Extrait du Roman de Brut (trad. Le Roux de Lincy)

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Robert Wace
(traduction de Leroux de Lincy ; notes par François-Victor Hugo)
Extrait du Roman de Brut
Textes établis par François-Victor Hugo
Œuvres complètes de Shakespeare
Tome IX : La famille
Paris, Pagnerre, 1872
p. 457-469
Extrait de la Chronique bretonne Extrait de l’Arcadie

EXTRAIT DU ROMAN DE BRUT[1]

L’onors[2] advint à maintenir
Après Bladud, son fils Léir.
Léir en sa prospérité
Fit en son nom une cité.
Kaerleïr a nom, sur Sore,
Leecestre l’appelle encore,
Cité Léir cascuns noms sone.
Jadis fut la cité mult bonne,
Mais pour une dissension
Y eut puis grande destruction.
Léir tint l’onor quitement
Soixante ans continuellement ;
Trois filles eut, n’eut nul autre hoir,
Ni plus ne put enfant avoir.
La première fut Gornorille,
Puis Ragaû, puis Cordéille.
La plus belle fut la puînée,
Et le père l’a plus aimée.

Quand Leir alques affaibli.
Comme l’homme qui a vieilli,

Commença soi à pourpenser
De ses trois filles marier ;
Se dit qu’il les marieroit
Et son raine[3] leur partiroit ;
Mais primo vouloit essayer
Laquelle d’elles l’avoit plus cher.
Le mieux du sien donner voudroit
À celle qui plus l’aimeroit.
Chacun appela sainglement[4],
Et l’aînée premièrement :
Fille, fait-il, je veux savoir
Comment tu m’aimes, dis m’en voir.
Gornorille lui a juré
Du ciel toute la déité
Mult par fut pleine de boisdie[5],
Qu’elle l’aime mieux que sa vie.
Fille, fait-il, bien m’a aimé,
Bien te sera guerdonné[6],
Car prisé as mieux ma vieillesse
Que ta vie ni ta jeunesse.
Tu en auras tel guerdon
Que tôt le plus prisé baron
Que tu en mon raine éliras,
Si je puis, à seigneur auras ;
Et ma terre te partirai[7],
La tierce part t’en livrerai.

Puis demanda à Ragaü :
Dis, fille, combien m’aimes-tu ?
Et Ragaü eut entendu
Comme sa sœur eut répondu
À qui son père tel gré savoit
De ce que si formant l’aimoit.
Gré revolt avoir ensement[8],

Si lui a dit : certainement
Je t’aime sur toute créature,
Ne t’en sais dire autre mesure.
Mult as si, dit-il, grand amor,
Ne te sais demander grignor ;
Et je te donnerai bon signor
Et la tierce part de m’onor.

Adonc appela Cordéille
Qui était sa plus jeune fille.
Pour ce qu’il l’avoit plus chère
Que Ragaü ni la première,
Guida qu’elle connût
Que plus cher des autres l'eût[9].
Cordéille eut bien écouté
Et bien eut en son cœur noté
Comment ses deux sœurs parloient,
Comment leur père losangeoient[10] ;
À son père se valt gaber
Et en gabant lui valt montrer
Que ses filles le blandissoient[11]
Et de losenge le servoient.
Quand Léir à raison la mit
Comme les autres, elle lui dit :
Qui a nulle fille qui die
À son père, par présomptie,
Qu’elle l’aime plus qu’elle doit.
Ne sait que plus grand amour soit
Que entre enfant et entre père,
Et entre enfant et entre mère ;
Mon père es et j’aime tant toi
Comme je mon père aimer doi.
Et pour te faire plus certain,
Tant as, tant vaux et tant je t’ain[12].

A tant se tait, plus ne veut dire.
Le père fut de si grande ire ;
De maltalent devint tout pers[13],
La parole prit en travers ;
Ce cuida qu’elle l’eschernît[14],
Ou ne daignât, ou ne volsît[15],
Ou par vilté de lui laissât[16]
A reconnoitre qu’elle l’aimât
Si comme ses sœurs l’aimoient,
Qui de tel amour s’affichoient.
« En dépit, dit-il, eu m’as,
Qui ne voulus, ni ne daignas
Répondre comme tes sœurs :
À elles deux donnerai seigneurs
Et tout mon raine en mariage,
Et tout l’auront en héritage ;
Chacune en aura la moitié,
Et tu n’en auras plein pié,
Ni jà par moi n’auras signor.
Ni de toute ma terre un tor.
Je te chérissois et aimois
Plus que nul autre, si cuidois
Que tu plus des autres m’aimasses,
Et ce fût droit si tu daignasses[17],
Mais tu m’as rejailli affront
Que tu m’aimes moins que ne font :
Tant comme j’ai toi plus en cherté,
Tant m’eus-tu plus en vilté ;
Jamais n’auras joie du mien,
Ne ja ne m’i ert bel de ton bien[18].

La fille ne sut que répondre,
D’ire et de honte cuida fondre,

Ne peut à son père estriver[19],
Ni il ne la veut écouter.
Comme il ains pot n’i demora[20] ;
Les deux aînées maria.
Mariée fut bien chacune,
Au duc de Cornuaille l’une
Et au duc d’Escoce l’aînée ;
Si fut la chose pourparlée
Que après lui la terre auroient
Et entr’eux deux la partiroient.
Cordéille qui fut li mendre
N’en put el faire, fors attendre[21] ;
Ni je ne sais qu’elle a féist.
Le roi nul bien ne lui promît,
Ni il, tant fut fel, ne sofri[22]
Que en sa terre eut mari.
La mescine[23] fut angoisseuse
Et moult marrie et moult honteuse
Plus pour ce qu’à tort la haoit[24],
Que pour le prou qu’elle en perdoit.
La pucelle fut moult dolente,
Mais ne portant belle ert et gente.
Et moult en étoit grand parlance.
Aganippus, un roi de France,
Ouit Cordéille nommer,
Et qu’elle étoit à marier.
Brefs et messages envoya,
Au roi Léir si lui manda
Que sa fille à moillier vouloit[25],
Envoyât lui, il la prendroit.
Léir n’avoit mie oublié
Comment sa fille l’eût aimé,

Ains l’eut bien souvent ramembré[26] ;
Et au roi de France a mandé
Que tout son raine a divisé
Et à ses deux filles donné :
La moitié à la primeraine,
Et l’autre après à la moyenne ;
Mais si sa fille lui plaisoit,
Il lui donroit, plus n’i prendroit.
Cil cuida qu’il l’eut demandée
Que pour cherté, lui fit vée ;
De tant l’a il plus désirée
Qu’à merveille lui ert louée[27] :
Au roi Léir de rechef mande
Que nul avoir ne lui demande,
Mais seul sa fille lui octroie
Cordeille, si lui envoie.
Et Léir la lui octroya ;
Outre la mer lui envoya
Sa fille et ses draps seulement,
Ni eut autre appareillement.
Puis fut dame de toute France
Et reine de grant puissance.

Ceux qui ses sorors eurent prises[28],
Qui les terres furent promises,
Ne volrent mie tant souffrir
À la terre prendre et saisir,
Que le sire s’en démit
Et il de gré leur guerpît[29].
Tant l’ont guerroyé et destroit
Qui son raine lui ont toloit[30]
Le roi de Cornuaille à force
Et Malgramis li roi d’Escoce
Tout leur a le sire laissé ;

Mais ils lui ont appareillé
Que li uns d’als l’ara od soi,
Si li trovera son conroi[31]
A lui et à ses écuyers,
Et à cinquante chevaliers
Que il eut honorément,
Quel part que il aura talent[32].
Le raine ont cil ainsi saisi
Etentr’eux deux par roi parti
Que Léir a leur offre pris,
Si s’est del raine tout démis.
Malglamis ot od soi Léir[33] ;
De primes le fit bien servir,
Mais tôt fut li cors empirié
Et li livraisons retaillié[34] :
Primes faillirent à leurs dons,
Puis perdirent leurs livraisons.
Gornorille fut trop avère
Et grand escar tint de son père
Que si grand maisnie tenoit[35]
Et nulle chose n’en faisoit ;
Moult lui pesoit del costement[36]
À son seigneur disoit souvent :
Que sert cette assemblée d’hommes
En ma foi, sire, fous sommes
Que tels gens avons ci atrait.
Ne sait mon père ce qu’il fait.
Il est entré en folle riote[37],
Jà est vieux homme et radote.
Honni soit qui mes l’an croira[38],
Ni qui tels gens pour lui paîtra.
Le sien sergant as nos astrivent[39],

Et les leurs les nôtres esquivent.
Qui pourroit souffrir si grant presse ?
Il est faux et sa gent perverse,
Jà n’aura hom gré qui le sert[40] ;
Qui plus y met et plus y perd.
Moult est fous qui tel gent conroie.
Trop en i a, tignent lor voie[41].
Mes pères est soi cinquantisme,
Désormais soit soi quarantisme
Ensamble od nous, où il s’en alt
A tot son poeple, et nous que calt[42] ?
Moult a poi feme sans visse[43]
Et sans racine d’avarice.
Tant a la dame admonesté
Et tant à son seigneur parlé,
De cinquante le mît à trente,
De vingt lui retailla sa rente.
Et le père ce dédaigna ;
Grant avillance lui sembla[44]
Qu’ainsi l’avoit-on fait descendre.

Allé est à son autre gendre,
Hennin qui Ragaü avoit
Et qui en Escoce manoit.
Mais n’y eut mie un an été
Qu’ils l’eurent mis en celle vilté :
Se mal fu ains, or est mult pis[45] ;
De trente homme l’ont mis à dix,
Puis le mirent de dix à cinq,
« Caitif moi, dit-il, mar i vinc,
Se vix sui la, plus vils sui ça[46]. »
À Gornorile s’avala,

Ce cuida qu’elle s’amendât
Et comme père l’honorât.
Mais celle le ciel en jura
Que jà od lui ne remanra
Ne mais que un seul chevalier[47].
Al pere l’estut otroier[48] :
Dont se commence à contrister
Et en son cœur à pourpenser
Les biens qu’il avoit eus,
Mais or les avoit tous perdus :
Las moi, dit-il, trop ai vécu,
Quand je ai ce mal tant vu ;
Tant ai eu, or ai si poi.
Où est aie quanque jo oi[49] ?
Fortune, par trop es muable,
Tu ne peux être un jour estable.
Nul ne se doit en toi fier,
Tant fais ta roue fort tourner.
Moult as tôt ta couleur muée.
Tôt es chaoite, tôt levée[50].
Qui tu veux de bon œil véoir,
Tôt l’as monté en grand avoir ;
Et dès que tu tournes ton vis,
Tôt l’as d’auques à néant mis[51].
Tôt as un vilain haut levé,
Et un roi en plus bas tourné.
Comtes, rois, ducs, quand tu veux plesses
Que tu nulle rien ne leur laisses[52].
Tant com je sui rices manans[53],
Tant ai jo amis et parens,
Et dès que jo, las ! appauvri,
Sergans, amis, parens perdi.

Je n’ai si bon appartenant
Qui d’amour me fasse semblant.
Bien me dit voir ma jeune fille,
Que je blamois, Cordéille,
Qui me dit tant comme je aurois,
Tant aimé et prisé serois.
N’entendis mie la parole,
Mais la haïs et tins pour folle.
Tant comme j’eus et tant valus,
Et tant aimé et privé fus.
Tant trouvoi-je qui me blandit[54]
Et qui volontiers me servit.
Pour mon avoir me blandissoient ;
Or se détournent, s’ils me voient.
Bien me dit Cordéille voir,
Mais je nel sus apercevoir,
Ni l’aperçus, ni l’entendis,
Mais la blâmai et la haïs,
Et de ma terre la chassai,
Que nulle rien ne lui donnai.
Or me sont mes filles faillies
Qui lors étoient mes amies,
Qui m’aimoient sur tout rien,
Tant com jo oi alques de bien[55].
Or m’estuet celé aler requerre[56]
Que je chassai en autre terre ;
Mais je comment la requerrai
Qui de mon raine la chassai ?
Et nonporquant savoir irai[57],
Si je nul bien y trouverai.
Jà moins ni pis ne me fera
Que les aînées m’ont fait ça.
Elle dit que tant m’aimeroit
Comme son père aimer devoit :
Que lui dois-je plus demander ?
Devoit moi elle plus aimer ?

Qui autre amour me promettoit,
Pour me losanger le faisoit.
Léir forment se démenta[58]
Et longuement se pourpensa,
Puis vint as nés, en France alla,
À un port en Chaus arriva[59].
La reine a tant demandée
Qu’assez lui fut près indiquée,
De fors la cité s’arestut[60]
Qu’homme ni femme nel connut :
Un écuyer a envoyé
Qui à la reine a noncié
Que son père à elle venoit
Et par besoin la requerroit ;
Tout en ordre lui a conté
Comment ses filles l’ont jeté.

Cordéille comme fille fit,
Avoir, que elle avoit grand, prit.
À l’écuyer a tout livré
Si li a en conseil rové[61]
Qu’à son père Léir le porte
De par sa fille, et se conforte,
Et od l’avoir tot a célé[62],
À un châtel ou à cité
Fasse soi bien appareiller,
Paître, vêtir, laver, baigner,
De royaux vêtements s’atourne,
Et à grand honneur se séjourne,
Quarante chevaliers retienne
De maisnie qui od lui vienne[63],
Après ce fasse au roi savoir
Qu’il vienne sa fille véoir.

Quand cil eut l’avoir recueilli

Et son commandement ouï,
À son seigneur porta nouvelles
Qui lui furent bonnes et belles.
À une autre cité tournèrent,
Hôtel prirent, bien s’atournèrent.
Quand Léir fut bien séjourné,
Baigné, vêtu, et atourné,
Et maisnie eut bien conré[64],
Bien vêtue et bien atournée,
Au roi manda à lui venoit,
Et sa fille véoir vouloit.
Le roi même par grant noblesse
Et la reine à grand liesse,
Sont bien loin contre lui allé
Et volontiers l’ont honoré.
Le roi l’a moult bien reçu
Qui onques ne l’avoit véu ;
Partout son raine fit mander
Et à ses hommes commander
Que son sire trèstot servissent
Et son commandement féissent,
Déist lor ce que il valroit
Et tot fust fait que il diroit[65],
Tant que son raine lui rendit,
Et en s’onor le rétablît.
Aganippus fit que courtois
Assembler fit tous les François,
Par lor los et par lor aïe
Appareilla mult grand navire[66],
Avec son sire l’envoya
En Bretagne, si lui livra
Cordéille qui od lui fût,
Et après lui son raine eût,
S’ils le pouvoient délivrer
Et des mains aux gendres ôter.
Cils eurent la mer tôt passée.

Et ont la terre délivrée,
Aux félons gendres la tolirent[67]
Et Léir de toute saisirent.

Léir a puis trois ans vécu
Et tout le raine en paix tenu,
Et à ses amis a rendu
Ce que ils avoient perdu,
Et après les trois ans mourut
En Léécestre où le corps jut[68].
Cordéille l’enseveli
En la crote el temple Jani[69],
Puis a cinq ans tenu l’honneur :
Mais jà ert veuve, sans seigneur.
Après longtemps l’ont guerroyé
Et la terre bien calengié[70]
Deux fils à ses soroi’s aînées
Que Léir avoit mariées :
Pour la terre l’antain haïrent[71],
Et maintes fois se combattirent,
Primes dessous et puis dessus
Margan et Cinedagius
À la fin Cordéille prirent
Et en une charte la mirent,
N’en voulurent avoir rançon,
Mais la tinrent tant en prison
Qu’elle s’occit en la geole
De mariment, si fit que folle[72].


  1. Je cite cet extrait de l’épopée de Wace, d’après l’édition publiée en 1836 par M. Leroux de Lincy.
  2. L’Onors, c’est-à-dire le trône.
  3. Son raine, son royaume.
  4. Sainglement, séparément.
  5. Boisdie, tromperie.
  6. Bien te sera guerdonné, tu seras bien récompensée.
  7. Partirai, départirai.
  8. Ensement, pareillement.
  9. S’imagina qu’elle serait reconnaissante de la préférence qu’il avait pour elle.
  10. Losangeaient, égaraient.
  11. Blandissaient, flattaient.
  12. Je t’ain, je t’aime.
  13. De colère devint tout livide.
  14. S’imagina qu’elle le dédaignait.
  15. Volsit, voulait.
  16. Ou par mépris pour lui se refusait.
  17. Et ce serait juste que tu daignasses m’aimer.
  18. Je ne me soucierai plus de ton bien.
  19. Estriver, s’expliquer.
  20. Il ne resta pas à son regard ce qu’il avait été.
  21. Cordeille qui était la moindre (la plus petite) ne put rien faire qu’attendre.
  22. Il souffrit pas, tant il fut cruel, qu’elle eût un mari dans sa terre.
  23. Mescine, fillette.
  24. Haoit, haïssait.
  25. Moillier, épouse.
  26. Mais s’en était bien souvenu.
  27. Il la désirait d’autant plus qu’on lui en faisait de merveilleux éloges.
  28. Sorors, sœurs.
  29. Ils ne voulurent attendre, pour prendre et saisir la terre, que le roi s’en démît et la leur cédât de gré.
  30. Toloit, enlevé, du latin tollere.
  31. Ils sont convenus que l’un d’eux le prendra chez lui et fournira les vivres.
  32. Partout où il lui plaira.
  33. Malgamis prit Leir chez lui.
  34. Mais la cordialité empira vite et les livraisons fuient réduites
  35. Qui avait si nombreuse suite.
  36. Les dépenses lui pesaient fort.
  37. Riote, débauche. De là le mot anglais Riot, encore employé dans ce sens.
  38. Honni soit qui jamais se fiera à lui.
  39. Ses gens se querellent avec les nôtres.
  40. Il ne saura gré à personne de le servir.
  41. Bien fou qui défraie tant de gens ; il y en a trop, qu’ils partent.
  42. Qu’il ne garde plus qu’une quarantaine d’hommes chez nous, ou qu’il s’en aille avec tout son monde, n’importe où.
  43. Il y a bien peu de femmes sans vice.
  44. Grand avilissement lui sembla.
  45. Si les choses ont été mal auparavant, elles sont bien pires à présent.
  46. Misérable que je suis, je suis venu ici pour mon malheur ; plus j’y resterai, plus je serai avili.
  47. Qu’avec lui ne restera jamais qu’un seul chevalier.
  48. Force fut au père de consentir.
  49. Qu’est devenu tout ce que je possédais ?
  50. Chaoite, participe de l’ancien verbe chaoir, choir.
  51. Tu l’as bientôt réduit de quelque chose à néant.
  52. Rien a ici le sens de chose.
  53. Tant que je suis riche propriétaire. Manant signifiait alors possesseur du sol.
  54. Blandit, du latin blandiri, flatter.
  55. Tant oue j’eus quelque bien.
  56. Maintenant il faut que j’aille requérir celle, etc.
  57. Nonporquant, nonobstant.
  58. Léir se lamenta fortement.
  59. Puis s’embarqua, en France alla,
        Au port de Calais arriva.
  60. Hors de la cité s’arrêta.
  61. Puis l’a prié en secret.
  62. Et avec cet avoir en toute hâte.
  63. Retienne pour sa suite quarante chevaliers qui viennent avec lui.
  64. Et eut une suite bien entretenue.
  65. Qu’il leur dirait tout ce qu’il voudrait, et que tout ce qu’il dirait fût fait.
  66. Par leur avis et par leur aide.
        Appareilla une bien grande flotte.
  67. Tolirent, enlevèrent.
  68. Jut, gît.
  69. Dans la crypte du temple de Janus.
  70. Calengié, disputé.
  71. Antain, tante (atava).
  72. Mariment, douleur.
Extrait de la Chronique bretonne Extrait de l’Arcadie
Extrait du Roman de Brut