Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Les Ânes s’adressant à Zeus

La bibliothèque libre.

Pour les autres éditions de ce texte, voir Les Ânes s’adressant à Zeus.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 116r).
262


LES ÂNES S’ADRESSANT À ZEUS


Un jour les ânes excédés d’avoir toujours des fardeaux à porter et des fatigues à souffrir, envoyèrent des députés à Zeus, pour demander qu’il mît un terme à leurs travaux. Zeus, voulant leur montrer que la chose était impossible, leur dit qu’ils seraient délivrés de leur misère, quand ils auraient, en pissant, formé une rivière. Les ânes prirent au sérieux cette réponse, et depuis ce temps jusqu’à nos jours, quand ils voient quelque part de l’urine d’âne, ils s’arrêtent tout autour, eux aussi, pour pisser.

Cette fable montre qu’on ne peut rien changer à sa destinée.