Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Lettre K

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K

(N. B. Cherchez aux lettres C, CH, Q, les mots que ne seraient pas ici.)

K. Cette lettre s’emploie souvent dans les abréviations à la place du C, et signifie Calendes, Cæso, Caius, Cœlius, Cæsar.

KAAB, poëte arabe, contemporain de Mahomet, avait d’abord écrit contre le prophète ; mais, lorsque Mahomet se fut emparé de la Mecque, craignant sa vengeance, il fit à son éloge un beau poème qui est au nombre des sept Moallakats (poëmes suspendus au temple de la Mecque). Ce poëme a été publié à Leyde, par Lette, 1748, avec d’autres poésies orientales, et accompagné d’une traduction latine.

KAABA (la), édifice carré de 12m en tous sens, que l’on voit dans la principale mosquée de la Mecque. C’est une espèce de temple qui, selon la tradition, fut bâti par Abraham pour lui servir d’oratoire. Mahomet, après la prise la Mecque, détruisit les idoles qui avaient envahi ce temple et le rendit au culte du vrai Dieu. C’est le point vers lequel doivent se tourner les Musulmans dans leurs prières. La Kaaba renferme une fameuse pierre noire que les croyants viennent baiser avec un profond respect.

KAARTA, État de la Sénégambie, sur la r. or. du Sénégal, entre ceux de Ludamar, de Fouladou, de Bambarra et de Kassou, a pour villes princip. Kogué-Médiné et Elimané. Peuplé de Mandingues. Commerce de poudre d’or et d’ivoire.

KABAÏLS. V. KABYLES.

KABARDAH ou cabardie, contrée de la Russie (Caucase), forme la Circassie proprement dite, et se divise en 2 régions : la Grande Kabardah, à l’O., dans le bassin du Kouban, et la Petite Kabardah, à l’E., dans la partie moyenne du bassin du Térek. Le sol en est fertile et le climat doux, mais les habitants sont peu agriculteurs : ils préfèrent la vie nomade et même le brigandage. V. CIRCASSIE.

KABOU, pays de la Sénégambie, entre le Rio-Grande et le cours supérieur de la Gambie. Lieu principal, Sumakonda. Il est arrosé au N. O. par le Géba. Climat chaud, humide et malsain. Riz, céréales, indigo et coton. Poudre d’or, ivoire et argent.

KABOUL (le), le Cophès des anciens, riv. d’Asie, prend sa source dans l’Hindou-Kouch, au N. de l’Afghanistan, coule de l’O. à l’E., passe à Kaboul et à Djelalabad, et se perd dans le Sind, par la r. dr., au N. d’Attock, après un cours de 350 kil., trop rapide pour être navigable.

KABOUL, v. d’Asie, capit. de la prov. de Kaboul et de tout l’Afghanistan, sur le Kaboul, à 320 kil. N. E. de Kandahar ; env. 60 000. Mur de briques ; citadelle dite Balla-hissar, où réside le souverain. Dès le VIIIe siècle, Kaboul était la résidence d’un prince hindou. Babour en fit quelque temps sa capitale. En 1739, Nadir-Chah la prit et la pilla. Timour-Chah en fit en 1774 la capitale de l’Afghanistan. Les Anglais l’ont saccagée en 1842. — La prov. de Kaboul, bornée au N. par le Turkestan, à l’E. par les prov. de Loghman et de Djelalabad, au S. par celle de Gazna, et à l’O. par le Khoraçan, a 200 kil. sur 80. Peu de rivières ; déserts immenses ; vastes plaines ; quelques vallées fertiles. Mines d’or, d’argent, de fer, à peine exploitées ; un peu d’industrie ; tissus de coton, tapis, cuirs. Commerce par caravanes

kaboul (Royaume de), Cabolitæ de Ptolémée ? vaste État d’Asie, borné par le Turkestan au N., les Seikhs à l’E., le Béloutchistan au S., l’Iran et le roy. de Hérat à l’O., se compose de tout l’Afghanistan et du Sistan, et a pour capit. générale Kaboul. — L’histoire du Kaboul se confond avec celle de l’Afghanistan ; on donne indifféremment ces deux noms au royaume qui se forma dans ces contrées en 1747, à la mort de Nadir-Chah, et qui eut successivement pour chefs Ahmed-Khan (1747), Timour, fils d’Ahmed (1773), Zehman, fils de Timour (1792), Mahmoud (1802). Sous ces derniers règnes, les dissensions intestines et l’insurrection des chefs des provinces ouvrit l’accès du pays à Runjet-Sing, roi de Lahore (1818), puis aux Anglais (1839-42), qui n’ont pu s’y maintenir. V. AFGHANISTAN.

KABR-IBRAHIM ou KHATIL, l’anc. Hébron ou Kariath-Arbé des Juifs, v. de Syrie (Damas), à 40 kil. S. de Jérusalem ; 5600 hab. Château fort. Mosquée où l’on montre de prétendus tombeaux d’Abraham, de Sara et de leurs descendants jusqu’à Joseph.

KABYLES ou KABAÏLS. On désigne sous ce nom les tribus montagnardes, la plupart d’origine berbère, qui habitent les massifs de l’Atlas dans l’Algérie et le Maroc. C’est le reste et comme le mélange de toutes les races qui ont habité primitivement le N. de l’Afrique et qui ont résisté aux invasions successives dont cette contrée a été le théâtre. Il ne faut les confondre ni avec les Arabes, ni avec les Maures, ni avec les Turcs. Les Kabyles mènent une vie sédentaire et habitent des villages (gourbis) : plusieurs gourbis réunis forment une kébyta ; d’où leur nom. Leur gouvt est une sorte de confédération démocratique. Ils cultivent le sol et vont vendre de l’huile, des dattes et du miel aux habitants de la plaine ; ils exercent divers genres d’industrie : ils sont forgerons, armuriers, orfèvres ; leurs burnous, leurs cuirs, leurs poteries, leurs huiles, sont recherchés. Les Kabyles sont sobres, laborieux, infatigables ; ils sont braves et hospitaliers, mais violents, vindicatifs et superstitieux. L’amour de l’indépendance est leur qualité dominante. Ils ont été de tout temps divisés en nombreuses tribus : les plus importantes en Algérie sont celles des Béni-Abbès, des Béni-Iani, des Béni-Ratten, des Henneichas, etc. V. l’art. suivant.

KABYLIE, non donné spécialement au massif montagneux situé à l’E. d’Alger et formant un vaste quadrilatère compris entre Dellys, Aumale, Sétif et Bougie, dont les plateaux du Djurjura forment le centre, 8000 kil. carrés ; env. 380 000 hab. On y distingue la Grande Kabylie, entre Dellys et Bougie, et la Petite Kabylie, entre Djijelli et Collo. Indépendante de temps immémorial, la Kabylie repoussa tous les efforts des deys d’Alger et refusa de reconnaître l’autorité d’Abd-el-Kader. Ce fut aussi la partie de l’Algérie soumise la dernière à notre domination. La vallée de Sébaou fut conquise en 1844. Bugeaud parcourut en vainqueur la Grande Kabylie en 1847. La partie de la Petite Kabylie qui s’étend entre Collo et Djigelli fut soumise en quelques semaines par le général St-Arnaud, en mai et juin 1851 ; la soumission du reste du pays a été fort avancée de 1852 à 1854 par les généraux Mac-Mahon, Camou, Pélissier, Bosquet, Renault ; elle a été achevée en 1857 par le maréchal Randon, gouverneur général de l’Algérie.

KACHAN, v. de Perse (Irak-Adjémi), à 150 k. N. O. d’Ispahan ; 30 000 hab. (jadis 150 000). Mur en terre, tours ; 30 mosquées, 10 médressehs ou collèges. Soieries, tapis, brocarts d’or et d’argent, velours, châles, tissus de coton, ustensiles en cuivre. Bons fruits (surtout les melons d’eau). — Cette v. fut fondée à la fin du VIIIe siècle par Zobéidah, femme d’Haroun-al-Raschid. Sous Kérim-Khan (XVIIe siècle), elle fut en partie détruite par un tremblement de terre.

KACHAU, v. de Hongrie. V. KASCHAU.

KACHENAH, v. de Nigritie, dans le pays des Fellatahs, était jadis capitale d’un royaume puissant qui s’étendait au N. O. du lac Tchad et était arrosé au S. par le Niger ; env. 7000 hab. (elle en comptait autrefois, dit-on, jusqu’à 100 000).

KACHGAR ou KACHKAR, v. du Turkestan chinois (Petite-Boukharie), çh.-l. d’un khanat de même nom, sur le Kachgar, affluent de l’Yarkand ; 25 000 hab. Étoffes de soie et de brocarts ; chevaux. – Jadis capitale d’un empire puissant, possédé par des Gengis-khanides ; aujourd’hui le khanat de Kachgar est nominalement tributaire de l’empire chinois, mais il est réellement indépendant.

KACHINE, v. de Russie (Tver), ch.-l. de district, à 131 k. N. E. de Tver, sur un affluent du Volga ; 5000 h. Ancien apanage des princes de Tver. Souvent ravagée aux XIIIe et XIVe siècles par les Tartares.

KACHIRA, v. de Russie (Toula), ch.-l. de district, à 140 kil. S. E. de Moscou ; 5000 hab. Tanneries, blanchisseries de cire. Cette ville était jadis sur la r. g. de l’Oka ; la guerre et la peste l’ayant dépeuplée du XVIe au XVIIe siècle, on la rebâtit en, 1656 sur la r. dr.

KACHMIR. V. CACHEMIRE.

KADDALOR ou GONDELOUR, v. de l’Inde anglaise (Madras), ch.-l. de district sur le Panaar. Maison pénitentiaire. — Jadis possédée par un radjah dépendant du souverain de Golconde ; soumise par Aureng-Zeyb, et enfin par les Anglais en 1800.

KADER-BILLAH, calife abbasside, régna de 991 à 1031, sans pouvoir s’opposer aux empiétements des Bouïdes et des Gaznévides. V. ces mots.

KADÉSIAH, v. de l’Arabie septentr., sur les limites de l’Irak-Adjémi, à 56 kil. S. O. de Koufa. Les Mahométans y gagnèrent sur les Persans en 636 une grande victoire qui décida du sort de l’Empire persan.

KADICHAH, 1re femme de Mahomet, née en 564, morte en 628, était une riche marchande de la tribu arabe des Koraïchites. Elle était déjà veuve de deux maris, et avait 40 ans, lorsqu’elle prit à son service, comme facteur ou intendant, Mahomet, alors âgé de 25 ans, qui lui inspira les sentiments les plus vifs d’amour et d’admiration, et obtint bientôt sa main. Kadichah donna 4 fils et 4 filles au prophète, entre autres la belle Fatima.

KADI-KEUI, l’anc. Chalcédoine, v. de Turquie d’Asie, sur la mer de Marmara, vis-à-vis de Constantinople et à 3 kil. S. E. de Scutari. Incendiée en 1855.

KADJARS (dynastie des), dynastie turcomane qui règne actuellement en Perse, a pour chef Mohammed-Haçan, fils d’un gouverneur du Mazandéran, qui se rendit indépendant vers 1748, après la mort de Thamasp-Kouli-Khan. Après avoir régné seulement sur les provinces du Nord (Mazandéran, Ghilan, Asterabad), et avoir eu à combattre divers compétiteurs, notamment Kérim-Khan, les Kadjars s’établirent définitivement sur le trône de Perse en 1794 (V. PERSE). Le nom de Kadjars, qui veut dire en turc fugitif, fut d’abord appliqué à des déserteurs de l’armée ottomane auxquels Abbas I donna asile à la fin du XVIe siècle ; ils s’établirent en assez grand nombre dans le Mazandéran pour y former une tribu importante.

KADJARS (monts), chaîne qui termine au Nord le vaste plateau du Kobi, doit être regardée comme la continuation des Thian-Chan ou monts Célestes. Les monts Kadjars se dirigent à l’E., et se confondent en Mongolie avec les cimes neigeuses du Ta-Hang.

KADOM, v. de Russie (Tambov), à 200 kit. N. de Tambov ; 5500 hab. Fondée par les Tartares. Les Russes y battirent les Bulgares en 1209.

KADSAND ou CASSANDRIA (île de), île du roy. de Hollande (Zélande), entre la mer d’Allemagne au N., l’Escaut occidental au N. E., et différents canaux au S. et au S. O. : 16 kil. sur 7. Lieu principal, Kadsand (800 hab.). Céréales, riches pâturages ; fromages excellents. — Cette île faisait autrefois partie de la Flandre hollandaise. Au XVIe siècle, un grand nombre de protestants français réfugiés vinrent s’y établir. Les Provinces-Unies la prirent en 1604 et les Français en 1794. Elle fit sous l’Empire partie du dép. de l’Escaut.

KÆMPFER (Engelbert), voyageur et médecin, né à Lemgo (Westphalie) en 1651, m. en 1716, parcourut dès sa première jeunesse les États du Nord, devint en 1683 secrétaire de L. Fabricius, ambassadeur de Suède, qu’il accompagna à Moscou et à Ispahan ; puis s’embarqua comme médecin sur une flotte hollandais et visita l’Inde, les îles hollandaises, la Chine et le Japon (1690-93). De retour en Europe en 1693, il se fixa dans sa patrie et fut nommé médecin du comte de Lippe. Il publia en 1712, à Lemgo, sous le titre d’Amœnitates exoticæ, un livre rempli de détails intéressants sur les pays qu’il avait parcourus, notamment sur le Japon. Il a laissé aussi de précieux manuscrits d’où Hans Sloane tira une Histoire du Japon, Lond. 1727 (trad. en fr. par Desmaizeaux, La Haye, 1729). C’est Kæmpfer qui introduisit l’acupuncture en Europe.

KÆSMARKT ou KAISERSMARKT, v. forte de Hongrie, dans le comitat de Zips, sur la Poprad, à 17 k. N. O. de Leutschau ; 4000 hab. Flanelle, toiles ; entrepôt de vins et de toiles. — Elle a été peuplée par des Saxons qui y furent appelés par les rois de Hongrie. Sigismond la fortifia en 1433 pour la mettre à l’abri des incursions des Hussites.

KÆSTNER (Gotthelf), professeur de mathématiques à l’Université de Gœttingue, né à Leipsick en 1719, m. en 1800, fut un des membres les plus actifs de la société littéraire de Gœttingue et publia plusieurs volumes des Mémoires de cette société. Ses principaux ouvrages, outre de nombreux traités élémentaires, sont une Histoire des Mathématiques, 1796-1800, en all., et une Nouvelle démonstration de l’immortalité de l’âme, 1767.

KAFÉRISTAN, contrée de l’Asie centrale, au N. de l’Hindou-Kouch, comprend le bassin du Haut-Oxus, et une partie du cours du Kameh. Les habitants de cette contrée sont idolâtres : d’où le nom de Kaféristan, c.-à-d. pays des infidèles.

KAFOUR, souverain de l’Égypte, avait d’abord été esclave. Mohammed-Ikchid en mourant le nomma régent pour Aboul-Cacem, son fils, en 946 ; il conserva l’autorité sous Aboul-Haçan, frère d’Aboul-Cacem, et monta lui-même sur le trône à la mort de ce dernier, 966. Il ne régna que deux ans. Après lui l’Égypte tomba au pouvoir des Fatimites.

KAHER-BILLAH, calife abbasside, succéda en 932 à son frère Moktader, et se rendit odieux par sa cruauté et son avarice. Ses sujets se révoltèrent (934), le surprirent pendant son sommeil, lui crevèrent les yeux et le jetèrent dans une prison, d’où il ne sortit que pour aller mendier pendant le reste de sa vie. Sous son règne, les Bouïdes formèrent un empire dans la Mésopotamie, et Mohammed-Ikchid se rendit indépendant en Égypte.

KAHLE (L. Martin), professeur de droit, né à Magdebourg en 1712, m. en 1775, enseigna le droit à Gœttingue, à Marbourg, et remplit plusieurs emplois à Berlin. On a de lui, entre autres ouvrages, une édition augmentée de la Bibliotheca philosophica de Struvius, Gœttingue, 1740 ; Corpus juris publici, 1744-45, et quelques écrits philosophiques.

KAHLENGEBIRGE, Cetius mons, chaîne de montagnes d’Autriche, se détache des Alpes Noriques sur la r. dr. du Danube, au S. O. de Vienne, et a 100 k. de long. Une partie de cette chaîne forme la Forêt de Vienne ; à l’extrémité orientale s’élèvent les hautes cimes du Kahlenberg et du Josephsberg.

KAÏANIENS ou KAIANIDES, antique dynastie de la Perse, succéda à celle des Pichdadiens. Le 1er des Kaïanides fut Kai-Kobad (le Déjocès des Grecs ?), qu’on place vers 733 av. J.-C. Les Persans nomment parmi ses successeurs : Kai-Kaous (Astyage) : Kai-Kosrou (Cyrus), 536 ; Lohrasp (Cambyse), 530 ; Gouchtasp (Darius, fils d’Hystaspe), 521 ; Xercès, 486 ; Ardechir-Diraz-Dest (Artaxercès-Longuemain), 471 ; Xercès II, Sogdian et Darab (Darius Nothus), 424 ; Artaxercès-Mnémon, 404 ; Artaxercès Ochus, 362 ; Arsès, 338 ; Darab II (Darius Codoman), 336, détrôné par Alexandre en 331, et en qui finit la dynastie.

KAÏD V. CAÏD.

KAIEM-BIAMRILLAH, calife abbasside, fils de Kader-Billah, régna de 1031 à 1075. Attaqué par Mostanser, calife fatimite, il se vit contraint d’abandonner Bagdad, mais il y fut rétabli par le sultan du Khoraçan, Togrul-Beg, dont il avait imploré l’assistance (1055) ; il paya ce service par un entier asservissement aux volontés de Togrul-Beg et de ses successeurs, Alp-Arslan et Mélik-chah.

KAIFFA. V. CAÏFA.

KAI-KAOUS, roi persan de la dynastie des Kaïaniens, la même qu’Astyage. V. ASTYAGE et KAÏANIENS.

KAI-KOBAD, premier prince des Kaïaniens, le même que Déjocès. V. DÉJOCÈS et KAÏANIENS.

KAIMES ou KAMES (lord). V. HOME.

KAINARDJI (KOUTCHOUK-), v. de la Turquie d’Europe (Bulgarie), à 70 k. S. de Silistrie, célèbre par le traité qu’y signèrent en 1774 Abdoul-Hamid et Catherine II : ce traité donnait à la Russie le pays entre le Dniepr et le Bog, lui ouvrait la mer Noire, et assurait l’indépendance aux Tartares de la Crimée et du Kouban. La Porte s’engageait en outre à protéger dans ses États la religion chrétienne. La Russie s’appuyant sur cet article, voulut s’arroger à Constantinople un droit de surveillance qui a donné lieu à la guerre d’Orient.

KAIOMARTS, nom du premier homme dans la mythologie du Zend-Avesta. V. PICHDADIENS.

KAIOUK, 3e grand khan des Mongols, petit-fils de Gengis-Khan et fils d’Oktaï, né vers 1205, m. en 1248, vécut longtemps en Hongrie ; mais, après la mort de son père, qui avait étendu sa domination dans l’Asie centrale et l’empire chinois, il revint en Asie (1246). Son neveu, encore mineur, avait succédé à Oktaï ; il se fit donner la régence et bientôt après la couronne. Kaiouk acheva la conquête de la Chine commencée par Oktaï ; mais la mort vint l’arrêter subitement au milieu de ses victoires. Les Chinois lui donnent le nom de Ting-Tsoung.

KAIR-EDDYN. V. BARBEROUSSE.

KAÏROUAN ou KAIRWAN, v. forte de l’État de Tunis, à 130 kil. S. E. de Tunis ; de 12 à 15 000 h. Citernes ; plusieurs mosquées, dont une, la grande mosquée, attire beaucoup de pèlerins. Kaïrouan est pour les Musulmans une ville sainte. Elle est aussi importante au point de vue commercial : elle est l’entrepôt du commerce avec l’intérieur de l’Afrique. Dattes ; cuirs, maroquin. — Kaïrouan fut fondée en 675 par Okbah, général arabe ; elle devint bientôt la capit. d’une principauté qui fut d’abord soumise aux califes, puis appartint successivement aux Aglabites (780), aux Fatimites (909), aux Zéirites (972) et enfin aux Almohades du Maroc (1150). Lors de la décadence de cette dynastie au XIIIe siècle, Kaïrouan passa sous la domination des princes de Tunis, et auj. encore cette ville est tributaire du pacha de Tunis.

KAISAKS OU KIRGHIZ. V. KIRGHIZ.

KAISARIEH, Cæsarea, v. de la Turquie d’Asie (Caramanie), à 220 kil. N. E. de Konieh ; 75 000 hab. ; ch.-l. de livah. Murs, tours ; évêché arménien, évêché et collège grec. Maroquin, étoffes de soie et de coton. C’est l’anc. Césarée de Cappadoce ou Mazaca. Prise et dépeuplée par Sapor, roi de Perse, sous le règne de Valérien : elle avait alors, dit-on, 400 000 h. — Ville de Syrie (Acre), à 95 kil. N. O. de Jérusalem (auj. en ruines et presque abandonnée). C’est l’anc. Césarée de Straton ou de Drusus. Elle fut surtout célèbre au temps des croisades. V. CÉSARÉE.

KAISERSBERG, bg d’Alsace-Lorraine (anc. dépt du Ht-Rhin), à 15 kil. N. O. de Colmar, sur la Weiss ; 3383 h. Toiles et fils de coton ; excellents vins. Patrie du réformateur Mathias Zell et de Joseph Lange. – Fondée par l’emp. Frédéric Barberousse, elle fut ville libre et impériale dès son origine. Avec Munster et Turkheim elle formait ce qu’on nommait la dynastie de Kaisersberg, dépendante de la préf. d’Haguenau. Cédée à la France en 1648, elle fut perdue en 1871.

KAISERSLAUTERN, v. de la Bavière Rhénane, ch.-l. de district, près de la Lautern, à 49 k. N. O. de Spire ; 7200 h. Murailles, 3 églises ; séminaire normal et gymnase. Coton, bas, bière. Cette ville est importante, parce qu’elle domine le passage des Vosges qui conduit de France à Mayence et à Landau. Les Français y livrèrent aux Prussiens et aux Autrichiens, en 1793 et en 1794, deux combats désavantageux ; Moreau en expulsa les Autrichiens en 1795 ; elle fut alors réunie à la France et forma jusqu’en 1814 le ch.-l. d’un arr. du dép. du Mont-Tonnerre.

KAISERSTUHL, groupe de montagnes du grand-duché de Bade entre le Rhin, l’Elz et le Treisam. Le sommet principal est le Todtenkopf (Tête de mort).

KAISERSWERTH, v. des États prussiens (Prov. rhénane), près de la r. dr. du Rhin, à 9 kil. N. O. de Dusseldorf ; 1600 hab. Rubans, tabac, porcelaine. Le pasteur Fliedner y a fondé, en 1833, un pénitencier, un hospice pour les fous, une maison d’orphelins, un hôpital et un institut de diaconesses pour former des institutrices.

KAKÉTIE ou kakheth, prov. de Russie (Géorgie), sur la r. g. du Kour et au S. du Caucase, entre le pays des Lesghiz à l’E., la Kartalinie et la Somkhétie à l’O. : 220 kil. sur 100 : 90 000 h. V. princ., Sinak et Télavi. Beaucoup de villages ; sol très-fertile, vin, blé, garance, fruits, etc. À la Russie depuis 1802.

KAKIG I, roi d’Arménie, 989-1020, de la famille des Pagratides, vainquit plusieurs peuples rebelles de l’Arménie orientale (989-992), fit quelques autres guerres, et embellit Ani, sa capitale. — K. II, dernier roi pagratide en Arménie, monta sur le trône à 17 ans, en 1042. Étant allé à la cour de Constantin Monomaque (1045), il fut retenu par ce prince, qui le contraignit à lui céder son trône, et lui donna en échange une ville de Cappadoce. Ayant fait dans la suite quelques incursions sur les terres des Grecs, il fut pris et massacré, 1079.

KALAFAT, v. de Valachie, sur la r. g. du Danube, en face de Widdin ; 6000 h. Position stratégique importante. Occupée par les Russes en 1828.

KALENBERG, principauté des États prussiens, entre celles de Lunebourg et d’Hildesheim, le duché de Brunswick, la principauté de Lippe-Detmold, la Hesse-Cassel, la Hesse-Électorale et la principauté de Schauenhurg-Lippe : 90 kil sur 40 ; 160 000 hab. ; ch.-l., Hanovre. Montagnes au S., plaines au N. ; marais, sables et bruyères. Ce pays est arrosé par le Weser et la Leine. Sol fertile en grains, lin, navette, légumes. Fer, houille, sel, chaux, pierre, tourbe, etc. — Cette principauté doit son nom à un vieux château fort, situé à 20 kil. S. E. de Hanovre. Elle appartint d’abord à la maison de Lunebourg, échut en 1473 à la branche de Wolfenbuttel, revint en 1634 à la branche de Brunswick-Lunebourg ; passa ensuite par partage à la ligne de Zell, et échut par héritage en 1705 à Ernest-Auguste, électeur de Hanovre.

KALGOUIEV, île de la Russie d’Europe (Arkhangel), dans l’Océan Glacial Arctique : 90 kil. sur 60. Habitants Samoyèdes. Peaux de renards bleus, duvet, plumes de cygnes, d’oies sauvages.

KALIB TCHELEBI. V. HADJI-KHALEA.

KALIDASA, poète indien que l’on fait vivre vers le Ier ou le IIe siècle de notre ère, a composé en langue sanscrite des poèmes historiques et mythologiques, des drames dont le plus connu est la Reconnaissance de Sacountala ou l’Anneau fatal (trad. en franc. par M. Chézy, avec le texte sanscrit, 1830), et plusieurs poésies descriptives ou lyriques. Ses Œuvres complètes ont été trad. pour la 1re fois en franç. par M. Hipp. Fauche, Paris, 1860, 2 v. in-8.

KALIFES. V. CALIFES.

KALIL-ASCHRAF, sultan d’Égypte (1290-93), fils de Kélaoun, saccagea Damas et s’empara de presque toute la Syrie. Il se fit détester et périt assassiné — KALIL-PACHA, grand visir d’Amurat II, gagna en 1444 la bataille de Varna, où périt le roi de Hongrie Ladislas, et contribua beaucoup à la prise de Constantinople par Mahomet II (1453). Néanmoins ce prince l’éloigna peu après des affaires, sous prétexte de trahison.

KALIOUGA ou KALI-YOUGA (c-à-d. âge noir, âge de fer), ère en usage chez les Hindous, commence la période où l’histoire de l’Inde acquiert quelque authenticité, les 3 âges précédents étant tout à fait fabuleux. On la fait remonter à l’an 3161 av. J.-C, époque de la fondation du royaume de Maghada ou Bahar.

KALISCH ou KALISZ, v. de Russie (Pologne), ch.-l. de l’anc. waiwodie de ce nom, à 220 kil. O. de Varsovie, sur la Prozna ; 15 000 hab. Évêché catholique. Gymnase, institution de cadets. Lainages, toiles, draps, gants, tanneries. Près de cette ville les Russes défirent complètement les Suédois en 1706. Il y fut conclu en 1813 un traité d’alliance entre la Russie et la Prusse. — La woiwodie de Kalich, située entre celles de Masovie, de Sandomir, de Cracovie et les États prussiens, a 200 kil. sur 90, et compte 600 000 hab.

KALKA, KALKAS. V. KHALKA, KHALKAS.

KALKBRENNER (Christian), compositeur, né en 1755 à Munden (Hanovre), mort en 1806, s’établit d’abord à Berlin où il fut attaché à la reine de Prusse et au prince Henri, et vint en 1799 se fixer à Paris, où il devint chef de chant à l’Opéra. On a de lui des opéras (la Veuve de Malabar, Olympie, Saül, Don Juan, Œnone), une Histoire de la musique, 1802, et des traités de musique. — Frédéric, son fils, né à Berlin en 1784, mort en 1849, se fit surtout un nom comme professeur. Après avoir parcouru l’Europe, il se fixa à Paris en 1824 et y ouvrit une école destinée spécialement aux professeurs. Il avait adopté la belle manière liée et chantante de Clementi, Fr. Kalkbrenner a laissé 187 ouvrages pour le piano : méthodes, morceaux d’ensemble, concertos, parmi lesquels on remarque son concerto en fa bémol. On estime sa Méthode pour apprendre le piano à l’aide du guide-mains ; les Études dédiées à Clementi ; les Préludes dans les Toniques ; et surtout son Traité de composition pour les pianistes. Fr. Kalkbrenner avait fondé à Paris avec Pleyel une manufacture de pianos d’un genre nouveau : ses pianinos étaient fort prisés.

KALLINGER, v. forte de l’Inde anglaise (Calcutta), à 135 kil. S. O. d’Allahabad, sur une haute montagne. Prise par les Anglais en 1813. — À 35 kil. au S. sont les célèbres mines de diamants de Pounah.

KALLO (nagy-), v. des États autrichiens (Hongrie), ch.-l. du comitat de Szabolcs ; 4800 hab. Salpêtre.

KALMOUKS ou ÉLEUTHES, peuple de race mongole, habite en grande partie, surtout depuis 1771, dans l’empire chinois, où il occupe la Dzoungaria. Ils forment 4 grandes tribus : les Khochots, au nombre de 40 000 familles, dans le Khou-khou-noor ; les Dzoungares, réduits à 20 ou 30 000 familles ; les Torgoout, moins nombreux encore, dans l’O. de la Dzoungarie ; et les Durbet, qui sont mêlés, les uns aux Dzoungares, les autres aux Torgoout. Le reste des Kalmouks campe en Russie, sur la r. dr. du Volga et sur les deux rives de la Kouma ; ils comptent 15 000 tentes. — Les Kalmouks sont petits, maigres et laids ; ils ont la tête large et plate, les yeux étroits, les lèvres épaisses, le nez écrasé, les cheveux noirs et le teint basané ; ils sont doux et hospitaliers, mais paresseux, sales et rusés. Ils professent le Lamisme, obéissent à un khan électif, élèvent des chevaux et des moutons, campent sous des tentes de feutre et sont nomades. Les Russes en tirent quelques troupes légères qui défendent leurs frontières contre les incursions des Kirghiz et des Nogaïs. — Les Kalmouks habitaient primitivement le Turkestan ; au XIIe siècle, ils émigrèrent en Russie, et campèrent sur les bords de l’Emba, s’étendant jusqu’à l’Oural et à l’Ialk. Mais, en 1771, mécontents du gouvt russe, une partie d’entre eux se transporta dans la Dzoungarie où l’empereur chinois Khian-loung leur permit de résider.

KALOSKOPI, v. de la Grèce moderne, en Morée, est l’anc. Elis.

KALOUGA, v. de la Russie d’Europe, ch.-l. du gouvt de Kalouga, sur l’Oka, à 175 kil. S. O. de Moscou, a 10 kil de tour et 37 000 hab. Archevêché ; tribunaux ; gymnase, école pour les enfants nobles pauvres, école forestière (fondée en 1817), hospice d’enfants trouvés, etc. Toiles à voiles, tissus de coton, drap, chapeaux, savon, raffinerie de sucre, etc. Grand commerce de céréales, de lin, de peaux, etc. Cette ville existait dès le xiiie siècle ; elle a occupé trois emplacements autres que celui sur lequel elle s’élève auj. — Le gouvt de Kalouga, détaché de celui de Moscou en 1776 et situé entre ceux de Smolensk, de Moscou, de Toula et d’Orel, a 270 kil. sur 130 et 1 250 000 h.

KALPY, v. forte de l’Inde anglaise (Bengale), sur la Djomnah, à 180 kil. S. E. d’Agra. Bien peuplée ; grand commerce en coton. Fondée en 1635 par Chah Djihan. Les Anglais y battirent les Mahrattes en 1765 et se la firent céder en 1806 par le roi du Holkar. Elle prit part en 1857 à l’insurrection et fut reprise en 1858 par le capitaine Rose.

KAM, prov. du Thibet, entre le Khou-khou-noor, l’Oueï, la Chine et l’empire birman ; ch.-l. Bathang. Mines d’argent, de cuivre, de fer, de plomb.

KAMA, riv. de la Russie d’Europe, sort des monts Ourals, coule à l’E., puis au S., et s’unit au Volga à 65 kil. au-dessous de Kazan, après un cours de 1500 kil. Elle arrose les gouvts de Viatka, de Perm, d’Orenbourg et de Kazan. Affluent principal, la Biélaïa.

KAMA, divinité indienne, correspond à l’Amour ou Cupidon des Grecs et porte un arc comme lui.

KAMAR (DJEBEL-EL-). V. LUNE (monts de la).

KAMEH, dite aussi Kachgar, riv. de l’Asie centrale, naît sur le versant oriental du Bélour-tagh, entre dans le Kaféristan, et grossit le Kaboul à 20 kil. N. E. de Djelalabad. Cours, 500 kil.

KAMENETZ ou KAMINIEG, v. de la Russie d’Europe, ch.-l. du gouvt de Podolie, à 1525 kil. S. de Pétersbourg, à 5 kil. du Dniestr ; 16 000 hab. Archevêché grec, évêché catholique ; église arménienne. Commerce de pelleteries. — Fondée au xvie siècle, cette ville, défendue par une forteresse assise sur un rocher, servit longtemps de boulevard à la Pologne du côté de la Turquie. Les Turcs s’en emparèrent en 1672 ; ils la rendirent par la paix de Carlowitz, en 1699.

KAMIESCH (baie de), c.-à-d. baie des Roseaux, baie formée par la mer Noire, sur la côte de la Crimée, près et au S. de Sébastopol. Pendant le siège de cette ville (1854-55), les Français s’y établirent et y créèrent un port fortifié et une ville populeuse.

KAMIS, divinités indigènes du Japon, ne sont autres que des hommes divinisés, et paraissent analogues aux héros des Grecs et des Romains.

KAMPEN, v. murée de Hollande (Yssel-Supér.), à 13 kil. N. O. de Zwoll, sur l’Yssel, près de son emb. ; 9000 hab. Belle église St-Nicolas, hôtel de ville. Pont sur l’Yssel de 256m de long, école d’architecture. Moulins à huile, à tan ; poteries, tuileries ; chantiers de construction, etc. — Cette v., fondée en 1286, fut d’abord ville libre et hanséatique ; elle fut réunie aux Provinces-Unies en 1578. Son commerce, jadis important, décroît tous les jours par suite de l’ensablement de son port.

KAMTCHATKA, grande péninsule de la Sibérie orientale, entre la mer d’Okhotsk, l’Océan Glacial, et la mer de Kamtchatka ; 1350 kil. sur 400 ; ch.-l., Pétropavlosk, dite aussi Avatcha. Beaucoup de mont., 5 volcans ; mines de fer. Le pays est arrosé par une riv. nommée aussi Kamtchatka, Climat froid et humide : sol peu fertile, peu d’animaux domestiques ; beaucoup de gibier, poisson en abondance, homards, coquillages ; commerce de fourrures – Les indigènes, ou Kamtchadales, ont les traits principaux de la race mongole, et semblent cependant appartenir à la famille des Esquimaux. Ils sont laids et malpropres ; mais intelligents et adroits ; ils vivent de chasse et de pêche. L’abus des spiritueux les décime tous les jours et les fera complètement disparaître. — Le Kamtchatka n’a guère été connu avant 1690 ; il appartient aux Russes depuis 1706. Compris d’abord dans le gouvt d’Irkoutsk, il forme lui-même auj. une des divisions de la Sibérie.

KAN, KANAT. V. KHAN, KHANAT.

KANAKS, nom donné aux habitants de plusieurs îles de l’Océanie, de Taïti, des Marquises, etc.

KANARA, prov. de l’Inde anglaise (Madras), sur la côte O. du Décan mérid., entre le territoire de Goa et le Bedjapour anglais au N., le Maïssour à l’E., le Malabar au S. et la mer d’Oman à l’O. ; 400 kil. sur 100 ; 700 000 hab. ; ch.-l. Mangalore. Le Kanara est traversé par les Ghattes occid., et arrosé par un grand nombre de riv. côtières. Plusieurs ports : Mangalore, Ancola, Onore, Kondapour, etc. Sol fertile : riz, poivre, cardamome, bois de sandal, tek, noix de bétel. Éléphants et animaux sauvages. Commerce actif. — Le Kanara fut conquis en 1767 par Haïder-Aly, qui transporta une partie de ses habitants dans le Maïssour. En 1799, il fut cédé aux Anglais.

KANARIS (Constantin), intrépide marin grec, né en 1792 à Psara, m. en 1860, était capitaine d’un petit bâtiment marchand lorsqu’éclata l’insurrection grecque. En 1822, après les massacres de Chio, il proposa à l’amiral Miaoulis d’incendier la flotte turque dans le port de Chio avec deux brûlots : il réussit dans ce hardi projet. Il accomplit depuis plusieurs exploits du même genre, et avec le même succès, à Ténédos, à Samos, à Mitylène, et eut ainsi une très-grande part au triomphe de la cause hellénique. Il fut nommé successivement capitaine de vaisseau, chef d’escadre, amiral, sénateur ; il a été plusieurs fois ministre de la marine de 1846 à 1855. À une rare bravoure, Kanaris joignait une grande simplicité et une rare modestie.

KANDAHAR, Alexandria Caucasi, ou Al Araehosiæ ? v. de l’Afghanistan, sur l’Ourghandab, affluent de l’Helmend, à 300 kil. S. O. de Kaboul ; 100 000 hab. C’est une des villes les plus belles et les plus industrieuses de l’Asie ; c’est aussi une position stratégique importante. Elle a été capitale du Kaboul de 1747 à 1774 ; elle est auj. capitale du Kandahar. On y remarque surtout la vaste rotonde nommée Tchasou, garnie de riches boutiques. – La ville actuelle de Kandahar n’occupe pas l’emplacement de l’anc. Kandahar. Cette dernière, qui remonte au temps d’Alexandre, s’étant révoltée contre Nadir, fut détruite en 1736. Le conquérant la remplaça par une ville nouvelle, qu’il nomma Nadir-Abad ; mais elle reprit bientôt son ancien nom. Les Anglais l’ont occupée en 1839 et ont fait sauter ses fortifications en 1842. — La prov. de Kandahar, qui comprend, outre le Kandahar proprement dit, le Ferrah et le Seistan, ne compte pas moins de 1 500 000 hab.

KANDEICH, prov. de l’Inde anglaise (Bombay), dans le N. O. du Décan, entre le Malwa au N., l’Allahabad et le Bérar à l’E., l’Aurengabad au S., et le Guzzerat à l’O. ; 360 kil. sur 162 ; 2 000 000 d’hab. ; ch.-l. Nandode. Elle est traversée par les Ghattes, arrosée par la Nerboudda et le Tapti. Pays boisé, fertile, mais rempli d’animaux sauvages. — Le Kandeich était gouverné au xve siècle par des princes afghans ; il passa ensuite sous la domination du Grand Mogol, puis fut conquis par les Mahrattes. En 1818 il était partagé entre le souverain du Sindhya et celui du Holkar. Ce dernier céda alors sa part aux Anglais, qui étendirent bientôt leur domination sur tout le Kandeich.

KANDSAG ou IÉLISAVETPOL, v. de la Russie mérid. (Géorgie), à 150 kil. S. E. de Tiflis, sur un affluent du Kour ; 12 000 hab. Citadelle ; anc. résidence d’un khan, beaux jardins, vignobles. — Kandsag existait dès le temps des Arsacides. Les Seldjoucides la prirent en 1088 ; les Mongols, en 1235. Les souverains de Perse s’en rendirent ensuite maîtres : la Russie la leur a enlevée sous le règne d’Élisabeth : d’où le nouveau nom qui lui a été donné.

KANETI, lieu du Turkestan sur la route de Boukhara à Khokhan. Abdullah-Saheb-Kéran, khan de Boukhara, y défit en 1569 les khans de Tachkend, du Turkestan et du Kaptchak.

KANEV, v. de Russie (Kiev), à 105 kil. S. E. de Kiev, sur le Dniepr ; 3000 hab. Jadis, place forte. Batou-Khan la prit en 1239. En 1782 Catherine II y eut une entrevue avec Stanislas, roi de Pologne.

KANG-HI, empereur de la Chine, né en 1653, m. en 1722, était fils de Choun-tchi, fondateur de la dynastie des Tsing ou Mandchoux. Il monta sur le trône à 8 ans (1661), et commença à gouverner par lui-même à 13. Son règne, long et glorieux, ne fut troublé que par quelques expéditions contre les Mongols, dans lesquelles il eut l’avantage. Il encouragea et cultiva lui-même les sciences et les arts, protégea les Jésuites et autorisa l’exercice de la religion chrétienne par un édit (1692). Kang-hi a composé, entre autres ouvrages, des Maximes pour le gouvernement des États et des Instructions morales pour son fils.

KANGOUROUS (île des), île du Grand Océan, sur la côte S. de l’Australie : 140 k. sur 30. On y trouve de nombreux kangourous. Découv. en 1802 par Flinders, visitée en 1803 par Baudin qui la nomma île Decrès.

KANISA (NAGY-), v. de Hongrie, dans le comitat de Szalad, près de la r. dr. de la Théiss, à 35 kil. S. d’Egerszegh ; 10 000 hab. Gymnase de Piaristes. Jadis place très-forte ; démantelée en 1702.

KANO, v. de Nigritie, capitale de l’État de Haoussa, par 12° lat. N., 7° long. E. ; env. 40 000 h. ; 25 k. de tour ; 15 portes en bois ; maisons en pisé, d’aspect mauresque ; marché bien pourvu d’articles d’Europe. Étoffes de coton. Entrepôt du commerce de toute l’Afrique centrale. — Du temps d’Édrisi, cette v. était la résidence du plus puissant roi de l’Afrique.

KANOBIN, Cœnobium en latin mod., v. de Syrie (Tripoli), à 44 kil. S. E. de Tripoli, sur le Nahr-Kadès, a été la résidence du patriarche des Maronites.

KANODGE ou canouge (Calinapaxa de Pline ?), v. de l’Inde anglaise (Calcutta), à 191 kil. E. d’Agra, sur le Cally-Neddy, et non loin du Gange, avec lequel elle communique par un canal. Longue rue de 9 k. ; vastes ruines. — Très-importante jadis. Elle se rendit en 1018 à Mahmoud le Gaznévide ; après le départ du conquérant, les radjahs du Delhy la surprirent et la saccagèrent : elle ne s’est point relevée depuis.

KANSA, prince indien, rival de Krichna, est une incarnation de Siva. V. krichna et siva.

KANSAS. V. kanzas.

KAN-SOU, prov. de Chine, au N. O., formée de la partie occid. du Chen-si, et d’une partie de la Petite Boukharie : 2000 kil. sur 900 ; 16 000 000 d’hab. ; ch.-l., Lan-tcheou. Montagnes qui renferment des mines d’or et de mercure ; marbre, sel, etc. Sol peu fertile. Le Hoang-ho traverse cette prov. du S. O. au N. E.

KANSOU-EL-GAURY, sultan d’Égypte, de la dynastie des Mamelouks hordjites, avait d’abord été esclave et était âgé de 60 ans lorsqu’il fut proclamé sultan à la suite d’une révolte (1501) ; il s’unit à Venise contre les Portugais dans l’Inde, apaisa des révoltes intérieures, et régna jusqu’en 1516, époque à laquelle l’empereur des Turcs Sélim I envahit la Syrie. Kansou fut vaincu et tué à Mardj-Dabek près d’Alep.

KANT (Emmanuel), philosophe allemand, né en 1724 à Kœnigsberg, mort dans cette même ville en 1804, était fils d’un sellier. Il étudia à Kœnigsberg, et resta longtemps obscur et pauvre. Après avoir été pendant 15 ans simple répétiteur, il obtint en 1770 la chaire de logique et de métaphysique à l’Université de Kœnigsberg, devint en 1786 recteur de cette université, et fut reçu en 1787 à l’Académie de Berlin. Kant est l’auteur d’un système qui a opéré en philosophie une véritable révolution. Se proposant de soumettre à la critique toutes les connaissances humaines (d’où sa doctrine a pris le nom de criticisme), il distingue dans nos connaissances deux parts, l’une qui appartient aux objets de la pensée et qui nous est donnée par l’expérience : c’est ce qu’il nomme la matière, l’objectif ; l’autre qui appartient au sujet pensant et que l’esprit tire de son propre fond pour l’ajouter aux données de l’expérience : c’est la forme, le subjectif. La raison applique la forme à la matière comme le cachet donne son empreinte à la cire, puis elle croit voir comme existant dans les choses ce qui n’est réellement qu’en elle-même. Kant fait le dénombrement de ces formes qui sont inhérentes à la raison humaine, et qu’il nomme indifféremment idées a priori, idées pures, catégories ; à leur tête il place les idées de temps, d’espace, de substance, de cause, d’unité, d’existence, etc. Se demandant ensuite quelle est la valeur de nos connaissances et si nous pouvons légitimement passer du sujet à l’objet, il déclare que nous ne pouvons connaître directement que ce qui nous est donné par l’expérience, que tout le reste est simplement un objet de foi ou de croyance, et qu’ainsi nos idées d’âme, d’univers, de Dieu, n’ont aucune certitude objective. Cependant, par une heureuse contradiction, il accorde eu morale à la raison humaine une autorité qu’il lui refuse en métaphysique ; là il croit à la liberté, à la loi impérative du devoir, à la nécessité d’une harmonie entre le bonheur et la vertu, et il se trouve ainsi conduit à rétablir comme indubitables les vérités qui sont impliquées dans celles-là, l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme. En morale, ce philosophe enseigne une doctrine rigide, fondée sur l’idée du bien absolu, et qui rappelle le stoïcisme. Kant a laissé un grand nombre d’ouvrages qui se rapportent, les uns à la philosophie, les autres à différentes sciences. Ses ouvrages philosophiques les plus importants sont : Critique de la raison pure, Riga, 1781-1787 (c’est là que se trouve exposé son système sur l’origine et la légitimité de nos connaissances) ; Prolégomènes ou Traité préliminaire à toute métaphysique, 1788 ; Base d’une métaphysique des mœurs, 1784 ; Principes métaphysiques de la science de la nature, 1786 ; Critique de la raison pratique, 1787 (c’est là que se trouve son système de morale) ; Essai d’anthropologie, 1788 ; Critique du jugement, (où il traite du beau et du sublime) 1790 ; la Religion d’accord avec la raison, 1793 ; Essai sur la paix perpétuelle, 1795 ; Principes métaphysiques de la science du droit, 1796 ; Principes métaphysiques de la morale, 1797. On a en outre extrait de ses manuscrits un Manuel de logique, 1801, et un Traité de Pédagogie, 1803. Ses ouvrages scientifiques sont : Pensées sur la véritable évaluation des forces vives, 1746 ; Histoire naturelle du monde et théorie du ciel d’après les principes de Newton, 1755 ; Théorie des vents, 1759 ; Nouvelle théorie du mouvement et du repos des corps, 1758 ; Essai sur les quantités négatives en philosophie, 1763 ; Précis de géographie (posthume), 1802. — On reproche à Kant un langage obscur, une terminologie barbare. Son système offre incontestablement des vues neuves et profondes ; mais il a conduit plusieurs de ses disciples à de déplorables conséquences, au scepticisme, à l’idéalisme ou au panthéisme. La Critique de la raison pure est condamnée à Rome. Les œuvres de Kant ont été réunies par Tiestrunck, 4 v. in-8, Halle, 1799-1807, et par Rosencranz, 12 vol. in-8, Berlin, 1838 et années suivantes. Ses ouvrages philosophiques ont été trad. en latin par F. G. Born, Leips., 1796-98, 4 vol. in-4. Ch. Villers a le premier fait connaître son système en France en publiant la Philosophie de Kant, Metz, 1801 ; M. Cousin en a donné un exposé avec un examen critique. Tissot a traduit la Critique de la raison pure, 1836 ; les Principes métaphysiques de la morale, 1830 ; les Principes métaphysiques du droit, 1837. On doit à M. J. Barni une traduction de ses ouvrages principaux. 1846-1860.

KAN-TCHEOU, v. forte de Chine (Kiang-tcheou), ch.-l. de dép., sur le Kan et le Tchan, à 400 kil. S. O. de Nan-tchang, non loin de la grande muraille. Marco Paolo fait mention de cette ville sous les noms de Kan-pian (c.-à-d. frontière de Kan).

KANZAS, riv. des États-Unis, un des plus grands affluents du Missouri, naît sur le versant E. des montagnes Rocheuses, coule à l’E., traverse le territoire auquel il donne son nom, et se joint au Missouri, r. dr., après un cours d’env. 1200 kil.

KANZAS, un des États-Unis de l’Amérique du N., entre le territoire de Nébraska au N., l’État de Missouri à l’E, l’Utah à l’O. et le Nouveau-Mexique au S., s’étend du 37° 40′ au 40° de lat. N. ; 110 000 hab., capit., Lawrence. Climat froid au S. O., doux à l’E. ; sol généralement fertile, sauf dans les parties montagneuses : grains, légumes, fruits de toute sorte ; forêts nombreuses, abondantes en gibier (daims, opossums, lapins, perdrix, faisans) ; buffles et chevaux sauvages ; vastes pâturages dans l’O. Nombreux cours d’eau, notamment le Kanzas, la riv. des Osages et la riv. Platte, affluents du Missouri. Le Kanzas renferme encore plusieurs tribus indiennes, dont les plus importantes sont celles des Pawnees, des Ottoes, des Osages. — Cette contrée fut découverte en 1719 par le voyageur français Dustine. Comprise dans ta Louisiane, elle fut cédée avec elle par la France en 1803 aux États-Unis. Elle n’a été colonisée que récemment ; plusieurs missions catholiques s’y établirent de 1847 à 1850. Le Kanzas fut érigé en territoire en 1854 et en État en 1860. Son organisation donna lieu à de sanglants conflits entre les partisans de l’esclavage et leurs adversaires.

KAPILA, philosophe indien, est le fondateur d’une philosophie nommée sankya, philosophie toute matérialiste, qui nie l’existence de Dieu, rapporte la création à Prakrati (la Nature), regarde le monde comme immortel, et adopte l’existence de deux substances éternelles, Poroch (le mâle), et Prakrati, l’un source, l’autre dispensateur de la vie et du mouvement. On ne sait rien de positif sur Kapila ; les commentateurs du sankya en font, selon la secte à laquelle ils appartiennent, un fils de Brahma, une incarnation de Vichnou ou, au contraire, de Siva ; on ne sait même si ce n’est pas un personnage purement fictif. Si c’est un personnage réel, il aurait vécu entre le IXe et le XIIe siècle de notre ère. Sa doctrine a été condensée dans un recueil de 72 vers sanscrits, trad, en français par Pauthier.

KAPOSVAR, bg des États autrichiens (Hongrie), comitat de Schümeg, sur le Kapos, à 145 kil. S. O. de Bude : 3000 hab. Église catholique. Les Turcs ont pris ce bourg en 1555, 1654 et 1686.

KAPTCHAK. Les Orientaux appelaient ainsi au moyen âge le pays occupé par les Cumans ou Polovtses, entre l’Oural et l’Aluta (auj. partie S. E. de la Russie d’Europe). Les Mongols ou Tartares y fondèrent vers 1224 un empire qu’ils agrandirent bientôt vers le N. E., aux dépens des Russes, et qui fut gouverné par des khans gengiskhanides. L’empire du Kaptchak, nommé aussi la Horde d’Or, la Grande-Horde, ou la Horde du Kaptchak, subit plusieurs démembrements dans le XIVe et le XVe siècle. En 1463 il était, partagé en 5 khanats : celui des Tartares Nogaïs, entre le Don et le Dniestr, sur les côtes de la mer Noire et de la mer d’Azov ; celui de Crimée, dans la presqu’île de ce nom, où l’on remarquait les 2 villes de Or ou Pérékop et de Bakhtché-Séraï ; le khanat d’Astrakhan, entre le Volga, le Don et le Caucase ; celui de Kaptchak proprement dit, au N. du préc., entre l’Oural et le Volga (capit. Saraï ou Seraï, sur le Volga) ; et celui de Kazan, au N. du préc, depuis la Samara jusqu’à la ville de Viatka. Le czar Ivan III détruisit le khanat de Kaptchak en 1481, avec l’aide des Nogaïs. Le khanat de Crimée devint tributaire des Russes en 1474, puis il tomba au pouvoir des Turcs, qui le cédèrent aux Russes en 1784. Celui de Kazan fut réuni définitivement à la Russie en 1552 ; celui d’Astrakhan fut conquis par cette même puissance en 1554. Enfin le khanat des Nogaïs fut détruit au XVIIIe siècle.

KARA, mot turc, qui entre dans la composition d’un grand nombre de noms veut dire noir.

KARA, riv. de Russie, qui sert de limite à l’Europe et à l’Asie, naît dans les monts Ourals, coule au N., puis au N. O. et tombe dans l’Océan glacial arctique, où il forme le Golfe de Kara, entre la Nouv. Zemble et une presqu’île du gouvt de Tobolsk. ; cours 250 k.

KARA-AMID, v. de la Turquie d’Asie. V. DIARBEK.

KARABAGH (Jardin noir), khanat de la Russie d’Asie (Chirvan), borné au N. par le Kour, à l’E. et au S. par l’Aras, au S. O. et à l’O. par l’Arménie russe, etauN. O. par la Géorgie ; ch.-l., Chouchi. Habitants moitié Musulmans, moitié Chrétiens. Ce pays fut pendant un temps la résidence de Tamerlan.

KARADJA-DAGH, Masius mons, chaîne de mont. de la Turquie d’Asie, se dirige de l’E. à l’O., entre les bassins de l’Euphrate et du Tigre.

KARADJÉ-BOUROUN, Criou Métôpon, cap sur la mer Noire, forme la pointe mérid. de la Crimée.

KARA-HISSAR (Château noir), sandjak de la Turquie d’Asie (Anatolie), entre ceux d’Angora, Hamid, Kutaieh et la Caramanie : 200 kil. sur 80 ; ch.-l., Afioum-Kara-Hissar. Belles vallées, plaines fertiles, surtout en pavots et en tabac.

KARA-HISSAR, Tyane, v. de la Turquie d’Asie (Caramanie), à 220 kil. N. E. de Konieh, sur un affluent du Kizil-Irmak. Ruines nombreuses.

KARA-HISSAR, v. de la Turquie d’Asie (Trébizonde), ch. l. de sandjak, à 115 kil. S. O. de Trébizonde ; 50 000 hab. Comm. de laines et d’opium.

KARAK ou KARRAK, île du golfe Persique, sur la côte du Farsistan (Perse), à 66 kil. N. O. d’Abouchehr, à 150 kil. de l’emb. du Chat-el-Arab. Occupée de 1746 à 1768 par les Hollandais ; cédée à la France par la Perse en 1769 et 1808 ; occupée par les Anglais de 1839 à 1841, et de nouveau en 1856-57.

KARAKAL, v. de Valachie, sur la r. g. de l’Aluta, à 154 k. O. S. O. de Bucharest ; 12 000 hab.

KARAKALPAKS, nomades du Turkestan, le long du Sir-Daria, sont divisés en plusieurs tribus dont quelques-unes obéissent au khan de Khiva.

KARAKORUM, v. ruinée de Mongolie, dans le pays des Khalkas, était la capit. de Gengis-Khan et de ses premiers successeurs. C’est là que Koublaï et Argoun reçurent les ambassadeurs de toute l’Asie. On est incertain sur son véritable emplacement. Fisher croit l’avoir retrouvée dans Erdeni-tchao sur l’Orkhon, par 101° 52′ long. E. 46° 57′ lat. N. Abel Rémusat la place également sur l’Orkhon, près de sa jonction avec la Sélenga ; D’Anville la place à Holin, sur la riv. de ce nom, à 300 k. au S. E. de la précéd.

KARAKORUM, chaîne de hautes montagnes de la Mongolie, continue à l’E. l’Indou-Kouch, court parallèlement à l’Himalaya, et limite au N. le Petit-Thibet.

KARAKOUL, v. du khanat de Boukhara, à l’emb. du Zer-Afchan dans le lac de Karakoul (lac Noir) ; 30 000 hab. Entrepôt du commerce qui se fait entre le Khiva et la Boukharie.

KARA-MOUSTAPHA, grand visir de Mahomet IV. Après avoir passé par les emplois successifs de grand écuyer, de pacha, d’amiral, il fut nommé grand visir en 1660 : il dut sa rapide élévation à la faveur de Koproli. En 1683 il vint mettre le siège devant Vienne, mais il fut vaincu et mis en fuite par Sobiesky. À son retour, le sultan lui fit trancher la tête.

KARAMSIN, v. de Perse. V. KERMANCHAH.

KARAMSIN (Nic. Michaïlovitch), le prince des historiens russes, né en 1765 dans le gouvt de Simbirsk ou plus probablement d’Orenbourg, m. en 1826, fit ses études à Moscou et publia d’abord des poésies et des traductions de Shakespeare, de Lessing et de Haller. Après avoir voyagé à l’étranger, il se fixa à Moscou et y publia des ouvrages littéraires qui le mirent au premier rang des gens de lettres de sa nation. Les plus connus sont : Lettres d’un voyageur russe ; Éloge de Catherine ; Nathalie, fille d’un boïard ; Novogorod conquise, roman historique (trad. en fr., 1818) ; mais ce qui mit le sceau à sa réputation, c’est son Histoire générale de la Russie, depuis les temps les plus reculés jusqu’en 1611 (Pétersb., 1818-28, 12 v. in-8), qui est regardée comme classique. Cet ouvrage, puisé aux meilleures sources, est plein de recherches curieuses et est empreint d’une vive couleur locale ; la narration en est intéressante, grave, noble, élevée ; cependant on reproche à l’auteur de la monotonie et quelque obscurité dans le style, trop de partialité pour la Russie et trop d’indulgence ou d’indifférence dans ses appréciations. Karamsin fut historiographe du czar Alexandre Ier, conseiller d’État, membre de l’Académie de St-Pétersbourg et reçut de Nicolas Ier une pension de 50 000 roubles. L’histoire de la Russie a été trad. en franc. par St-Thomas, Jauffret et Divoff, 11 v. in-8, Paris, 1819, et ann. suiv. Un monument a été élevé à Karamsin dans la ville de Simbirsk en 1845.

KARANSÉBÈS, v. des États Autrichiens (Hongrie), ch.-l. du régiment Valaque-Illyrien, à 80 kil. N. de Vieille-Orsova, sur la Témès ; 3000 hab. Point militaire important, que défend le pas dit la Porte-de-fer qui conduit en Transylvanie.

KARA-SOU (c.-à-d. rivière noire), nom commun à beaucoup de riv. de l’Orient, notamment : 1o l’anc. Nestus, dans la Turquie d’Europe : il a sa source au mont Doubnitza, et son emb. dans le golfe de la Cavale ; cours, 170 kil. ; — 2o l’anc. Strymon, aussi dans la Turquie d’Europe : il a sa source dans le Balkan, et son emb. dans le golfe d’Orfano ; cours, 200 k. — 3o l’anc. Mélas, dans la Turquie d’Asie ; il a sa source à 20 kil. de Kaisarieh, et son emb. dans l’Euphrate, à 24 kil. S. E. de Malatia ; cours, 400 kil. ; — 4o une riv. de la Russie d’Europe (Tauride) qui se jette dans la mer Putride, après avoir passé à Kara-sou-bazar ; — 5o le Cydnus. V. ce nom.

KARA-SOU-BAZAR, v. de Russie (Crimée), à 45 k. N. E. de Simféropol : 15 000 hab. ; 18 mosquées, 3 églises, bains publics, marché. Chevaux, bestiaux. C’était une des résidences des khans de Crimée. C’est là que mourut Mme Krudner.

KARASSI, partie de l’anc. Mysie, sandjak de la Turquie d’Asie (Anatolie), entre ceux de Biga, de Khodavendkiar, de Saroukan et l’Archipel ; ch.-l., Balik-Cheher. Autres villes, Adramiti et Pergame.

KARA-YOUSOUF, 1er prince de la dynastie Turcomane du Mouton noir, était maître du Diarbékir et de l’Arménie, lorsque Tamerlan vint le forcer de fuir en Égypte. Après la mort du conquérant tartare, il reparut et s’empara de l’Irak et d’une partie de la Mésopotamie et de la Géorgie. Il poursuivait ses conquêtes lorsqu’il mourut près de Tauris, en 1420.

KARBOUT V. KHARBOUT.

KARCHI ou NAKCHEB, v. de la Boukharie, sur la riv. de Karchi, à 130 k. S. E. de Boukhara ; 40 000 h. Industrieuse, commerçante : station pour les caravanes qui de Hérat et Kaboul se rendent à Boukhara.

KARDIS, lieu de Russie, sur les confins de l’Esthonie et de la Livonie, entre Revel et le lac Peipus. La Suède et la Russie y signèrent en 1661 un traité qui confirmait celui de Stolbova et rendait à la Suède les places prises par le Czar en Livonie.

KARGEH (EL), v. de la grande oasis d’Égypte, par 27° 20′ long. E., 26° 25′ lat. N. ; 2000 h. Ruines d’un temple. Entrepôt du commerce entre l’Égypte, le Darfour et le Sennaar. Environs très fertiles (riz, dattes).

KARGOPOL, v. de la Russie d’Europe (Olonetz), à 32 kil. S. d’Olonetz ; 3000 h. Ville ancienne. Plusieurs personnages célèbres y furent envoyés en exil.

KARIKAL, v. de l’Inde française, sur la côte de Coromandel, à l’emb. du Kavery ; 51 000 h. (y compris le territoire environnant). Comptoir français : riz ; toiles peintes estimées. La France possède autour de Karikal un territoire de 16 184 hect., qui est de tous côtés entouré par les possessions anglaises ; il lui fut cédé en 1739 par le radjab de Tandjaour. Les Anglais s’en emparèrent en 1803 ; ils la rendirent en 1814.

KARMATH (HAMDAN, dit), fondateur de la secte musulmane des Karmathes, vivait au IXe siècle ; il attaquait les dogmes de l’Islamisme, prêchait la communauté des biens, celle des femmes, rejetait toute révélation, les jeûnes, la prière, l’aumône, et n’opposait aucun frein aux passions. On croit qu’il périt vers 900, victime de la vengeance du chef des Ismaéliens, avec lequel il était en guerre. Il résidait au N. E. de l’Arabie, sur les confins de la Mésopotamie, dans la forteresse de Dar-al-Hidjra, et il commença à répandre sa doctrine aux environs de Koufah. Ses successeurs étendirent ses conquêtes ; l’un d’eux, Abou-Taher, s’empara de Bassora, 923, de Koufah, 924, et soumit tout le pays jusqu’à la Perse. Les Karmathes, ses disciples, furent sans cesse en guerre avec les califes de Bagdad, qu’ils regardaient comme illégitimes. Ils dominèrent sur une partie de l’Arabie et sur les bouches de l’Euphrate. Sous Djafer II (Moktader Billah), la Mecque tomba en leur pouvoir. Ils furent renversés et détruits en 982. On croit que les Nosaïris (V. ce mot) sont un reste de cette secte.

KARNAK, v. de la Hte-Égypte, à 49 kil. N. E. d’Esneh, près de la r. dr. du Nil, occupe une partie de l’emplacement de l’anc. Thèbes. Belles ruines.

KARNAL, vge de l’Inde anglaise (Calcutta), à 105 k. N. O. de Dehly. Il s’est livré aux environs deux batailles, l’une en 1739, entre Mohammed-Chah et Nadir-Chah ; l’autre en 1761, où les Mahrattes furent défaits par les radjahs musulmans.

KARNATIC (c.-à-d. Pays noir), prov. de l’Inde anglaise (Madras) qui s’étend le long de la côte de Coromandel depuis sa pointe jusqu’au cap Gontour, et a 1050 kil. de long sur 200 de large ; 5 600 000 h. Capit., Madras. Ce pays est fertile et commerçant. Il est traversé par les Gnattes et arrosé par un grand nombre de rivières dont les principales sont la Toumbédra et le Kavéry. Il a été soumis par les Anglais de 1801 à 1803 et a été définitivement annexé en 1855. — Le nom de Karnatic s’étendait jadis à un pays beaucoup plus vaste, qui comprenait presque tout le Décan méridional.

KARNOUL, v. forte de l’Inde anglaise (Madras), dans le Balaghat ; 4000 hab. Jadis ch.-l. d’une principauté indépendante, dont les Anglais sont maîtres depuis 1815.

KAROLY (NAGY-), v. des États autrichiens (Hongrie), ch.-l. du comitat de Szathmar, à 28 kil. S. O. de Szathmar ; 10 500 hab. Château, gymnase de Piaristes ; école normale. Vins estimés.

KAROLY-FEJERYAR (Transylvanie). V. CARLSBOURG.

KARPATHES (monts). V. KRAPACKS.

KARRAK, île du golfe persique. V. KARAK.

KARS, v. de la Turquie d’Asie. V. CABS.

KARTHLI ou KARTALINIE, contrée de la Russie caucasienne, dans la Géorgie russe, entre l’Iméréthie et le Kaketi, a 152 kil. de l’E. à l’O. sur 129 du S. au N. Le Kour la traverse. Tiflis et Gori en sont les villes principales. V. GÉORGIE.

KARTHOUM, v. du Sennaar, par 15° 37′ lat. N., au confl. du Nil bleu et du Nil blanc ; 23 000 hab.

KASBAH ou CASAUBAH, nom donné par les Arabes, particulièrement dans les régences barbaresques, à la citadelle et au palais du souverain. On connaît surtout la Casaubah d’Alger, citadelle située à l’extrémité S. de la ville. Elle était la résidence du dernier dey d’Alger et renfermait le trésor. — V. KAABA.

KASBIN ou KAZBIN, Arsacia ?, v. de Perse (Irak-Adjémi), près du Chah-Roud, à 140 kil. S. O. de Téhéran : 40 000 hab. Jadis très-importante et capitale de la Perse, mais presque ruinée auj. Elle possédait une excellente fabrique d’armes qui n’existe plus ; on estime encore ses produits an cuivre. Un traité y fut signé en 1732 entre la Turquie et la Perse.

KASCHAU ou CASSOVIE, Kassa en hongrois, v. des États autrichiens (Hongrie), ch.-l. du comitat d’Abaüjvar, à 28 k. S. d’Éperies, sur le Hernath ; 15 000 h. Évêché. Académie royale, université, gymnase, école normale ; arsenal, deux casernes, fonderie ; moulins à poudre ; draps, tabac, poterie de grès, tanneries. Commerce considérable. — Kaschau fut fortifiée à la fin du XIIe siècle par Émeric En 1270, Étienne V, et plus tard André III l’agrandirent. En 1441 elle soutint un siège contre les Bohémiens.

KASKASKIA, riv. des États-Unis (Illinois), coule au S. O. et tombe dans le Mississipi, après un cours de 380 kil. — On trouve sur ses bords une ville de Kaskaskia, à 17 kil. au-dessus de son emb. Elle a été fondée en 1673 par des Français.

KASSEM, nom de plusieurs califes. V. CALIFES.

KASSIMOV, jadis Gorodetz, v. de la Russie d’Europe (Riazan), sur l’Oka, à 110 kil. N. E. de Riazan, 9000 hab. Bâtie en bois, mais pavée. Ruines d’édifices en pierres. Vitriol ; tanneries, corderies : commerce actif en pelleteries et étoffes d’Asie. Cette ville fut la résidence de princes tartares, dont le premier, nommé Kassim, lui donna son nom.

KASSOVO, en Servie. V. CASSOVIE.

KASTAMOUNI, Germanicopolis, v. de la Turquie d’Asie (Anatolie), ch.-l. de livah, à 400 kil. E. de Constantinople ; 13 000 hab. 30 mosquées, 6 khans, une église grecque. Cette v. a été beaucoup plus grande qu’aujourd’hui. — Le livah de Kastamouni, borné au N. et au N. E. par la mer Noire, est formé d’une partie de l’anc. Paphlagonie.

KATCH (golfe de), Canthi sinus ou Baraces, golfe de la mer d’Oman, sur la côte O. de l’Hindoustan, entre le Katch-Bhoudj au N., la presqu’île du Guzzerat au S., et près des bouches du Sind : 380 kil. de l’E. à l’O., 65 de large à son entrée et 9 à son extrémité.

KATCHAR, pays de l’Inde au delà du Gange, borné au N. par l’Assam, dont le sépare le Brahmapoutre, à l’O. par le Bengale, a environ 250 kil. du N. au S. sur 180 ; 500 000 hab. ; capit. Khospour. Pays très-montueux, mais boisé et fertile, bien arrosé par des affluents du Brahmapoutre, riche en mines de fer et de cuivre, en soie, en coton, en cire, etc. La race qui habite le Katchar est d’origine chinoise. Ce pays a été occupé par les Birmans en 1818 ; mais presque aussitôt les Anglais le leur ont arraché ; il fait partie depuis 1832 de la présid. de Calcutta.

KATCH-BAHAR, principauté de l’Inde anglaise, dans l’anc. Bengale, fait auj. partie de la présidence de Calcutta et a pour ch.-l. Bahar. V. ce nom.

KATCH-BHOUDJ, pté médiate de l’Hindoustan, au N. O., entre le Guzzerat au S. E., l’Adjmir au N. E. et le Sindhy au N., se compose de 2 parties : celle du N., occupée par le vaste marais du Rin, et celle du S., qui forme une île entre le Gony, bras du Sind, le Rin, le golfe de Katch et la mer d’Oman : 280 kil. sur 150. Ch.-l., Bhoudj, résidence d’un radjah tributaire. Pays bas et marécageux, fertile au S. ; chaleurs excessives et tremblements de terre. Troupeaux de bœufs, chameaux, chevaux, ânes et hémiones ; commerce de coton, fer brut, sel et tabac.

KATCH-GANDAVA, prov. du Béloutchistan, bornée au N. et à l’E. par l’Afghanistan, au S. par le Sindhy, à l’O. par les prov. béloutches de Djalaouan et de Saravan ; 225 kil. sur 200 ; ch.-l., Gandava, Pays plat, arrosé par beaucoup de ruisseaux et extrêmement fertile. Chaleur très-forte en été, époque où souffle un vent pestilentiel. Grains en abondance, coton et indigo.

KATRINE (lac), lac d’Écosse (Perth), formé par la Teath, a 13 kil. sur 3. Un bel aqueduc mène ses eaux à Glasgow.

KATTAK, ou CUTTAK, v. de l’Inde anglaise (Calcutta), dans l’ancien Orissa, ch.-l. de district, sur le Mahanaddi, à 370 kil. de Calcutta ; 40 000 hab. Elle était autrefois capitale de tout l’Orissa.

KATZBACH, riv. des États prussiens (Silésie), naît près de Ketschdorf et grossit l’Oder après 60 kil. de cours. En 1813, Blücher battit les Français sur ses bords, entre Godberg et Liegnitz.

KATZENELLENBOGEN (Comté de), anc. comté d’Allemagne, entre l’Odenwald, la Wettéravie et le Rhin, comptait 66 000 hab. Il entra dans la maison de Hesse au XIVe s. et passa en 1815 aux ducs de Nassau.

KAUFFMANN (Angélique), femme peintre, née à Coire (Grisons), en 1741, m. à Rome en 1807, était fille d’un peintre et peignit le portrait avec talent dès l’âge de 11 ans ; elle excellait également dans la musique. Après avoir voyagé en Italie, elle se rendit à Londres (1766), et y acquit une grande réputation, mais elle eut le malheur de se laisser abuser par un intrigant qui prenait le titre de comte de Horn, et qu’elle épousa. En 1781 elle repassa en Italie, et y mit le sceau à sa réputation par plusieurs ouvrages très-remarquables. Devenue veuve (1784), elle y épousa le peintre vénitien Ant. Zacchi. Au premier rang de ses compositions, on place Léonard de Vinci expirant dans les bras de François I ; Arminius vainqueur de Varus, la Nymphe surprise et la Pompe funèbre de Pallas (d’après l’Énéide). Ses tableaux se distinguent par l’élégance, la grâce et la noblesse ; mais son dessin n’est pas au-dessus de tout reproche.

KAUNITZ, nom de 2 v. des États autrichiens (Moravie), l’une, Ober-Kaunitz, à 16 kil. N. E. de Znaym : château et 400 hab. ; l’autre, Unter-Kaunitz, à 26 kil. S. O. de Brunn ; 2100 hab. Beau château.

KAUNITZ (Venceslas Ant., prince de), ministre autrichien, né à Vienne en 1711, m. en 1794, fut nommé conseiller aulique par Charles VI, fut chargé de plusieurs missions diplomatiques par Marie-Thérèse et administra les Pays-Bas (1745-46). Il signa en 1748 le traité d’Aix-la-Chapelle ; fut ensuite envoyé comme ambassadeur à la cour de France (1750), et parvint, en gagnant les bonnes grâces de la marquise de Pompadour, à conclure une alliance secrète entre la France et l’Autriche (1752). Ce traité, regardé jusque-là comme impossible, fit à Kaunitz le plus grand honneur ; mais ce diplomate ne soutint pas dans la suite sa haute réputation.

KAURZIM, v. murée des États Autrichiens (Bohême), ch.-l. de cercle, à 40 kil. S. E. de Prague ; 2500 hab. Fondée en 653. — Le cercle de Kaurzim, entre ceux de Bunzlau, Bidschow, Czaslau, Tabor, Béraun et Rakonitz, a 90 kil. sur 65, et 200 000 h.

KAVÉRY, riv. de l’Hindoustan, au S., sort des Ghattes occidentales, arrose le Maïssour, le Koimbatour, le Karnatic ; se partage près de Seringapatam en 2 branches, dont l’une au N. prend le nom de Kolram ou Kolereoun, tandis que l’autre garde celui de Kavéry, et se jette dans le golfe du Bengale, après 700 kil. de cours.

KAZAN, v. de la Russie d’Europe, ch.-l. du gouvt de Kazan, près du confl. du Volga et de la Kazanka, à 900 kil. E. de Moscou, à 1656 kil. S. E. de Pétersbourg ; 40 000 hab. Entrepôt du commerce entre la Sibérie, la Boukharie et la Russie d’Europe, et centre d’une assez grande industrie (draps, cuirs, ancres, tuiles, objets en fer et en acier). Chantiers de construction. Cette v. a eu jadis une foire célèbre (transportée depuis à Makarief). Kazan est le ch.-l. d’un archevêché grec et le siège d’une université, fondée en 1803, ainsi que d’une académie ecclésiastique (une des quatre de l’empire) ; elle possède un observatoire. Les Tartares deviennent de moins en moins nombreux dans cette ville : on n’en compte guère aujourd’hui que 7000. — Fondée par Sayn, fils de Batou-Khan, en 1257, cette v. fut prise et détruite par Vasili-Dimitrievitch en 1397 ; rebâtie peu de temps après par les Tartares ; de nouveau prise en 1552 par Ivan IV, après une vigoureuse résistance. ; prise et pillée par Pugatchef en 1774 ; incendiée en 1820 et 1842. Quoique dans le voisinage de deux riv., Kazan manque d’eau potable. — Le gouvt de Kazan, entre ceux de Viatka, Orenbourg, Simbirsk, Nijnéi-Novogorod et Penza, a 57 461 kil. carrés, et 1 370 000 hab. Sol fertile en grains, légumes, chanvre, houblon, fruits, etc. ; mines de fer et de cuivre ; albâtre, etc.

KAZAN (khanat de), fondé au XIVe s. par Mohammed, frère de Kitchim, khan du Kaptchak. Mohammed s’agrandit aux dépens de son frère, releva la v. de Kazan qui avait été détruite par les Russes en 1397, et la peupla de Bulgares, de Tchérémisses et de Mongols. Ce khanat survécut à celui du Kaptchak, et ne fut détruit qu’en 1552 par Ivan IV.

KAZBEK, mont. du Caucase. V. MQUIHWARI.

KAZIMIERZ, bourg des États prussiens (Posen), à 24 kil. N. O. de Posen ; 700 hab. Patkoul y fut exécuté par ordre de Charles XII, en 1707.

KEAN (Edmond), acteur anglais, né en 1787 d’un pauvre tailleur de Londres, m. en 1833, fit longtemps partie d’une troupe de saltimbanques, et ne s’essaya que tard dans la tragédie. Après avoir obtenu de grands succès en province, il parut en 1814 sur le théâtre de Drury-Lane à Londres, et se plaça dès son début au premier rang. Il devint à la fin de sa vie directeur du théâtre de Richmond en Surrey. Il n’excellait pas moins dans la comédie que dans la tragédie. Son inconduite finit par lui faire perdre les bonnes grâces du public. Al. Dumas a donné un beau drame de Kean, ou Désordre et Génie.

KEATE (George), écrivain anglais, né vers 1729, m. en 1797, voyagea dans toute l’Europe, puis entra au barreau, et se livra enfin aux lettres. Il était lié avec Voltaire. Ses principaux ouvrages sont : Rome ancienne et moderne, poëme, 1760 ; les Alpes, son chef-d’œuvre, 1764 ; l’Abbaye de Netley, 1764 et 1769 ; Esquisses d’après nature, 1779, imitation du Voyage sentimental de Sterne. On lui doit aussi un Abrégé de la république de Genève, 1761.

KEBIR, mot arabe qui veut dire grand, entre dans la composition d’un grand nombre de noms.

KECH, v. de Boukharie, sur la Kachka, par 39° 21′ lat. N., 64° 25′ long. E. Patrie de Tamerlan.

KÉCHO, v. et port de l’empire d’Annam, ch.-l. du Tonquin et résidence du vice-roi, sur le Sang-Koï, r. dr., à 670 kil. N. de Hué ; 80 000 hab. Maisons en terre, en bois, en feuilles ou en roseaux pour la plupart (quelques-unes seulement en briques) ; beau palais royal, avec jardins, canaux, etc. Soieries porcelaine, ouvrages en laque. Les Anglais et les Hollandais y avaient jadis des comptoirs.

KECSKEMET, v. de Hongrie, comitat et à 100 kil. S. E. de Pesth, au milieu d’une vaste bruyère ; 42 000 hab. Églises, collèges, hospice d’orphelins. Savon, tanneries ; bétail, laine, suif, chevaux, tabac.

KÉDAH, v. de la presqu’île de Malacca, sur la côte O., ch.-l. d’un petit roy., à l’emb. du Kédah dans le détroit de Malacca ; 6000 hab.. Petit fort en briques. Commerce jadis très-grand. — Le roy. a 400 kil. sur 80, et compte env. 10 000 familles. Il possède plusieurs îles sur ses côtes. Montagnes, mines d’étain. Beaucoup d’éléphants.

KEDJÉ, v. du Béloutchistan, ch.-l. du Mékran, sur le Doust, à 430 kil. S. O. de Kélat ; 3000 maisons. Grand commerce avec le Kandahar, Kélat et l’Inde.

KEF (EL), Sicca Venerea, v. de l’État de Tunis, à 130 kil. S. 0. de Tunis, au S. de la Medjerda. Ruines antiques. On a trouvé dans ses fouilles deux belles statues de Vénus et de Marc-Antonin.

KEHL, v. du grand duché de Bade, à 15 kil. N. O. d’Offenbourg, sur la Kinzig et la r. dr. du Rhin, en face de Strasbourg, à laquelle elle est reliée par un magnifique pont fixe en fer et en pierre (1861) ; 3800 hab. Chemin de fer. — Kehl, fortifiée en 1688 par Vauban, fut cédée par la France au margrave de Bade en 1697. Les Français la prirent en 1703, 1773, 1793, 1796. Les Autrichiens la reprirent cette même année, 1796 ; mais les Français s’en rendirent de nouveau maîtres en 1797 ; ils la rendirent au duc de Bade en 1814. Ses fortifications furent rasées en 1816. Cette v. possédait avant 1789 de célèbres imprimeries où l’on publiait beaucoup d’ouvrages prohibés. Beaumarchais y fit imprimer, de 1784 à 1789, la belle édition de Voltaire, dite Édition de Kehl.

KE-HOA, v. de Cochinchine, ch.-l. d’une prov. de même nom, à 400 k. N. O. de Hué, sur la mer ; 30 000 h.

KEICHME, île du golfe Persique. V. KISCHM.

KEILL (J.) mathématicien d’Édimbourg, né en 1671, m. en 1721, fut nommé en 1700 prof. de philosophie naturelle à l’Université d’Oxford, et en 1710 professeur d’astronomie. Il était de la Société royale. On a de lui : Examen de la théorie de la terre de Burnet (en anglais), 1698 ; Introductio ad veram physicam, 1700 ; Introductio ad veram astronomiam, 1718. Il accusa Leibnitz, dans les Transactions philosophiques (1708), d’avoir dérobé à Newton le calcul différentiel et donna ainsi naissance à la célèbre dispute qui s’éleva à ce sujet entre Leibnitz et Newton.

KEITH (George), général écossais dit Mylord maréchal, parce que le titre de comte-maréchal d’Écosse était héréditaire dans sa famille, né en 1686, m. en 1778, servit d’abord avec distinction sous Marlborough, refusa, après la mort de la reine Anne (1715), de reconnaître pour roi George I, et voulut faire proclamer le Prétendant, fils de Jacques II, s’expatria après la fuite de ce prince, fut condamné à mort par le Parlement, alla prendre du service à l’étranger, et finit par se fixer en Prusse, où il devint l’ami de Frédéric II. — Jacq. K., son frère, 1696-1758, quitta comme lui l’Angleterre à l’avènement de George I, servit en Espagne, puis en Russie, se signala contre les Turcs à Otchakov, et fut nommé maréchal de Russie (1744). Il passa néanmoins quelque temps après au service du roi de Prusse Frédéric II et lui rendit les plus grands services dans la guerre de Sept ans. Il fut tué à Hochkirch en combattant les Autrichiens.

KEITH (George ELPHINSTONE, lord), amiral anglais, né en 1747, m. en 1823, fit ses premières armes en Amérique, prit part à la défense de Toulon sous l’amiral Hood, en 1793, fut nommé vice-amiral en 1795, enleva la colonie du cap de Bonne-Espérance aux Hollandais, transporta en Égypte le corps d’armée du général Abercromby (1800), empêcha l’exécution de la convention d’El-Arich, reçut la capitulation de Menou (1801), fut élevé en 1804 au rang d’amiral et de pair, et obtint en outre le commandement de toutes les forces maritimes de l’Angleterre dans la mer du Nord et la Manche. C’est lui qui, en 1815, dirigea l’embarquement de Napoléon pour Ste-Hélène.

KÉLAOUN (Malek-al-Mansour-Saïf-Eddia), sultan d’Égypte, avait été esclave. Il entra dans les Mamelouks en 1249, devint bientôt un des plus puissants émirs, détrôna Malek-al-Saïd, mit à sa place son jeune frère Salamesch, âgé de 8 ans, mais peu de temps après se fit reconnaître sultan d’Égypte et de Syrie (1279). Il s’affermit sur le trône par sa fermeté et sa justice, et remporta plusieurs avantages sur les Tartares et les Chrétiens. Il mourut en 1290.

KÉLAT (c-à-d. forteresse), capit. du Béloutchistan et de la prov. de Saravan ; 20 000 hab. Ville forte bâtie sur un plateau élevé de 2600m au-dessus du niveau de la mer, dans un terroir fertile, mais sous un climat froid. Manufacture d’armes.

KÉLENDRI, Celenderis, v. marit. de la Turquie d’Asie, à 59 kil. S. O. de Sélefkeh. Nombreuses ruines. Port fréquenté ; commerce de bois.

KELLER (Balthasar), habile fondeur, né à Zurich en 1638, m. en 1702, vint de bonne heure en France, fut nommé, en 1697, commissaire général de la fonte de l’artillerie, et inspecteur de la grande fonderie de Paris. Il a fondu, outre une foule de canons et de mortiers, les belles statues qui ornent les jardins de Versailles, de St-Cloud, des Tuileries, et la statue équestre de Louis XIV, d’après Girardon, qui décorait jadis la place Vendôme, à Paris. Il est le premier qui ait osé couler d’un seul jet des ouvrages de grande dimension. — Son frère aîné, J. Jacques K., 1635-1700, fut associé à tous ses travaux.

KELLER, érudit. V. CELLARIUS.

KELLERMANN (Franç. Christophe), duc de Valmy, maréchal de France, né en 1735, à Strasbourg, m. en 1820, était maréchal de camp lorsqu’éclata la Révolution. Appelé en 1792 au commandement de l’armée de la Moselle, il battit les Prussiens à Valmy, de concert avec Dumouriez, et les força à évacuer le territoire français. Il n’en fut pas moins incarcéré comme suspect en 1793, et ne fut rendu à la liberté qu’au 9 thermidor. Placé en 1795 à la tête des armées des Alpes et d’Italie, il soutint pendant toute la campagne, avec 47 000 combattants, les attaques multipliées d’une armée de 150 000 hommes. En 1804 il fut nommé par Napoléon maréchal de l’Empire, sénateur, duc de Valmy, et fut chargé depuis de divers commandements en chef, qu’il remplit toujours avec distinction. À la Restauration, il devint pair de France, et jusqu’à sa mort il vota en faveur des libertés publiques. — Son fils, Franç. Étienne K., né à Metz, en 1770, m. en 1835, fit avec distinction les campagnes de Prusse, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne et de France, et se signala dans les batailles de Marengo (où il décida la victoire), d’Austerlitz, de Vimeiro, de Bautzen et de Waterloo. Il était général de division en 1814, et fut fait pair pendant les Cent-Jours. Exclu de la Chambre par Louis XVIII, il n’y rentra qu’en 1830.

KELLHEIM, v. de Bavière (Hte-Bavière), à 17 kil. S. O. de Ratisbonne, sur le canal Louis, au confl. de l’Altmuhl et du Danube ; 2600 hab. Entrepôt du commerce entre le Rhin et le Danube. Le duc Louis de Bavière fut assassiné sur le pont de cette ville en 1231.

KELSO, v. d’Écosse (Roiburgh), à 13 kil. E. de Jedburgh, sur la Tweed ; 6200 hab. Joli hôtel de ville ; belle église. Ruines d’une ancienne abbaye, fondée en 1128 par David I.

KÉLYOUB, v. de la Basse-Égypte, ch.-l. d’une prov. de même nom, à 16 kil. N. du Caire, sur le chemin de fer d’Alexandrie au Caire.

KEMBLE (J. Phil.), acteur anglais, né en 1757, à Prescot (Lancastre), m. en 1823, fils du directeur du théâtre de Worcester, débuta en 1782 sur le théâtre de Dublin, puis vint à Londres en 1783 sur le théâtre de Drury-Lane, dont il prit lui-même la direction en 1788, et quitta la scène en 1817. Il eut un succès prodigieux dans la tragédie ; Hamlet était son triomphe. Il a arrangé pour la scène plusieurs anciennes pièces, et a laissé lui-même quelques ouvrages dramatiques. — Son frère Charles, 1775-1854, acteur et auteur comme lui, obtint de longs et éclatants succès à Drury-Lane, à Heymarket, à Covent-Garden et fut le rival de Kean et de Macready. Il composa quelques pièces qui restèrent. — J. Mitchell K., fils de ce dernier, 1807-57, s’est distingué par ses recherches sur les origines de la langue anglaise. On lui doit : First history of english language, Londres, 1834, et une édit. du poème anglo-saxon de Beawulf, 1837.

KÉMÉNI (Jean), fut, grâce à l’appui de l’emp. d’Autriche Léopold I, élu vers 1660 waïvode de Transylvanie par la diète du pays et opposé à Michel Abaffi. Il périt dans une bataille contre les Turcs en 1662.

KEMPELEN (WOLFGANG, baron de), mécanicien hongrois, né à Presbourg en 1734, m. en 1804, composa des chefs-d’œuvre de mécanique dignes de rivaliser avec ceux de Vaucanson : il montra à Paris en 1784 un automate qui exécutait toutes les combinaisons du jeu d’échecs de manière à gagner presque constamment, et un autre qui articulait quelques paroles. Il livra le secret de ce dernier dans un écrit intitulé : le Mécanisme de la parole, suivi de la Description d’une machine parlante, Vienne, 1791. Il composa aussi quelques Poésies. Kempelen était référendaire de la chancellerie hongroise à Vienne, et directeur des salines de Hongrie.

KEMPEN, v. des États prussiens (Prov. Rhénane), à 50 kil. S. de Clèves ; 4300 hab. Toiles, rubans, eau-de-vie, bière. Cette ville fit jadis partie du diocèse de Cologne, puis de la prov. de Clèves-et-Berg. Patrie de Thomas A. Kempis. Les Français la prirent en 1642, après une victoire de Guébriant, et en 1648. Ils battirent les alliés près de là en 1760.

KEMPER (J. Melchior), jurisconsulte d’Amsterdam, 1776-1821, enseigna le droit civil et le droit naturel successivement à Harderwyck (1799), à Amsterdam (1806), à Leyde (1809), devint en 1813 recteur de l’université de cette dernière ville ; se montra l’adversaire décidé de l’influence française en Hollande et fut, après le départ des Français, comblé de récompenses par le nouveau gouvernement. Il prit une part active à l’organisation des universités et des collèges en Hollande, rédigea le projet de code civil pour le nouveau royaume, et fut député aux États généraux en 1817. On a de lui : De Jure naturas immutabili et æterno, Harderwyck, 1799 ; De Populorum legibus, increscentis vel decrescentis humanitatis indiciis, Amst. 1806, etc.

KEMPTEN, Cambodunum, v. de Bavière (Souabe), à 101 kil. S. O. de Munich ; 9000 hab. Divisée en 2 parties, la Stifstadt ou Ste-Hildegarde, sur la montagne, et l’anc. v. impériale, dans la vallée, avec un château. Gymnase, etc. Cotonnades, toiles ; commerce de transit. Chemin de fer pour Augsbourg.

KENDAL ou KIRKBY-IN-KENDAL, v. d’Angleterre (Westmoreland), à 35 kil. N. de Lancastre ; 16 500 hab. Établissements d’instruction, musées. Maison de correction. Marché aux grains. Tissus de coton, lainages, flanelles, serges. Canal de Kendal à Lancastre.

KÉNEH, v. de la Hte-Égypte, ch.-l. d’une prov. de même nom, sur le Nil, r. dr., à 580 kil. S. E. du Caire ; 5000 h. Bazars ; jarres pour clarifier l’eau. Entrepôt du commerce entre Le Caire et Djedda ; rendez-vous des pèlerins qui vont à La Mecque par Cosséir.

KENHAWA, nom de 2 rivières des États-Unis : la Great-Kenhawa, qui sort des monts Allegany (Caroline du N.), arrose la Virginie, et se jette dans l’Ohio à Point-Pleasant, après un cours de 450 kil. ; la Little-Kenhawa, qui arrose aussi la Virginie, et se jette dans l’Ohio à Parkersburg : 150 kil. de cours.

KÉNIA, haute mont. d’Afrique, située presque sous l’Équateur et par 30° long. E., est une de celles où l’on place la source de la branche principale du Nil, le Nil blanc. De son versant oriental sortent la Dana et le Sobaki qui se rendent dans la mer des Indes.

KENILWORTH, v. d’Angleterre (Warwick), à 7 kil. N. O. de Warwick ; 3650 hab. Ruines d’un beau château, bâti sous Henri I, donné par Élisabeth au comte de Leicester et détruit sous Cromwell. Ce château a été immortalisé par Walter Scott.

KENNEBEK, riv. des États-Unis (Maine), sort du lac de Moose-Head, passe à Bath et à Augusta et tombe dans l’Océan, après 220 kil. de cours.

KENNETH, nom de 3 rois d’Écosse, dont le 1er régna de 604 à 605 ; — le 2e de 833 à 857 : il battit les Pictes et les Anglais et régna le premier sur toute l’Écosse ; — le 3e de 976 à 984 : il combattit les Danois avec succès, on lui attribue le 1er code de lois qui ait été rédigé en Écosse.

KENNICOTT (Benjamin), théologien anglais, né en 1718, dans le comté de Devon, m. en 1783, fut successivement professeur au collège d’Exeter, conservateur de la bibliothèque de Radcliffe, chanoine de l’église du Christ et ministre de Culham, dans la comté d’Oxford. On lui doit une magnifique édition de la Biblia hebraïca, 2 vol. in-fol., 1776 et 1780, faite sur tous les manuscrits hébreux, chaldaïques et samaritains connus alors, et aux frais de laquelle tous les princes de l’Europe s’empressèrent de contribuer. Il compulsa lui-même plus de 250 manuscrits, et en fit compulser environ 350 par les plus habiles hébraïsants de l’époque.

KENSINGTON, paroisse d’Angleterre (Middlesex), à l’O. de Londres, dont elle forme un des faubourgs ; 25 000 hab. Beau château royal, avec galerie de tableaux et vaste parc servant de promenade aux habitants de Londres ; maisons de campagne, entre autres Holland-House, où mourut Addison.

KENSINGTON, faubourg de Philadelphie, qui ne compte pas moins de 48 000 h. V. PHILADELPHIE.

KENT, Cantium, comté d’Angleterre, au S. E., a pour bornes au N. la Tamise, à l’E. la mer du Nord, au S. E. le Pas-de-Calais et à l’O. le comté de Surrey : 105 kil. sur 44 ; 600 000 h. V. princip., Maidstone, Cantorbéry, Douvres, Rochester, Greenwich, etc. Sol varié : marais près de la Tamise ; vallées et collines au centre ; bois au sud. Peu d’industrie.

KENT (Roy. de), le plus ancien des roy. de l’Heptarchie saxonne (V. ce nom), fut fondé en 455 par le Saxon Hengist dans l’anc. Cantium. Cantorbéry en était la capitale. Il comprenait, outre le comté actuel de Kent, ceux de Norfolk, Suffolk, Essex, Middlesex, etc. La fondation du roy. d’Essex en 526 le diminua beaucoup ; cependant il conserva jusqu’à la mort d’Ethelbert (615) la supériorité sur les 3 autres roy. saxons (Essex, Wessex, Sussex) ; les rois de Wessex, Cenwall at Cedwalla le soumirent à leur suprématie de 645 à 687 ; en 773, il passa au pouvoir du roi de Mercie, Offa ; enfin en 823, Baldred, dernier roi de Kent fut détrôné par le roi de Wessex Egbert, qui réunit toute l’Heptarchie en un seul royaume.

KENT (Ed. Aug., duc de), 4e fils de Georges III, né en 1767, m. en 1820, fut chargé de divers commandements en Amérique et en Espagne, et se signala par une telle sévérité qu’il excita une émeute et qu’on fut obligé de le rappeler (1809). Il épousa en 1818 une fille du duc de Saxe-Cobourg et eut d’elle la princesse Victoria, qui règne auj. sur l’Angleterre.

KENT (William), peintre et architecte, né dans le Yorkshire en 1685, m. en 1748, est regardé comme l’inventeur des jardins anglais.

KENTUCKY, riv. des États-Unis, formée de plusieurs cours d’eau qui descendent des monts Cumberland, arrose l’État auquel elle donne son nom, passe à Frankfort et tombe dans l’Ohio, par la r. g., à Port-William, après un cours de 400 kil.

KENTUCKY, un des États-Unis de l’Amérique du N., entre ceux d Ohio, Indiana, Illinois, Missouri, Tennessee et Virginie ; 650 kil. sur 250 ; 1 036 857 hab. (dont 22 000 esclaves) ; ch.-l. Frankfort : autres villes princip., Lexington et Louisville. Peu d’inégalité de terrain. Climat délicieux ; pays fertile (grains, arbres forestiers, tabac). Sources salées. Industrie très-développée ; 14 chemins de fer. — James Macbridge explora le premier le Kentucky en 1754. J. Finlay et Daniel Boone le visitèrent ensuite et essayèrent de s’y établir, malgré la résistance des Indiens. Ce ne fut qu’en 1790 que les indigènes cédèrent la place aux colons européens (alors au nombre de 73 677 âmes). Le Kentucky, jusqu’alors compris dans l’État de Virginie, fut dès cette époque déclaré indépendant ; il ne fut admis dans l’Union comme État qu’en 1792.

KEOKUK, v. des États-Unis (Iowa), sur le Haut-Mississipi, à 165 kil. S. de Iowa ; 15 000 hab. École de médecine et autres écoles ; hôpitaux. Port très-commerçant, point de départ de la navigation à vapeur du Mississipi ; chemins de fer.

KÉPLER (Jean), célèbre astronome, né en 1571 près de Weil (Wurtemberg), m. à Ratisbonne en 1630, d’une famille noble, mais pauvre, étudia à Tubingue, et fut nommé en 1594 professeur de mathématiques à Grætz en Styrie. S’étant lié avec Tycho-Brahé, il alla en 1600 se fixer auprès de lui en Bohême afin de faire ensemble des observations astronomiques, et obtint de Rodolphe le titre de mathématicien de l’empereur avec un traitement de 1500 florins, qui lui furent toujours fort mal payés. Il fut ensuite professeur à Linz. Kepler établit sur des bases solides le système de Copernic : il eut la gloire de découvrir les lois sur lesquelles repose l’astronomie moderne, savoir : 1° que les carrés des temps des révolutions planétaires sont proportionnels aux cubes des grands axes ; 2° que les orbites planétaires sont des ellipses dont le soleil occupe un des foyers : 3° que le temps employé par une planète à décrire une portion de son orbite est proportionnel à la surface de l’aire décrite pendant ce temps par son rayon vecteur. Ce fut en 1618, après 22 ans de recherches assidues, qu’il fit ces découvertes. Il reconnut aussi la généralité de la loi de l’attraction, la rotation du soleil ; devina l’existence de planètes inconnues de son temps, calcula les latitudes et les longitudes avec plus de précision qu’on ne l’avait fait, annonça le passage de Mercure et de Vénus sur le disque du soleil pour 1631, perfectionna les lunettes, dressa une table de logarithmes, etc. Il est à regretter que Kepler ait mêlé à ses grandes découvertes des idées mystiques et une foule d’hypothèses insoutenables. Ses principaux ouvrages sont : Prodromus seu Myslerium cosmographicum, Tubingue, 1596 ; Astronomia nova seu Physica cœlestis, Prague, 1609, le plus important de tous : Harmonia mundi, Linz, 1619 ; Astronomia nova, sive i hysica lunaris, Prague, 1634. Il a aussi rédigé, en partie avec Tycho-Brahé, les tables astronomiques dites Tabulæ Rudolphinæ. Ses Œuvres complètes ont été publiées par Chr. Frisch, Francfort, 1858 et ann. suiv., 8 vol. gr. 8. Sa Vie a été écrite en latin par Hansch, Leips., 1718, et en all. par Breitschwart, 1831. Arago lui a consacré une excellente notice.

KEPPEL (Arn. J. VAN), comte d’Albemarle, né dans la Gueldre en 1669, mort en 1718, fut le favori de Guillaume III, qui le combla d’honneurs. Après la mort de ce roi, il devint général des troupes hollandaises, et combattit les Français dans les dernières guerres du règne de Louis XIV. Il fut battu et fait prisonnier à Denain, en 1712.

KÉRAH ou KERKA, Choaspes ou Gyndès, riv. de Perse, naît dans le Kourdistan septent., coule 600 k. au S., et grossit le Chat-el-Arab à 32 k. sous Corna.

KÉRALIO (L. Félix GUYNEMENT de), littérateur français, né à Rennes en 1731, m. en 1793, suivit d’abord la profession des armes, prit sa retraite avec le grade de major, se fixa à Paris où il se fit honorablement connaître par ses écrits, fut nommé en 1769 prof. à l’École militaire et fut élu en 1780 membre de l’Académie des inscriptions. On a de lui une traduction abrégée du Voyage de Gmelin en Sibérie, Paris, 1767 ; l’Histoire de la guerre des Turcs et des Russes (1736-39), 1777 ; l’Histoire de la guerre (de 1759) entre la Russie et la Turquie, 1773. Il a travaillé au Journal des Savants de 1785 à 1792 au Mercure national, etc. — Son frère aîné, dit Kéralio du Luxembourg, parce qu’il habita longtemps le Petit Luxembourg à Paris, fut choisi en 1756 pour être gouverneur de l’infant don Ferdinand, duc de Parme, et fit, conjointement avec Condillac, l’éducation de ce Jeune prince. Il était habile mathématicien et savait presque toutes les langues de l’Europe. Il m. en 1805, âgé de près de 90 ans. — Marie Françoise Abeille, femme de L. Félix K., née à Rennes, morte au commencement du XIXe siècle, a traduit de l’anglais les Fables de Gay, 1759, et a donné les Succès d’un Fat, 1762 ; les Visites, 1772. — Sa fille, L. Félicité, dame Robert, née à Paris en 1758, m. à Bruxelles en 1821, a publié une Histoire d’Élisabeth ; une Collection d’ouvrages français composés par des femmes, 14 v. in-8, 1786-119, plusieurs romans et des traductions de l’anglais.

KÉRATRY (Aug., comte de), homme politique et écrivain, né en 1769 à Rennes, mort en 1859, était fils d’un gentilhomme breton. Il adopta les idées de réforme, n’en fut pas moins emprisonné à Nantes par Carrier et ne dut la vie qu’aux instantes réclamations de ses compatriotes ; fut élu député du Finistère en 1818, prit rang parmi les défenseurs des idées libérales, combattit le ministère dans le Courrier français, dont il était l’un des fondateurs, fut poursuivi, mais acquitté, prit part aux actes d’opposition qui amenèrent la révolution de juillet (1830) ; fut, après cette révolution, appelé au Conseil d’État, puis élevé à la pairie ; se démit en 1848 des fonctions de conseiller d’État, fut élu en 1849 membre de l’Assemblée législative, la présida comme doyen d’âge et se prononça énergiquement contre les démagogues. Il avait publié dès 1791 un recueil de Contes et Idylles ; il donna depuis des romans de mœurs, auj. oubliés, et des ouvrages de philosophie qui furent remarqués : De l’existence de Dieu et de l’immortalité de l’âme, 1815 ; Inductions morales et philosophiques, 1817 ; Du Beau dans les Arts d’imitation, 1822.

KERBELA. V. MESCHED-HOSSEIN.

KERBOGA, prince de Mossoul, fut envoyé en 1098 par le sultan de Perse Barkiaroc contre les Croisés, les assiégea dans Antioche avec une armée formidable, mais y fut complètement battu et mourut la même année. — Un autre K., chef tartare, envahit et ravagea la Palestine, mais fut battu et tué à Tibériade en 1260.

KERCOLAN ou TOLOUR, île de la Malaisie, la plus grande de l’archipel Salibabo ; 140 kil. de tour. Les Hollandais l’ont occupée un instant vers 1773.

KÉREK, Charac-Moba, v. de Syrie (Damas), à 65 k. S. E. de Jérusalem. Évêché grec. Résidence d’un cheik dont le territoire correspond en partie à l’anc. pays des Moabites. Commerce de bestiaux, riz et tabac.

KÉRÉSOUN, Cerasus, v. de la Turquie d’Asie ( Trébizonde), sur la mer Noire, à 100 kil. de Trébizonde ; 700 maisons. Chantiers de construction. V. CÉRASONTE.

KERGUELEN (Yves Joseph de), vice-amiral, né à Quimper en 1745, m. en 1797, fut chargé de divers voyages d’exploration, parcourut en 1771 les régions australes, et y découvrit en 1772 l’île qu’on appelle de son nom Terre de Kerguelen. Accusé à son retour d’avoir abandonné une embarcation, il fut quelque temps enfermé au château de Saumur. On a de lui : Voyage dans la mer du Nord, Paris, 1771 ; Voyages dans les mers australes et des Indes, 1782 ; Relation des événements de la guerre maritime de 1778 entre la France et l’Angleterre, 1796.

KERGUELEN (Terre de), île de la mer des Indes, par 67° 10′ long. E., 49° 20′ lat. S. : 160 kil. sur 80. Elle est stérile et couverte de glaces. Découverte en 1772 par Kerguelen ; visitée en 1776 par Cook qui lui donna le nom d’Île de la Désolation.

KÉRIM-KHAN, souverain de la Perse au XVIIIe s., était fils d’un chef de partisans. Il servit d’abord dans l’armée de Nadir, gouverna dès 1750 sous le nom du faible Ismaël, le déposa en 1761, mais ne prit point le titre de chah (roi), et se contenta de celui de wakil (gouverneur). Il se fit chérir par la justice et la sagesse de son gouvernement ; fit fleurir les arts et le commerce et embellit Chyraz. Il mourut en 1770.

KERKA ou TIZIO, Titius, riv. de la Dalmatie, coule au S. O., passe à Sébénico et se jette dans l’Adriatique : cours 60 kil. — Riv. de Perse. V. KÉRAH.

KERKENI, Cercina, île de l’État de Tunis, dans le golfe de Cabès, près de la côte ; contient 7 villages.

KERKISIEH, île de la Turquie d’Asie (Diarbékir), au confluent du Khabour et de l’Euphrate. V. CIRCESIUM.

KERKOUK, Corcura, v. de la Turquie d’Asie (Kourdistan), à 115 kil. N. O. de Chehrezour, sur une hauteur ; 13 000 hab. On prétend y conserver le tombeau de Daniel. Commerce de farine avec Bagdad et Bassora. Aux environs se voit la source de bitume qui a servi à la construction des murs de Babylone. Victoire des Turcs sur les Persans, 1733. Cette ville fut prise par Nadir-Chah en 1741.

KERLON, fl. d’Asie. V. AMOUR.

KERMAN, Carmania, prov. d’Asie, dans la région persique, entre le Kouhistan au N., le Sedjistan et le Mékran à l’E., le golfe Persique et la mer d’Oman au S. : 660 kil. sur 600 ; 600 000 hab. Villes principales, Kerman et Ormuz. Montagnes ; peu de sources ; immense désert au nord et dans le centre. Blé, raisins, dattes en abondance ; quantité de moutons. Grand commerce de laine ; fabriques de châles de poil de chameau et de poil de chèvres. — Le Kerman forma de 1062 à 1187 un État seldjoucide, qui fut détruit par les Salgouriens. La partie occidentale appartient auj. à la Perse ; les côtes à l’iman de Mascate ; le reste est partagé entre des chefs indépendants.

KERMAN ou SIRDJAN, Carmana, v. de Perse, capit. du Kerman, à 580 kil. S. E. d’Ispahan ; 30 000 hab. Vaste enceinte, ruines. Bazar. Beaux châles, armes à feu, tapis. Commerce avec l’Hindoustan, l’Hérat, la Boukharie. — Cette v., jadis très-importante et très-peuplée, a été ruinée à la fin du XVIIIe siècle. Mohammed-Khan la prit et la pilla en 1794.

KERMANCHAH ou KARAMSIN, v. forte de la Perse, ch.-l. du Kourdistan, à 378 kil. S. O. de Téhéran ; 30 000 hab. Citadelle. Manufactures d’armes. Aux env., sur le mont Bisountoun, est un fameux monument dit le Trône de Roustan, portant une inscription cunéiforme attribuée à Darius, fils d’Hystaspe. — Fondée, dit-on, par le fils de Chabpour (Sapor) II. Nadir-Chah la prit en 1730 et la fortifia.

KERRY, comté d’Irlande (Munster), entre l’Océan à l’O. et au S., les comtés de Limerick et de Cork à l’E., le comté de Clare au N. ; 105 kil. sur 45 ; 310 000 hab., presque tous catholiques ; ch.-l., Tralee. Pays montagneux. Usines à fer, sources minérales. Agriculture arriérée. — Lord Lansdowne est comte de Kerry.

KERSAINT (le comte LECHAT de), né à Paris en 1741, d’une famille noble de Bretagne, était capitaine de vaisseau quand la Révolution éclata, et s’était fait un nom comme marin en pénétrant dans la rivière de Surinam, et en enlevant aux Anglais Demerary, Essequebo et Berbice. Député à l’Assemblée législative et à la Convention, il s’unit aux Girondins, fit décréter la formation de la Légion des Allobroges et du comité de sûreté générale qui devint bientôt le Comité de Salut public. Lors du jugement de Louis XVI, il vota l’appel au peuple ; quand la peine de mort eut été prononcée, il donna sa démission ; mais il ne tarda pas à être découvert, et périt sur l’échafaud (1793). — Sa fille, Claire de Kersaint, duchesse de Duras, est connue par quelques écrits. V. DURAS.

KERTCH, Panticapée ou Bospore, v. de la Russie d’Europe, en Crimée, à 80 kil. N. E. de Caffa, sur le détroit de Kertch ou d’Iénikaleh. ; 20 000 hab. Beau port, construit sous l’emp. Alexandre I. Citadelle ; église grecque. Commerce de sel, de caviar, de peaux de moutons d’Astracan, de chevaux de Perse, de pelleteries ; étain, cire, miel, fruits secs, etc. — Les Milésiens fondèrent, dit-on, cette ville au VIe siècle av. J.-C. Elle devint au Ve s. av. J.-C. la capit. du roy. de Bosphore : elle avait alors 100 000 hab. Mithridate, poursuivi par les Romains, s’y enferma et s’y donna la mort. Devenue la proie des Barbares, elle subit, depuis le début de notre ère, toutes sortes de vicissitudes. Les Génois s’en emparèrent au XIVe s. ; Mahomet II la prit aux Génois en 1476 ; les Turcs la cédèrent à la Russie en 1774. Elle a été occupée en 1855 par l’armée anglo-française.

KESROUAN, territoire montagneux de Syrie, dans le S. de l’eyalet de Beyrouth, est habité par les Maronites et les Druses. Les Druses y commirent en 1860 d’horribles massacres sur les Chrétiens.

KESSELDORF, vge du roy. de Saxe (Misnie), à 9 kil. O. de Dresde ; 350 hab. Les Saxons y furent défaits par les Prussiens en 1745.

KESWICK, v. d’Angleterre (Cumberland), sur la rive N. du lac de Derwent-Water, à 31 kil. de Penrith ; 3150 hab. Environs délicieux.

KESZTHELY, v. de Hongrie (Szalad), sur le lac Balaton, à 60 kil. S. O, de Vesprim ; 8000 hab. Château ; haras, bergeries. Sources thermales et marbres.

KETBOGHA, sultan d’Égypte, Mongol de naissance, avait d’abord été esclave du sultan Kélaoun. Chargé, après la mort de Kalil Aschraf (1293), de la garde de Naser-Mohammed, héritier du trône, il s’empara du sceptre pour lui-même (1294). En 1296, un chef des Mamelouks, Ladjin, le força d’abdiquer et de s’enfuir à Damas.

KETCH-HISSAR, Tyana ? v. de la Turquie d’Asie (Caraman), à 130 kil. S. O. de Kaisarieh. Fabrique considérable de poudre à tirer. Aqueduc en granit.

KETEL (Corneille), peintre hollandais, né en 1548 à Gouda, m. en 1610, séjourna en France, en Angleterre et en Hollande, et fit une foule de tableaux et de portraits estimés. Il peignait avec les doigts de la main et des pieds, aussi bien qu’avec des pinceaux.

KETELAER (Nicolas), imprimeur, est, avec son associé Gérard de Leempt, le plus ancien des imprimeurs Hollandais. Ils vivaient à Utrecht à la fin du XVe siècle. On leur doit la première édition de l’Historia scholastica super Novum Testamentum, 1473, in-fol. On leur attribue l’édition princeps de l’Historia ecclesiastica d’Eusèbe, 1474, in-fol. ; Alexandri magni liber de præliis, in-fol. ; et Thomæ A Kempis opera, in-fol, que l’on croit imprimé en 1474.

KETTLER (Gothard), le dernier grand maître des Chevaliers teutoniques de Livonie, embrassa le Luthéranisme, et céda en 1561 les droits de son ordre sur la Livonie à Sigismond Auguste, roi de Pologne ; il reçut en échange le titre de duc de Courlande et de Sémigalle, mais à la condition de faire hommage aux rois de Pologne. Il mourut en 1587.

KEW, vge d’Angleterre (Surrey), à 10 kil. O. de Londres, sur la Tamise, r. dr. ; 1000 hab. Château royal, avec observatoire et grand jardin botanique.

KEXHOLM, ou KOREL-GOROD, bourg de la Russie d’Europe (Finlande), à 80 kil. N. K de Viborg, sur une île du lac Ladoga ; 500 hab. Château fort. — Fondée en 1295 par les Suédois, cette v. fit longtemps partie de la Carélie suédoise ; elle fut cédée à la Russie en 1598. Les Suédois la reprirent en 1611 ; mais Pierre le Grand s’en empara de nouveau en 1710.

KEZANLIK, v. de la Turquie d’Europe (Roumélie), dans le sandjak de Sophia, au pied du Balkan, à 100 k. N. O. d’Andrinople ; 12 000 h. Essence de roses.

KHABOUR, nom de 2 riv. de la Turquie d’Asie : 1° l’anc. Chaboras, qui prend sa source dans le N. E. du pachalik de Reha et tombe dans l’Euphrate, près de Kerkisieh : cours, 380 kil. ; — 2° l’anc. Nicephorius, qui sort du pachalik de Van, entre dans celui de Diarbékir, et grossit le Tigre : cours, 400 k.

KHAÏBAR, v. d’Arabie (Nedjed), à 190 kil. N. E. de Médine. Assiégée et prise par Mahomet en 627.

KHAI-FOUNG, v. de Chine (Ho-nan), à 530 kil. S. O. de Pékin ; 200 000 hab. Elle est située sur la r. dr. du Hoang-ho, mais au-dessous du niveau du fleuve, et serait inondée sans les digues qui la défendent. En 1642, elle perdit 300 000 hab. dans un siège où les digues furent percées. On y trouve des Juifs qui y sont établis de temps immémorial.

KHAI-SANG, 6e empereur chinois de la dynastie des Mongols, né en 1281, succéda en 1308 à Tamerlan, son oncle. Il régna avec gloire jusqu’en 1311, protégea les lettres et réunit en un seul code les lois de ses prédécesseurs.

KHALED, un des plus courageux généraux de Mahomet, avait d’abord pris parti contre lui et avait contribué au gain de la bataille d’Ohod, où les Mecquois battirent le prophète. Il embrassa cependant la nouvelle religion la 8e année de l’hégire (630), et eut, par ses exploits, la plus grande part à la conquête de la Syrie. Il reçut de Mahomet le surnom l’Épée de Dieu. Il mourut en 642.

KHALKA, riv. de Russie (Iékaterinoslav), tombe dans le Dnieper, près de son emb. Les Mongols y remportèrent sur les Russes une grande victoire en 1223.

KHALKAS, nation mongole, qui habite dans la partie sept. de l’empire chinois, entre la Sibérie au N., le Héloung-kiang à l’E., la Charra-Mongolie au S. et la Dzoungarie à l’O. Leur v. princip. est Ourga ou Kouren. Les Khalkas sont un peuple nomade et pasteur, qui fut jadis nombreux et puissant ; ils furent extrêmement affaiblis au XVIIIe siècle par les guerres qu’ils eurent à soutenir contre les Éleuthes.

KHAMÉFIS, c.-à-d. Gardiens de l’Égypte, dieux suprêmes de l’Égypte, formaient une trinité. Leurs noms sont Knef, Fta, Fré. V. ces noms.

KHAN, c.-à-d. seigneur, titre que prennent les chefs des peuples tartares. Presque toujours ce mot s’ajoute à la suite du nom du souverain : Gengis-khan, Mohammed-khan. Quelques-uns de ces khans étendirent au moyen âge leur domination sur une grande partie de l’Asie. Auj. la plupart ne sont plus que de simples gouverneurs de provinces ou des officiers à la solde de la Russie et de la Perse. Les seuls khans indépendants qui subsistent encore habitent dans le Turkestan et le pays des Kirghiz ; les principaux sont les khans de Boukhara, de Khiva, de Bafk. Au moyen âge, on connaît surtout les khans des Avares, de Kaptchack, de Kazan, d’Astracan, de Crimée, etc. (V. ces noms). — Les Turcs désignent aussi sous le nom de khan leurs caravansérails.

KHARBOUT (Eyalet de), gouvt de la Turquie d’Asie, entre ceux de Trébizonde, d’Adana, d’Alep et de Diarbékir, a pour ch.-l. Kharbout ou Carpout (à 100 k. N. O. de Diarbékir). Il contient un haut plateau formé par le Taurus et est arrosé par l’Euphrate. Il répond à l’Arménie 2e des Romains, à partie de l’Arménie 1re, à la Sophène et à la Comagène.

KHARIZM ou KHOVARESM, l’anc. pays des Choratmiens, région du Turkestan occid., au S. de la mer d’Aral, sur les deux rives du Djihoun, entre le khanat de Boukhara et la mer Caspienne, contient, entre autres territoires, le khanat de Khiva et le pays des Turcomans. Il est mêlé de steppes et de districts fertiles. — De 994 à 1231, le Kharizm forma une principauté indépendante, qui fut fondée par un chef turc aux dépens des Samanides. Les princes du Kharizm envahirent la Perse en 1193, et s’emparèrent en 1197 de Samarcand ; leur puissance fut détruite par Gengis-khan. Le Kharizm fut quelque temps compris dans l’empire du Kaptchak. Vers 1481, Ilbars-le-Cheibani le détacha du Kaptchak et en fit de nouveau un État indépendant. — Une dynastie de princes khovaresmiens régna aussi à Delhy dans l’Hindoustan depuis 1213, après en avoir chassé les Gourides ; elle fut remplacée en 1398 par les Patans.

KHARKOV, v. de Russie, ch.-l. du gouvt de son nom, à 1400 kil. S. E. de Pétersbourg ; 40 000 hab. Évêché, tribunaux ; université (depuis 1805), établissements scientifiques, école militaire. Commerce de transit. Savon, tanneries et autres industries. Fondée par le czar Alexis en 1650 pour arrêter les Tartares de Crimée. — Le gouvt de Kharkov, dit aussi gouvt des Slobodes d’Ukraine, a 380 kil. sur 110, et compte 1 400 000 hab. V. UKRAINE.

KHATANGA, riv. de la Russie d’Asie, naît dans le gouvt de Tomsk, coule à l’E., puis au N. E., et se perd dans l’Océan Glacial, après 1000 kil. de cours.

KHAZARES, Agathyrses ? peuple scythique de l’Europe orient., était placé au Ve s. de J.-C. sur les deux rives du Bas-Volga près de la mer Caspienne. S’avançant à l’O., ils conquirent sur les Avares (634) la Russie mérid. actuelle jusqu’au Dniepr et à l’Oka. Leur vaste empire subsista ainsi pendant deux siècles, durant lesquels ils furent presque toujours alliés avec les Grecs. D’accord avec Héraclius, ils se jetèrent sur la Perse en 626. C’est chez eux que Justinien II, chassé de ses États, alla chercher un refuge : ils le ramenèrent en 715, et plus tard une princesse khazare, mariée à Constantin Copronyme, devint impératrice d’Orient, et valut à son fils, Léon IV, le nom de Léon le Khazare. Mais de 862 à 885, les Varègues leur ravirent des territoires considérables, puis les Petchenègues occupèrent la partie occid. de la Khazarie (882, etc) ; finalement ils ne gardèrent que la Tauride et la Crimée, d’où même ils furent expulsés par Sviatopolk I en 1016. Les Khazares avaient adopté le Christianisme en 858 ; ils se sont depuis convertis au Judaïsme. Leur place principale était Sarkel ou Bielavèche, fondée en 834.

KHAZARIE ou GAZARIE. Ce nom désigna tantôt tout l’empire des Khazares, tantôt la Crimée seulement, leur dernière possession.

KHERSON, v. forte de la Russie d’Europe, ch.-l. d’un gouvt de même nom, à 1700 kil. S. de Pétersbourg, près de l’emb. du Dninpr dans la mer Noire ; 25 000 kab. Quatre quartiers : la Forteresse, l’Amirauté, le faubourg des Grecs, le faubourg des Militaires. Port militaire et commercial ; chantiers de construction, arsenal, magasins de vivres, casernes, etc. Commerce de bois de construction. Fondée en 1788 par Potemkin, elle fut ainsi nommée en souvenir d’une ville célèbre de l’anc. Tauride, qui est cependant assez éloignée (V. CHERSON). Elle fut d’abord importante ; mais la construction d’Odessa et l’accroissement de Nikolaïef lui ont fait beaucoup de tort. — Le gouvt de Kherson, dit aussi de Nikolaïef, a 375 kil. sur 200 et 900 000 hab. Sol en général peu fertile, sauf à l’O. ; mûriers, vigne, nombreux troupeaux de tout genre. Salines. Ce gouvt fut formé en 1802 de parties du gouvt d’Iékatérinoslav, de la prov. de Kiev et de la steppe d’Otchakov.

KHIAN-LOUNG, empereur de Chine, de la dynastie des Mandchoux, monta sur le trône en 1736, réprima en 1755 une révolte des Tartares et soumit à sa domination toute la Tartarie jusqu’à la Perse. Se sentant vieux, il abdiqua en 1795 en faveur de son fils. Khian-Loung défendit en 1753 l’exercice de la religion chrétienne dans ses États. Ce prince cultivait les lettres avec succès ; il forma une bibliothèque de 600 000 volumes. Il avait composé entre autres écrits, un Éloge de la ville de Moukden, que le P. Amiot a traduit en français, Paris, 1770.

KHIMARIOLI (monts), ou DELLA CHIMERA, petite chaîne de la Turquie d’Europe, à l’O., s’étend parallèlement au canal d’Otrante, dans le sandjakat de Delvino jusqu’à celui d’Avlone, et se termine par le cap Linguetta. Elle répond aux monts Acrocérauniens des anciens.

KHIOUNG-TCHEOU, v. et port de Chine, dans l’île d’Haïnan, sur la côte N., à 250 kil. S. O. de Canton ; 200 000 hab. Temples nombreux, collèges, bibliothèque. Commerce avec Macao, le Tonquin, la Cochinchine, Singapour, etc.

KHIVA, v. forte du Turkestan, capit. du khanat de Khiva, près du Djihoun, à 560 k. N. E. d’Asterabad ; env. 10 000 hab. Citadelle, 30 mosquées, medresseh ou collège. Commerce assez actif. Grand marché d’esclaves. — Le khanat s’étend entre la mer d’Aral et les steppes de Kirghiz au N., le Djihoun à l’E., la Boukharie au S. E. et des déserts stériles et sablonneux à l’O. et au N. O. ; 500 000 hab. (Araliens, Karakalpaks, Turcomans et Tartares mahométans, dont 100 000 esclaves). Ce khanat est le plus vaste du Turkestan ; mais il ne renferme presque que des déserts. Les habitants commercent par caravanes avec Orenbourg, Astrakhan, la Perse et l’Afghanistan. — Ce pays faisait autrefois partie du Kharizm (V. ce mot). Pierre le Grand voulut en vain le conquérir. Depuis 1802, le khanat de Khiva s’est beaucoup agrandi sous Mohammed-Rachim et sous son fils Rehman-Kouli-Khan. Les Russes étendirent leur domination, en 1854, jusqu’aux portes de Khiva, dont le Khan devint leur vassal. Après une vaine tentative de résistance, le Khan accepta ce vasselage par le traité du 25 août 1873.

KHODAVANDKIAR, anc. sandjak de la Turquie d’Asie (Anatolie), au S. de la mer de Marmara, avait pour ch.-l. Brousse, et répondait à la partie mérid. de l’anc. Bithynie, à la partie occid. de la Phrygie Épictète et à une petite portion de la Mysie orient.

KHODJEND, Alexandria ultima, Alexandreschata ? v. du Turkestan, dans le khanat de Khokhan, à 50 kil. N. de Khokhan, sur le Sir-Daria, r. g. ; 60 000 hab. Commerce avec les Boukhares et les Russes en soie, brocarts, toiles peintes, etc.

KHOÏ, Artaxata ? v. de Perse (Aderba-idjan), à 130 kil. N. O. de Tauris ; 25 000 hab. Fortifiée à l’européenne. Industrie et commerce actifs. Chah Ismaïl fut défait dans les environs de Khoï en 1514 par le sultan Sélim I. La ville moderne ne date que du règne de Kérim-Khan.

KHOKHAN, ou KHOKAND, v. du Turkestan, capit. du khanat de Khokhan, à 270 kil. N. E. de Samarcand, non loin du Sir-Daria ; 400 mosquées ; caravanséraïs ; vaste château et hautes murailles ; quelques anciens monuments. Drap, toiles de coton, étoffes de soie, brocarts, etc. Gengis-Khan fit de cette ville sa résidence principale, et Tamerlan y donna, pour le mariage de ses petits-fils, une fête où se trouvèrent réunis 500 ambassadeurs de peuples soumis. — Le khanat de Khokhan, partie de l’anc. Scythie en deçà de l’Imaüs, est borné au N. par les Kirghiz noirs, au S. par la Boukharie et le khanat de Hissar, à l’E. par le Kachgar. Il a 560 k. sur 200, et 3 000 000 d’hab. Les Russes s’en sont emparés de 1866 à 1875.

KHOLMOGORY, petite v. de Russie, anc. capit. de la Biarmie ou Permie. V. PERMIE.

KHONDEMIR (BEN-HOMAMEDDYN), historien persan du XVe siècle, fils de Mirkhond, vivait à Hérat, et m. vers 1530. Il fut, comme son père, protégé par l’émir Aly-Chyr, qui lui confia la garde d’une bibliothèque. Il composa deux ouvrages importants : Khélassé-al-Akbar (Quintessence de l’histoire), abrégé chronologique qui va depuis la création jusqu’à l’an 471, et Habyb-al-Seïar (l’ami des biographies), qui s’étend jusqu’à l’an 1523. Ce dernier est le plus estimé.

KHOPER, riv. de la Russie d’Europe, naît dans le N. du gouvt de Saratov, traverse ceux de Voronèje et des Cosaques du Don, et tombe dans le Don, r. g., après un cours de 750 kil.

KHORAÇAN, ou KHORASSAN, Parthiène, Margiane et partie de l’Arie des anc., contrée de la Perse, entre le Mazandéran à l’O., le khanat de Balkh à l’E., celui de Boukhara au N., l’Irak-Adiémi et le Sedjistan au S. : 880 kil. sur 450 ; 1 900 000 hab., Perses, Afghans, Tartares, Uzbeks, Turcomans, peuplades nomades. On distingue : le Khoraçan persique, à l’O. ; places principales : Mesched, Nichabour, Kélat, Kabouchan ; et le Khoraçan afghan, dit aussi royaume d’Hérat, à l’E. (V. HÉRAT). Montagnes qui se détachent de l’Hindou-Koh et courent du S. E. au N. E. Déserts immenses, lacs ; quelques parties fertiles à l’O., pâturages. Soieries, tissus de coton, superbes tapis, armes à feu et sabres renommés. Mines de turquoises et de rubis. Le Khoraçan est exposé aux incursions des hordes pillardes du Nord. Ce pays était autrefois une des provinces les plus florissantes de la Perse ; mais les incursions continuelles des Tartares l’ont rendu presque désert.

KHORREMABAD, Corbiena, v. de Perse (Khousistan), ch.-l. du Louristan, près de la Kerka, à 110 k. S. O. d’Hamadan. Résidence d’un khan.

KHORSABAD, Vge désert de la Turquie d’Asie, à 20 kil. N. E. de Mossoul. M. Ch. Botta, consul de France, y découvrit en 1843 les restes d’un vaste palais couvert de bas-reliefs et d’inscriptions cunéiformes, qui paraît avoir appartenu à l’antique Ninive. Une partie de ces précieuses antiquités, dessinées sur place par M. E. Flandin, a été en 1845 transportée en France et déposée au Louvre. V. NINIVE.

KHOSREW-PACHA, né en Circassie vers 1769, m. en 1855, fut d’abord esclave et s’éleva par son mérite aux plus hautes dignités. Gouverneur de l’Égypte après le départ des Français (1801), il administra ce pays jusqu’au moment où l’insurrection des Mamelouks soulevés par Méhémet-Ali l’obligea de l’abandonner (1803). Après avoir été successivement capitan-pacha, gouverneur de Constantinople, grand séraskier, il fut nommé grand visir et aida puissamment le sultan Mahmoud dans les réformes qu’il projetait. Malgré ses revers à la tête des armées et les accusations continuelles de ses ennemis, Khosrew resta en faveur jusqu’à la mort de Mahmoud (1839). Il fut sans cesse en rivalité et en lutte avec Mehémet-Ali.

KHOSROU. V. CHOSROÈS.

KHOTAIS, v. de Russie. V. KOTATIS.

KHOTIN, v. de Russie. V. CHOCZIM.

KHOUANS, c.-à-d. frères, nom donné dans l’Afrique du N. aux membres de plusieurs associations secrètes dont l’objet est à la fois politique et religieux. La plupart des soulèvements des indigènes de l’Algérie ont été provoqués par les Khouans.

KHOU-KHOU-NOOR (c.-à-d. lac bleu), lac de l’empire chinois, situé par 37° lat. N. et 96° long. E., a 110 k. sur 45, et est entouré de hautes montagnes d’où sortent le Hoangho, le Thalouen, le Menam-Kong, etc. Il a donné son nom à ces montagnes, ainsi qu’au pays environnant.

KHOULM ou KHOULOUM, v. du Turkestan, sur le Khoulm, affluent du Djihoun, à 56 kil. E. de Balkh ; 8000 maisons ; 2 châteaux forts. Chevaux.

KHOURREM, c.-à-d. favorite. V. ROXELANE.

KHOUSISTAN, Susiane et pays voisins, prov. de la Perse occidentale, entre le Kourdistan au N., l’Irak-Adjémi au N. E., le Fars à l’E., le golfe Persique au S., l’eyalet de Bagdad à l’O. ; 400 kil. sur 310 ; 900 000 h. (Kourdes et Loures) ; ch.-l., Chouster. Villes principales : Dizfoul, Khorremabad. Le Khousistan comprend, avec le Khousistan propre (anc. Susiane), le Louristan (Elymaïde) et le territoire d’Ahouaz (pays des Uxiens). C’était jadis la prov. la plus riche et la plus peuplée de la Perse ; auj. elle est presque déserte.

KHOVARESM. V. KHARIZM.

KIAKHTA, v. et fort de la Russie d’Asie (Irkoutsk), à 200 k. S. E. d’Irkoutsk, sur les frontières de Chine ; 5000 h. (sans compter la garnison ni les étrangers). Placée vis-à-vis de la ville chinoise de Maïmatchan, Kiakhta est l’entrepôt du commerce entre la Russie et la Chine. Elle a été fondée en 1728.

KIANG, mot chinois qui veut dire fleuve, entre dans un grand nombre de noms géographiques.

KIANGARI, Gangra, v. de la Turquie d’Asie (Anatolie), à 100 kil. N. E. d’Angora ; ch.-l. d’un livah qui correspond à peu près à la Galatie des anciens.

KIANG-SI, prov. de Chine, au S. E., entre celles de Hou-pe et d’An-hoeï au N., de Tche-kiang au N. E., de Fou-kian à l’E., de Kouang-toung au S., de Hou-nan à l’O. : 660 k. sur 400 ; 23 000 000 d’hab. ; ch.-l., Nan-tchang. Sol très-fertile : riz, thé vert, coton, herbes médicinales, etc. Mines d’or, argent, cuivre, plomb, fer, etc. ; azur, cristal. Draps communs, toile, papier, encre, objets vernissés, porcelaine, etc.

KIANG-SOU, prov. de Chine à l’E., entre celles de Chang-toung au N., d’An-hoeï à l’O., de Tché-kiang au S. et la mer de Chine à l’E., : 520 kil. sur 230 ; 30 000 000 d’hab. ; ch.-l., Nan-king. Sol plat, riche et fertile en certains endroits : céréales, coton, riz, thé ; vers à soie. L’Yang-tsé-kiang et le canal impérial traversent cette province.

KICHENEV ou KISCHENAU, v. de la Russie d’Europe, ch.-l. de la Bessarabie à 53 kil. N. O. de Bender ; 45 000 hab. L’exarque métropolitain de Kichenev et de Choczim et l’évêque de Bender et d’Akkerman y résident. Tribunaux ; gymnase. Palais impérial avec parc. Fabriques de cotonnades. Grand commerce.

KIDDERMINSTER, v. d’Angleterre (Worcester), à 22 kil. N. de Worcester, sur la Stour et le canal du comté de Stafford ; 20 165 hab. Tapis, draps, soieries, étamines, étoffes à fleurs, etc.

KIDONIE, Heraclea, v. de la Turquie d’Asie (Anatolie), sur le golfe d’Adramiti, à 105 kil. N. O. de Smyrne, en face de Mételin. Collège grec.

KIEF. V. KIEV.

KIEL, Chilonium, ville murée du Holstein, sur la mer Baltique, à 70 kil. N. E. de Glukstadt ; 16 000 hab. Port très-fréquenté. Tribunaux ; université fondée en 1665, bibliothèque, observatoire, cabinet d’histoire naturelle, etc. Promenade de Bellevue ; bains de mer. Chapeaux, amidon, tabac, raffinerie de sucre, chantiers de construction. Commerce considérable. Chemins de fer ; vapeurs. Grande foire, qui se tient annuellement les trois jours de la fête des Rois. — Kiel fut fondée au Xe s. ; elle devient la résidence des comtes de Holstein en 1243. Plusieurs fois assiégée et prise pendant la guerre de Trente ans. Un traité y fut conclu le 14 janvier 1814 entre la Suède et le Danemark par lequel le Danemark entra dans la coalition formée contre la France.

KIELCE, v. de la Russie d’Europe (Pologne), ch.-l. de la voivodie de son nom, à 102 kil. N. E. de Cracovie : 6000 h. Académie ou école des mines, palais de l’évêque de Cracovie. Aux environs, mines de cuivre, de fer ; eaux minérales.

KIERSY-SUR-OISE, v. de France. V. QUIERZY.

KIEV, v. de la Russie d’Europe, ch.-l. du gouvt de Kiev, sur le Dnieper, à 1250 kil. S. de Pétersbourg ; 48 000 hab. ; trois parties qui font comme trois villes, Petchersk, Vieux-Kiev, Podol, toutes trois fortifiées. Archevêché, tribunaux, université de St-Vladimir, fondée en 1834. Casernes, magasins, etc. Plusieurs églises, entre autres la cathédrale, dite Ste-Sophie ou Église de la dime, et l’église de St-Grégoire le Thaumaturge ; 2 beaux couvents : palais impérial en bois. Tanneries, fonderie de cloches, etc. — Kiev existait dès le Ve siècle et appartenait alors aux Khazares. Elle devint ensuite le chef-lieu d’un État indépendant. Rurik, qui la possédait au IXe siècle, en fit la capitale de la Russie méridionale ; elle devint la capitale de toute la Russie sous le grand-duc Iaroslav, en 1037, et conserva ce titre pendant le XIe et le XIIe s. Depuis, ravagée par les incendies et les guerres, occupée successivement par les Lithuaniens, les Polonais, les Tartares et les khans de Crimée, elle perdit beaucoup de son importance ; elle fut réunie à l’empire de Russie en 1686. Kiev est regardée comme une ville sainte par la plupart des Russes ; il s’y rend annuellement une foule de pèlerins. — Le gouvt de Kiev, entre ceux de Minsk au N., de Volhynie et de Podolie à l’O., de Kherson au S., de Poltava et de Tchernigov à l’E., a 400 kil. sur 140, et 1 000 000 d’h. Sol plat et fertile. Vastes forêts. Bestiaux et abeilles.

KIEVEROVA-HORKA, bourg de Russie (Pskov), près de Porkhov. Ét. Battori, roi de Pologne, et Ivan IV, czar de Russie, y conclurent en 1582 un traité par lequel la Russie cédait la Livonie à la Pologne.

KILCONNEL. V. AGHRIM.

KILDARE, v. d’Irlande (Leinster), ch.-l. de comté, à 49 kil. S. O. de Dublin : 1650 hab. Évêché catholique, réuni à celui de Dublin. Chemin de fer. Ruines d’une belle tour et d’une cathédrale. Jadis ville forte et bien peuplée ; aujourd’hui ruinée par suite des guerres civiles de l’Irlande. — Le comté, entre ceux de Meath au N., de Dublin et de Wicklow à l’E., de Carlow au S., du Roi et de la Reine à l’O., a 65 kil. sur 26 et 120 000 hab. Terrain marécageux. Le titre de ce comté a été porté depuis 1316 par les Fitzgerald et les ducs de Leinster.

KILDARE (PETTY, comte de). V. SHELBURNE.

KILFENORA, paroisse et vge d’Irlande (Clare), à 22 kil. N. O. d’Ennis ; 5500 hab. Évêché anglican ; anc. évêché catholique, réuni à celui de Killaloe.

KILIA, v. de Moldavie, sur le Danube (r. g.), à 130 kil. S. de Bender ; 6000 hab. Commerce de transit. Cette v. faisait jadis partie de la Bessarabie et appartenait à la Russie. La Russie l’a cédée à la Moldavie en vertu du traité de Paris du 30 mars 1856.

KILIAN (S.), Irlandais, fut sacré évêque par le pape, passa en Germanie, 685, convertit la Thuringe et la Franconie, et subit le martyre à Wurtzbourg, 689. On l’honore le 8 juillet.

KILIAN, famille de graveurs d’Augsbourg, a été illustrée par Lucas, 1579-1637, qui se forma en Italie, et grava d’après P. Véronèse, Tintoret, Michel-Ange, etc. ; — Phil. André, 1714-1759, graveur d’Auguste III et G. Christophe, qui forma une collection de l’Œuvre des Kilian (à la biblioth. d’Augsbourg).

KILIDH BAHR (c.-à-d. Clef de la mer), dit aussi Vieux-Château d’Europe. V. DARDANELLES.

KILIDJE-ARSLAN, nom de plusieurs sultans seldjoucides de Konieh : le 1er régna de 1092 à 1107 ; — le 2e, de 1155 à 1192 (celui-ci fit la guerre aux Grecs, au roi d’Arménie et à l’emp. Frédéric Barbe-rousse) ; — le 3e, de 1204 à 1210 (il était enfant et fut détrôné par son oncle Azzeddin).

KILIMANDJARO, haute montagne de l’Afrique intérieure, par 3° lat. S. et 35° long. E., est une de celles où l’on place la source du Nil. On lui donne 6200m.

KILKENNY, v. d’Irlande (Leinster), ch.-l. de comté, à 102 kil. S. O. de Dublin sur la Nore ; 26 000 h. Évêché ; château fort, cathédrale de St-Canice ou Kenny, palais épiscopal ; beaucoup de ruines. Lainages communs, couvertures fines, amidon ; aux environs, scieries hydrauliques. Kilkenny fut souvent le siége des parlements de l’Irlande et donna son nom aux Constitutions de Kilkenny, rédigées sous Édouard III, et qui assuraient d’importants privilèges à l’Irlande. Cette ville, fut aussi le siège du conseil catholique pendant l’insurrection de 1641. — Le comté, situé entre ceux de la Reine au N., de Carlow à l’E., de Tipperary et de Waterford au S. et à l’O., a 65 kil. sur 30 et 210 000 hab. Climat sain, peu de marais ; sol fertile ; très-riches mines de houille, fer, cuivre, etc. ; marbre, pierres à chaux.

KILLALA, vge d’Irlande (Mayo), sur la baie de Killala, à l’emb. de la Moy ; 3500 hab. Jadis évêché. Occupé par les Français en 1798.

KILLALOE, bourg d’Irlande (Clare), sur le Shannon, à 35 kil. E. d’Ennis ; 6000 hab. Évêché catholique.

KILLARNEY, v. d’Irlande (Kerry), à 65 kil. O. de Cork, près du lac de Killarney ; 8000 hab. Aux environs, ruines de la cathédrale d’Aghadoe (évêché auj. réuni à celui d’Ardfert). — Le lac de Killarney ou de Lough-lane se compose de trois lacs (Supérieur, Moyen ou Turk, et Inférieur). Il est remarquable par la belle cascade d’O’Sullivan, à l’O., et par un écho situé près du roc appelé le Nid-de-l’Aigle.

KILLIKRANKIE, défilé d’Ecosse, à 41 kil. N. O. de Perth. Le vicomte de Dundee, qui avait soulevé les montagnards écossais en faveur de Jacques II, y battit en 1689 les troupes de Guillaume III, mais il périt dans l’action.

KILMAINE (Ch. Jos.), général, né à Dublin en 1754, m. à Paris en 1799), prit du service en France, fit la campagne d’Amérique sous Lafayette, fut, sous la République, employé comme général de brigade à l’armée du Nord et dans la Vendée ; se signala en Italie, à Mantoue et à Castiglione, et fut nommé général en chef de l’armée qui devait faire une descente en Irlande ; mais l’expédition n’eut pas lieu. Placé ensuite à la tête de l’armée d’Helvétie, il eut peu de succès et fut remplacé par Masséna.

KILMAINHAM, bourg d’Irlande (Dublin), sur la Liffey, à l’O. de Dublin, dont il forme comme un faubourg. Hospice d’Invalides.

KILMARNOCK ou ST-MARNOCH, v. d’Écosse (Ayr), à 17 kil. N. E. d’Ayr ; 18 000 hab. Hôtel de ville, collège. Filatures, tapis, couvertures, etc. Chemin de fer. Ruines du château de Kilmarnock.

KILMORE, paroisse et village d’Irlande (Cavan), à 6 kil. S. O. de Cavan ; 6300 hab. Évêchés anglican et catholique. — Paroisse d’Écosse (Argyle), sur l’Atlantique ; 800 hab. Anc. résidence des premiers rois d’Écosse : on y gardait une célèbre pierre qui leur servait de siège lors du couronnement et qui est auj. à Westminster.

KILLWINNING, bg d’Écosse (Ayr), à 5 kil, N. O. d’Irvine ; 3780 hab. Ruines d’un monastère bâti en 1140. Au XIIe siècle y fut fondée la 1re loge maçonnique d’Écosse.

KIMBOLTON, Cinnibanlum ? ville d’Angleterre (Huntingdon), à 15 kil. S. O. de Huntingdon ; 1650 hab. Chemin de fer. Jadis importante, mais auj. déchue. Château du duc de Manchester. La reine Catherine y fut détenue jusqu’à sa mort par Henri VIII.

KIMOLO, île de l’Archipel. V. ARGENTIÈRE (L’).

KINBOURN ou KILBOURN, v. et fort de Russie (Tauride), sur une langue de terre, à l’emb. du Dnieper, en face et à 15 kil. S. d’Otchakov. Souvarow y battit les Turcs en 1788. Les Français prirent et occupèrent cette place le 17 oct. 1855.

KINCARDINE ou MEARNS, comté d’Écosse, entre ceux d’Aberdeen au N. et à l’O., de Forfar au S. O., et la mer du Nord à l’E. ; 22 kil. sur 50 ; 50 000 h. ; 7. princip., Bervic et Stone-Haven. Mont. au N. ; terres bien cultivées, beaucoup de bruyères. Ce comté doit son nom au vge de Kincardine (à quelques kil. S. O. de Stone-Haven), qui était jadis le ch.-l. du comté ; on n’y trouve plus guère que 70 h.

KINETON, KYNETON. V. KINGTON.

KING (William), prélat irlandais, né à Antrim en 1650, m. en 1729, prit parti pour le prince d’Orange, fut fait en 1702 archevêque de Dublin, et remplit pendant plusieurs années les fonctions de lord juge an Irlande. On a de lui, outre plusieurs ouvrages de controverse, un traité célèbre De origine mali, 1702, qui l’engagea dans de vives discussions avec Bayle et Leibnitz. Ce traité a été trad. en anglais par Law, qui y a joint les objections des adversaires de King.

KING (William), écrivain, né à Londres, en 1663, devint vers 1692 secrétaire du prince George, occupa ensuite quelques places, qu’il quitta pour se livrer aux lettres, et mourut à Londres en 1712. On a de lui de spirituels Dialogues des morts, 1697 ; Voyage à Londres, 1698 ; une traduction en vers de l’Art d’aimer, d’Ovide, 1708 ; l’Art de la cuisine, poëme, 1708, et des pamphlets. On a donné en 1776 une édition de ses œuvres en 3 vol. in-8.

KINGO (Thomas), poëte danois, fils d’un tisserand, né à Slagerup en 1643, m. en 1703, était prêtre. Il devint évêque de Fionie en 1677 et fut anobli et 1683. Les Danois le vantent comme le régénérateur de leur poésie nationale, et le comparent à Horace. Quelques-uns de ses Psaumes sont restés dans le psautier danois ; on lui attribue le chant dont les veilleurs récitent un couplet à chaque heure de la nuit.

KINGS, c-à-d. livres, mot chinois qui s’applique en général à tous les livres écrits par les philosophes chinois, désigne plus spécialement cinq ouvrages qui jouissent chez eux d’une autorité sacrée : Y-King, cosmogonie ; Chi-King, chants populaires ; Chou-King, livre des annales, ouvrage de Confucius ; Li-Ki, livre des rites et cérémonies religieuses ; Tchun-Tsieou, chronique du royaume de Lou, patrie de Confucius. On y joint quelquefois le Tao-te-King (de Lao-Tseu). Le P. Régis a traduit en latin l’Y-King, le plus important de ces livres.

KING’S COUNTY (c-à-d. Comté du Roi), comté d’Irlande, dans le Leinster, entre ceux de Kildare à l’E., de Meath et de West-Meath au N., de Roscommon à l’O., de Tipperary au S. ; 150 000 hab. ; ch.-l. Philipstown, puis Tullamore. Il fut formé sous la reine Marie, et reçut son nom en l’honneur du roi d’Espagne, Philippe, époux de cette reine.

KINGSTON, v. d’Angleterre (Surrey), sur la Tamise, à 16 kil. S. O. de Londres ; 21 078 hab. Grande église, hôtel de ville ; maison de correction. Jadis, station romaine importante, puis forteresse royale et domaine de la couronne.

KINGSTON, v. principale et port de la Jamaïque (Antilles), sur la côte S. ; 40 000 hab. Bon mouillage ; belle église, hôpitaux, etc. Commerce considérable. Climat très-malsain. Fondée en 1693 ; incendiée en 1843.

KINGSTON, v. du Ht-Canada, sur le St-Laurent, à l’extrémité N. E. du lac Ontario, capit. de tout le Canada de 1839 à 1843 ; 15 000 hab. Port naval, chantiers de construction de marine royale. Entrepôt du commerce entre Montréal et la région des Lacs.

KINGSTON-UPON-HULL. V. HULL.

KINGSTON (Élisabeth CHUDLEIGH, duchesse de), dame célèbre par sa vie aventureuse, née en 1720, dans le Devonshire, fut d’abord fille d’honneur de la princesse de Galles, eut pour amant le duc d’Hamilton, puis épousa secrètement le capitaine Hervey, avec lequel elle ne put vivre ; se mit alors à voyager, fut bien accueillie par le grand Frédéric à Berlin, et par l’électrice de Saxe à Dresde ; revint en Angleterre, y fit rompre son mariage et épousa le duc de Kingston, qui, en 1773, la laissa veuve et héritière de biens immenses. Les parents du duc la firent condamner comme bigame et lui firent perdre le titre de duchesse ; mais ils ne purent faire casser le testament qui lui assurait la fortune de son second mari. Elle fit alors de nouveaux voyages et inspira encore une vive passion en Pologne au prince Radzivil. Elle mourut en 1788 à Ste-Assise, près de Fontainebleau.

KINGSTOWN ou DUNLEARY, v. d’Irlande (Dublin), sur la baie de Dunleary, et à 9 kil. S. E. de Dublin ; 500 h. Excellent port ; bateaux à vapeur. Bains de mer.

KINGTON, bg d’Angleterre (Warwick), à 13 kil. S. E. de Warwick ; 1200 hab. Résidence royale sous Édouard le Confesseur et Guillaume le Conquérant.

KINROSS, v. d’Écosse, ch.-l. du comté de Kinross, à 24 kil. S. de Perth, à l’extrémité O. du Loch Leven ; 3200 hab. Tissus de coton ; toile ; jadis, célèbre coutellerie. — Le comté, entre ceux de Perth et de Fife, a 20 kil. sur 16 et 15 000 hab. Il a été détaché du comté de Fife en 1426.

KINSALE, v. d’Irlande (Cork), à 22 kil. S. de Cork ; 8600 hab. Bonne rade ; forteresse dite Charles-Fort. Bains de mer ; armements pour la pêche. Ville ancienne. Jacques II y débarqua à son retour de France en 1689 ; Marlborough la prit en 1690.

KINZIG, riv. du grand-duché de Bade, tombe dans le Rhin, près de Kehl, après 70 kil. de cours. Elle donne son nom à un cercle du grand-duché de Bade, entre ceux de Murg-et-Pfinz au N., de Treisam au S. ; 90 kil. sur 40 ; 200 000 hab. ; ch.-l., Offenboug.

KIOUPERLI. V. KOPROLI.

KIOU-SIOU, île du Japon. V. XIMO.

KIRCH, KIRK. Ces mots, qui entrent dans la composition d’un grand nombre de mots allemands, écossais et anglais, signifient église.

KIRCHBERG, v. du roy. de Wurtemberg (Iaxt), sur l’Iaxt, à 35 kil. O. d’Œhringen ; 1300 hab. Château, résidence du prince Hohenlohe-Kirchberg.

KIRCHBERG, vge de la Suisse (St-Gall), sur la Thur, à 26 kil. O. de St-Gall ; 4200 hab. Anc. château, berceau de la famille de Toggenbourg.

KIRCHER (le P. Athanase), savant jésuite allemand, né en 1602 à Geysen, près de Pulde, m. à Rome en 1680, enseigna la philosophie et les langues orientales à Wurtzbourg, fut forcé par la guerre de Trente ans de quitter sa chaire, se retira en France chez les Jésuites d’Avignon, fut appelé vers 1636 à Rome, enseigna les mathématiques au Collége Romain, puis quitta l’enseignement pour se livrer tout entier à l’étude. Ce savant embrassa toutes les connaissances : physique, histoire naturelle, mathématiques, théologie, antiquités, linguistique. En physique, il s’occupa de l’optique, de l’acoustique et surtout du magnétisme, propriété par laquelle il voulait tout expliquer et qu’il appliquait même au traitement des maladies. Il fut un des premiers à étudier la langue copte, et tenta d’expliquer les hiéroglyphes. Il voulut aussi renouveler l’art de Raymond Lulle et imagina une pasigraphie, ou écriture universelle, que chacun pût lire dans sa langue. On lui attribue l’invention de la lanterne magique. À une science profonde Kircher joignit beaucoup de crédulité et de bizarrerie. Ses principaux ouvrages sont : Magnes, Rome, 1640 ; Magneticum regnum, seu de triplici magnete, 1667 ; Musurgia universalis, 1650, où il traite du son et de la musique ; Prodromus coptus, 1636 ; OEdipus Ægyptiacus, 1652-55 ; Polygraphia, 1663 ; Mundus subterraneus, 1664-68 ; China monumentis illustrata, 1667. Kircher avait formé un cabinet précieux d’objets d’histoire naturelle, d’antiquités, d’instruments de physique et de mathématiques, que l’on voit auj. à Rome au Collège Romain, et dont on a publié la description sous le nom de Museum Kircherianum, Rome, 1678.

KIRCHHEIM, v. du roy. de Wurtemberg (Danube), sur la Lauter, à 49 kil. N. O. d’Ulm ; 5300 hab. Château royal bâti en 1538. Toiles, rubans de fil, laines.

KIRCHHEIM-POLAND, v. de Bavière (Palatinat), à 26 k. N. de Kaiserslautern ; 3300 hab. Anc. résidence du prince de Nassau-Weilburg.

KIRCHMANN (Jean), savant antiquaire, né à Lubeck en 1575, m. en 1643, a publié, entre autres ouvrages : de Funeribus Romanorum, Hambourg, 1605 ; de Annulis, Lubeck, 1623.

KIRENSK, v. de Sibérie (Irkoutsk), ch.-l. de district, sur les bords de la Lena, à 690 kil. N. E. d’Irkoutsk ; 750 hab. Fondée en 1655. Pelleteries.

KIRGHIZ ou KAISAXS, peuple du Turkestan, auj. dépendant des Russes, est divisé en trois hordes : la Grande (dans les steppes au S. et à l’E. de l’Oural, entre la mer Caspienne et celle d’Aral ; 450 000 individus) ; — la Moyenne (au N. de la mer d’Aral et à l’E. de la suiv. ; 1 000 000 d’individus) ; — la Petite (au delà de la mer d’Aral, sur le Djihoun ; 900 000 individus). Chaque horde est ensuite subdivisée en tribus de 3 à 5000 tentes, et régies chacune par un sultan. Les Kirghiz sont braves, actifs, vigoureux, toujours à cheval ; ils sont pasteurs, chasseurs et pillards. Ils professent l’Islamisme. Les Kirghiz de la Petite et de la Moyenne horde sont sujets russes depuis /731 ; ceux de la Grande horde ne le sont que depuis 1819 ; encore y en a-t-il une partie qui est nominalement soumise à la Chine. Ces derniers errent aux environs du lac Balkachi et du lac Dzaïssang.

KIRKALDY, v. d’Écosse (Fife), à 22 kil. S. O. de Cupar, sur le golfe de Forth ; 5300 hab. Filatures de lin ; salines ; chantiers de construction, etc. — Ville ancienne, florissante avant le XVIe s. Patrie d’Adam Smith.

KIRKBY, nom de plusieurs v. d’Angleterre, dont 3 dans le comté de Westmoreland : Kirkby-Lonsdale, à 17 kil. S. E. de Kendal ; 4200 hab. Église ; beau pont sur la Loyne. Bas, bonneterie ; — Kirkby-Slephen, à 15 kil. S. E. d’Appleby ; 2900 hab. ; école gratuite, manufactures ; — Kirkby-in-Kendal. V. KENDAL.

KIRKCUDBRIGHT, v. d’Écosse, ch.-l. du comté de Kirckudbright, sur la Dee, à 137 k. S. 0. d’Édimbourg ; 3500 hab. Académie, prison (bâtie en 1816), bon port. — Le comté de Kirkcudbright, sur la mer d’Irlande, a 65 kil. sur 31 et compte 60 000 hab. Landes, culture arriérée ; grains, pommes de terre, bestiaux ; espèce particulière de chevaux, dite galloways ; cuivre, nouille. Peu d’industrie.

KIRKDALE, lieu du comté d’York, dans le North-Riding, au fond d’une vallée, près de la Rye, Grands caverne, où Buckland découvrit en 1820 beaucoup d’ossements fossiles.

KIRK-KILISSIA (c.-à-d. les 40 églises), v. de la Turquie d’Europe (Roumélie), ch.-l. d’un livah, à 55 kil. E. d’Andrinople ; 28 000 hab. Château fort. Amurat II prit cette ville en 1436.

KIRKWALL, v. d’Écosse, ch.-l. du comté d’Orkney ou des Orcades, dans l’île de Pomona ; 4000 hab. Bon port, cathédrale de St-Magnus, ruines du palais des anciens comtes, palais épiscopal. Toiles de coton, ouvrages en paille. – Cette ville a longtemps appartenu aux Norvégiens et aux Danois.

KIRWAN (Richard), savant irlandais, né en 1750 dans le comté de Galway, mort en 1812, cultiva avec succès la chimie, la minéralogie et la géologie, vint se fixer à Londres en 1779, et fut membre des sociétés royales de Londres et de Dublin. Ses principaux ouvrages sont : Éléments de minéralogie, 1784, Essai sur le phlogistique et les acides, 1787 (il y défendait la théorie de Priestley ; cependant il se convertit plus tard à celle de Lavoisier) ; Essai de géologie, 1799 (il veut y concilier la science avec la Genèse). Le 1er, il classa les minéraux d’après leur composition chimique.

KIS, c-à-d. petit en hongrois, entre dans la composition d’un grand nombre de noms géographiques.

KISAMOS, Cysamus. v. de l’île de Candie, sur la côte N. O., à 31 kil. O. de La Canée, au fond au golfe de Kisamos. Évêché grec.

KISCHM, KICHEMA ou KEICHME, jadis Oaracta, île du golfe Persique, dans le détroit d’Ormus et sur la côte S. de la Perse ; 115 kil. sur 26 ; 16 000 hab. Sur la côte E. se trouve une petite ville de même nom. L’île appartient à un chef arabe, tributaire de l’imam de Mascate. Pêche de perles.

KISLAR ou KIZLIAR, v. de la Russie méridionale (Caucase), à 300 kil. E. de Géorgievsk et à 65 kil. de l’emb. du Terek ; 12 000 hab. Forteresse, 16 églises grecques, une église arménienne ; établissements d’instruction, etc. Soieries, tissus de coton, de soie et coton. Aux env., riz, garance, sésame, safran, coton, vers à soie.

KISSINGEN, p. v. de Bavière (Basse-Franconie), Saale, à 35 k. N. E. de Wurtzbourg ; 1200 hab. Riches salines et sources minérales ; bains fréquentés.

KISSOVO, l’anc. Ossa, mont. de Grèce. V. OSSA.

KISTNAH, fleuve de l’Inde. V. KRICHNA.

KITZINGEN, v. de Bavière (Basse-Franconie), à 20 k. S. E. de Wurtzbourg, sur le Mein ; 6000 hab. Bas, chapeaux, toiles peintes. Commerce de transit. Anc. abbaye de Bénédictins, fondée en 746.

KIVEROVA. V. KIEVEROVA.

KIZIL. Ce mot, qui veut dire rouge, entre dans la composition d’un grand nombre de noms turcs.

KIZIL-DARIA, riv. du Turkestan, sort des monts Nourarabas, coule au N. O., et tombe dans la mer d’Aral après 600 kil. de cours.

KIZIL-IRMAK, Halys, riv. de la Turquie d’Asie, naît dans la Caramanie ; court au N. O., puis au N. E., sépare l’eyalet de Sivas de l’Anatolie et se jette dans la mer Noire après 900 kil. de cours.

KIZIL-OUSEM, Mardus, riv. de Perse, naît dans le Kourdistan, coule au N. et à l’E. ; sépare l’Irak-Adjémi de l’Aderbaïdjan, et se perd dans la mer Caspienne près de Recht. Cours, 500 kil.

KIZIL-ARSLAN (Othman), souverain de l’Aderbaïdjan de 1166 à 1171, était de la dynastie des Atabeks. Il se souleva contre le sultan seldjoucide Togrul III, et régna quelque temps à Hamadan ; mais il fut trahi et mis à mort par ses officiers.

KIZLIAR, v. de Russie. V. KISLAR.

KLAGENFURTH, v. des États autrichiens (Carinthie), ch.-l. du cercle de son nom et de toute la Carinthie, à 72 kil. N. O. de Laybach, sur le Glan ; 14 500 hab. Résidence du prince évêque de Gurk ; tribunaux. Château impérial ; place ornée des statues de Marie-Thérèse et de Léopold I ; ruines romaines. Société d’agriculture, lycée, bibliothèque, etc. Draps fins, soieries, mousselines ; céruses, etc. Klagenfurth était jadis fortifiée ; les Français la prirent en 1797 et 1809 et en rasèrent les fortifications. — Le cercle de Klagenfurth ou de Carinthie inf. compte 200 000 hab.

KLAPROTH (Martin Henri), chimiste, né en 1743 à Wernigerode, m. en 1817, était professeur de chimie à Berlin, membre de l’Académie des sciences de cette ville et associé de l’Institut de France. Il a fait faire de grands progrès à la minéralogie par ses découvertes, et surtout par ses moyens particuliers d’analyse : on lui doit la découverte de l’urane, du titanium et de la zircone. Outre un grand nombre d’écrits insérés dans le Journal de physique, les Annales de chimie, le Journal des mines, etc., il a rédigé un système minéralogique basé sur les principes constitutifs des minéraux ; un Dictionnaire de chimie, en commun avec Wolff, 4 vol. in-8 (trad. en franç. par Bouillon-Lagrange et Vogel, 1810). Ses Mémoires sur la chimie ont été recueillis et trad. en franç. par Tassaert, Paris, 1807.

KLAPROTH (H. Jules), orientaliste, fils du préc., né à Berlin en 1783, m. à Paris en 1835, se livra d’abord à l’étude de la chimie et de la physique, puis s’adonna à l’étude des langues orientales ; accompagna en 1805 l’ambassade envoyée par la Russie en Chine ; revint en 1807 avec une ample moisson de livres chinois, mandchoux, mongols et japonais ; fut chargé par l’Académie de St-Pétersbourg d’explorer le Caucase (1808-1810), fut nommé en 1812 professeur de langues asiatiques à Vilna, mais se vit empêché par la guerre de prendre possession de sa chaire, et vint en 1815 se fixer à Paris, dont il fit sa patrie adoptive. On a de lui : Asia polyglotta ou Classification des peuples de l’Asie d’après leurs langues, Paris, 1823 ; Mémoires sur l’Asie, 1824-28 ; Tableau historique, géographique, etc. du Caucase, 1827 ; Tableaux historiques de l’Asie, 1826 ; Chrestomathie mandchoue, 1828 ; Nouveau Mithridate ou Classification de toutes les langues connues, etc. Son Voyage au Caucase, publié en all. à Halle, 1812-14, parut à Paris en franç. en 1823.

KLATTAU, v. des États autrichiens (Bohême), ch.-l. de cercle, à 108 kil. S. O. de Prague, 6500 hab. Gymnase de Bénédictins. Aux env., eaux minérales.

KLAUSENBOURG. V. KOLOSVAR.

KLAUSTHAL, v. des États prussiens, ch.-l. de capitanat, à 75 kil. S. E. de Hanovre ; 10 000 hab. Rues plantées d’arbres. Conseil supérieur et école des mines, hôtel des monnaies. Forges, clouteries, taillanderies. Riches mines d’argent (entre autres celles de Dorothea, Caroline et Neue-Benedikte). — Le capitanat de Klausthal comprend presque tout le Haut-Harz ; il a 35 kil. sur 12, et 30 000 hab.

KLÉBER (J. B.), général français, né à Strasbourg en 1753, était fils d’un maçon. Il étudia l’architecture, puis embrassa la carrière des armes. Il entra d’abord au service de l’Autriche ; mais, désespérant d’avancer, il revint en France en 1783, et vécut à Béfort d’une petite place d’inspecteur des bâtiments. Il s’engagea en 1792 dans un bataillon de volontaires, et s’éleva rapidement aux premiers grades. Il se signala au siège de Mayence sous Custine ; fut de là envoyé dans la Vendée, avec le titre de général de brigade ; résista avec 4000 hommes à 20 000 Vendéens au combat de Torfou, décida la victoire à Cholet, et, malgré quelques échecs, finit, de concert avec le général Marceau, par anéantir l’armée vendéenne au Mans et à Savenay (1793). L’horreur qu’il manifesta pour les mesures sanguinaires prises alors contre les Vendéens le fit condamner à un exil, d’où il fut bientôt tiré par le besoin qu’on avait de ses talents. Nommé général de division à l’armée de Sambre-et-Meuse, il contribua puissamment à la victoire de Fleurus (1794), battit l’ennemi à Marchiennes, prit Maestricht et dirigea le blocus de Mayence. En 1795, il força le passage du Rhin, battit le prince de Wurtemberg à Altenkirchen, et le prince de Wartensleben à Friedberg (1796). Néanmoins il tomba dans la disgrâce du Directoire et quitta l’armée (1797). Tiré de sa retraite par Bonaparte qui partait pour son expédition d’Égypte, il eut la plus grande part aux victoires du mont Thabor et d’Aboukir, et fut jugé digne du commandement en chef lorsque Bonaparte revint en France (1799). Voyant son armée réduite à un état de détresse déplorable, il avait consenti à signer la convention d’El-Arich (1800) mais l’amiral anglais ayant refusé de la ratifier si les Français ne se rendaient prisonniers, il reprit les armes, battit à Héliopolis une armée turque dix fois plus nombreuse (19 mars 1800), et soumit de nouveau l’Égypte révoltée. Il s’occupait à consolider cette conquête et allait conclure la paix avec les Turcs, lorsqu’il fut assassiné au Caire par un Turc fanatique (juin 1800). L’abandon de l’Égypte, qui suivit bientôt, montra toute la grandeur de la perte que la France avait faite. Kléber n’était pas moins remarquable par les avantages du corps que par le courage et les qualités de l’âme : il avait une taille élevée, un port majestueux. Son Éloge funèbre fut prononcé en Égypte par Fourier, et à Paris par Garat. Strasbourg lui a élevé une statue de bronze en 1840.

KLEEBERG, bourg du Bas-Rhin, à 6 kil. S. O. de Wissembourg et à 40 kil. S. E. de Deux-Ponts ; 800 hab. Château qui a été le berceau de la dynastie des rois de Suède de la maison de Deux-Ponts (Charles-Gustave, Charles XI et Charles II). V. SUÈDE.

KLEFEKER (Jean), magistrat, né en 1698 à Hambourg, m. en 1775, est auteur d’un ouvrage curieux intitulé : Bibliotheca eruditorum præcocium, 1717, et d’une Collection des lois de Hambourg, 1765-73, 12 vol. in-8 (continuée par Chr. Anderson, 1783-1801).

KLEIN (Jean Théodore), naturaliste, né en 1685 à Kœnigsberg, m. en 1759, était secrétaire du sénat de Dantzick. Ses principaux ouvrages, écrits en latin, sont : Histoire des Échinodermes ou Oursins, Dantzick, 1734 ; — des Poissons, 1740 ; — des Oiseaux, 1750. Ce naturaliste manquait de méthode.

KLEIN (Ern. Ferd.), jurisconsulte, né à Breslau en 1743, m. en 1810, coopéra à la rédaction du code prussien (1780), puis devint directeur général de l’Université de Halle, juge au tribunal suprême, enfin secrétaire d’État au département de la justice. Il a laissé : Annales de la législation dans les États prussiens, en allemand, Berlin, 1788-1807, 24 vol. in-8 ; Principes du droit pénal allemand et prussien, 1799 ; Système du droit civil prussien, 1801.

KLEIN (Bernard), compositeur, né en 1794 à Cologne, mort en 1832, a composé une foule de sonates pour le piano, des chants religieux, des oratorios estimés, un opéra de Didon, etc.

KLEINHARTS. V. CLÉNART.

KLEIST (Christian de), poète allemand, né en 1715 à Zeblin près de Kœslin en Poméranie, prit du service en Danemark, puis en Prusse sous Frédéric II, et mourut en 1759, des blessures qu’il avait reçues a la bataille de Kunersdorf. Profitant des loisirs que lui laissait la guerre, il publia un premier recueil de poésies en 1756 et un second en 1758. Son meilleur poème, le Printemps, a été traduit en français par Hubert, 1766, par N. Beguelin, 1781, et par A. Sarrazin, 1802. Ses Œuvres complètes ont été publiées par Ramier, Berlin, 1760 ; par Korte, 1803 et 1825. Tieck a recueilli ses Œuvres posthumes, 1821.

KLEIST (Henri de), auteur dramatique, né en 1777 à Francfort-sur-l’Oder, mort en 1811, servit quelque temps dans l’armée prussienne, puis fut employé à Berlin dans l’administration. D’un caractère inquiet et mélancolique, il mena une vie vagabonde et finit par se suicider avec Catherine Vogel, femme qu’il aimait éperdument. On cite parmi ses pièces : Catherine de Heilbronn, le Prince de Hombourg, la Bataille d’Hermann, la Cruche cassée. Il a aussi laissé des Contes, Berlin, 1810. Ses Œuvres complètes ont été publiées par Tieck, Berlin, 1826 et 1859. Bulow a publié sa Vie et ses Lettres, 1848.

KLEPHTES (c.-à-d. brigants), nom donné en Grèce, surtout en Thessalie, aux montagnards belliqueux qui, après avoir été longtemps combattus par les Armatoles, les virent s’unir à eux pour assurer l’indépendance de la Grèce en 1821. V. PALLIKARS.

KLIAZMA, riv. de la Russie d’Europe, naît dans le gouvt de Moscou, court au N. E., puis à l’E., passe à Wladimir et tombe dans l’Oka au-dessous de Gorbatov (Nijnéi-Novgorod) ; cours, 570 kil.

KLINGENTHAL, bourg du Bas-Rhin, sur l’Ehn, à 23 kil. N. O. de Schelestadt ; 1500 hab. Manufacture impériale d’armes blanches ; outils pour artillerie et marine, instruments aratoires, coutellerie ; objets en cuivre rouge, martinets.

KLOPICKI (Joseph), général polonais, né en 1772, m. en 1854, combattit sous les ordres de Kosciuszko de 1792 à 1794, participa aux campagnes des Français en Italie, en Espagne et en Russie, et fut blessé a Smolensk. Il quitta le service à la paix et vécut dans la retraits jusqu’à la révolution polonaise de 1830. Il fut alors proclamé dictateur par les Polonais ; mais, ne se fiant pas assez dans l’énergie des siens, il s’effraya de sa propre responsabilité et donna sa démission en 1831 ; il resta cependant à l’armée, et dirigea la bataille de Grochow, où il fut blessé. Il se retira à Cracovie sans y être inquiété.

KLOPSTOCK (Frédéric Gottlieb), poëte allemand, né en 1724 à Quedlimbourg (Saxe), m. en 1803, étudia la théologie protestante à Iéna et devint ministre du culte réformé. Il avait conçu, lorsqu’il n’était encore qu’étudiant, le projet de donner une épopée à l’Allemagne, et il choisit dès lors le sujet du Messie. Les 3 premiers chants de son poème, publiés dès 1748 dans un recueil littéraire, attirèrent sur lui l’attention publique. Encouragé par Bodmer, le rénovateur de la littérature germanique, il vint passer une année auprès de lui à Zurich (1750) ; puis il se fixa à Copenhague, où le comte de Bernstorff lui fit donner par le roi Frédéric V une pension qui assurait son existence. Il quitta Copenhague en 1771, après la disgrâce de son bienfaiteur, et se retira à Hambourg qu’il habita jusqu’à sa mort. Klopstock employa la plus grande partie de sa vie à composer sa Messiade : il en publia 5 chants en 1750 ; 10 autres parurent en 1755, et il la porta enfin à 20 chants en 1773. Il y employa un rhythme nouveau en Allemagne, semblable à celui du vers alexandrin des anciens. Ce poëme fut d’abord reçu avec un enthousiasme universel, mais la ferveur ne tarda pas à diminuer : c’est que, s’il est plein de morceaux sublimes, on y trouve aussi de l’obscurité et des longueurs ; l’action principale est terminée dès le 10e chant, avec la mort du Rédempteur, et les 10 chants qui suivent, quoique offrant de très-beaux épisodes, ne sont nullement nécessaires au sujet. Outre la Messiade, Klopstock a composé des Odes, qui sont un des fondements les plus solides de sa gloire, des Élégies, 3 tragédies, la Mort d’Adam, Salomon, David ; enfin un célèbre chant héroïque et patriotique, le bardit d’Hermann. Il a écrit aussi sur la grammaire allemande, et a fait tous ses efforts pour perfectionner la langue. Ses Œuvres complètes ont été réunies par Gœschen, Leips., 1798-1817, 12 vol. in-8, et par Spindler et Back, Leips., 1840, 18 vol. in-8. La Messiade a été plusieurs fois traduite en français, notamment par J. d’Horrer, 1825, E. de Liebhaber, 1828, et par Mme A. de Carlowitz, 1840. Les Odes choisies ont été trad. par M. Dietz, Paris, 1861. — Klopstock a immortalisé dans ses vers Marguerite Mœller, jeune fille de Hambourg qu’il aima longtemps et qu’il épousa en 1754, il la désigne sous le nom de Cidli et de Meta. Cette femme, qui mourut en 1758, avait elle-même publié quelques écrits : Lettres de morts à des vivants, la Mort d’Abel, tragédie, etc., qui ont été réunis aux œuvres de Klopstock.

KLOSTERCAMP, vge des États prussiens (Prov. Rhénane), dans le gouvt de Dusseldorf, au N. de Dusseldorf et près de Rheinberg. Le maréchal de Castries y battit les Hanovriens en 1760. V. ASSAS.

KLOSTERNEUBOURG, v. des États autrichiens (Autriche), à 11 kil. N. de Vienne, sur le Danube, r. dr. ; 4000 h. Riche monastère d’Augustins, fondé en 1114 ; bibliothèque de 25 000 volumes. Maroquins, dentelles, produits chimiques, raffinerie de sucre, etc.

KLOSTERSEVEN, bg du Hanovre, à 27 kil. S. O. de Stade ; 800 hab. Château. Les Français, après y avoir vaincu le duc de Cumberland (1757), y firent signer une convention par laquelle les Hanovriens s’engageaient à garder la neutralité ; mais cette convention fut bientôt rompue.

KLUBER (J. L.), publiciste allemand, né en 1762 à Thann, près de Fulde, mort en 1839, enseigna le droit aux universités d’Erlangen et de Heidelberg, fit l’éducation du prince de Bade, remplit pour le grand-duc de Bade de nombreuses missions diplomatiques, et fut appelé en 1817 à Berlin par le roi de Prusse, qui le nomma conseiller privé ; mais il quitta bientôt cette cour où il ne pouvait exprimer librement sa pensée. On lui doit la publication des Actes du congrès de Vienne en 1814 et 1815 (Erlangen, 1815-1819, avec un Supplément, 1835) ; le Droit publique de la confédération germanique, 1817, le Droit des gens de l’Europe, 1819 : ces deux ouvrages font autorité.

KNEF, dieu égyptien, le 1er des trois Khaméfis ou dieux suprêmes. C’est la première émanation de l’Être incompréhensible, le principe fécondateur, créateur et bienfaiteur. On lui donne la figure d’un homme au teint bleuâtre, tenant un sceptre à la main, la tête couverte d’un plumage magnifique ; de sa bouche sort l’œuf primitif, qui a donné naissance à tous les êtres. Knef avait des temples célèbres à Canope et à Syène.

KNELLER (Gottfried), peintre de portraits, né en 1648 à Lubeck, m. à Londres en 1723, étudia en Flandre sous Rembrandt, séjourna quelque temps en Italie, puis passa en Angleterre où Charles II le nomma son premier peintre, titre qu’il conserva sous les successeurs de ce prince. Il fit le portrait des plus grands personnages de l’époque, Charles II, Louis XIV, Pierre le Grand, l’archiduc Charles, etc.

KNIP-HAUSEN (seigneurie de), anc. État de la confédération germanique, le plus petit de tous (28 kil. carrés ; 3106 hab.), formait une enclave du duché d’Oldenbourg, et prenait son nom. du vge de Knip-hausen, à 9 kil. S. E. de Jever. — Dans l’empire d’Allemagne, Knip-hausen était une seigneurie immédiate et indépendante. En 1807, la Hollande s’en empara ; en 1810, elle fut réunie à l’empire français et comprise dans le dép. de l’Ems Oriental. En 1813, le grand-duc d’Oldenbourg l’incorpora à ses États, malgré la protestation du comte de Bentinck, qui en était devenu propriétaire. Rendue à celui-ci et déclarée État indépendant en 1826, elle fut définitivement cédée à la maison d’Oldenbourg en 1854.

KNISTENAUX, peuple indigène de l’Amérique du Nord, habite au centre de la Nouvelle-Bretagne, à l’O. du lac Ouinipeg et à l’E. des monts Rocheux. Ils sont au nombre de 20 000 env.

KNITTLINGEN, v. du Wurtemberg (Neckar), à 30 kil. O. de Heilbronn ; 2500 hab. Patrie de Faust, un des inventeurs de l’imprimerie.

KNOLLES ou KNOWLES (Robert), général anglais, né vers 1317, dans le comté de Chester, m. vers 1406, porta la guerre en 1349 dans le Berry et l’Auvergne, d’où il fut repoussé ; prit part au combat des Trente, commanda en 1364 une division de l’armée qui battit les Français à Auray, mais fut battu à son tour par Du Guesclin, près de Pont-Vallain, en 1370, parvint néanmoins à s’enfermer dans Brest, qu’il défendit contre Clisson et Du Guesclin (1373) ; assiégea Nantes en 1380, fut appelé à Londres en 1381 pour réprimer la terrible révolte de Wat-Tyler et fut en récompense comblé de biens par le roi Richard II.

KNORR DE ROSENROTH (le baron Christian), né en 1636 à Alt-Rauten, près de Liegnitz, m. en 1689, avait une grande érudition, qu’il tourna vers les sciences rabbiniques et cabalistiques. Lié avec Mercure Van-Helmont, il composa en commun avec lui plusieurs de ses ouvrages. Il est auteur du livre intitulé : Kabbala denudata, etc., Francf., 1677-83, vol. in-4.

KNOW-NOTHING (c.-à-d. je ne sais rien), nom par lequel on désigne aux États-Unis un parti exclusif, connu aussi sous le nom de Natifs, qui prétend réserver aux seuls individus nés en Amérique ou d’un père Américain le droit de citoyens, et qui se montre fort hostile aux étrangers naturalisés. Ils repoussent également les Catholiques comme professant des doctrines incompatibles avec un gouvernement républicain et protestant. Les adhérents de ce parti formaient dans le principe une affiliation qui s’était fait une loi absolue de la discrétion, et ils répondaient à toutes les questions par ces mots : Know-nothing, qui sont devenus leur sobriquet.

KNOX (J.), un des principaux chefs de la Réforme en Écosse, né en 1505 à Gifford ou à Haddington (Lothian oriental), m. en 1572, venait de recevoir les ordres lorsqu’il embrassa la religion réformée. Il se mit à prêcher avec une extrême violence contre le pape et la messe (1547). Après avoir subi diverses poursuites en Écosse, il fut nommé en 1552 chapelain du roi d’Angleterre Édouard VI qui professait la Réforme. Forcé de quitter l’Angleterre à l’avènement de la catholique Marie Tudor, il se retira à Genève auprès de Calvin (1554) ; puis il revint en Écosse où il se signala par sa violente opposition contre la régente Marie de Lorraine. Poursuivi de nouveau et condamné par contumace comme hérétique à être brûlé vif, il publia à Genève un pamphlet virulent, Contre le gouvernement des femmes (1557). Après la mort de Marie Tudor (1558), il rentra en Écosse, souleva dans Perth une sédition terrible contre le clergé catholique, et fit adopter par le parlement écossais une confession de foi qui abolissait l’exercice de la religion catholique et lui substituait le culte presbytérien. Lors de l’arrivée en Écosse de la reine Marie Stuart (1561), il prêcha ouvertement contre elle, traita cette princesse avec la plus grande dureté, et ne contribua pas peu à ébranler son autorité. Knox avait traduit la Bible en anglais et l’avait publiée à Genève pendant son exil ; il a en outre écrit un grand nombre de pamphlets de circonstance, parmi lesquels on remarque une Lettre à la reine Marie. Il laissa une Histoire de la réforme en Écosse, qui ne parut que longtemps après sa mort (1644). Ses Œuvres complètes, avec sa Vie, ont été publiées par David Laing, Édimbourg, 1846-48.

KNOXVILLE, v. florissante des États-Unis, ch.-l. du comté de Knox (Tennessee), sur le Holston, près de son confl. avec la French-broad-river, à 200 k. E. de Nashville ; 8000 hab. Maison de sourds-muets, asile d’aliénés ; manufacture de glaces.

KNUT. V. CANUT.

KOBI ou GOBI, autrement Chamo, immense steppe de l’Asie centrale, consiste en hauts plateaux qui s’étendent au N du Thibet et de la Chine, sur une longueur de 3300 kil. sur plus de 730 de large. L’air y est très-froid, le sol aride ; les lacs et les marais y sont très-nombreux. Des hordes nomades, mongoles pour la plupart, le parcourent en tous sens.

KOCH (Christ. Guill. de), publiciste, né en 1737 à Bouxwiller (Alsace), mort en 1813, étudia le droit à Strasbourg sous Schœpflin, fut nommé en 1766 bibliothécaire de Strasbourg, en 1780 professeur de droit public à l’université de cette ville, en 1791 député à l’Assemblée législative, où il défendit les intérêts protestants, fut emprisonné après le 10 août (1792), obtint sa liberté au 9 thermidor, et reprit en 1795 sa chaire de droit ; il fut nommé en 1802 membre du Tribunat, en 1510 recteur honoraire de Strasbourg. On a de lui des Tables généalogiques des maisons souveraines de l’Europe, Strasbourg, 1782, in-4, (un 2e vol. fut publié en 1818 par les soins de Schœll) ; une Histoire abrégée des traités de paix depuis la paix de Westphalie 1796 (revue et continuée par Schœll en 1817, puis refondue par le comte de Garden, 1849) ; un Tableau des révolutions de l’Europe, 1807 (réimprimé avec de grandes améliorations en 1813). C’est le plus répandu de ses ouvrages.

KOCKELBURG, bg des États autrichiens (Transylvanie), à 24 kil. N. O. d’Ebesfalva, sur le Petit-Kockel, donne son nom au comitat de Kockelburg. Ce comitat, situé entre les riv. de Maros et du Grand-Kockel, a 80 000 h. ; ch.-l., Ebesfalva ou Elisabethstadt.

KODAVENDKIAR. V. KHODAVENDKIAR.

KODIAK (îles), groupe d’îles de l’Amérique russe, sur la côte N. O., par 151°30′-153°20′ long. O. La principale, nommée aussi Kodiak, a 200 kil. sur 30 ; 3600 hab. ; ch.-l. Alexandria : Établissements pour la chasse des phoques et le commerce des fourrures.

KOEBERGER (Venceslas), peintre d’Anvers, 1860-1634, eut pour maître Martin de Vos, et étudia quelque temps en Italie. C’est un des meilleurs coloristes de l’école flamande. Architecte habile, non moins que peintre de talent, il donna les plans de plusieurs églises à Bruxelles et à Anvers, dessina les fontaines ainsi que les ornements du château de Tervueren, et dirigea le dessèchement de plusieurs lacs. Il a écrit sur la peinture et l’architecture.

KOECHLIN (Jacques), industriel, né à Mulhouse en 1764, m. en 1834, dirigea avec succès une manufacture d’indiennes, qui avait été créée par son grand-père, Samuel K., donna à cet établissement une extension qui contribua à la prospérité de tout le pays, consacra au soulagement des pauvres une partie de sa fortune, remplit avec dévouement les fonctions de maire de Mulhouse dans les temps les plus difficiles, siégea dans la Chambre des Députés de 1820 à 1830, et vota avec l’opposition. Il avait été condamné à un an de prison pour avoir provoqué une enquête sur la conspiration du colonel Caron (1822). Plusieurs autres membres de cette famille se sont fait un nom par leur mérite, comme ingénieurs, comme industriels, comme maires de Mulhouse ou députés, et par leur dévouement à l’Alsace et à la France : Nicolas K., né en 1781 ; André K., né en 1789 ; Alfred K., 1828-1872, etc.

KOELN, nom allemand de la v. de COLOGNE.

KOEMOERN, v. des États autrichiens (Hongrie), ch.-l. du comitat de Kœmœrn, dans l’île de Schütt, au confl. du Danube et du Waag, à 75 kil. S. de Presbourg ; 19 000 h. Citadelle, la plus forte de la Hongrie ; gymnases. Industrie active : draps et cuirs ; comm. de graines et de bois. Vins aux env. ; pêche d’esturgeons. Ville ancienne ; peu importante jusqu’à Mathias Corvin, elle fut fortifiée par ce prince et plus tard par Ferdinand I et Léopold I. Soliman la prit en 1543 et la brûla ; elle fut pillée de nouveau par les Turcs (1594), par les Impériaux (1597) ; ravagée par des incendies (1767 et 1768), et par des tremblements de terre (1763 et 1783) ; restaurée en 1805. En 1849, elle soutint un long siège contre les Autrichiens. — Le comitat, situé entre les comitats de Weszprim et de Presbourg à l’O., de Gran à l’E., a 65 kil. sur 44, et 150 000 hab.

KOENIG (G. Matth.), biographe, né en 1616 à Altdorf, mort en 1699, remplit une chaire d’histoire dans sa ville natale, et en devint bibliothécaire. On a de lui : Bibliotheca vetus et nova, 1678, catalogue fort étendu des écrivains de toutes les nations, un Dictionnaire latin-allemand, 1668, etc.

KŒNIG (Samuel), mathématicien, né en 1712 à Budingen (Hesse), m. en 1757, était fils de Samuel-Henri Kœnig, pasteur et professeur à Berne. Il enseigna les mathématiques à la marquise Du Châtelet, fut nommé en 1740 membre de l’Académie des sciences de Paris, devint vers 1745 professeur de philosophie à Franeker, et en 1749 professeur de philosophie et de droit naturel à La Haye. Associé étranger de l’Académie de Berlin, il eut avec Maupertuis, président de cette compagnie, une dispute célèbre au sujet du principe de la moindre action, principe dont Maupertuis s’attribuait l’invention, et que Kœnig rapportait à Leibnitz. Maupertuis le fit rayer de la liste de l’Académie.

KŒNIG (Frédéric), inventeur des presses mécaniques, né en 1775 à Eisleben m. en 1833, appliqua pour la 1re fois son invention à l’impression du Times, journal anglais. On lui doit aussi les presses à vapeur de la Gazette d’Augsbourg. Il fonda à Oberzell près de Wurtzbourg un établissement pour la fabrication de ces machines.

KOENIGINGRÆTZ, v. forte des États autrichiens (Bohême), ch.-l. de cercle, sur l’Elbe et l’Adler, à 102 kil. N. E. de Prague ; 6000 hab. Évêché, tribunal, gymnase. Les Prussiens l’ont souvent prise au XVIIIe siècle, et y ont battu les Autrichiens le 3 juillet 1866. V. Sadowa.

KOENIGSBERG (c.-à-d. Mont du roi), Regiomontium en lat. mod., v. de Prusse, ch.-l. du gouvt de Kœnigsberg et de toute la prov. de Prusse propre, à 570 kil. N. E. de Berlin, sur la Pregel ; 80 000 hab. Elle a 18 kil. de tour, 5 quartiers et plusieurs faubourgs. Château avec une tour élevée ; nombreux établissements littéraires et scientifiques (université, fondée en 1543 ; sociétés savantes, observatoire, école des arts, etc.), 32 hôpitaux, etc. Industrie active (draps, lainages, bonneterie, toiles de tous genres et tissus de coton, faïence, cuirs maroquinés, distillerie, raffineries, etc.). — Kœnigsberg fut fondée en 1255 par l’Ordre Teutonique et reçut son nom en mémoire de l’aide donnée aux Chevaliers par le roi de Bohême, Ottokar II, et parce qu’elle fut bâtie sur une colline, celle de Twangste. D’abord capitale de toute la Prusse, elle ne le fut plus, à partir de 1466, que de la Prusse teutonique (dite ensuite Prusse ducale, puis Prusse orientale) ; mais elle le devint en 1618 de tous les États de la maison de Brandebourg. Prise en 1807 par le maréchal Soult. Patrie de J. Klein, Gottsched, Kant. — Le gouvt de Kœnigsberg compte 800 000 hab. environ.

KŒNIGSBERG, v. des États prussiens (Brandebourg), dans le gouvt de Francfort, à 51 kil. N. O. de Kustrin ; 5000 hab. Fabriques de drap, de tissus de coton, de chapeaux, etc.

KŒNIGSBERG, v. de Bavière (Basse-Franconie), à 26 kil. N. O. de Bamberg ; 800 hab. Patrie de J. Müller, dit Regiomontanus, et du comte de Seckendorf.

KOENIGSBRUCK, v. du roy. de Saxe, à 26 kil. N. E. de Dresde, sur le Plaulsnitz ; 2300 hab. Ch.-l. de la seigneurie de Hohenhalich. Château. Porcelaines.

KOENIGSHOFEN. v. du grand-duché de Bade, à 20 kil. S. E. de Wertheim ; 1500 h. Patrie de Gaspard Schot. Les paysans révoltes y furent battus en 1625.

KOENIGSLUTTER, v. du duché de Brunswick, à 22 kil. E. de Brunswick ; 3000 hab. Abbaye célèbre. Tabac, bougies, bière estimée, etc.

KOENIGSMARCK (Jean Christophe, comte de), général au service de la Suède, né en 1600 à Kœtzlin (Brandebourg), mort à Stockholm en 1663, entra en 1630 dans l’armée de Gustave-Adolphe, continua la guerre avec succès après la mort du roi, battit les impériaux près de Wolfenbuttel, les poursuivit en Westphalie, en Saxe, en Bohême, et termina la campagne par la prise de Prague (1648). Il fut comblé d’honneurs par le roi de Suède. Dans la guerre de Pologne, entreprise par Charles X, il eut le malheur de faire naufrage, fut fait prisonnier à Dantzig, et enfermé dans le fort de Weixelmunde, d’où il ne fut délivré qu’à la paix d’Oliva. — Son fils, Othon Guill. de Kœnigsmarck, né en 1639, mort en 1688, à la fois homme de guerre et diplomate, fut ambassadeur en Angleterre et en France sous le grand Condé. Après avoir fait avec distinction plusieurs campagnes, il entra au service de Venise, 1686, battit les Turcs en Morée et aux Dardanelles, bombarda et prit Athènes, et fut nommé généralissime. Il mourut de la fièvre au siège de Négrepont.

KŒNIGSMARCK (Marie Aurore, comtesse de), femme célèbre par son esprit et sa beauté, née vers 1670 dans le duché de Brême, était fille du général Conrad de Kœnigsmarck, tué en 1673 au siège de Bonn, et petite-fille de Jean Christophe de K. Dépouillée d’une succession à laquelle elle avait droit, elle était venue à Dresde pour solliciter auprès de l’électeur de Saxe, Frédéric-Auguste (depuis roi de Pologne) : elle inspira à ce prince une vive passion, à laquelle elle ne tarda pas à répondre, et devint mère du célèbre Maurice de Saxe. Après avoir joué quelque temps un rôle des plus brillants à la cour de son royal amant, elle se retira dans l’abbaye de Quedlinbourg, dont elle était prieure et se consacra tout entière à l’éducation de son fils. Elle mourut en 1728.

KOENIGSTEIN, v. du roy. de Saxe (Misnie), sur l’Elbe, à 26 kil. S. E. de Dresde ; 2500 hab. Station. Toiles, coutils, papier, moulins à scie. Célèbre tonneau 220 000 litres de contenance. Sur une mont. voisine, puissante forteresse, avec un puits creux de 200m.

KOERNER (Théod.), né en 1791 à Dresde, fils d’un conseiller d’appel, avait déjà donné à Vienne plusieurs pièces de théâtre, lorsqu’il s’enrôla, en 1813, pour repousser l’invasion française. Il composa dans les camps des poésies pleines de patriotisme, qui lui valurent le surnom de Tyrtée allemand. Il fut tué en combattant en 1813, près de Schwerin. Ses poésies ont été recueillies, d’abord à Vienne, 1814 sous cs titre : la Lyre et l’Épée, puis à Berlin par Streckfuss et enfin à Leipsick, d’une manière tout à fait complète, par Ad. Wolff, 1858, 4 v. in-8.

KOEROES, riv. de Hongrie (Transylvanie), est formée de 3 branches que l’on distingue par les épithètes de Sebes (rapide), Fejer (blanc), Fekete (noir) ; et qui se joignent à Bekes, pour tomber dans la Theiss vis-à-vis de Csongrad. — NAGY-KŒRŒS, v. de Hongrie (Pesth), à 60 kil. S. E. de Perth ; 12 200 hab.

KŒRŒS-BANYA, bg de Transylvanie, à 55 k. N. O. de Carlsbourg, à la source du Kœrœs-Blanc. Mine d’or.

KOESLIN, v. de Prusse. V. COESLIN.

KOESTRITZ, v. de la principauté de Reuss, sur l’Elster, à 5 kil. N. de Géra ; 1500 hab. Résidence d’une branche de la maison de Reuss.

KOETHEN, v. d’Allemagne. V. CŒTHEN.

KOETVORDEN, v. du roy. de Hollande (Drenthe), à 70 kil. N. E. de Zutphen, au milieu d’un marais ; 3000 hab. Jadis citadelle, construite par Cohorn (rasés en 1854). Elle fut prise par les Français en 1795.

KOEUR-LA-PETITE, vge de France (Meuse), à 13 k. N. O. de Commercy ; 715 h. Château qui servit de résidence à René d’Anjou, puis à Marguerite d’Anjou sa fille, avec son fils, le prince de Galles, de 1464 à 1470.

KOH-I-BABA, haute mont. d’Asie, au N. O. du Kaboul, est le nœud principal de la chaîne de l’Hindou-Kouch ; env. 5000m. Elle donne naissance au fleuve Helmend.

KOÏMBATOUR, v. de l’Inde anglaise (Madras), ch.-l. de district, par 10° 52′ lat., 74° 39′ long. E ; 2000 maisons. Mosquée qui sert aujourd’hui de caserne ; fort. Commerce en tabac, coton, laine, fil, sucre, plantes médicinales. — Le district de Koïmbatour forme, avec celui de Salem et Barramahal, l’anc. province de Koïmbatour, jadis État indépendant sous le nom de Kandjam, mais qui tomba au pouvoir des radjahs du Maïssour vers 1650. Les Anglais prirent cette prov. en 1783, la rendirent à Tippou-Saïb, la reprirent en 1790 ; ils l’ont gardée depuis.

KOLA, v. de Russie (Arkhangel), la plus septentrionale de la Russie d’Europe, sur la riv. de Kola, à son embouchure ; 2000 hab. Port sur l’Océan Glacial. Commerce de fourrures et de poisson salé et fumé.

KOLAPOUR, v. de l’Inde anglaise médiate, ch.-l. d’une principauté de même nom, dans l’anc. Bedjapour, à 200 kil. S. E. de Pounah. — Le petit État mahratte de Kolapour a joué un grand rôle dans l’histoire de l’Inde par les incursions perpétuelles et les dissensions domestiques de ses habitants.

KOLAU, champ situé à 4 kil. de Varsovie, est le lieu dans lequel se rassemblait la noblesse de Pologne pour l’élection d’un roi.

KOLÉAH, v. d’Algérie. V. COLÉAH.

KOLIMA, fl. de la Russie d’Asie, prend sa source dans les monts Iablonoï, coule au N., et se jette dans l’Océan Glacial par 70° lat. N. et 159° long. E., après un cours de 1300 k. — KOLIMA DE L’OUEST. V. INDIGIRKA.

KOLLIN, v. des États autrichiens (Bohême) sur l’Elbe, à 15 kil. N. E. de Kaurzim ; 6000 hab. Toiles peintes, orfèvrerie, bijouterie, etc. — Le 18 juin 1757, tes Autrichiens, commandés par le maréchal Daun, y défirent complètement le roi de Prusse, Frédéric II.

KOLOKOTRONIS. V. COLOCOTRONIS.

KOLOKYTHIA (golfe de). V. LACONIE (golfe de).

KOLOMEA, v. des États autrichiens (Galicie), ch.-l. de cercle, sur le Pruth, à 180 kil. S. E. de Lemberg, 8000 hab. Salines aux environs. — Le cercle a 3150 kil. carrés et 200 000 hab., dont 12 000 Juifs.

KOLOMNA, v. de la Russie d’Europe (Moscou), sur la Moskowa, à 140 kil. S. E. de Moscou ; 13 000 hab. Industrie (toiles, étoffes de soie, de coton, briques, etc.). — Ville ancienne ; en 1117 elle dépendait de la principauté de Riazan ; en 1237 elle fut saccagée par Batou-khan. Vasili-Ivanovitch la releva en 1530.

KOLOSVAR, KOLOSCH ou KLAUSENBOURG, Claudianopolis, v. des États autrichiens, capitale du comitat de Rolosvar et de toute la Transylvanie, sur la petite Szamos, à 555 k. S. E. de Vienne ; 26 000 h. Citadelle, 5 faubourgs ; cathédrale, bâtie par l’emp. Sigismond. Lycée académique catholique (avec 4 facultés), gymnase unitaire. Draps, faïence, hydromel. Patrie de Mathias Corvin. Ville ancienne, fortifiée par Trajan, restaurée par Claude le Gothique, d’où son nom. Grand incendie en 1798. — Le comitat, situé au N. O., entre ceux de Kraszna et de Doboka au N.. de Thorenbourg et de Weissembourg inf. à l’E. et au S., et la Hongrie à l’O., a 150 kil. sur 50, et 150 000 hab. Sol montagneux ; air frais, mais salubre. Blé, un peu de vin, sources salines.

KOLYVAN (monts), chaîne de montagnes de la Sibérie dans le gouvt de Tomsk, sur la r. g. de l’Obi, renferme de riches mines d’or, d’argent, de cuivre.

KOMORN. V. KŒMŒRN.

KONDAPILLI, v. de l’Inde anglaise (Madras), dans l’anc. province des Circars du Nord et dans le district actuel de Mazulipatam, à 80 kil. N. O. de cette ville. Mines de diamants, jadis très-productives.

KONDATCHI, v. de l’île de Ceylan, sur la côte O. Riches bancs d’huîtres à perle.

KONDÉMIR. V. KHONDÉMIR.

KONG, chaîne de montagnes de l’Afrique occidentale, se dirige de l’E. à l’O., entre la Nigritie propre et la Guinée inférieure, et se termine sur l’Atlantique aux caps Sierra-Leone et Verga. On croyait autrefois que ces monts se joignaient vers l’E. à ceux d’El-Kamar ou de la Lune ; mais il paraît que le cours du Niger les sépare.

KONG-FOU-TSÉE. V. CONFUCIUS.

KONGSBERG, v. de Norvège, à 65 k. S. O. de Christiania ; 4500 h. Belle église. École des mines, hôtel des monnaies. Mine d’argent (découverte en 1623).

KONIEH, Iconium, v. de la Turquie d’Asie (Anatolie), ch.-l. de l’eyalet de Konieh, à 500 kil. E. de Smyrne ; 25 000 hab. Évêché grec. Hautes murailles, tours carrées ; quelques belles mosquées ; palais assez élégant ; du reste, aspect chétif. Cimetière au milieu de la ville. Fabriques de maroquin, de tapis ; commerce de soie, noix de galle, gomme adragant, etc. — Konieh fut, de 1074 à 1294, la capitale de la sultanie seldjoucide de Konieh (V. ci-dessous), et après le démembrement de cet empire, elle resta celle du royaume de Caramanie. Bajazet I l’annexa à l’empire ottoman en 1392. Elle fut longtemps la résidence de Djem ou Zizim. Ibrahim, fils de Méhémet Ali, pacha d’Égypte, y remporta, le 20 déc. 1832, une grande victoire sur les troupes du sultan Mahmoud.

KONIEH (Sultanie de), ou DE ROUM, un des États formés par les Turcs seldjoucides, fut fondée en 1074, par Sohman, fils de Koutoulmich (V. SOLIMAN). Elle comprenait la plus grande partie de l’Asie-Mineure et avait pour bornes au N. le Pont-Euxin et l’empire de Trébizonde ; à l’O., le Sakaria, le Meïnder-Buïuk et l’Archipel : au S., la Méditerranée et le Taurus ; à l’E., l’Euphrate. Villes principales : Konieh, Nicée, Smyrne, Laodicée, Dorylée, Ancyre, Kaslamouni, Tarse. Cet État fut d’abord affaibli par les attaques des Chrétiens, lors des premières croisades ; il fut ensuite ravagé par les Mongols et tomba sous leur dépendance au XIIIe siècle ; il finit par se démembrer en 1294, après la défaite de Gaiath-eddin-Masoud, vaincu par ses émirs révoltés. Il se divisa alors en dix principautés indépendantes. Voici la liste des sultans seldjoucides de Konieh :

Soliman, 1074 Kilidje-Arslan III, 1204
Interrègne, 1085-1092 Azzeddin I, 1210
Kilidje-Arslan I, 1092 Alaeddin, 1219
Saïssan, 1107 Gaiatheddin II, 1237
Masoud, 1117 Azzeddin, II, 1245
Kilidje-Arslan II, 1155 Rokneddin, 1261
Gaiatheddin I, 1192 Gaiatheddin III, 1267
Soliman II, 1198 Gaiatheddin VI, 1283-94

KONING, famille d’artistes flamands, célèbres aux XVIe et XVIIe siècles, a produit entre autres : Pierre Koning, peintre et orfèvre à Anvers, né vers 1590, qui alla s’établir à Amsterdam : il réussit surtout dans le portrait ; — Salomon K., fils du préc., né en 1609, à Amsterdam, m. vers 1670, peintre d’histoire et de portrait et graveur à la pointe, à qui on doit Tarquin et Lucrèce ; David et Bethsabée ; Joseph expliquant le songe de Pharaon. — Philippe K., 1619-89, élève de Rembrandt, dont il imita la manière avec bonheur ; et David Koning, 1626-87, surnommé le Romain, parce qu’il se fixa en Italie. Il a excellé dans les natures mortes.

KONKAN, contrée de l’Inde anglaise (Bombay), dans l’ancien Bedjapour, s’étend le long de l’Océan indien, et est bornée au N. par l’Aurengabad, à l’E. par les Ghattes occid., et au S. par le Kanara ; 280 kil. sur 60. On y distingue le Konkan septentrional, ch.-l. Tanna ; et le K. méridional, ch.-l. Raïpour. Ce pays fut longtemps un repaire de pirates, que les Anglais réunis aux Mahrattes détruisirent en 1756. Depuis 1818, il appartient aux Anglais, à l’exception de Goa qui est restée aux Portugais.

KOPP (Fréd.), érudit, né en 1762 à Cassel, m. à Marbourg en 1834, a publié : Palæographia critica, 4 vol. in-4, Manheim, 1817-1829 ; Anciennes écritures (Bilder der Vorzeit), avec planches, 2 vol. in-4, 1819-1821 ; c’est un recueil de fac-simile. Il a aussi écrit sur le droit et l’histoire de l’Allemagne, et a préparé une bonne édition de Marcien Capella, publiée en 1836 par Godefroi Hermann, son ami.

KOPROLI, ou KIUPERLI (Méhémet), grand visir pendant la minorité de Mahomet IV, commença à gouverner en 1655, exerça un empire absolu sur son souverain, et conserva le pouvoir jusqu’à sa mort (1661). Il remplit le trésor impérial, épuisé par les prodigalités des règnes précédents, et gouverna avec sagesse ; mais il se défit avec une cruauté systématique de tous ceux qui pouvaient lui faire ombrage. On l’a comparé à Richelieu, son contemporain.

KOPROLI (Achmet), fils du préc., fut, après son père, grand visir de Mahomet IV, et joignit à la sagesse de son prédécesseur plus de générosité. Il fit la guerre à la Hongrie (1662), et perdit en 1664 la bataille de St-Gothard contre Montécuculli ; mais, malgré cette défaite, il sut conclure à Témesvar une paix avantageuse (1664). Il s’empara en 1669 de Candie, dont le siège durait depuis 24 ans, et prit Kamenetz en 1672. Il mourut en 1675.

KOPROLI (Mustapha), fils d’Achmet, grand visir de Soliman, déclara la guerre à la Hongrie (1689), eut d’abord des succès, prit Widdin, Belgrade, et remporta la victoire d’Eszek. Soliman III étant mort (1691), il fit élire Achmet II et marcha aussitôt contre le prince Louis de Bade, auquel il livra la bataille décisive de Salankémen : il se croyait déjà vainqueur lorsqu’il fut tué d’une balle dans la mêlée.

KOPROLI (Niuhman), fils de Mustapha, fut nommé grand visir par Achmet III (1710) ; mais il ne resta en charge que deux mois parce qu’il ne voulut point être l’instrument des injustices du sultan, et qu’il s’opposait à la guerre que Charles XII voulait faire faire par la Porte à la Russie. Il mourut dans la retraite à Négrepont.

KORAICHITES, tribu arabe, était la principale tribu de la Mecque et de tout l’Hedjaz au temps de Mahomet, et fournissait depuis longtemps les administrateurs et les gardiens du temple de La Mecque. Elle se prétendait issue d’Ismaël. Mahomet et Kadichah, sa 1re femme, appartenaient à cette tribu.

KORANAS, peuplade hottentote. V. HOTTENTOTS.

KORASSAN, prov. de Perse. V. KHORAÇAN.

KORATCHI ou KURRACHEE, v. et port de l’Inde anglaise (Sindhy), non loin de l’emb. de la branche occid. du Sind, sur la mer d’Oman ; 20 000 hab. Port barré, fort, murailles en terre flanquées de tours, mosquées et temples hindous, bazars ; manuf. de coton. Ville riche et commerçante. Elle communique avec Suez par un télégraphe sous-marin. — On croit que c’est l’anc. Port-d’Alexandre ou l’anc. Crocala. Sa citadelle est occupée par les Anglais depuis 1839.

KORBOUGHA ou KERBOGA. V. KERBOGA.

KORDOFAN, contrée d’Afrique, à l’O. du Sennaar et de l’Abyssinie, au S. de la Nubie, et à l’E, du Darfour, est traversée au S. parc le Bahr-el-Abiad et a pour capit. Obéid. Sol peu fertile, sauf sur les bords du Bahr-el-Abiad, et dans quelques oasis. Les habitants sont noirs ; ils professent le Mahométisme et sont peu civilisés : ils parlent arabe. — Dépendant jadis du Sennaar, puis du Darfour, le Kordofan fut soumis par Méhémet-Ali, qui l’annexa à l’Égypte en 1820.

KOREICHITES. V. KORAÏCHITES.

KORIBUTH WISNIOWIECKI (Michel), roi de Pologne après Casimir (1669-1673), était d’une famille noble. Il n’accepta qu’à regret la couronne, eut grand’peine à dissoudre la confédération formée contre lui par Sobieski, ne se soutint que par la protection de l’Autriche, vit la Pologne ravagée à la fois par les Tartares, les Cosaques, les Turcs, et crut se débarrasser de ceux-ci en signant le traité de Buczacz, 1672. Il mourut l’année suiv., la veille de la victoire remportée sur les Turcs a Choczim, par Sobieski. Le vainqueur ne tarda pas à lui succéder.

KORNEUBURG, v. des États autrichiens (Basse-Autriche), près de la rive g. du Danube, à 15 kil. N. de Vienne ; 2500 hab. Un traité de paix y fut conclu en 1477 entre l’emp. Frédéric III et Mathias Corvin.

KOROS. riv. de Hongrie, V. KŒRŒS.

KORTHOLT (Christ), théologien protestant, né en 1633 à Burg (Holstein), mort en 1694, enseigna à l’Université de Kiel nouvellement fondée (1664), et contribua beaucoup à la prospérité de cet établissement. Il a laissé un grand nombre d’ouvrages de controverse, entre autres De tribus impostoribus (Herbert, Hobbes, Spinosa), 1680. Son fils, Sébastien K., né à Kiel en 1670, mort en 1740, fut professeur de poésie et bibliothécaire à Kiel. On a de lui : De Enthusiasmo poetico, 1696 ; De poetis episcopis, 1699 ; De puellis poetis, 1700 ; De studio senili, 1701. Il était en correspondance avec Bayle et Leibnitz. — Christ K., fils de Sébastien, né à Kiel en 1709, mort en 1751, enseigna la philosophie à Leipsick et la théologie à Gœttingue. On lui doit plusieurs dissertations, entre autres : De Math. Tindalio (où il combat les arguments de Tindal contre la révélation), Leips., 1734 ; une collection des lettres de Leibnitz, un recueil de pièces du même auteur, 1734, etc.

KOSCIUSKO (Thaddée), héros polonais, né en 1746. à Siehniewicze, en Lithuanie, fit d’abord la guerre d’Amérique, comme adjudant de Washington. Revenu dans sa patrie en 1783, il servit sous Poniatowski, en qualité de général-major, contre les Russes, et se couvrit de gloire au combat de Dubieka, près de Lublin, en 1792. Le roi Stanislas-Auguste, ayant accepté une convention qui livrait la Pologne à ses ennemis, Kosciuszko quitta sa patrie ; et se retira à Leipsick. En 1794, la Pologne s’étant insurgée, il sortit de sa retraite, et fut déclaré chef suprême de toutes les forces nationales. Il battit les Russes à Wraclawice près de Cracovie, mais fut contraint de se retirer à Choczim devant les Prussiens, qui venaient de se joindre aux Russes. Quatre mois plus tard (4 octobre), attaqué à Maciejowice par une armée russe très-supérieure en nombre, il tomba percé de coups. On a dit qu’il s’était écrié en tombant : Finis Poloniæ, mais il a lui-même démenti cette parole de désespoir. Il fut conduit prisonnier à St-Pétersbourg, où il resta deux ans Mis en liberté par Paul I, il voyagea en Angleterre, en Amérique, vint à Paris en 1798, vécut retiré, soit dans cette ville, soit près de Fontainebleau, et alla en 1814 s’établir à Soleure en Suisse, où il mourut en 1817. Kosciuszko avait été proclamé citoyen français dès 1792. Il créa par testament une école pour l’instruction des noirs en Amérique : Jefferson réalisa ses intentions en fondant à Newark l’École Kosciuszko.

KOSLOV, v. de Russie. V. EUPATORIE,

KOSROU. V. CHOROÈS.

KOSSOVO. V. CASSOVIE.

KOSTENDIL. V. GHIUSTENDIL.

KOSTENDJÉ, Constantia ou Constantiana pontica, v. de Turquie (Bulgarie), dans la Dobroutcha, avec un bon port sur la mer Noire. C’est près de là, au S., qu’on place Tomi, où fut exilé Ovide.

KOSTROMA, riv. de la Russie d’Europe, naît dans le gouvt de Vologda, puis arrose celui de Kostroma, et se joint au Volga à Kostroma, après un cours de 250 k.

KOSTROMA, v. de la Russie d’Europe, ch.-l. de gouvt, au confluent de la Kostroma et du Volga, à 320 kil. N. E. de Moscou, 15 000 hab. Évêché grec, tribunaux, gymnase. Kostroma a beaucoup souffert au moyen âge par les guerres civiles et les incursions des Tartares et des Mongols. Ivan Vasilievitch la réunit définitivement au grand-duché de Moscou. — Le gouvt de Kostroma, entre ceux de Vologda au N., de Nijnéi-Novogorod et de Vladimir au S., d’Iaroslav à l’O., de Viatka à l’E., a 450 kil. sur 200, et 1 100 0010 h.

KOTAIBAH, lieutenant du calife Walid I, fit de grandes conquêtes dans la Transoxiane, l’Inde, le Kharizm et la Chine, et propagea l’Islamisme dans toutes ces contrées, 707. S’étant révolté contre Soliman, successeur de Walid, il fut vaincu, et, mis à mort, en 716.

KOTATIS ou KOUTAIS, v. de la Russie méridionale, ch.-l. d’un gouvt de même nom, qui comprend l’Iméréthie et la Mingrélie, sur le Rioni, à 200 kil. N. O. de Tifiis : 3500 hab. Évêché. Bazar, caserne, hôpitaux. Cette ville est moderne ; elle semble destinée à prospérer. — Aux env., ruines de l’anc. Cotalis ou Cutasium, jadis capitale de la Colchide.

KOTHB-EDDYN. V. COTHB-EDDYN.

KOTTBUS, v. des États prussiens (Brandebourg), ch.-l. de cercle, sur la r. dr. de la Sprée, à 105 kil. S. E. de Berlin ; 8000 hab. Tribunaux, gymnase ecclésiastique. Château royal. Draps, toiles, distillerie de grains.

KOTZEBUE (Aug. Fréd. Ferd. de), écrivain allemand, né à Weimar en 1761, passa en Russie dès l’âge de 20 ans, y fut d’abord secrétaire d’un général, puis remplit divers emplois dans l’administration, et fut nommé par l’impératrice Catherine II gouverneur de la province de Revel ; mais il quitta cette place et sortit de Russie en 1795 pour prendre la direction du théâtre de Vienne. Étant retourné peu après en Russie, il fut arrêté et envoyé en Sibérie (1800), comme coupable d’avoir écrit un pamphlet contre l’empereur Paul I. Il obtint cependant son rappel au bout d’un an, et fut chargé de la direction du théâtre allemand, à St-Pétersbourg. Il quitta la Russie de nouveau en 1801 et vint à Weimar ; mais là il eut de violentes querelles avec Goethe et ses amis, et fut forcé de s’éloigner. Il voyagea alors en France, en Italie, et reçut partout l’accueil le plus flatteur ; puis il alla s’établir à Berlin où il rédigea un journal hostile à la France. De 1811 à 1814, il accompagna l’empereur Alexandre I comme secrétaire ou écrivain politique : c’est lui qui rédigea plusieurs des manifestes et des proclamations répandus alors en Europe. Il fut nommé à la paix consul général de Russie en Prusse, et obtint en 1817 la permission de se retirer dans sa patrie. Alexandre lui avait accordé une pension considérable et l’avait chargé de lui rendre compte de l’état de l’opinion publique en Allemagne. En s’acquittant de cette mission d’une manière peu favorable à la liberté, Kotzebue avait soulevé contre lui les étudiants : en 1819, un jeune fanatique, Ch. Sand, s’introduisit chez lui à Manheim et le tua d’un coup de poignard. Kotzebue s’est exercé dans des genres divers, romans, histoire, voyages, drames ; c’est surtout comme auteur dramatique qu’il est connu en France. Il a composé jusqu’à 98 pièces de théâtre ; ses chefs-d’œuvres sont : la Réconciliation ou les Deux Frères, Misanthropie et Repentir, Gustave Wasa, les Hussites. On estime aussi Octavie, Rolla, Grotius. Il a en outre laissé une Histoire des premiers siècles de la Prusse, et une Hist. de l’Empire germanique, continuée par Ruder. Ses Œuvres complètes ont été publiés à Leipsick, 44 vol. in-12, 1827 et années suiv. ; ses meilleures pièces ont été traduites en français par Weiss et L. F. Jauffret, 1799, et se trouvent dans la collection des Théâtres étrangers. Misanthropie et Repentir, trad. par Gérard de Nerval, est restée au répertoire. On a en outre traduit : les Aventures de mon père, 1799 ; Les Malheurs de la famille d’Ortemberg, 1801 ; l’Année la plus remarquable de ma vie, 1802 ; les Bijoux dangereux, 1802 ; Souvenirs de Paris en 1804, etc. — Son fils, le capitaine Otto de Kotzebue, 1787-1846, s’est distingué dans la marine russe et a fait diverses découvertes, notamment celle du détroit qui porte son nom. Ses Voyages ont paru à Weimar en 1821 et 1830.

KOTZEBUE (détroit de), golfe formé par l’Océan Glacial, sur la côte N. O. de l’Amérique, au S. E. de celui de Behring, communique avec la mer Polaire. Découvert par Otto de Kotzebue en 1816.

KOUANG-SI, prov. de Chine, entre celles de Kouéï-tcheou et de Hou-nan au N., de Kouang-toung à l’E. et au S., d’Yun-nan à l’O., et le Tonquin au S. O. : 800 kil. sur 400. ; 4 000 000 d’hab. ; ch.-l., Kouéï-lin.

KOUANG-TOUNG, grande prov. de la Chine, entre celles de Hou-nan et de Kiang-si au N., de Kouang-si à l’O., de Fou-kian à l’E., la mer de Chine au S., et le golfe de Tonquin au S. O. ; 1000 k. sur 300 ; 10 000 000 d’hab. ; ch.-l., Kouang-tcheou (Canton).

KOUARRA. V. NIGER.

KOUBAN, l’Hypanis de Strabon, le Vardanes de Ptolémée, riv. de la Russie mérid. dans la région caucasienne, vient du mont Elbourz, coule au N., puis au S. O., à l’O., et se partage en plusieurs branches qui se perdent les unes dans la mer d’Azov, les autres dans la mer Noire. Cours 600 kil.

KOUBETCHI, v. de la Russie mérid. (Daghestan), à 49 kil. N. O. de Derbent ; 4000 hab. Plusieurs mosquées. Fabriques de draps, châles, fusils, armes blanches. On prétend que cette ville a été originairement peuplée par des ouvriers allemands qui avaient été appelés par un chah de Perse à l’époque des croisades ; leurs descendants embrassèrent l’Islamisme, mais conservèrent les mœurs de leurs pères.

KOUBLAI-KHAN, appelé en Chine Chi-Tsou, empereur mongol, fondateur de la dynastie chinoise des Mongols ou Yen, né en 1214, était petit-fils de Gengis-Khan. Il succéda en 1260 à son père Mangou-Khan, régna d’abord sur la Mongolie et sur tous les États conquis par Gengis-Khan, envahit la Chine en 1267, s’empara en 1279 de la personne de l’empereur, et renversa ainsi la dynastie des Song, qui subsistait depuis 319 ans. Il conquit également le Thibet, le Pégu, la Cochinchine, et forma ainsi l’empire le plus vaste qu’on connaisse dans l’histoire, embrassant toute l’Asie et partie de l’Europe et s’étendant depuis le Dniepr jusqu’au Japon. Il se déclara protecteur du Bouddhisme, fit fleurir les lettres, et encouragea l’agriculture, l’industrie et le commerce. Il mourut en 1294, après un règne de 24 ans. Marco Paolo passa 17 ans à sa cour.

KOUBO, ou SÉOGOUN, nom que l’on donne au chef temporel du Japon. V. JAPON.

KOUEN-LUN, grande chaîne de mont, de l’empire chinois, traverse le Thibet de l’O. à l’E., et s’étend jusque dans l’O. de la Chine propre. Les Chinois en font le point culminant de toute la terre et l’Olympe de leurs divinités bouddhiques.

KOUFA ou KUFA, l’anc. Borsippa, v. de la Turquie d’Asie (Irak-Arabi), à 139 kil. S. de Bagdad, près de la r. dr. de l’Euphrate. Fondée en 636, sous Omar, elle fut avant Bagdad la résidence de plusieurs califes, et demeura longtemps une des villes les plus importantes de l’Asie ; auj. elle est en ruines. On y voit encore la mosquée ou Ali fut assassiné (661). C’est du nom de cette ville que dérive celui de koufiques, qu’on donne aux anciens caractères arabes ; cette écriture est celle dont Mahomet se servit pour écrire le Coran.

KOUHISTAN (c-à-d. pays montagneux), nom commun à plusieurs contrées de l’Asie.

KOUHISTAN PERSIQUE, prov. de la Perse, entre le Khoraçan au N., l’Afghanistan à l’E., le Kerinan et le Fars au S., l’Irak-Adjémi à l’O. ; 600 kil. sur 260 ; 300 000 h. ; ch.-l., Rabat-Cheheristan. Autres villes : Toun et Tabs. Il répond à une partie de l’Arie et à la Médie orientale.

KOUHISTAN BÉLOUTCHI, prov. du Béloutchistan, borné au N. E. par l’Afghanistan, à l’E. et au S. par le Mékran, à l’O. et au N. O. par la Perse ; 310 kil. sur 140 ; ch.-l. Pouhra. Il répond en partie à la Carmanie ancienne.

KOUHISTAN INDIEN, prov. du roy. de Lahore, au N. du Pendjab et dans les vallées de l’Himalaya ; il est partagé en un grand nombre de petits États, régis par des princes seikhs.

KOUKA, v. de Nigritie, dans le roy. de Bournou, à 23 kil. N. O. d’Engornou, sur la rive O. du lac Tchad ; 80 000 hab. Résidence d’un cheikh puissant.

KOU-KOU-NOOR. V. KHOUK-HOU-NOOR.

KOULI-KHAN (THAHMASP). V. NADIR-CHAH.

KOULIKOVO, vaste plaine de la Russie d’Europe (Toula), entre le Don et la Népéiadva. Dmitri Ivanovitch, grand-duc de Moscovie, y remporta en 1378, sur les Tartares, une grande victoire qui détermina l’expulsion définitive des Tartares du Nord de l’Europe et qui lui valut le surnom de Donskoï.

KOULON, lac de l’empire chinois, sur la limite de la prov, de Héloung-kiang et du pays des Khalkas ; 270 kil de tour. Il est traversé par le fleuve Amour.

KOULOUGLIS (de koul, serviteur, esclave). On nommait ainsi à Alger les fils et descendants de la milice turque et des femmes indigènes, parce que cette milice était composée d’hommes qui avaient été esclaves. Ils furent les premiers à se rallier à la domination française.

KOUM, Choana des anciens, v. de Perse (Irak-Adjémi), à 200 k. N. d’Ispahan ; 16 000 h. Fabrique de cristaux. Ville sainte : cél. mosquée, où l’on voit les tombeaux de Sophi, de Chah-Abbas II, fils de Sophi, de Fatime, petite-fille de Mahomet, et des princes de la dynastie actuelle des Kadjars.

KOUMA ou CUMA, riv. de la Russie mérid., naît dans le Caucase, entre le Térek et le Kouban, court à l’E. et se perd dans les sables avant d’arriver à la mer Caspienne, après un cours d’env. 400 kil. Beaucoup de faisans sur ses bords. V. CUMANS.

KOUNACHIR, île du Japon, une des Kouriles, au S. O. de l’île d’Itiroup ; 115 kil. sur 76.

KOUNDOUZ, v. du Turkestan indépendant, ch.-l. de khanat, à 130 kil. S. E. de Balk, sur la r. g. du Benghi ; 2000 hab. Résidence d’un émir. Environs fertiles. — Le khanat de Koundouz est compris dans le Kaféristan ; il embrasse tous les pays situés dans le bassin du Ht-Oxus et une partie de celui de la Kama, affluent du Kaboul.

KOUNGOUR, v. de la Russie d’Europe (Perm), à 70 kil. S. E. de Perm ; 6000 hab. Savon, tanneries ; grains, albâtre. Fondée en 1047, détruite par les Baskirs, puis rebâtie en 1663.

KOUOPIO, v. de la Russie d’Europe (Finlande), ch.-l. de gouvt, à 290 k. E. de Vasa ; 1250 h. École de cadets. — Le gouvt de K. compte env. 200 000 h.

KOUR, ou MKVARI, Cyrus, riv. d’Asie, naît dans la Turquie d’Asie (Erzeroum), à 45 kil. O. de Kars ; arrose le pays de Kars, le pachalik d’Akhaltsikhé, la Géorgie, le Chirwan, passe à Gori, Tiflis, reçoit l’Aras et tombe dans la mer Caspienne au-dessous de Salian, après un cours d’env. 850 kil.

KOUR, Corius, Salsos, riv. de Perse (Farsistan), coule du N. au S., et se jette dans le golfe persique, en face de l’île Kischm, après un cours d’env. 250 kil. — Autre riv. de Perse, dite aussi Bendemir, naît sur les confins de l’Irak-Adjémi, coule du N. O. au S. E., et se perd dans le lac Baghteghian, après un cours de 450 kil.

KOURAKIN, famille de princes russes, issue de Ghédimine, grand-duc de Lithuanie, au XVe s. Le 1er qui ait porté le nom de Kourakin est André, qui reçut, ainsi que tous ses descendants, le titre de boyard. On connaît surtout : le prince Boris K., beau-frère de Pierre I, envoyé extraordinaire du czar près le St-Siége (1705), ministre plénipotentiaire à Londres près la reine Anne, régent de l’empire en 1711, pendant la campagne de Turquie, ministre plénip. au congrès d’Utrecht (1713), ambassadeur en France de 1716 à 1727, homme remarquable par ses talents diplomatiques, son instruction, son urbanité, et par la noblesse de son caractère ; et le prince Alexandre K., arrière-petit-fils du précéd., ministre d’État, né en 1752, mort à Weimar en 1818. Attaché dès sa jeunesse à la personne de Paul I, qu’il accompagna dans ses voyages en Prusse et en France et dont il resta l’ami, il fut nommé en 1796 ministre et vice-chancelier de l’Empire, se démit de ses fonctions en 1802, fut peu de temps après appelé à l’ambassade de Vienne, puis chargé, en 1807, par l’emp. Alexandre de terminer les négociations entamées à Tilsitt, et signa la paix. Il devint, l’année suivante, ambassadeur en France, et occupa ce poste jusqu’en 1812, époque de la rupture avec la Russie. Ce diplomate montra dans ses négociations de la droiture et de l’habileté. Il a laissé une Correspondance pleine d’intérêt.

KOURATCHI. V. KORATCHI.

KOURDES, Curdi, Gordyæi, Carduci, peuple de l’Asie, habite, dans les mont, à l’E. du Tigre, au S. des lacs de Van et d’Ourmiag, le pays appelé de son nom Kourdistan. Ils sont alertes, braves et pillards. Ils ont toujours été libres ; toutefois ils sont nominalement compris dans l’empire turc et dans l’empire Perse. Presque tous sont musulmans sunnites ; quelques-uns sont nestoriens. On les croit descendus des anciens Chaldéens et des Parthes.

KOURDISTAN, région d’Asie, se divise en Kourdistan turc et Kourdistan persique.

KOURDISTAN TURC (partie de l’anc. Assyrie, avec la Gordyène et le pays des Carduques), contrée de la Turquie d’Asie, entre l’Arménie, l’Aldjézireh, l’Irak-Arabi et la Perse, forme les pachaliks de Chehrezour et de Mossoul et une partie de ceux de Bagdad et de Van : 380 kil. sur 400. Hautes mont. et vallées fertiles : riz, blé, orge, sésame, fruits, tabac, coton, noix de galle, manne en larmes ; soufre, orpiment et alun.

KOURDISTAN PERSIQUE (partie de l’anc. Médie), prov. de Perse, entre l’Aderbaïdjan, l’Irak-Adjémi, le Khousistan et le Kourdistan turc : 380 kil. 225 ; 400 000 h. ; ch.-l., Kirmanchah. Hautes mont : vallées escarpées et peu fertiles, à l’exception de la plaine de Kirmanchah. Quelques pâturages ; beaucoup de gibier.

KOURILES, archipel de 26 îles, situé entre le Grand-Océan et la mer d’Okhotsk, commence au S. du cap Lopatka, pointe mérid. du Kamtchatka, et se prolonge dans la direction du S. O. Les îles principales sont Tchikota, Paromouchir, Ouekotan, Matoua, Ouchichir, Kounatchir. Itiroup. Les Kouriles sont en grande partie inhabitées ; quelques-unes sont fertiles et boisées ; toutes sont sujettes à de fréquents tremblements de terre. Les habitants de ces îles, assez semblables aux Kamtchadales, sont petits, velus, pusillanimes et très-peu civilisés. Ils habitent des terriers, commercent en graisse de baleine ; fourrures, plumes d’aigle. Ils professent le chamanisme. Presque toutes ces îles payent tribut aux Russes, excepté les plus voisines du Japon, qui sont tributaires de cet empire. — Les Russes n’eurent connaissance des Kouriles qu’en 1713.

KOURK, district de l’Inde anglaise (Madras), dans l’anc. Malabar, est borné au N. par le Kanara et le Maïssour, à l’E. par ce dernier, au S. par le district de Wyenaad, à l’O. par ceux de Colite et de Tcherical : 100 kil. sur 55 ; ch.-l., Markery ou Merkara. — Ce district, d’abord gouverné par des radjahs indépendants, fut conquis en 1632 par les Nairs. En 1773, Haïder-Ali s’empara de ce district, mais en 1788 le radjah qui en avait été chassé parvint à s’y rétablir et se déclara l’allié des Anglais contre Tippou-Saïb.

KOUROUS, race hindoue. V. PANDOUS et KRICHNA.

KOURSK, v. de la Russie d’Europe, ch.-l. d’un gouvt de même nom, à 1200 kil. S. E. de St-Pétersbourg ; 30 000 hab. Évêché, tribunaux, gymnase. Tanneries, poteries, suif ; fers. Aux env., fruits renommés. Foire célèbre de Korennaïa. — Cette ville existait avant le IXe siècle, mais elle fut ravagée par les Tartares au XIIIe siècle, et resta déserte 360 ans (1237-1597) ; elle fut repeuplée par Fédor Ivanovitch. — Le gouvt de Koursk, entre ceux d’Orel au N., de Voronèje à l’E., de Kharkov au S., de Pultawa au S. O. et de Tchernigov à l’O., a 330 kil. sur 220, et 1 650 000 hab. Climat doux ; sol fertile, beaucoup de grains ; chevaux, abeilles, etc.

KOUS, Apollinopolis parva, v. de la Hte-Egypte, sur le Nil, r. dr., a 35 kil. S. de Kéneh. Jadis entrepôt de tout le commerce entre l’Arabie, l’Égypte et l’Inde par la mer Rouge.

KOUTAYEH. V. KUTAYEH.

KOUTOULMICH, prince seldjoucide, petit-fils de Seldjouk, servit Togrul-Beg, son cousin, et en reçut le gouvernement de la Mésopotamie ; mais peu après il se révolta et fut vaincu. Il se réfugia en Arménie et en Arabie, reparut après la mort de Togrul (1063) pour disputer le trône à Alp-Arslan, mais périt dans le combat (1064).

KOUTOUSOFF (Michel), feld-maréchal des armés russes, né en 1745, commença sa réputation militaire dans des guerres contre les Polonais et contre les Turcs ; se distingua à Otchakov (1788) et à Ismaïl (1790), fut ambassadeur à Constantinople (1793) et gouverneur de l’Ukraine (1794). En 1805, il commanda en chef l’armée russe envoyée au secours de l’Autriche contre la France, et assista à la défaite d’Austerlitz. En 1812, nommé généralissime des armées russes, il livra à Napoléon la bataille de la Moskowa, qu’il perdit ; mais, lors de la funeste retraite de Moscou, il accabla les Français à Dorogobouj et à Krasnoï près de Smolensk, ce qui le fit considérer comme le sauveur de la Russie et lui valut le nom de Smolenskoï. Il mourut en 1813 à Bunzlau en Silésie, étant encore à la tête de ses troupes. C’était un homme de mœurs douces et ami des lettres.

KOVNO, v. de la Russie d’Europe (Vilna), au confl. du Niémen et de la Vilia, à 95 kil. N. O. de Vilna ; 7000 hab. Blé, lin, miel, hydromel renommé. Aux env., célèbre couvent de Camaldules.

KRAFFT (J. Ch.), architecte-dessinateur, né en Autriche en 1764, m. à Paris en 1833, a presque toujours vécu en France. On lui doit 2 recueils importants contenant les plans, coupes et élévations de châteaux, hôtels, maisons de ville et de campagne construits à Paris et dans les environs, sous les titres de Nouvelle architecture française, Paris, 1801, et d’Architecture civile, 1804. Il est aussi l’auteur d’un Traité sur l’art de la charpente, 1819, longtemps estimé.

KRAFT (George Wolfgang), physicien, né en 1701 à Duttlingen (Wurtemberg), mort en 1754, fut professeur de mathématiques et de physique, d’abord à St-Pétersbourg, 1728, puis à Tubingue, 1744. On lui doit un grand nombre d’expériences et de découvertes (publiées dans les Mémoires des académies de Berlin et de St-Pétersbourg), des traités de physique (1738), de géométrie (1740) ; une Description de la maison de glace construite à St-Pétersbourg en 1740 (trad. de l’allemand par P. L. Leroy, 1741). On estime surtout ses Expériences sur la végétation des plantes. — Son fils, Wolfgang-Ludovig Kr., né à St-Pétersbourg en 1743, m. en 1814, fut un astronome distingué, et dressa avec Euler les tables de la lune.

KRAGUJEWATZ, v. de Servie, sur la Lepenitza, à 100 kil. S. de Semendria ; 5000 hab. Plusieurs assemblées nationales y ont siégé.

KRAIOVA, v. de Valachie. V. CRAIOVA.

KRAL, mot serbe qui veut dire chef, roi. On donnait anciennement ce titre aux souverains de la Servie, de la Bosnie et de la Valachie.

KRANICHFELD, v. d’Allemagne à 17 kil. S. O. de Weimar, sur l’Ilm ; 2200 hab. Elle appartient par moitié au grand-duché de Saxe-Weimar et au duché de Saxe-Meiningen.

KRANTZ (Albert), chroniqueur, né à Hambourg vers le milieu du XVe siècle, mort en 1517, enseigna la philosophie et la théologie à Rostock et à Hambourg, remplit plusieurs missions importantes pour les villes hanséatiques, et fut choisi pour médiateur entre les rois de Danemark et le Holstein en 1500. On a de lui : Vandalia, 1519 ; Saxonia, 1520, et Chronica Daniæ, Sueciæ, Norvegiæ, Strasb., 1546.

KRANTZ (David), missionnaire morave, né en 1723 dans la Poméranie, mort en 1777, fut envoyé par sa communauté au Groenland et publia après son retour une intéressante Hist. du Groënland, Barby, 1765-70, en allemand. On lui doit aussi une Hist. des Frères de l’Union (Frères Moraves), 1771, continuée après sa mort par J. G. Hegner, 1791.

KRAPACKS ou KARPATHES, grande chaîne de montagnes qui sépare la Hongrie et la Transylvanie de la Galicie et de la Moldavie, se dirige de l’O. à l’E., puis au S. E., et enfin au S. O., en formant comme un grand arc de cercle. Les monts Krapacks ont plusieurs cimes qui atteignent 3000m. Les Gesenker-Gebirge (ou monts abaissés) les lient à l’O. aux monts Sudètes ; à l’E. ils atteignent, près d’Orsova, les bords du Danube, au delà duquel ils sont continués par une chaîne détachée des Balkans.

KRASICKI (Ignace), écrivain polonais, prince-évêque de Warmie, puis archevêque de Gnesne, né en 1735 à Doubiecko (Galicie), mort à Berlin en 1801, a laissé beaucoup d’ouvrages en prose et en vers qui brillent par l’esprit, ce qui lui a valu le surnom de Voltaire de la Pologne. Les plus estimés sont : Myszéide, poème héroï-comique en 10 chants, 1775, trad. en français par Dubois, 1784, et par J. B. Lavoisier, sous le titre de la Souriade, 1818 ; la Monachomachie ou la Guerre des moines, 1778, poème en 6 ch., qui passe pour son chef-d’œuvre ; des Fables, 1779, des Satires, des Contes, et la traduction en polonais d’une partie des poésies d’Ossian. Ses Œuvres complètes ont été recueillies à Varsovie, 1803 et suiv., 10 vol. in-8, et à Paris, 1830, 1 v. gr. in 8 à 2 col.

KRASNOI, vge de Russie (Smolensk), à 45 kil. S. O. de Smolensk ; 500 h. Les Français, poursuivis par Koutousoff, y éprouvèrent de grandes pertes pendant la retraite de Moscou, du 16 au 18 nov. 1812.

KRASNOIARSK, v. de la Russie d’Asie, ch.-1 du gouvt d’Iénisséisk, à 880 k. N. O. d’Irkoutsk, au confl. de la Katcha et de l’Iénisséi ; 4000 hab. Fourrures.

KRASSO ou KRASSOVA, anc. comitat de Hongrie, entre ceux d’Arad au N., de Temesvar à l’O., la Transylvanie au N. E., et le Banat militaire au S., 150 kil. sur 45 ; 230 000 h. ; ch.-l., Lugos. Il est auj. compris dans la woiwodie serbe et le banat de Temesvar.

KRASZNA, comitat de Transylvanie, au N. O. entre ceux de Szolnok, de Doboka, de Klausenbourg et la Hongrie ; 1200 k. carr. ; ch.-l., Somlyo. — On y trouve un bg de Kraszna, qui a donné son nom au comitat.

KRAUSE (Ch. Frédéric), philosophe de l’école de Schelling, né en 1781 à Eisenberg (Altenbourg), mort en 1832, enseigna la philosophie, le droit et les mathématiques à Iéna en 1802, puis à Dresde, à Berlin et enfin à Gœttingue. On a de lui des traités sur les rapports des mathématiques et de la philosophie, une Introduction à la philosophie de la nature, Iéna, 1804 ; Esquisses de Logique (1803) ; Esquisses de Droit naturel, 1803 ; Système de Morale, 1810 ; Idéal de l’Humanité, 1811. Krause fait du monde de la nature et du monde de la raison deux sphères secondaires ; il place au-dessus l’être primitif, qui pénètre ces deux sphères : c’est une sorte de panthéisme.

KRAY (Paul, baron de), général autrichien, né en 1735 à Kæsmarkt (Hongrie), m. en 1804, étouffa en 1779 la révolte de la Transylvanie, servit contre la France dans l’armée du prince de Cobourg en 1792, succéda en 1799 à Mélas dans le commandement en chef des troupes impériales en Italie, se distingua à Vérone, à Legnano, prit Mantoue, remplaça l’archiduc Charles sur le Rhin et le Danube, mais fut contraint de battre en retraite devant Moreau, en 1800.

KREIG (J. Fréd.), général allemand au service de la France, né en 1730 à Lahr en Brisgau, mort en 1803, servit en Hanovre sous le maréchal de Saxe, se distingua à Rosbach, à Minden, puis à Clostercamp, où il fut fait prisonnier, devint général de division à la Révolution, défendit Thionville en 1793, fut nommé commandant de Paris sous le Directoire, et occupa ce poste difficile pendant 18 mois.

KREMENETZ, v. de la Russie d’Europe (Volhynie), à 205 kil. O. de Jitomir ; 5900 hab. Château fort ; gymnase ; jardin botanique. Foires.

KREMLIN. Ce mot, qui en slavon veut dire forteresse, citadelle, désigne plus spécialement le palais et la citadelle de Moscou, anc. résidence des czars. Le Kremlin est situé au centre de la ville. Construit primitivement en bois, il fut rebâti en pierre par Dmitri Donskoï ; les tours qui flanquent l’enceinte furent bâties en 1487, par Pietro Antonio, artiste italien. Le Kremlin avait été épargné par l’incendie de Moscou allumé en 1812 par Rostopchin : les Français, en se retirant, en firent sauter les murs ; il a été réparé depuis. Il renferme, outre le palais impérial, le palais de l’archevêque, la cathédrale de l’Assomption (commencée en 1326, reconstruite sous Ivan III), où les czars étaient couronnés, le beffroi d’Ivan Véliki (avec 32 cloches), et une immense cloche, pesant 165 000 kilogr. et qui est la plus grande de l’Europe.

KREMNITZ, v. des États autrichiens (Hongrie), dans le comitat de Bars, à 26 kil. N. de Schemnitz ; 10 000 hab. Vieux château fort ; hôtel des monnaies, direction des mines, etc. Aux env., mines de pyrites aurifères et argentifères exploitées ; sources vitrioliques. — Fondée au XIIe s. par le roi Geysa II.

KREMS, v. des États autrichiens (Autriche), à 60 k. N. O. de Vienne ; 6700 hab. Gymnase, écoles diverses. Velours, alun, quincaillerie, blanc de céruse.

KREMSIER, v. des États autrichiens (Moravie), à 36 kil. S. E. d’Olmutz ; 7800 hab. Beau château, où réside pendant l’été l’archevêque d’Olmutz et qui fut le siège de la Diète autrichienne en 1848 et 1849 ; bibliothèque de 30 000 vol., galerie de peinture. — Fondée au XIIe siècle ; ravagée par les Hussites ; prise et brûlée par les Suédois en 1643.

KREMSMUNSTER, Cremisanum, bg des États autrichiens (Autriche), à 19 kil. O. de Steyer ; 1100 h. Célèbre abbaye de Bénédictins, fondée en 772, et fort riche au moyen âge. Établissements d’instruction, collections d’instruments de physique et de mathématiques.

KREUTZ (c-à-d. Croix), v. forte des États autrichiens (Croatie civile), ch.-l. de comitat, à 33 k. S. E. de Warasdin, 3000 hab. — Le comitat, borné au N. par la Drave, à l’E. par les districts régimentaires de Kreutz et de St-George, au S. et à l’O. par le comitat d’Agram, a 60 kil. sur 22 et 100 000 hab.

KREUTZ (District de), district régimentaire des États autrichiens (Croatie militaire), dans le généralat de Warasdin, entre le comitat de Kreutz, l’Esclavonie, et le district de St-George, a 70 k. sur 55, et 60 000 h. Places principales, Ivanich et Belovar.

KREUTZER (Rodolphe), compositeur et joueur de violon, fils d’un musicien allemand, né en 1767 à Versailles, m. à Genève en 1831, se fit remarquer dès l’âge de 13 ans en exécutant avec une rare perfection un concerto qu’il avait composé lui-même ; voyagea ensuite en Italie, en Allemagne, et se fixa en France ; fut nommé premier violon de la chapelle de Napoléon ; professeur au Conservatoire, 1er chef d’orchestre à l’Opéra, et membre de l’Académie de musique. On lui doit les opéras d’Astifanax, (1802), d’Aristippe (1808), la Mort d’Abel (1810), et plusieurs opéras comiques, entre autres Paul et Virginie et Lodoïska (1791) ; la romance de Lodoïska, l’introduction et la marche des Tartares ont été longtemps populaires. R. Kreutzer a composé aussi une foule de symphonies et de sonates pour violon. — Son frère, Aug. Kreutzer, mort en 1832, se distingua aussi comme violoniste et lui succéda comme professeur au Conservatoire.

KREUTZER (Conradin), compositeur, né dans le grand-duché de Bade, en 1782, m. en 1849, inventa le Panmélodion, instrument assez semblable à l’harmonica. Après, avoir composé des messes et des pièces instrumentales, il se livra au genre dramatique. Ses meilleurs opéras sont : Conradin de Souabe, Théodore, Libussa, le Plongeur, une Nuit à Grenade, etc.

KREUTZER (Fréd.), érudit. V. CREUZER.

KREUTZNACH. V. CREUTZNACH.

KRICHNA ou KISTNA, fleuve de l’Inde en deçà du Gange, naît dans les Ghattes occidentales ; traverse le Bedjapour, le Bider, l’Haïderabad, et se jette dans le golfe du Bengale par deux bouches : celle du N., qui se nomme Krichna ; celle du S., ou Sippelek. Cours, 1200 kil. Il reçoit, à droite, la Malporba et la Toumbedra ; à gauche, la Bima et le Mossy, Le Krichna forme la limite entre le Décan septentrional et la Décan méridional. De tous les cours d’eau de l’Inde, c’est le plus riche en diamants et en pierres précieuses.

KRICHNA, dieu indien, fils de Vaçoudéva et de la belle Bévaki, qui régnaient à Mathoura, est considéré comme la huitième incarnation de Vichnou. On l’éleva en secret parmi les pasteurs pour le soustraire aux coups de son onde Kansa (incarnation de Siva), qui voulait faire périr les enfants de sa sœur afin de s’assurer l’empire. Il sut dans son enfance surmonter les obstacles de toute espèce que lui opposait Kansa, et, dès qu’il fut devenu grand, il vainquit et tua cet ennemi acharné. Il se mit ensuite à la tête des Pandous, race opprimée depuis longtemps par les Kourous ; prêta le secours de ses armes et de sa prudence au jeune Ardjouna, l’un des chefs des Pandous, et lui donna la victoire (cette guerre est appelée par les Hindous la Grande-Guerre, Maha-Bharata). Krichna fut tué accidentellement par le chasseur Angada, et à sa mort commença l’âge noir ou de fer, Kali-Youga. Krichna n’était pas moins remarquable par sa beauté que par sa valeur et sa sagesse. Il inspira de l’amour à 16 800 femmes, qui toutes se brûlèrent sur son bûcher. On trouve une grande analogie entre la légende de Krichna et celles d’Apollon, d’Hercule, et de quelques autres divinités grecques. La vie et les exploits de Krichna sont le sujet d’un poëme indien, le Bhagavata-Purana, que l’on attribue à Vopadéva (poëte du XIIIe siècle), et qui a été trad. en français par E. Burnouf (1841).

KRILOFF ou KRYLOFF (Iwan), fabuliste, russe, né à Moscou en 1768, mort en 1844, était depuis 1811 conservateur de la bibliothèque, impériale, de Saint-Pétersbourg. Il débuta dans les lettres par une comédie : le Magasin de modes (1807) ; malgré le succès de cette pièce, il préféra se donner tout entier à la composition des fables. Il est en ce genre le classique de la Russie. La plupart de ses sujets sont empruntés à La Fontaine ; mais il a su parfaitement se les approprier et les adapter au goût de sa nation. Parmi les éditions, de ses Fables on admire celle que le comte de Gr. Orloff donna à Paris en 1825, avec des traductions en vers français et italiens (chaque fable y a son traducteur, particulier) ; elles ont été aussi traduites en prose par Masclet, Moscou, 1828.

KRONACH, v. de Bavière. V. CRANACH.

KRONBORG, château fort du Danemark, dans l’île de Seeland, à 40 kil. E. de Copenhague, couvre Elseneur et défend le passage du Sund : il est regardé comme la clef de la Baltique. Il fut construit en 1683 par Frédéric II. La reine Caroline Mathilde, entraînée dans la chute de Struensée, y fut enfermée en 1772. Avant 1855, tout navire qui passait le Sund y payait un droit d’un pour cent.

KRONOBERG, gouvt de Suède, entre ceux de Jonkœping, Calmar, Bleking, Christianstad et Halmtsed, a 105 000 hab. ; ch.-l. Wexio.

KRONSCHLOT, KRONSTADT, V. CRONSTADT.

KROTZKA ou STOLNATZ, bg de Servie, à 15 kil. O. de Semendria. Il s’y livra en 1739 une bataille où les Turcs battirent les Autrichiens.

KROUCHCHETVA ou KROUKOVATZ, l’Aladja-Hissar des Turcs, v. de Servie, au centre, à 54 kil. O. de Nissa, près de la jonction des deux Morava. Évêché grec ; château où ont résidé plusieurs princes de Servie. Jadis ch.-l. d’un livah turc.

KRUDNER (Julie de WIETTINGHOFF, baronne de), femme mystique, née à Riga en 1764, était, fille du gouverneur de cette ville, et fut mariée dès l’âge de 14 ans au baron de Krudner, ambassadeur de Russie à Berlin. Après avoir longtemps brillé dans le monde et avoir mené, une vie tellement dissipée que son époux dut divorcer (1791), elle se retira tout à coup (vers 1807), se livra à une dévotion exaltée, et crut avoir reçu, du ciel mission de régénérer le Christianisme. Elle se mit en conséquence à parcourir l’Allemagne, prêchant en plein air, visitant les prisonniers, répandant d’abondantes aumônes, et entraînant à sa suite des milliers d’hommes. En 1814, elle eut de fréquentes relations avec les princes alliés qui venaient d’entrer, dans Paris : elle exerça surtout un grand ascendant sur l’empereur Alexandre ; elle lui prédit, assure-t-on, le retour de Napoléon de l’île d’Elbe et la chute prochaine de ce prince ; on lui attribue une grande part dans la formation de la Sainte-Alliance. De Paris elle se rendit en Suisse, puis en Allemagne, et recommença ses prédications ; mais on craignait son influence, et elle se vit partout expulsée. En 1824, elle se retira en Crimée, afin, d’y fonder une maison de refuge pour les pécheurs et les criminels ; elle y mourut la même année (à Kara-sou-Bazar). Elle avait publié en 1803, à Paris, un roman intitulé Valérie, qui paraît n’être que sa propre histoire. Sa Vie a été écrite par Eynard, Paris, 1849, et par Sternberg, Leips., 1856.

KRUG (Wilh. Traugott), philosophe, né en 1770 près de Wittemherg, mort en 1841, enseigna la philosophie successivement à Wittemberg, à Francfort-sur-l’Oder, à Kœnisberg, où il remplaça Kant, enfin à Leipsick, s’enrôla en 1813 pour repousser l’invasion française, combattit énergiquement dans ses écrits, après 1814, les excès du pouvoir absolu, et fut élu en 1833 député de l’Université de Leipsick à la diète saxonne. Parmi ses nombreux écrits, on remarque : Plan d’un nouvel Organon, 1801, où il annonce un système nouveau ; Philosophie fondamentale, 1803, où il pose les bases de ce système ; Philosophie théorique, 1806-1809 ; Philosophie pratique, 1817-1819, ouvrages où il tire les conséquences des principes posés ; Histoire de la philosophie ancienne, 1815 ; et Dictionnaire des sciences philosophiques, 1827-1834. Disciple de Kant, Krug tenta de compléter le criticisme et de le rapprocher du bon sens : il prétendait que ni l’idéalisme, ni le réalisme ne satisfont la raison, mais que l’un et l’autre se concilient par l’union originelle de l’être et du savoir dans la conscience ; c’est ce qu’il nomme le synthétisme transcendantal. Il s’occupa aussi de questions théologiques : dans ses Lettres sur la perfectibilité des idées religieuses, il soutient la possibilité du progrès en matière de religion.

KRUMMACHER (Édm. Ad.), écrivain protestant, né en 1768 à Tecklembourg (Westphalie), mort en 1845, enseigna la théologie à Duisbourg, puis fut pasteur et prédicateur à Crevelt, à Bernbourg, enfin a Brême, où il mourut. S’attachant surtout à rendre la religion accessible à tous, il publia dans ce but en 1805 des Paraboles qui eurent une grande popularité : elles ont été traduites par M. Bautain (1821 et 1860), et par M. Teillac (1838). Ami de l’enfance, Krummacher a écrit pour le jeune âge le Monde des enfants, 1806, et un recueil d’Apologues, 1810.

KRUMMAU, v. murée des États autrichiens (Bohême), à 20 kil. S. S. O. de Budweiss, sur la Moldau ; 5570 hab. Beau château. Maison d’éducation pour les enfants de militaires.

KRUNITZ (J. George), compilateur, né à Berlin en 1728, mort en 1796, exerça quelque temps la médecine, puis se mit à écrire et publia un grand nombre de traductions d’ouvrages anglais et français. On lui doit une Encyclopédie économico-technologique, qu’il conduisit jusqu’à la lettre L (elle fut achevée après sa mort par les frères Flœrke) ; c’est l’Encyclopédie d’Yverdun, traduite en allemand et complétée.

KRUSE (Christian), chronologiste, né en 1753 à Hiddigwarden (Oldenbourg), mort en 1827, éleva les fils de l’administrateur du duché d’Oldenbourg, fut ensuite chargé de la direction générale des établissements d’instruction du duché, devint en 1812 professeur d’histoire à Leipsick, et consacra la plus grande partie de sa vie à l’exécution d’un grand Atlas des États européens, où l’on trouve en regard l’une de l’autre la géographie et la chronologie de chaque siècle. Cet Atlas a été reproduit en français, avec de notables améliorations, par Lebas et : Ansart, Paris, 1832 et 1836, gr. in-fol. — Son fils, Frédéric Kruse, né en 1790, prof, à Halle, puis à Dorpat, a revisé l’Atlas historique, et a donné lui-même d’importants travaux sur les antiquités de la Grèce (Hellas, Leips., 1825-27), de la Germanie et de la Russie.

KRUSENSTERN (Adam de), navigateur russe, né en 1770 en Esthonie, mort en 1851, exécuta de 1803 à 1806 un voyage autour du monde, dans lequel il fit plusieurs découvertes, entre autres celle des îles Orloff ; publia de 1810 à 1812 la Relation de ce voyage, en allemand (trad. en français par Eyriès, 1821), explora en 1815 le détroit de Behring, et chercha un passage qui conduisît directement d’Amérique à Arkhangel. Il fut nommé en 1826 vice-amiral et sous-directeur du corps des cadets. On lui doit un magnifique Atlas de l’Océan pacifique, 1824 et années suivantes, et un riche Vocabulaire des langues de quelques peuples de l’Asie orientale et de l’Amérique. Il fut secondé dans ses voyages et ses travaux par les capitaines Otto de Kotzebue et Bellingshausen.

KRUSZWICE, bg des États prussiens (Posnanie), sur le lac Goplo, à 55 kil. S. E. de Bromberg. Berceau de la famille des Piasts.

KRYLOFF. V. KRILOFF.

KTIMA, v. de l’île de Chypre, près de Bafa ; 1200 h. on en comptait jadis 25 000. Anc. évêché grec, palais épiscopal. Ruines.

KUBLAI-KHAN. V. KOUBLAÏ-KHAN.

KUFA, v. d’Asie. V. KOUFA.

KUHN (H. Gottlob), professeur de physiologie et de pathologie à Leipsick, né en 1754 à Spergau (Saxe), mort en 1840, a attaché son nom à la collection intitulée Medicorum græcorum opera, gr. et lat., 26 vol. in-8, Leips., 1821-33 : c’est une des plus importantes publications du siècle ; mais on regrette de ne pas y trouver les écrits d’Aétius, d’Oribase, d’Alexandre de Tralles, de Paul d’Égine. On doit aussi à Kuhn plusieurs ouvrages originaux, se rapportant pour la plupart à l’histoire de la science, entre autres une Histoire de l’électricité médicale, 1783-97. — Son fils, Othon Bernard K., né à Leipsick en 1800, professeur de chimie à Leipsick, a publié en allemand : Essai d’Anthropochimie, 1824 ; Chimie pratique à l’usage des médecins, 1829 ; Introduction pour les recherches chimiques sur les qualités des corps, 1830 ; Manuel de Stœchiométrie, 1837 ; Système de Chimie organique, 1848, etc.

KULM, KULMBACH. V. CULM, CULMBACH.

KUMA, KUMANIE. V. KOUMA, CUMANIE.

KUMR (EL), mont. d’Afrique. V. LUNE (monts de LA).

KUNCKEL (Jean), chimiste, né en 1630, à Hutten (Sleswig), mort en 1702, à Stockholm, où Charles XI lui avait donné la charge de conseiller des mines, a fait plusieurs découvertes : il trouva de son côté le phosphore (1676), qui était déjà connu de Brandt. Entre autres ouvrages, tous écrits en allemand, nous citerons de lui : Expériences sur les sels fixes et volatils, Hamb., 1676, trad. en lat. par Ramsay, Londres, 1678 ; Observations chimiques, 1677, également trad. en latin par Ramsay, 1678 ; l’Art de faire le verre, 1679, trad. en français par le baron d’Holbach, 1752, et une lettre sur le Phosphore, 1678, où il expose sa découverte.

KUNERSDORF. V. CUNERSDORF.

KUNTH (Ch. Sigismond), botaniste, né à Leipzick en 1788, m. en 1850, fut chargé par Al. de Humboldt de classer les plantes qu’il avait recueillies en Amérique, fut nommé en 1819 professeur de botanique à l’Université de Berlin, et devint membre de l’Académie des sciences de cette ville en 1829. On a de lui : Flora Berolinensis, Berlin, 1813 ; Nova genera et species plantarum quas in peregrinatione ad plagam æquinoctialem Orbis Novi collegerunt Bonpland et Humboldt, Paris, 1815-25 ; Monographie des Légumineuses du Nouveau-Continent, 1819 : Graminées de l’Amérique tropicale, 1829-33 ; Suite à la Monographie des plantes équinoxiales commencée par Bompland ; Enumeratio plantarum omnium hucusque cognitarum, secundum familias naturales disposita, Stuttgard, 1833-50 : c’est là son principal titre. Kunth fut encouragé et aidé dans ses travaux par Alexandre de Humboldt.

KUPETZKI (Jean), peintre, né en 1667 à Pessing en Bohême, mort en 1740, était fils d’un tisserand. Il abandonna la maison paternelle et alla se former à Rome, où le prince Stanislas Sobieski devina son talent et le tira de l’obscurité. Il résida longtemps à Vienne, où il jouit de la faveur des empereurs Joseph I, Charles VI et François I. Il réussissait surtout dans le portrait. On estime de lui la Famille Kupetzki ; le Samaritain plaçant le blessé sur son cheval. Cet artiste appartenait à la secte des Frères Moraves, et il obtint pour ses coreligionnaires, de l’empereur d’Autriche, la permission de professer librement leur culte dans ses États.

KURDES, KURDISTAN. V. KOURDES, KOURDISTAN.

KURILES, îles de la Russie d’Asie. V. KOURILES.

KURIN, mont. V. TAURUS ; — ville. V. CYRÈNE.

KURISCHE-HAFF et K. NEHRUNG. V. CURISME.

KURRACHIE. V. KORATCHI.

KURRICHANE, v. de l’Afrique australe (Cafrerie), 320 kil. N. E, de Litakou ; env. 46 000 hab. Ce sont les plus civilisés des Cafres. Ils font de la poterie et travaillent les métaux.

KUSSNACHT, bg de Suisse (Schwitz), à 17 kil. N. O. de Schwitz, sur le lac de Lucerne. Aux env., ruines du château de Gessler ; on montre encore le défilé où ce gouverneur fut tué par Guill. Tell.

KUSTENDIL, Justiniana, v. de Turquie (Roumélie). V. GHIUSTENDIL.

KUSTENDJÉ, Constantiana, v. et port de la Turquie (Bulgarie), à 100 kil. N. E. de Silistrie, sur une branche du Danube auj. desséchée. Chemin de fer. Restes d’un ancien retranchement de Trajan.

KUSTER (Ludolphe), philologue, né en 1670 à Blomberg (Westphalie), mort en 1716, fut d’abord précepteur particulier, puis professeur au gymnase de Joachim à Berlin ; vint vers 1713 à Paris où il abjura la religion protestante ; fut admis à l’Académie des inscriptions, et reçut du roi une pension de 2000 livres. On a de lui l’Histoire critique d’Homère, Francfort, 1696 ; des éditions de Suidas, Cambridge, 1705 ; de la Vie de Pythagore, de Jamblique et de Porphyre, Amst., 1707 ; d’Aristophane, Amst., 1710. Il avait pendant quelques années (1697-99) publié à Utrecht la Bibliotheca librorum novorum, sous le pseudonyme de Neocorus (mot grec qui traduit le nom allemand kuster, c.-à-d. sacristain). Ce savant eut de vives querelles avec Jacques Gronovius.

KUSTER (George Godefroi), né à Halle en 1695, mort en 1776, enseigna à Berlin, fit de savantes recherches sur l’histoire, notamment sur celle de Brandebourg, et en publia les résultats sous le titre de Collectio opusculorum historiam Marchicam illustrantium, 1743, 24 part. in-8o. On a aussi de lui une curieuse dissertation De Sanchoniatone, philosopho phœnicio.

KUTAYEH, Cotyæum, v. de la Turquie d’Asie, ch.-l. de sandjak, à 389 kil. S. E. de Constantinople : 56 000 hab., dont 10 000 Arméniens et 5000 Grecs. Quelques jolies promenades, 50 mosquées, plusieurs églises, beaucoup de fontaines, etc. Fabriques de pipes d’écume de mer ; poil de chèvre d’Angora. — Peu après la bat. de Konieh, il y fut conclu en 1833, entre la Turquie et le pacha d’Égypte Méhémet-Ali, un traité qui arrêtait la marche victorieuse d’Ibrahim, fils du pacha, et cédait la Syrie à Méhémet-Ali.

KUTAÏS. V. KOTATIS.

KUTHÉENS, nom donné aux Samaritains par les Juifs, parce que, pendant la captivité, ils furent établis par Salmanazar à Kutha, ville de la Susiane, à 5 ou 6 kil. au N. E. de Babylone, et que les habitants de cette même ville vinrent remplacer les Samaritains en Palestine. V. SAMARIE.

KUTSAMI, écrivain agronomique chaldéen, d’une époque incertaine, avait rédigé en chaldéen, sous le titre d’Agriculture nabathéenne, un grand ouvrage en 9 livres, dont deux seulement, le IIe et le IIIe, nous sont parvenus dans une traduction arabe. Et Quatremère, dans son Hist. des Nabathéens, suppose que cet auteur vécut entre l’affranchissement de Babylone par Bélésis et la prise de cette ville par Cyrus. M. Ch. Wolsohn prépare la publication de l’Agriculture nabathéenne.

KUTTENBERG, v. des États autrichiens (Bohême), à 9 kil. N. O. de Czaslau ; 10 000 hab. Belle église de Ste-Barbe, palais royal. Tribunal des mines, maison d’éducation, pour les enfants de militaires. Aux environs, cuivre, plomb, jadis mines d’argent.

KUYP, peintre hollandais. V. CUYP.

KYA-BUZURK-OMID. V. BUZURK-OMID.

KYBOURG, vge et château de Suisse (Zurich), à 15 kil. N. E. de Zurich ; 350 hab. — Il a donné son nom à une puissante famille de comtes qui s’éteignit en 1264, et dont les domaines passèrent à la maison de Habsbourg. — L’empereur Sigismond s’empara du château de Kybourg en 1415 ; il le céda avec son territoire aux Zurichois en 1424.

KYMMENEGARD, district du grand-duché de Finlande, sur la Baltique, entre ceux de Viborg à l’E., de Nyland à l’O., est ainsi nommé de la riv. Kymmène, qui l’arrose, et a pour ch.-l. Heinola.

KYMRIS, peuple de l’Europe ancienne, d’origine scythique, qui sorti des régions situées au N. du Pont-Euxin, et vint à une époque fort reculée, s’établir dans la Gaule transalpine. Le plus grand nombre des Kymris s’arrêta entre le Rhin et la Seine, d’où ils refoulèrent les Galls ou Celtes. Le reste se répandit entre la Seine et la Loire et se mêla à la population indigène. Ils pénétrèrent jusque dans l’île d’Albion (Grande-Bretagne), dont ils occupèrent toute la partie S. O., limitée au Nord par la Tweed et le golfe de Solway. On place cette première invasion vers le XIIIe siècle av. J-C. De 614 a 578, de nouvelles bandes de Kymris, conduites par un puissant roi nommé Œsus ou Hésus, envahirent la Gaule et déterminèrent les émigrations de Sigovèse et Bellovèses. On pense que les Kymris sont les mêmes que les Cimbres, que l’on trouve d’abord dans la Chersonèse Taurique sous le nom de Cimmériens, puis dans le Jutland ou Chersonèse cimbrique, et qui plus tard (101 av. J.-C.) vinrent se briser contre les légions de Marius. – Les Kymris se distinguaient du reste de la population gauloise par une grande spiritualité. Ce sont eux qui ont introduit le druidisme dans la Gaule. On trouve des restes de la langue kimrique, qu’il ne faut pas confondre avec le gaélique, dans le bas-breton, qu’on parle sur les côtes de la Bretagne, et dans le gallois ou kymraig, qu’on parle dans le pays de Galles et le Cornouailles.

KYNOETHE, un des gouvts du roy. actuel de Grèce, en Morée, compte env. 36 000 hab., et a pour ch.-l. Calavryta.

KYPARISSIA, l’anc. Cyparisse, v. du roy. de Grèce, dans la Messénie, est le ch.-l. de l’éparchie de Triphylie ; 3500 hab.

KYRPOY, v. de l’Inde anglaise (Calcutta), à 96 k. O. de Calcutta ; 10 500 hab. Tissus de coton.


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