⁱ F, s(œ̨)nę-sünę.. S, sīnę V], v. tr. et intr. — Sonner. ~ an jant moūt, s. en gent mort (sonner à mort).

Seunerḕye [sœ̨nrę̄y M, I, P, N], s. f. — Sonnerie.

Seunou [s(œ̨)nu.. M, I, P, N, sunǫw F, sinu V], s. m. — Sonneur.

Seūr [sœ̄r M, I, P, N, sa S, sǫ V], s. m. — Soir.

Prières du soir (la seconde est plaisante) :

I

Quand’ j’antèr dans mo bé bianc lit,
Qwète bés-anjes je treuve :
Dous aus pièds, dous au chèvot ;
Lo bwin Dieu y ot byin hhūr’mant.
Lo bwin Dieu, ç’ot mo pḗre ;
Lè Sinte Vièrje, ç’ot mè mḗre ;
Sint Piḗre, ç’ot mo pāré ;
Sint Josèf, ç’ot mo cosin,
Èt què lo bwin Dieu mo fèyèsse
Lè grāce de byin dremin.

Quand j’entre dans mon beau blanc lit, quatre beaux anges je trouve : deux aux pieds, deux au chevet ; le bon Dieu y est bien sûrement. Le bon Dieu, c’est mon père ; la Sainte Vierge, c’est ma mère ; saint Pierre, c’est mon parrain ; saint Joseph, c’est mon cousin ; et que le bon Dieu me fasse la grâce de bien dormir.

II

Tortéon du (tortus on Du ?), dans l’ cwin d’ note fu !
J’ā ène jambe dè trambe,
Jè nè pieus ètande ;
J’ā ène jambe dè chenevru,
Jè nè pieus tḕre dèssus ;
J’ā ène jambe dè cogneuli,
I faut vite què j’oleusse au lit.

Tortéondu (tous à Dieu ?), dans le coin de notre feu ! J’ai une jambe de tremble, je ne peux attendre ; j’ai une jambe de chènevotte, je ne peux tenir dessus ; j’ai une jambe de (bois de) cornouiller, il faut vite que j’aille au lit Pierrevillers.

Seūr [sœ̄r M, I, P, N], s. f. — Sœur de charité. Voir Sieu.

Seūre [sœ̄r S], v. tr. — Suivre. Voir Hhūre.

Seurfi [sœ̨rfi M], s. m. — Sourcil.

Seurhon [sœ̨rγõ M, sęrγõ.. I, P], s. f. — Récolte des fruits.

Seuris [s(œ̨)ri M, N, s(œ̨)ri-s(ę)ri I, P], s. f. — Souris. Poūre come eune ~ d’ motîn, pauvre comme une s. d’église. An n’ prenent meu lés ~ dans l’araye d’eune chète, on ne prend pas les s. dans l’oreille d’un chat. ~ qu’ n’è qu’i trou at byintoūt hèpāye, s. qui n’a qu’un trou est bientôt attrapée. I fāt lè ~ èt s’ lḕye mate lè quāwe, il fait la s. et se laisse mettre la queue (il invente et affirme des mensonges).

Seurjon, voir Seurhon.

Seurprīse [sœ̨rprīs M, I, P, N], s. f. — Surprise.

Seussegnon, Seussion [sœ̨sñõ M, sœ̨syõ N], s. m. — 1o Grillon, cricri. 2o Personne malingre.

Seut [sœ̨ M, N], adv. — Soit. Ordinairement, on dit que ç’ seut, que ce soit.

Que ç’ seut, s’is font profit de çou que j’ lou dīrā,
J’èrā rampyi mè tāche.

Soit, s’ils font profit de ce que je leur dirai, j’aurai rempli ma tâche. C. H., I, 4.

Seuyat [sœ̨ya M, N, S, sœ̨yǫ I, P, siya Landroff, sǫyǫ V], s. m. — Seuil.

Seūye [sœ̄y M, I, P, sœ̄y-suy F, sœ̄y-syœ̄y N, sōy S, sāy V], s. f. — Soie de porc.

Seūye [sœ̄y F], s. f. — Suie. Voir Sieūye.

Seuyeu [sœ̨yœ̨ Hémilly], s. m. — Homme rude, brutal.

Seūyon [sœ̄yõ M, I, P, N, sōyõ S], s. m. — Maladie des porcs, causée par des soies qui croissent dans le gosier.

Seuyot, voir Seuyat.

Sèvant [sęvã gén.], adj. — Savant. ~ come i līve, s. comme un livre. — Éte pus ~ que l’ diāle, être plus s. que le diable S.

Sèvète [sęvęt gén.], s. f. — 1o Savate. T’ és seu ? — Bwès dans eune ~. Tu as soif ? Bois dans une s. (expression en usage dans le pays messin). 2o Jeu messin ressemblant au jeu du furet.

Sèveté, voir Sèvetieu.

Sèveter [sęftēⁱ.. M, S, saftaⁱ F], v. tr. — Gâter un ouvrage.

Sèvetieu [sęftyœ̨.. M, I, P, N, sęftęⁱ.. S, sęfte V], s. m. — Savetier.

Sèvroūseté [sęvrūstēⁱ M], s. f. — Saveur, sapidité.

Sèyat [sęya M], s. m. — Sifflet fait de l’écorce du saule.

Sèyate [sęyat M, N, sęyǫt I, P], s. f. — Seau plus large et moins long que le seau ordinaire, qui sert à tirer du vin.

Sèyate [sęyat M, N], s. f. — Petite scie de charron.

Sèye [sęy M, I, P], s. f. — Seau. Qu’i at ç’ que danse an-n-alant an vaye èt qu’ brāt an r’venant s’tit ? — Lè ~, qu’est-ce qui danse en partant et qui pleure en rentrant ? — Le s. (devinette).

Sḗye [sēy S, V], s. f. — 1o Grande scie. 2o Scierie. Voir Sayerḕye.

Sḗye, voir Sīle.

Sèyé [sęye V], s. m. — Sureau. Voir Savgnon.

Sèyé [sęyēⁱ M, I, P, N, sayęⁱ.. S, sǫyę V], s. m. — Seau en bois avec une anse ou poignée de côté, qui sert à traire les vaches. I pieuveūt è ~, il pleuvait à s. (très fort).

IMAGE

Sḗyer [sēye, -yœ V, sēyi S], v. tr. — Couper les blés avec la faucille. Voir Sīlieu.

Sèyeū, Sèyi [sęyœ̄ V, sęyi S, V], s. m. — Sureau. Voir Savgnon.

Sḗyi, voir Sḗyer.

Sèyîn [sęyĩ.. M, I], s. m. — Graisse de porc non fondue.

Sèyon [sęyõ M, I, P, N, sayõ S, sǫyõ V], s. m. — 1o Petit seau ; petit récipient adapté à puiser de l’eau V. Voir Jetou. 2o Bénitier.

Sèyote, voir Sèyate.

Sèyu [sęyü S], s. m. — Sureau. Voir Savgnon.

Sḗyou, voir Sīlou.

Si [si-sę M, I, P, N, si-se V], conj. — Si. Si veus v’leūz, si vous voulez.

Si [si gén.], adv. — Si. ~ tḗl’mant, tellement, tant. Dans le Vosgien, on dit Siot à qqn. qu’on tutoie, O, qu’si, quand on dit vous.

Siancious [syãsyu.. gén.], adj. — 1o Habile ; intelligent ; industrieux. 2o Sage.

Siaume [syōm M, I, P], s. f. — Discours insignifiant, baliverne. C’est « psaume » avec son ancienne prononciation (Ch. Bruneau).

Sicoupe [sikup V], s. f. — Soucoupe.

Sīe, voir Sieūye.

Siḗke [syēk gén.], s. m. — Siècle.

Sièn’ [syęn P, F, V], pron. poss. — Sien. Ç’ot d’ è ~, c’est à lui V. Voir Syin.

Sieu [syœ̨ M, I, P, N, sēr V], s. f. — Sœur. Voir Seūr.

Sieulvanje [syœ̨lvãs̆ M, I, P], n. pr. — Silvange, vill. de l’arr. de Metz.

Sieuve [syœ̨f N], s. f. — Sevrage.

Sieūye [syœ̄y M, I, P, N, sœ̄y F, sīy-sǖy S, sī V], s. f. — Suie. Voir Èmḗhh.

Sieūye [syœ̄y N], s. f. — Soie de porc. Voir Seūye.

Sigan [sigã V], s. m. — Tapage, dispute.

Signifiance [siñifyãs M, I], s. f. — Signification, sens.

Silaⁱ, voir Sīlieu.

Sīle [sīl M, I, P, F, sīl-sīy N, sēy S, V], s. f. — Faucille.

Sīlieu [sīlyœ̨.. M, I, P, silaⁱ-siyi F, silyœ̨-siyœ̨ N, sēyi.. S, V], v. tr. — Couper les céréales avec la faucille. Sḗyi ā bié, couper le blé S.

Sīlou [sīlu.. M, I, P, sīlu-sīyu N, sēyu S, V], s. m. — Celui qui coupe avec la faucille.

Simer [simēⁱ.. S], v. intr. — Suinter. Se dit d’un cuveau ou d’un tonneau. Voir Zūner.

Simme [sẽm-sẽn M, sẽn I, sēn P, sēn-sẽn N], s. f. — 1o Sève, suc de la terre. 2o Vase déposée par l’eau.

Simonpitieu [simõpityœ̨.. M, I], loc. adv. — C’est vrai, en effet.

Simpe [sẽp gén.], adj. — Simple. Pārieu dobe conte ~, parier double contre s. (deux contre un).

Sināgoū, Sināgow [sinǟgū.. M, I, sinǟgǫw-sinǟgū N], s. f. — Synagogue.

Sinaⁱ, voir Siner.

Sinate [sinat S], s. f. — Sonnette. Voir Seunate.

Sinātūre [sinǟtǖr.. M, I, P, N, S], s. f. — Signature.

Sinau [sinō M], s. m. — Signal.

Sîn, Sin’ [sĩ-sin S], pron. poss. — Sien. Voir Syin.

Sindieu, voir Singuieu.

Sīne [sīn V], s. m. — Signe. Voir Seugne.

    1. Siner $$

Siner [sinēⁱ.. gén.], v. tr. — Signer.

Sīnè [sīnę V], v. tr. — Sonner. Voir Seuner.

Sînfwè [sĩfwe Rezonville], s. m. — Sainfoin.

Singnāye [sẽñǟy.. M, I, sēñāy P, sēñǟy-sẽñǟy N], s. f. — 1o Saignée. 2o Artère que le tueur de cochons a traversée en égorgeant la bête.

Singneu [sẽñœ̨.. M, I, sēñę P, F, S, V, sēñœ̨-sẽñœ̨ N], v. tr. et intr. — Saigner. ~ au bianc, s. à blanc.

Singuénote [sẽgenǫt V], s. f. — Vêtement déchiré.

Sînguiè, voir Singuieu.

Singuieu [sẽgyœ̨ M, sãgyę I, P, sãglaⁱ F, sẽgyœ̨-sẽdyœ̨ N, sãdję-sãdyę S, sĩgyę V], s. m. — Sanglier. Voir Porsinguieu.

Sînje [sĩs̆.. gén.], s. m. — Singe.

Sînjerḕye [sĩjrę̄y.. M, I, P, N, sĩjrī(y) S, V], s. f. — Singerie.

Sinne [sĩn M, I, sēn P], s. f. — Scène ; apostrophe imprévue.

Sinne, voir Simme.

Sinodāl [sinǫdǟl.. M, I, P], s. m. — Marguillier.

Sinote [sinǫt V], s. f. — Sonnette. Voir Seunate.

Sīnou [sīnu V], s. m. — Sonneur. Voir Seunou.

Sînse [sĩs.. S], s. f. — Rouleau de linge que l’on allume pour enfumer les abeilles.

Sînsegnon [sĩsñõ.. M, I, P, N], s. m. — 1o Grillon. 2o Glande qui se produit sous le menton.

Sint [sẽ gén.], adj. et s. m. — 1o Saint.

Sint au motîn,
Diāle sotit.

Saint à l’église, diable à la maison (personne méchante qui cache son jeu). ’L è l’ḗr’ de s’ foute dés ~ qu’ n’ont pwint d’ keulate, il a l’air de se f… des s. qui n’ont pas de culotte (il se moque de tout). Poūre ~, poūre chèpèle, poūre motîn d’fralé, pauvre s., pauvre chapelle, pauvre église démantibulée (grande misère). — ’L ot come lo moté d’ Foudād, n-é pwint d’ sints d’dons, c’est comme l’église de Fouday (?), il n’y a point de s. dedans. Se dit, au jeu de cartes, quand on n’a que des cartes de peu de valeur V. 2o Image en général V. (Dans la partie allemande de la Moselle, on dit Hèlieu, de l’allemand Heilige).

Sint-bwès [sẽbwę M, I, P], s. m. — Daphné (sorte d’arbrisseau).

Sint-Hîmbé [sẽ hĩbēⁱ M], n. pr. — St.-Hubert, vill. de l’arr. de Metz.

Sinte-tḗre [sẽt tēr S], s. m. — Cimetière (ou du moins la partie qui a été bénite, l’autre étant réservée aux suicidés). Voir Cimetieu.

Sinti [sẽti V], v. tr. — Sentir. Voir Santi.

Sint-Qwîntîn [sẽ kwĩtĩ.. M, I, P], n. pr. — Saint-Quentin, côte près de Metz.

Sinte-Reufène [sẽt rœ̨fęn M, I, P], n. pr. — Ste.-Ruffine, vill. près de Metz.

Sīr [sīr S, V], adj. — Sûr. Voir Hhūr.

Sirap [sira M, N, sirǫ I, P, F, S, V], s. m. — Sirop.

Sircroute [sirkrut V], s. f. — Choucroute. Voir Sourkroute.

Sīremont [sīrmõ V], adv. — Sûrement. Voir Hhūremant.

Sirète, Sireūse [siręt, sirœ̄s F], s. f. — Sorte de boîte ou caisse en bois, dans laquelle se tiennent à genoux les femmes qui lavent au lavoir.

Sīriāye [sīryǟy M, N], s. f. — Coup de soleil.

Sīrīe [sīrī V], s. f. — Partie de la voiture qui se trouve sous la Lonzinne. Voir Ché, Hhūrīe.

Sirujīe [sirüjī M, I], s. f. — Chirurgie.

Sis [si S, V], prép. — Sur. Voir Sus.

Sisiè [sizyę F], s. m. — Gésier.

Sīve [sīf M, I, P, F, N, sīf-sēf S], — 1o Sève. A ~, à s. Se dit d’un arbre ou d’une branche en pleine sève, par ex. de l’écorce de saule, prête à la confection de sifflets F. 2o Terre légère.

Siyat [siya M, N, S, siyǫ I, P, F, V], adv. — Si, oui. Ne s’emploie que quand on tutoie qqn. Voir Si.

Siyat [siya Landroff], s. m. — Seuil. Voir Seuyat.

Sīye [sīy N], s. f. — Faucille. Voir Sīle.

Siyeu, Siyi [siyœ̨ N, siyi F], v. tr. — Couper les céréales avec la faucille. Voir Sīlieu.

Siyomme [siyõm-siyōm N], s. m. — Personne sensible.

Siyot, voir Siyat.

Sīyou [sīyu N], s. m. — Ouvrier qui coupe avec la faucille. Voir Sīlou.

So [sǫ, s devant une consonne, sn devant une voyelle, gén.], pron. poss. — Son. S(o) pḗre, son père, s’n afant, son enfant.

So [s(ǫ) gén. (s(ę) F, s(e) V)], pron. réfl. — Se. I so r’moūwe, il se remue ; i s’ tone, il se tourne.

So [sǫ V], s. m. — Soir. Voir Seūr.

Sō [sō-sōᵘ-sǫw S, sǫ V], s. f. — Soif. Voir Seū.

Sō [sōᵘ N, sō.. S, V], adj. — Soûl. Voir Soūl.

Sobot [sǫbo V], s. m. — Sabot. Voir Sèbat.

Soboté [sǫbǫte V], s. m. — Sabotier. Voir Sèbatieu.

Sobotè [sǫbǫtę V], v. intr. — Faire du bruit en marchant avec des sabots. Voir Sèbater.

Sōbrequat, Sōbriquot [sōᵘbrȩka N, sōbrikǫ Woippy], s. m. — Sobriquet. Voir Soūbrequat.

Soc [sǫk V], s. m. — Sac. Voir Sèc.

Socate [sǫkat S, sǫkǫt I, P, V, sǫkęt F], s. f. — 1o Souche de bois ; racine noueuse. 2o Vieil homme, vieille femme.

Soch [sǫs̆ F], adj. — Sec. Voir Chach.

Socherosse [sǫs̆rǫs F], s. f. — Sècheresse. Voir Chachou.

Sochi [sǫs̆i F], v. tr. — Sécher. Voir Chacheu.

Sochu [sǫs̆ü F], s. m. — Séchoir à lard. Voir Chachu.

Soci [sǫsi M, I, P], s. m. — Souci, sorte de fleur.

Soci [sǫsi gén.], s. m. — Souci. Peurneūz pus d’ ~, prenez plus de s. (soyez plus raisonnable). Panre pus d’ ~ que d’ rāhon, prendre (se faire) plus de s. que de raison.

Sociance [sǫsyãs M, I, P, N], s. f. — Souci ; inquiétude ; chagrin. J’ n’ā m’ ~ d’āque anlè, je n’ai pas de s. de qqch. de semblable (je ne m’inquiète pas de cela). Y è dous bwins mèd’cins po guèri lè ~ : lo premîn, ç’at l’ tamps, l’aute, ç’at l’èspèrance. Il y a deux bons médecins pour guérir le s. : le premier, c’est le temps, l’autre, c’est l’espérance. Ch. H., II, 57.

Socote, voir Socate.

Sōcriyeu [sōᵘkriyœ̨ N], v. tr. — Plaindre qqn. Voir Soūcriyeu.

Sofe [sǫf gén.], s. m. — Soufre.

Sofrance [sǫfrãs M, I, P, N], s. f. — Souffrance.

Sofrer [sǫfrēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Soufrer.

Sofri [sǫfri M, I, P, N, sufri F, S, V], v. tr. et intr. — Souffrir. Fāt bin qu’on soufréhhe în pō pou mouri, il faut bien qu’on souffre un peu pour mourir V.

Sognè [sǫñę.. I, P, V], v. tr. — Soigner. Voir Sagneu.

Sohādieu [sǫhǟdyœ̨.. M, I, P, N, sǫhādi-suhādi F, sǫhādi S, sõhādye, -yœ-suhādye V], v. tr. — Souhaiter. Ah byin, wi, j’ v’ an sohāde, eh bien, oui, je vous en souhaite (ce n’est pas à moi que cette chance peut arriver).

Sohāt [sǫhǟ.. M, I, P, N, sǫhā-suhā F, V], s. m. — Souhait.

Souhait de bonne année :

Je v’ sohāde eune bone ènāye èt eune bone santāye èt totes sortes de prospèrités : i bwin gueurnîn pyin d’ peumes èt eune hhieule po y monter. N’at ç’ meu tolè eune bèle comoūdité ? Çant-i, çant-ans, çant ècus pèr an, i bwin toné d’ vîn èt lo pèrèdis è lè fin. Je vous souhaite une bonne année et une bonne santé et toutes sortes de prospérités : un bon grenier plein plein de pommes et une échelle pour y monter. N’est-ce pas là une belle commodité ? Cent i (?), cent ans, cent écus par an, un bon tonneau de vin et le paradis à la fin.

Sohognon [sǫγǫñõ M], s. m. — Sorte de poire.

Sohon [sǫγõ V], s. m. — Saison. Voir Sāhon.

Sokète, voir Socate.

Solāde, Solādje [sǫlāt-sǫlāts̆ V], s. f. — Salade. Voir Salāde.

Solādiè, Solardier [sǫlādyę I, P, sǫlardye V], s. m. — Saladier. Voir Salādieu.

Solcroute [sǫlkrut P], s. f. — Choucroute. Voir Sourcroute.

Soldāt [sǫldǟ lang. pop. mess.], s. m. — Petite figure en moelle de sureau, avec un peu de plomb au pied, qui se redresse brusquement, de quelque façon qu’on la pose. Voir Boudique.

Solé, voir Soleu.

Solé [sǫlē V], s. m. — Saloir. Voir Salu.

Solebo [sǫlbǫ V], n. pr. — Sarrebourg. Voir Salebo.

Solèjeu [sǫlęjœ̨.. M, I, P, N, sulęji.. S, V], v. tr. — Soulager. Lés chîns s’ solèjent an l’vant lè pète, les chiens se soulagent (urinent) en levant la patte.

Solemant [sǫlmã M, I, P, N, sēlmõ V], adv. — Seulement. Ne tant ~, même pas. On entend aussi An solemant.

Solè [sǫlę.. I, P, F, V], v. tr. — Saler. Voir Saler.

Sōlè [sōlę V], v. tr. — Soûler. Voir Soūler.

Soler [sǫlēⁱ.. gén. (sulaⁱ-suyę F)], s. m. — Soulier. ~ don bwin Dieu, s. du bon Dieu (ancolie vulgaire). Vaut mieus fāre dés bwins ~ au poūre qu’au riche, pèç’ que l’ riche è pus āhieu d’ rev’nîn que l’ poūre, il vaut mieux faire de bons s. au pauvre qu’au riche, parce que le riche a plus aisé de revenir que le pauvre. Po fāre eune bone pāre de ~, i faut treūs choūses : eune langue de fome po lè hh’mèle ; po lo d’ssus, i gosieu d’ māte d’ècoūle ot d’ lè hèyeune de prḗte po d’ lè pwohhe, pour faire de bons s., il faut trois choses : une langue de femme pour la semelle ; pour le dessus, un gosier de maître d’école et de la haine de prêtre pour de la poix.

Soleu [sǫlœ̨.. S, sǫlę V], s. m. — Fenil, grenier.

Solever [sǫlvēⁱ.. gén. (sõlvę V)], v. tr. — 1o Soulever : Soleūve lo pè lè quāwe, soulève-le par la queue. 2o Enlever, voler. J’ā roūbliyeu mè brōde, ’l ètu sol’vāye, j’ai oublié ma blouse, elle a été volée.

Sōlḗye [sōlēy V], s. f. — Soûlerie. Panre ène bone ~, faire bombance.

Soliḗre [sǫlyēr I, sǫlyęr P, sǫlyer V], s. f. — Salière. Voir Saliḗre.

Solilèsse [sǫlilęs M], s. m. — Nom donné à une partie du poulet.

Solope [sǫlǫp I, P, F, V], s. f. — Salope. Voir Salope.

Solu [sǫlü I, P, F], s. m. — Saloir. Voir Salu.

Solvḗse, voir Solveūse.

Solveūse [sǫlvœ̄s S, sǫlvēs V], s. m. — Ne se rencontre que dans la locution : ower lo ~, avoir soif.

Some, voir Some.

Somāds [somǟ.. M, I, P], s. m. pl. — Terres en jachères.

Somatchè [s(ǫ)mats̆ęⁱ.. S], v. tr. — Labourer pour la première fois un champ en jachères. Voir Somater, Somèrter.

Somate [sǫmat M, N, sǫmǫt I, P, sumat S], v. tr. — Soumettre.

Somau [sǫmōᵘ N], s. m. — Mauvais bois de chêne.

Sombreté [sõbrȩtēⁱ.. M, I], s. f. — Ombre.

Some [sǫm M, I, P, N, sum F, sōm S, V], s. f. Somme, certaine quantité d’argent.

Some [sǫm M, I, P, N, sum F, sõ S, V], s. m. — Sommeil. J’ā ~, j’ai envie de dormir. ’L è l’ ~ duhh, il a le s. dur. Hhoffieu i ~, souffler un s. (dormir).

Sōme, voir Somme.

Somer [sǫmēⁱ.. gén.], v. tr. — Semer. Ne some meu quad i cheut dés grèsîns, sans qwè t’èrés don bianc sèné, ne sème pas quand il tombe de la grêle, sans quoi tu auras du séné blanc.

Somèrter [sǫmęrtēⁱ.. M, I, P, N, s(o)mǫrtaⁱ F, s(ǫ)mats̆ęⁱ.. S, somǫtyę V], v. tr. — Labourer la première fois un champ en jachère.

Somè(r)trād [sǫmę(r)trǟ.. M, I, P], s. m. — Oiseau qui fait son nid dans les fentes des murs.

Someūr [sǫmœ̄r S], s. m. — Espèce de grand tablier où le semeur met le grain qu’il sème. Voir Semus.

Sōmi, Sōmié, voir Soūmieu.

Sōmieu [sōmyœ̨.. gén. (somye-smǫye V)], v. intr. — Sommeiller. J’ è trop d’ swins, jé n’ drém pis, jé n’ fès qué d ~, j’ai trop de soucis, je ne dors plus, je ne fais que (de) sommeiller.

Somme [sõm M, N], s. m. — Blé en sac, prêt à la mouture. Voir Soūme.

Somortaⁱ, Somotiè, voir Somèrter.

Somote, voir Somate.

Sompouté [sõputē V], s. m. — Partie d’une voiture adaptée perpendiculairement à la Lonzinne ; elle sert à supporter les planches et les échelles ; support en général, par ex. le long bâton qu’utilise le bûcheron pour rapporter son fagot à la maison.

Son [sõ S], s. m. — Sommeil.

Sonant [sǫnã I, P, F, V], s. m. — Semblant. Voir Sanant.

Sondāye [sõdǟy.. M, I, P, N], s. f. — Sondée (ce qu’on a tiré du baril avec la sonde). J’an-n-a gobé eune ~, j’en ai gobé (bu) une s.

Sonedrévèk (è) [sǫndrevęk V], loc. adv. — À l’envers ; de travers. I fèt tortot d’ ~, il fait tout de travers.

Sonè [sǫnę.. I, P, V], v. intr. — Sembler. Voir Saner.

Songne [sõñ N], n. pr. — Solgne. Voir Soūgne.

Sonhādier [sõhādye V], v. tr. — Souhaiter. Voir Sohādieu.

Sonke [sõk V], s. m. — Nombre impair. Ne s’emploie que dans l’expression : Pār ou ~, pair ou impair. Jeu qui consiste à cacher, dans une main, des noix, des noisettes, des billes, etc., et à faire deviner si le nombre de ces objets est pair ou impair. Celui qui devine juste gagne le tout ; au cas contraire, il est obligé de donner à son partenaire autant d’objets que celui-ci en tenait dissimulés dans sa main.

Sonji [sõji S], v. tr. et intr. — Songer. Voir Chonjeu.

Sonlevè [sõlvę V], v. tr. — Soulever. Voir Solever.

Sonrbe, Sonrbi, voir Soūrbe, Soūrbi.

Sonre [sõr M, I], s. f. — Sorte, espèce.

Sonre, Sonrou [sõr-sõru M, I], s. m. — Marchand de cochons.

Sons [sõ V], prép. — Sans. Voir Sans.

Sonte [sõt V], s. f. — Sentier. Voir Sante.

Sope [sǫp' gén.], s. f. — Soupe. Drassieu lè ~, dresser la s. (servir le potage). ~ au vîn, s. au vin (orchis à fleur violacée). Lè ~ at ranflāye, la s. est renflée (le pain de la soupe est gonflé par le bouillon). I r’lut come d’lè sope au bodîn, il reluit comme de la soupe au boudin. Pwint d’fèçons, minjeūz lè sope come j’l’èvans, point de façons, mangez la soupe comme nous l’avons (à la fortune du pot).

Ç’at i groūs maleūr
D’minjeu lè sope sans beūr ;
Ç’at i pus groūs guignon
D’lè minjeu sans boyon.

C’est un gros malheur de manger la soupe sans beurre ; c’est un plus gros guignon de la manger sans bouillon. Eune ~ è l’eugnon èt hop’! sos l’pieumon, une soupe à l’oignon et hop ! sous la couverture. Se dit d’un mariage bâclé à la hâte.

Soper [sǫpēⁱ.. gén.], v. tr. et intr. — Souper.

Soper [sǫpēⁱ.. gén.], s. m. — Souper. D’ordinaire, anciennement, le s. comprenait des pommes de terre et du lait, en hiver ; des pommes de terre et de la salade, en été. Quand il y avait un invité, on corsait le souper. À la première visite que fit Mārice à sa future, on servit : ène èm’lète au bacon, don fromḗje guèyîn, d’lè salāde, i jambon, une omelette, du fromage guèyîn, de la salade, un jambon. Le tout était arrosé du vin d’Aussereūs. C. H., i, 175. — T’èrvins tād, Jan, po sopè, t’èrés lo torchon ā pot, tu reviens tard, Jean, pour souper, tu auras le torchon au pot (tu n’auras plus rien à manger) S.

Sopir [sǫpī(r) M, I, P, N, supi S, V], s. m. — Soupir.

Sopirau [sǫpirō M, I, P, F, N, supirā S, V], s. m. — Soupirail.

Sopirer [sǫpirēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Soupirer.

Sopirer [sǫpirēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Suinter.

Sorbeu [sǫrbœ̨ M, I], n. pr. — Sorbey, vill. de l’arr. de Metz.

Sorbè, voir Soūrbi.

Sorci [sǫrsi M, I, P, N], s. m. — Sourcil ; cil.

Sōrcieu [sōᵘrsyœ̨.. N, S, V], s. m. — Sorcier. Voir Soūrcieu.

Soré [sǫrē V], s. m. — Chaîne qui sert de frein à une voiture. Voir Sareū.

Sorè [sǫrę V], v. tr. — Serrer. Voir Sārer.

Sorè [sǫrę Gorze], s. m. — Soleil.

Sorfāre [sǫrfǟr.. M, I, P, N], v. tr. — Surfaire.

Sori [sǫri M, I, P, N], s. m. — Sourire.

Sorji [sǫrji S], v. intr. — Être assis à côté, se trouver à côté.

Sorpanre [sǫrpãr M, I, P, N, sürpãr F, S, surpãr V], v. tr. — Surprendre.

Sorpe [sǫrp V], s. f. — Serpe. Voir Sāpe.

Sōrpelîns [sōᵘrpȩlĩ N], s. m. — Surplis. Voir Soūrpelîns.

Sorprînse [sǫrprĩs.. M, I, P, N], s. f. — Surprise, stupéfaction.

Sorrīe [sǫrrī V], s. f. — Soirée.

Sōrt [sōᵘr.. N, S, V], s. m. — Sort. Voir Soūrt.

Sōrtāye [sōᵘrtǟy N], s. f. — Sortie. Voir Soūrtāye.

Sōrti [sōᵘrti N], v. intr. — Sortir. Voir Soūrti.

Sorvaye [sǫrvay M, sǫrvǫy I, P], s. f. — Avant-veille.

Sorvayeu [sǫrvayœ̨ M, N, sǫrvǫyę I, P, survayi S, survǫye, -yœ V], v. tr. — Surveiller.

Sorveūr [sǫrvœ̄r M, I, P, N], v. tr. — Entrevoir.

Sorvoye, Sorvoyè, voir Sorvaye, Sorvayeu.

Sos-tit [s(ǫ)ti gén. (suti F, Landroff)], loc. adv. — À la maison, chez soi. I n’ateūt m’ ~, il n’était pas chez lui.

Sot [sǫ I, P, F, S, V], adj. — Sot. Voir Sat.

Sotenîn [sǫtnĩ.. M, I, P, N, sutnẽ F, sutni S, V], v. tr. — Soutenir, maintenir, conserver dans le même état. Ma fwè, d’peus ç’ tams lè, v’ èveūz byin sotnin, ma foi, depuis ce temps, vous vous êtes bien conservée. C. H., i, 155.

Sotèrin [sǫtęrẽ M, I, P], s. m. — Souterrain.

Sotenerḕye [sǫtȩnrę̄y I, P], s. f. — Sottise. Voir Satenerḕye.

Sotīche, Sotīhhe [sǫtīs̆-sǫtīχ I, P, S, V], s. f. — Sottise. Voir Satīhhe.

Sotré [sǫtrēⁱ.. I, P, S, V], s. m. — Lutin. Voir Satré.

Sotyin [sǫtyẽ M, I, P, N], s. m. — Soutien, appui ; arc-boutant.

Sou [su gén.], s. m. — Sou. Au pl. : fortune, argent. Eva dés ~, an font ç’ qu’an veuyent, avec de l’argent, on fait ce que l’on veut. Quand-an z-ont dés ~, ç’at beun’ āhieu d’ fāre, quand on a de l’argent, c’est bien aisé de faire (ce qu’on veut).

Soūbrequat [sūbrȩka M, sūbrȩkǫ I, P, sǫbrikǫ Woippy, sõbrȩka-sūbrȩka N, subrikę V], s. m. — Sobriquet.

Soūbrequat [sūbrȩka M], s. m. — Acompte que l’on prend sur un repas quand on a trop faim pour attendre.

Soūbreté [sūbrȩtēⁱ M], s. f. — Sobriété.

Soūcriyeu [sukriyœ̨.. M, I, P, sōᵘkriyœ̨-sūkriyœ̨ N], v. tr. — Plaindre. J’ soukrīye lo poūre vieus’, je plains le pauvre vieux.

Soudārd [sudǟr.. gén. (suldā F)], s. m. — Soldat ; d’ordinaire, soldat d’infanterie. Feuhhe come don tron d’ ~, sec comme de l’étron de s. — Olè ~, faire son service militaire V. T’as come lo ~ di pape, teu n’ t’an vās m’ que pa lo bé tams, tu es comme le s. du pape, tu ne t’en vas que par le beau temps S.

Soūdarerasse, Soūdarerosse [sudǟrras M, N, S, sudārrǫs I, P], s. f. — Femme hardie ; souvent femme dévergondée.

Soūder [sūdēⁱ gén.], v. tr. — Souder.

Soufri [sufri F, I, V], v. tr. et intr. — Souffrir. Voir Sofri.

Soūgne [sūñ M, sõñ N], n. pr. — Solgne, vill. de l’arr. de Metz.

Sougni [suñi F], v. tr. — Soigner. Voir Swègneu.

Soūgnon [sūñõ I, P], s. m. — Sureau. Voir Savgnon.

Souhādier [suhādye.. V, F], v. tr. — Souhaiter. Voir Sohādieu.

Souhāt [suhā F, V], s. m. — Souhait. Voir Sohāt.

Souhhener [suχnēⁱ.. M], v. intr. — Se promener par pure curiosité. I souhheune dans tot lo v’lḗje, il se promène dans tout le village (pour voir ce qui s’y passe).

Soūl [sū M, I, P, sō-sū F, sū-sǫw N, sō-sǫw S, sō V], adj. — 1o Rassasié. Tiat-ç’ qu’at tojos ~ èt n’ bwèt jèmās ? — Lo sou. Qui est-ce qui est toujours soûl et ne boit jamais ? — Le sou (devinette). J’ā tojos seū, j’ bwès tojos èt je n’ sus jèmas ~ ? — Lo phhon, j’ai toujours soif, je bois toujours et je ne suis jamais soûl ? — Le poisson (devinette). Voir Grînve. Ç’at dés-omes ~ qu’ an sḗvent tojos lè vérité, c’est des hommes s. qu’on sait toujours la vérité. 2o Fatigué. ~ d’ tocheu l’ankieume, f. de toucher l’enclume. J’ sus soūl de l’antande, je suis f. de l’entendre. 3o Ivre.

Soulaⁱ [sulaⁱ F], s. m. — Soulier. Voir Solé.

Soūlant [sūlã M, I, P, N], adj. — Enivrant.

Souldāt, voir Soudārd.

Soulèji [sulęji S, V], v. tr. — Soulager. Voir Solèjeu.

Soūler [sūlēⁱ.. M, I, P, N, sōlę-sūlę V], v. tr. — Soûler.

Soūlon [sūlõ gén. (sūlǫ F)], s. m. — Soulard.

Soūlot, voir Soūlon.

Soumād [sumǟ M], adj. — Sournois.

Soumate [sumat S], v. tr. — Soumettre. Voir Somate.

Soume [sum F], s. f. — Somme (argent).

Soume [sum F], s. m. — Sommeil. Voir Some.

Soūme [sūm-sõm M, sūm I, P, sõm-sōᵘm N], s. f. — Charge de blé, de farine en sac ; quantité de blé qu’on confie en une fois au meunier pour qu’il la transforme en farine et en son. J’èvans eune ~ au molîn, nous avons une charge de blé au moulin.

Soūmieu [sūmyœ̨.. M, I, P, N, sōmi F, sōmye V], s. m. — Planche de plus de 12 pouces d’équarrissage ; poutre (partie d’une ferme). Voir Fig. 73.

Sounaⁱ [sunaⁱ F], v. tr. — Sonner. Voir Seuner.

Sounow [sunǫw F], s. m. — Sonneur. Voir Seunou.

Soupi [supi S, V], s. m. — Soupir. Voir Sopir.

Soupiémon [supyemõ V], s. m. — Plumule, premier bourgeon de la plante.

Soupirā [supirā.. S, V], s. m. — Soupirail. Voir Sopirau.

Soūrbe [sūrp M, I, P, sõrp-sūrp N], s. f. — Sorbe.

Soūrbi [sūrbi M, I, P, sõrbi N, sǫrbęⁱ S], s. m. — Sorbier.

Soūrcieu [sūrsyœ̨.. M, I, P, sōᵘrsyœ̨-sūrsyœ̨ N, sōrsi S, sōrsye, -yœ V], s. m. — Sorcier ; personne qui sait jeter un sort, faire des sortilèges, dans le but de nuire ou de guérir un mal. Tout sortilège est lié à des signes ou à des conjurations, dont la plupart ressemblent à des prières ; le fond est souvent chrétien, parfois païen, le plus fréquemment incompréhensible.

Sourcroute [surkrut M, surkrut-sükrut-solkrut I, P, fyęrjut, jǫwkrǫwt-surkrut-sǫwkrǫwt F, surkrut-sürkrut N, surkrut S, sirkrut-surkrut V], s. f. — Choucroute.

Soūreuyat, Soūreuyot [sūrœ̨ya M, S, sūrœ̨yǫ I, P], s. m. — Œil dormant de la vigne, second bourgeon. IMAGE

Sourīe [surī S], s. f. — Partie de la voiture, de forme triangulaire, qui est adaptée au timon et glisse sous la Lonzinne. Voir Hhurīe, Ché.

Sourlandemin, Sourlondémin [surlãdmẽ.. M, I, P, N, S, surlõdemẽ V], s. m. — Surlendemain.

Sournwète [surnwęt V], s. f. — Sornette, billevesée.

Sourpanre [surpãr V], v. tr. — Surprendre. Voir Sorpanre.

Soūrpelîns [sūrp(ȩ)lĩ.. M, I, P, sōᵘrp(ȩ)lĩ-sūrp(ȩ)lĩ N, surpli V], s. m. — Surplis.

Soūrt [sūr M, I, P, sōᵘr-sūr N, sōr S, V], s. m. — Sort, maléfice.

Soūrtāye [sūrtǟy.. M, I, P, sūrti F, sōᵘrtǟy-sūrtǟy N], s. f. — Sortie ; issue. È lè ~ d’ lè masse, à la s. de la messe.

Soūrte [sūrt M, I, P, F], s. f. — Sorte.

Soūrti [sūrti M, I, P, F, sōᵘrti-sūrti N, sǫrti S], v. intr. — Sortir.

Soūrtie, voir Soūrtāye.

Sourvoyer [survoye V], v. tr. — Surveiller. Voir Sorvayeu.

Sous-tit [suti F, Landroff], loc. adv. — À la maison. Voir Sos-tit.

Soutāne [sutǟn.. gén.], s. f. — Soutane. Au dix-huitième siècle, la s. était un costume de chœur et de cérémonie. Le clergé portait, comme costume de ville, l’habit noir à la française ou la lévite avec des culottes courtes. Voir Lo bètome, 435, où le curé revêt la s. pour assister au repas de baptême.

Soutenin [sutnẽ F, sutni S, V], v. tr. — Soutenir. Voir Sotenîn.

Survayi, Sourvoyer [survayi S, survǫye V], v. tr. — Surveiller. Voir Sorvayeu.

Souwāye [s(u)wǟy.. M, I, P, F], s. f. — 1o Sueur. 2o Buée qui se forme sur les vitres.

Soūwemant [sū(w)mã M, I], s. m. — Exsudation, suintement.

Souwer [s(u)wēⁱ.. gén.], v. intr. — Suer ; transpirer ; suinter. ~ d’ honte, suer de honte.

Souweūr, voir Souwou.

Souwou [s(u)wu.. M, I, P, N, S, suwœ̄r F], s. f. — Sueur. Lè ~ d’ lè moūt, la s. de la mort (les s. froides de l’agonie). Voir Soyeūr.

Souye [suy F], s. f. — Soie de porc. Voir Seūye.

Soūye [sūy M, I, P, S, sōᵘy-sūy N], s. f. — Cépée ; bois provenant d’un taillis ; buisson.

Souyè [suyę F], s. m. — Soulier, voir Soler.

Sovant [sǫvã gén. (sǫvõ V)], adv. — Souvent. Sovantes fwès, souvent.

Sovenance [sǫvnãs gén.], s. f. — Souvenance ; mémoire. De ~ d’ome, de mémoire d’homme. Voir Ransovenance.

Sovenîn [sǫvnĩ.. M, I, P, N], v. intr. — Souvenir.

Sovon [sǫvõ I, P, V], s. m. — Savon. Voir Savon.

Sovont, voir Sovant.

Sovrous [sǫvru V], adj. — Savoureux. Voir Sawrous.

Sow [sǫw M], adj. — Soûl. Voir Saw.

Sowè [sǫwę I, sǫwēr P, F, sǫwor V], v. tr. — Savoir. Voir Sawer.

Sowkrowte, voir Sourkroute.

Sowgnād [sǫwñǟ M, N], s. m. — Mauvais ouvrier. Voir Sawgnād.

Sowgnon [sǫwñõ M?'], s. m. — Sureau. Voir Savgnon.

Sowor, voir Sowè.

Sowrous [sǫwru M, I, P, N], adj. — Savoureux. Voir Sawrous.

Sōyād [sōyā S], s. m. — Habillé de soie, porc (plaisanterie).

Soyaje [sǫyas̆ F, sǫyēs̆ V], s. m. — Sciage. Voir Sayḗje.

Soye [sǫy I, P, F, V], s. f. — Scie.

Soye [sǫy I, P, F], s. f. — Seau. Voir Saye.

Sōye [sōy V], s. f. — Seille. Voir Saye.

Sōye [sōy S], s. f. — Soie de porc. Voir Seūye.

Sōye, voir Soūye.

Soyè [sǫyę V], s. m. — Seau. Voir Sèyé.

Soyè [sǫyę.. I, P, F, V], v. tr. — Scier. Voir Sayeu.

Soyḗje [sǫyēs̆.. I, P, F], s. m. — Sciage. Voir Sayḗje.

Soyḗr’[sǫyēr V], s. m. — Sagard. Voir Sayou.

Soyerḕye [sǫyrę̄y I, P, sǫyrī F], s. f. — Scierie. Voir Sayerḕye.

Soyeūr [sǫyœ̄r Nébing], s. f. — Sueur. Voir Souwou.

Soyeūr [sǫyœ̄r F], s. m. — Scieur. Voir Sayou.

Soyon [sǫyõ V], s. m. — Petit seau. Voir Sèyon.

Sōyon [sōyõ S], s. m. — Maladie des porcs. Voir Seūyon.

Soyot [sǫyǫ V], s. m. — Seuil. Voir Seuyat.

Soyote [sǫyǫt I, P, F, V], s. f. — Petit seau.

Soyote [sǫyǫt I, P, F, V], s. f. — Petite scie. Voir Sayate.

Soyou [sǫyu.. I, P, F, V], s. m. — Scieur. Voir Sayou.

Soyūre [sǫyǖr I, P, F], s. f. — Sciure. Voir Sayūre.

Sōze [sōs M, I, P, N, sās.. S, sēs V], adj. num. ord. — Seize.

Sōzieume [sōzyœ̨m M, P, N, sōzyęm I, sāzīm S], adj. num. ord. — Seizième.

Srevenîn [srȩvnĩ M, N], n. pr. — Servigny-lès-Ste.-Barbe et S.-lès-Raville, vill. de l’arr. de Metz. Voir Aubori.

Srevi [srȩvi M, N], v. tr. — Servir. Voir Sèrvi.

Staker [stakēⁱ M], v. tr. — Piquer.

Stau [stō M, I, P], s. m. — Stalle. Èpayès sus zous ~, lés chaloūnes dreumînt, appuyés sur leurs s., les chanoines dormaient. C. H. v, 230.

Stiké [stikēⁱ.. M, I, P], adj. — Piqué des vers.

Ston [stõ M], s. m. — Maniaque, fou.

Strîngue [strĩk.. S, V], s. f. — 1o Seringue. 2o Femme de très grande taille.

Stritse [strits Novéant], s. f. — Diarrhée.

Strōte [strōt Trémery], s. f. — Rue. Cori lè ~, courir les r.

Sucète [süsęt M, I], s. f. — Chèvrefeuille.

Sucroute [sükrut I, P], s. f. — Choucroute. Voir Sourcroute.

Sunè [sünę.. S], v. tr. — Sonner. Voir Seuner.

Supoūsieu [süpūzyœ̨.. M, I, P, süpōᵘzyœ̨-süpūzyœ̨ N], v. tr. — Supposer.

Sūr [sǖr F, S], adj. — Sûr. Voir Hhūr.

Surcroute, voir Sourcroute.

Surjèt [sürję M], s. m. — Rejeton.

Surpanre [sürpãr F, S], v. tr. — Surprendre. Voir Sorpanre.

Survayi [sürvayi S], v. tr. — Surveiller. Voir Sorvayeu.

Survekance [sürvȩkãs M], s. f. — Survivance.

Sus [sü M, I, P, N, sü-si S, si V], prép. — Sur. ~ champs èt ~ vayes, s. champs et s. voies (par monts et par vaux). ~ mon Dieu, s. mon Dieu (pardieu). An-n-ḗte an ~, en être en s. (en être bien éloigné). — Tchul bas s., c… bas s. (à l’envers) S.

Sūye [sǖy S], s. f. — Suie. Voir Sieūye.

Suzète, Suzōr [süzęt-süzōr M, I, P, N], n. pr. — Suzanne.

Swa [swa F], s. f. — Soif. Voir Seū.

Swagzonche [swagzõs̆ V], n. pr. — Xouaxange, vill. de l’arr. de Sarrebourg. On n’ sèrāt pèssè è ~ sons ḗte moquè èt è Hèt’nié sons ḗte botié, on ne saurait passer à S. sans être moqué et à Hattigny sans être insulté (dicton du pays).

Swègneu [swęñœ̨.. gén. (suñi F)], v. tr. — Soigner.

Swèssante [swęsãt gén.], adj. num. — Soixante.

Swin [swẽ V], s. m. — Souci.

Swīre [swīr F], v. tr. — Suivre. Voir Hhūre.

Sworḗre [swǫrēr V], s. f. — Terre difficile à labourer.

Swotier [swǫtye, -yœ V], v. tr. — Soutenir, alimenter.

Syin [lǫ syẽ M, I, P, F, N, V, lǫ sin-sĩ (sin, à la pause) S], pron. poss. — Le sien, la sienne, les siens.

IMAGE