Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Voyageur et Hermès

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Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 115r-116r).

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LE VOYAGEUR ET HERMÈS


Un voyageur, qui avait un long trajet à faire, fit vœu, s’il trouvait quelque chose, d’en consacrer la moitié à Hermès. Or il trouva une besace où il y avait des amandes et des dattes. Il la ramassa, s’imaginant que c’était de l’argent, la secoua, et, voyant ce qu’elle renfermait, le mangea : puis, prenant les coquilles des amandes et les noyaux des dattes, il les plaça sur un autel en disant : « Je suis quitte, ô Hermès, de mon vœu ; car j’ai partagé avec toi le dehors et le dedans de ce que j’ai trouvé. »

Cette fable s’applique à l’avare qui, par cupidité, ruse même avec les dieux.