Ennéades (trad. Bouillet)/III/Livre 5/Notes

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Les Ennéades de Plotin,
Traduction de M. N. Bouillet
Ennéade III, livre v :
De l’Amour | Notes


LIVRE CINQUIÈME.
DU DÉMON QUI EST PROPRE À CHACUN DE NOUS.

Ce livre est le cinquantième dans l’ordre chronologique.

Il se rattache étroitement au précédent par la question qui y est traitée, comme on le voit surtout par le § 6 et le § 7. En effet, l’Amour étant un démon de l’ordre supérieur, la question de l’Amour et celle des Démons sont étroitement liées dans la doctrine néoplatonicienne.

Comme, dans les Éclaircissements sur le livre précédent, nous avons traité la question générale des Démons considérés comme des puissances de l’Âme universelle, nous ne parlerons ici que de l’usage que Plotin fait des mythes en général et de ce qu’il dit un particulier sur la naissance de l’Amour.

§ I. des mythes dans plotin.

Sauf le mythe de la naissance de l’Amour, les mythes qu’on trouve dans Plotin ne se composent que de courtes allusions qu’il jette en passant, sans établir entre elles aucune liaison. On ne doit donc pas y chercher un système arrêté[1]. Nous nous bornerons par conséquent à résumer les indications qu’on trouve éparses dans les Ennéades. Dans ce but, nous emprunterons à l’ouvrage de M. Kitchner (Die Philosophie des Plotin) un morceau où ce résumé se trouve tout fait, et qui peut d’ailleurs intéresser le lecteur, en lui donnant une idée des travaux dont notre auteur a été l’objet en Allemagne[2] :

« Le côté religieux et mythique de la philosophie de Plotin a tellement attiré l’attention dans ces derniers temps qu’il ne sera peut-être pas superflu d’en faire l’objet d’une étude spéciale.

La théologie proprement dite de Plotin est extrêmement simple. Comme Platon, comme Aristote, comme toute antiquité classique, il appelle Dieux toutes les grandes individualités cosmiques, le Monde d’abord, ensuite la Terre, puis tous les autres astres considérés comme des êtres doués d’âme et d’intelligence[3]. Mais au-dessus de tous ces dieux règne le Dieu par excellence, le Bien absolu, principe de tout ce qu’il y a de divin, source de la divinité des autres dieux.

Ce n’est que çà et là, dans quelques descriptions où le style s’élève, que les puissances supérieures apparaissent sous des noms mythologiques. L’Un devient Uranus ; l’Intelligence, c’est Saturne[4] ; l’Âme du monde, c’est Jupiter qui mène, comme dans Platon, le chœur des bienheureux à la contemplation des idées. Mais ces appellations varient, si bien qu’en d’autres endroits Jupiter désigne l’Intelligence, et que l’Âme du monde devient Vénus, la même que Junon suivant les théologiens[5]. Plotin déclare lui-même qu’il varie dans le choix de ces noms[6].

À propos de l’âme de la Terre il fait observer que les sages de l’antiquité (οἱ θείᾳ φήμῃ ϰαὶ φύσει ἀπομαντευόμενοι) l’ont appelée Cérès ou Vesta[7]. Quant aux âmes des autres astres, il ne leur applique nulle part de nom particulier.

Il ne faut donc pas chercher dans Plotin un véritable monde mythologique ; il ne fait que rarement allusion aux fables antiques, et encore n’est-ce que pour leur emprunter de poétiques images qui rendent sa pensée plus sensible, et lui donnent pour ainsi dire un corps. Ces images sont parfois d’une extrême beauté : par exemple, cette comparaison de la chute des âmes avec le regard jeté par le jeune Bacchus dans le miroir près duquel les Titans le déchirent[8] ; ou bien celle d’une âme qui cherche la divine félicité dans le monde des sens, avec Narcisse se précipitant dans l’abîme pour embrasser une ombre[9] ; ou bien enfin celle du monde avec cette Pandore, à la parure de laquelle tous les Dieux voulurent contribuer[10]. Ces deux penchants qui naissent avec nous et qui nous entraînent dans des directions opposées, l’un vers la beauté sensible, l’autre vers l’éternelle beauté, ce sont deux Vénus, filles, l’une d’Uranus, l’autre de Jupiter[11]. Hercule séjournant tour à tour parmi les Dieux et dans les Enfers, c’est la vertu humaine placée entre les idées et leur manifestation terrestre[12]. Ulysse, c’est la véritable sagesse, qui, sans se laisser captiver par les attraits matériels de Circé, tourne tous ses désirs vers le ciel[13]. Le fleuve du Léthé, c’est cette union avec le corps qui fait oublier à l’âme sa véritable nature[14]. La matière, c’est la stérile Rhée opposée au fécond Hermès[15]. La contemplation de l’Un, c’est cette suprême révélation des mystères que l’hiérophante seul voit dans le sanctuaire et qu’il ne peut communiquer qu’aux initiés[16].

Ces interprétations spiritualistes de la mythologie n’étaient pas pour Plotin un simple jeu d’esprit. Il nous parle des anciens sages qui ont fondé le culte et les mystères ; il regarde les traditions sacrées comme des pressentiments vagues et instinctifs d’une vérité plus élevée, et il attribue l’obscurité qui les enveloppe à l’enfance de la pensée humaine[17]. À propos de cette antique sagesse il mentionne celle des prêtres égyptiens, mais il n’essaie point de la réduire en système et de l’interpréter. »

§ II. explication du mythe de la naissance de l’amour.

Beaucoup d’auteurs, outre Plotin, ont essayé d’expliquer le mythe de Platon sur la naissance de l’Amour. Voici les principaux :

Parmi les anciens, Plutarque, Sur Isis et Osiris, p. 372, 374 ;
Maxime de Tyr, Dissertations, x, 4 ; xxiv, 4, 9 ;
Origène, Contre Celse, IV ;
Thémistius, Discours, 24, p. 305 ;
Porphyre, Principes de ta théorie des intelligibles, § xxxix, t. I, p. lxxxvi. Jamblique (dans Simplicius, Commentaire sur les Catégories d’Aristote, folio 95) ;
Proclus : Théologie selon Platon, I, 28 ; Commentaire sur le Parménide, t. V, p. 149, éd. de M. Cousin ;
Parmi les modernes, Marsile Ficin : Opera, éd. de Bâle, t. II, p. 1344-1349 ;
Fr. Patrizzi, Discussiones peripateticœ, p. 136 ;
Stallbaum : Diatribe in mythum Platonis de dioini amoris ortu (Leipsick, 1854) ;
Alb. Jahn : Dissertatio platonica, qua tum De Causa et natura Mythorum platonicorum disputatur, tum Mythus de Amoris ortu, sorte et indole, a Diotima in Convivio narratus, explicatur. Accedunt scholia et enarratio eorum, quæ inde a Plutarcho ad illustrandum mythum allata fuerunt (Berne, 1839).

Selon M. Jahn, dans le mythe de Platon, Jupiter représente Dieu ; Métis, l’intelligence divine ; Poros, la bonté des idées ; Vénus, leur beauté ; Penia, la matière, qui est laide est mauvaise ; l’union de Poros et de Penia, la participation de la matière aux idées ; l’Amour, l’âme humaine : « Concubitus Inopiæ cum Affluo causa et origo est humanæ naturæ, quique, mixtus ex Affluo et Inopia, ortus est dæmon Amor, ipsa est natura humani animi, qui, delibatus ex divina sive bona natura, commixtus est et impletus mortali materia sive deteriori natura. Itaque, quia ita nascitur animus ut, quamvis hærens et habitans in deteriori natura, aversus tamen ab ea, bonam naturam tanquam domesticam recuperare velit, amora ipso ejus naturæ continetur. Quid quod ipse animus est Amor ? etc. » (p. 70.)

Comme l’explication que Plotin a donnée du mythe de Platon est la plus célèbre et que tous les écrivains postérieurs l’ont reproduite en la modifiant plus ou moins, M. Jahn lui consacre une attention particulière dans la revue qu’il fait des diverses opinions émises sur ce sujet depuis Plutarque, et voici le jugement qu’il porte de notre auteur (p. 139) :

Nimirum Proclus pariter, ut Plotinus et Porphyrius, in hac de fabula nostra fuit sententia : Πενίαν esse materiam, Πόρον naturam divinam, rerum formas mente sua complectentem, et reapse πλήρωμα εἴδον (Cf. in Parm., t. V, p. 216), Ἔρωτα animum esse humanum, qui, quum ex natura divina delibatus inque materiam detrusus sit, penuriam suam explere studeat, et, si se philosophando ad divinam naturam applicet, ex inopia mortali (quippe ipse quoque natura πλήρωμα εἴδον factus) pristinas naturæ suæ divitias recuperare possit. — Universa ista sententia quum mihi quidem prorsus placeat, multa tamen in recentiorum Platonicorum ratione fabulæ explicandæ reprehendenda esse censeo. Ac primum quidem illi ingenio magnopere abusi sunt in rimanda significatione convivii illlus deorum, nectaris, quo se Porus inebriaverit, denique horti illius jovialis. Porro Plotinus in eo magnopere peccavit quod explicandæ fabulœ præsidia petivit ex mysticis recentiorum Platonicorum de Κρόνῳ placitis atque ex doctrina de duplici Venere in Platonis Symposio. Neque magis idem Platonis mentem assecutus est, quod quæ ille de dæmonum natura ex populari religione hausta fabulæ præmisit, non tam ad illustrandam Amoris naturam accomodata, quam per se serio dicta accepit. Jam capitalis ejusdem est error, quod Ἀφροδίτην interpretatur ψυχὴν, cui Ἔρως : non solum tanquam ἀϰόλουθος, sed originis necessitudine conjunctus sit. Nam si Ἀφροδίτη est Platoni divinum pulchrum (quod negari omnino nequit), porro si eadem est ψυχή, quæ divini pulchri ideam complectitur, denique si Ερως illi natura conjunctus est, necesse est divini pulchri naturam secum itidem conjunctam habeat ; itaque esse omnino non poterlt Ἔρως. Deinde fabula Amoris et Veneris ortum non ab lisdem parentibus repetit. Nam Porus quidam et Venus communi ex Jove et Metide ortu conjuncti sunt ; Amor autem a Penia ex Poro conceptus in Veneris natalibus ; itaque et natalium tempore et parentum ratione diversus a Venere, hac una re cum Venere conjunctus est, quod qui natalls dies illius fuit, idem Amori procreando ansam dedit. Sed nimirum Plotinus confudit id quod est τὸ ἐξ αὐτῆς γεγονέναι et τὸ σύν αὐτῇ γεγονέναι. Adde quod Plotinus non satis cavit eam explicandi rationem, qua, quæ de Amoris natura dicuntur, ad mundum et ad insitum illi desiderium rerum intelligibilium temere referri ipse recte docuit. »

En adressant ces critiques à Plotin, M. Jahn montre qu’il n’a pas bien compris sa pensée. Plotin ne s’est pas proposé d’interpréter servilement le mythe de Platon, mais d’en faire saisir l’esprit, en y apportant les modifications que nécessitait la doctrine des trois hypostases. M. Steinhart nous paraît porter sur notre auteur un jugement plus équitable. Voici comment il s’exprime dans ses Meletemata plotiniana (p. 15) :

Plato quum docuisset Pulchri maxime aspectu sanctum illum et sincerum in nobis amorem excitari, quo moti atque inflammati ad virtutem impellamur et insitam nobis Del similitudinem restituere studeamus, Plotinus, cujus maxime cognatum esset Platonico ingenium, gravissimum semper in officio, quo nullum sanctius habuit, animum a rebus terrestribus avocandi et ad Deum revocandi, amori momentum tribuit[18]. Jam vero ille suavissimas de Amore fabellas in duobus potissimum libris proposuerat, in Phœdro et in Convivio ; in his igitur explicandis Plotinus libentissime versatur, hos perpetuo laudat, illustrat, pro sacris quasi libris habet, latentem ex iis veritatem elicere et purius cognoscere conatur. Inprimis in dolcissimo, cui inscriptum est De Amore, libro, hoc opus tractatita ut haud raro christiania magis hominem[19] quam philosophum platonicum de Dei amore loquentem nobis videamur audire. Hoc, postquam fabulas jucundæ illi narrationi, quam Socrates a Diotima se fingit accepisse, intextas de Amoris partu ingeniose explicavit, rectissime statuit, quid intersit inter strictam et exactam magis philosophandi rationem et inter aliud illud disserendi genus, cui tantum indulsit Plato, quo per fabulas atque imagines vera proponuntur[20]. Dicit enim fabulis ea quæ tradantur, et tempore distineri, et sæpe ea quæ ordine quidem et viribus diversa esse videantur, vere autem eadem sint, inter se disjungi, ita ut interdum, quæ natura sua æterna sint, gigni et nasci dicantur. Memoria dignissimum sane effatum, quo, etiam si nunquam, id quod semper fecit, disertis verbis affirmavisset, disceremus eum, quum Mentem a Deo summo, a Mente Animam gigni dicat, noluisse tres inducere deos, quorum unus aliquando ex altero natus fuerit, sed imagine tantum hac usum fuisse, ut diversos nobis divinæ potentiæ atque efficaciæ gradus ostenderet[21]. Jam per singula non sequemur Plotinum mythum platonicum de Amore, Luxus (ita verterim Πόρος) et Inopiæ filio, natalitiis Veneris in Jovis hortis celebratis concepto, sagaciter explicantem, quum id tantum voluerim ostendere, quæ sibi interpretationis præcepta ipse posuerit, non copiose ostendere quomodo hœc præcepta ubique secutus fuerit ; de quo totus mihi liber conscribendus esset. Ut vero dicam quid inprimis in Plotini de illo mytho sententia mihi placuerit, est hoc, quod Platonem de vero et summo amore illo loco non cogitavisse jam ex parentum no minibus conjicit : Inopiam enim censet esse insatiable illud atque infinitum animæ desiderium, quod, quanquam Luxus (cujus nomine Rationem putat significari) cum ea coeat, nunquam prorsus expleatur ; ex tali igitur connubio natum Amorem, et ipsum perpetuo cupidine nunquam satiata moveri. »

L’affinité que M. Steinhart signale ici entre la doctrine chrétienne et les idées de Plotin sur l’Amour et le Beau a été pleinement mise en lumière par le P. Thomassin dans ses Dogmata theologica, t. I, De Deo et Dei proprietatibus, liv. III, où le chapitre 22 est consacré tout entier au parallèle de la doctrine de Platon et de celle de Plotin sur la question de l’Amour. En voici le début :

Non potest vel fingi ulla major affinitas quam pulchritudinis et amoris. Ideo et jam non pauca de amore prælibata sunt, quum de pulchritudine supra[22] disputaremus. Nunc obiter pauca seligemus, quæ hic intexantur, prius ex Philosophis, post ex sanctis Patribus, ne crimini nobis detur quod, quum Deus charitas sit, hanc ejus laudem, hoc nomen tacuerimus. »

Voy. aussi Fénelon, Discours philosophique sur l’Amour de Dieu (dans les Entretiens de Fénelon et de M. de Ramsay sur la Vérité de la Religion).

§ III. mentions et citations qui ont été faites de ce livre.

Ce livre est cité par Proclus. Voy. ci-dessus, p. 120. note 2.

Saint Augustin fait allusion en ces termes à l’explication que Plotin et Porphyre donnent du mythe de Poros et de Penia :

« Merito Philosophi in rebus intelligibilibus Divitias ponunt, in sensibilibus Egestatem. Quid enim ærumnosius quam minus atque minus semper posse fieri ? Quid ditius quam crescere quantum velis, ire quo velis, redire quum velis, et hoc multum amare quod minui non potest ?….. Videamus quid sit hoc nescio quid quod suggeritur menti : certe sensibilisa mundus nescio cujus intelligibilis imago esse dicitur. » (Lettre IV.)


  1. Plotin explique lui-même, dans le livre que nous examinons (§ 9. p. 120), qu’il considère les mythes comme de simples allégories.
  2. Nous devons la traduction de ce morceau à l’obligeance de M. Pey, professeur au lycée St-Louis.
  3. Voy. les Éclaircissements de notre tome I, p. 466.
  4. Voy. Enn. V, liv. I, § 7.
  5. Voy. Enn. III, liv. V, § 8 ; t. II, p. 119.
  6. Voy. Enn. IV, liv. IV, § 10 ; t. II, p. 344.
  7. Ibid., § 27, p. 373.
  8. Voy. Enn. IV, liv. III, § 12 ; t. II, p. 389.
  9. Voy. Enn. I, liv. VI, § 8 ; t. I, p. 110.
  10. Voy. Enn. IV, liv. III, § 14 ; t. II, p. 293.
  11. Voy. Enn. III, liv. V, § 2 ; t. II, p. 106.
  12. Voy. Enn. I, liv. I, § 12 ; t. I, p.50.
  13. Voy. Enn. I, liv. VI, § 8 ; t. I, p. 111.
  14. Voy. Enn. IV, liv. III, § 26 ; t. II, p. 319.
  15. Voy. Enn. IV, liv. VI, § 19 ; t. II, p. 169.
  16. Voy. Enn. VI, liv. IX, § 11.
  17. Voy. les Éclaircissements du tome I, p. 498.
  18. Quod Plotinus in libro De Dialectica (I, 3) tres ponit vias, quibus ad Deum cognoscendum possimus accedere, Musicam, quam pro omnibus aliis artibus nominat, Amorem, Dialecticam denique, utinam ab istis rectius reputatum esset, qui sola philosopha ad Deum perveniri posse opinati sunt. (Note de M. Steinhart.)
  19. Voy. ci-après, § 3, p. 511, la citation de S. Augustin.
  20. C’est aussi de cette manière que Bacon comprenait l’usage des mythes : Recipiatur modus iste docendi tanquam res gravis et sobria et scientiis apiprime utilis, imo et quandoque necessaria, ut inventis novis aditus ad intellectum humanum magis facilis et benignus per parabolas quæratur. » (De Sapientia veterum, Prœfat. ; t. III, p. 391 de notre édition.)
  21. Æternum igitur Mentis ex Deo partum nominat (γέννησις ἀΐδιος, VI, VIII, 20), quo termino felicissime sane invento dogmatis christiani de Trinitate interpretes usos fuisse maxime quis nesciat ? Totum ilium librum De Unius libertate et voluntate legat, qui cognoscere cupit quo acumine Plotinus in intimos doctrinæ de Deo recessus penetraverit. » (Note de M. Steinhart.)
  22. Les passages auxquels le P. Thomassin renvoie ici sont le chapitre 25 du livre I et le chapitre 19 du livre III, dans lesquels il commente le livre III de l’Ennéade I : De la Dialectique ou des moyens d’élever l’âme au monde intelligible.