Histoire de l’abbaye d’Hautecombe en Savoie/II-CHAPITRE X

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CHAPITRE X


Robert, abbé. — Inhumation de Guillaume de Savoie, évêque de Valence. — Relations de l’abbaye avec l’Orient. — Amédée IV donne les fours et moulins de Chambéry au monastère et y est enseveli.

Reprenons maintenant la suite des événements que nous avons dû interrompre, pour grouper dans un même exposé les détails quelque peu fastidieux du chapitre précédent.

Grégoire IX avait succédé à Honorius III sur la chaire de saint Pierre, on 1227. Bien qu’âgé de plus de 80 ans, il montra une vigueur toute juvénile dans le gouvernement de l’Église et appela souvent à son aide les personnages éminents de l’ordre de Cîteaux. À cette époque, où les juridictions étaient si mêlées et si confuses, la pleine propriété si rare, et si fréquente au contraire la décomposition d’un droit en plusieurs autres attribués à divers seigneurs, mainte circonstance faisait naître une occasion de discorde et, par suite, de rixes et de prises d’armes. Pour conjurer ces troubles, le recours à des arbitrages avait été assez généralement adopté. Les juges arbitres étaient choisis, ou parmi les personnes dont la puissance était une garantie de leur indépendance et les mettait à l’abri des reproches des parties, ou parmi celles dont la vie sainte avait captivé la faveur de l’opinion publique, au-dessus de laquelle elles restaient également inaccessibles à la séduction et à la partialité.

Robert, abbé d’Hautecombe, fut de ce nombre. Peu de mois après avoir vu son monastère enrichi des libéralités considérables octroyées par Thomas Ier, il reçut une mission spéciale du Souverain Pontife. Grégoire IX le chargea de faire exécuter ses ordres relativement aux indulgences accordées par ses prédécesseurs et confirmées par lui-même à ceux qui contribueraient par leurs aumônes à la construction de la grande église de Genève, dont les travaux avaient été interrompus par suite de la révocation des indulgences promises, révocation faite par l’évêque seul et contre laquelle le chapitre avait porté plainte à la cour de Rome. L’abbé d’Hautecombe fut aidé dans cette mission par l’abbé d’Aulps et le prieur de la chartreuse du Reposoir[1].

Trois ans plus tard, en 1235, Grégoire IX envoie l’abbé de Redageshausen évangéliser la Livonie, encore dans le paganisme. Voulant ensuite tenter une nouvelle croisade, il s’adresse de nouveau à l’ordre cistercien et lui demande son concours.

Les souverains laïques n’avaient pas moins de confiance dans les lumières de cet Ordre. La guerre étant sur le point d’éclater entre la France et l’Angleterre, Henri III, roi d’Angleterre, envoya au pape, pour implorer sa médiation, les abbés de Boxeleya et de Pont-Robert. Grégoire, à son tour, choisit des cisterciens pour amener Louis IX à ne pas rompre la paix, et il confia cette charge à l’archevêque de Sens et à l’abbé d’Hautecombe. Voici en quels termes il s’adressait à ce dernier :

« Ayant pleine confiance en votre foi et en votre dévouement, nous vous mandons, par ces présentes, de vous rendre, avec votre vénérable frère l’archevêque de Sens, évêque de Senlis, auprès de notre très cher fils en Jésus-Christ, Louis, roi des Français ; de lui exhiber ces lettres apostoliques et de l’exhorter à s’y conformer, en s’abstenant de faire la guerre contre le Poitou, en considération de nos prières et surtout de l’affaire de la Terre-Sainte. Vous nous écrirez ensuite fidèlement le résultait de vos démarches[2].

Malgré son aversion pour cette légation, Robert obéit, et l’événement prouva que Grègoire IX n’avait point trop présumé de la sagacité de son légat et de son influence sur l’esprit de Louis IX. Une suspension d’armes, puis un traité intervinrent, et la guerre fut conjurée.

Un nouvel arbitrage lui fut encore confié, en 1236, de concert avec les abbés d’Agaune et d’Aulps, pour terminer les difficultés qui s’étaient élevées, au sujet de l’église de Villeneuve, entre l’abbaye d’Hautcrêt et Aymon, frère du comte de Savoie, seigneur du Chablais.

Les trois arbitres se réunirent à Chillon, château-fort appartenant depuis longtemps à la Maison dr Savoie, et réglèrent les prétentions des parties par une décision du 25 juin 1236[3]. On ne sait en quelle année il quitta le siège abbatial d’Hautecombe. Mais, trois ans plus tard, un nouvel abbé, nommé Burchard, assiste à l’inhumation de Guillaume de Savoie[4].

Ce personnage était un des nombreux fils de Thomas Ier, destinés à la carrière ecclésiastique. La politique de l’époque tendait à éviter le morcellement des héritages ; on envoyait à l’Église beaucoup de fils de famille, nullement pénétrés de l’esprit de dévouement et d’abnégation, et qui n’avaient point renoncé aux gloires mondaines. Aussi peut-on avancer que, sur les six enfants du comte Thomas qui furent revêtus de fonctions ecclésiastiques, deux seulement y étaient réellement appelés : Amédée, évêque de Maurienne, et Boniface, archevêque de Cantorbéry, élevé aujourd’hui à l’honneur des autels. Parmi les autres, Guillaume fut d’abord doyen de l’église de Saint-Maurice de Vienne en Dauphiné, puis évêque élu de Valence ; c’est-à-dire qu’il eut la commende ou, comme on disait alors, la procuration de l’évêché de Valence[5], car il n’était pas lié par les ordres sacrés. Plus guerrier que prélat, il défendit son vassal, Aymon de Poitiers, comte de Valentinois, contre Aymon de Poitiers-le-Vieux, et le rétablit dans ses biens (1227). Ayant accompagné en Angleterre Léonore de Provence, sa nièce, qui allait épouser Henri III, il y fut tellement comblé d’honneurs par le roi, qu’il excita la jalousie des grands du royaume et ne put, malgré le désir du souverain, être élu évêque de Winton.

De retour en France, il prit le commandement des troupes envoyées par les comtes de Toulouse et de Provence à l’empereur Frédéric II, guerroyant contre la ligue lombarde (1238). Nommé plus tard légat du Saint-Siège en France, il fut pourvu, par Grégoire IX, de l’évêché de Liège, dont il fut mis en possession par Conrad de Hochsteden, archevêque de Cologne, le même qui, pendant l’année 1248, jeta les fondements de cet immense monument religieux qui fait la gloire de l’architecture gothique en Allemagne. A la suite de cette nomination, des difficultés s’étant élevées, Guillaume se rendit à Rome pour demander l’intervenlion du pape. Arrêté par les ennemis de Grégoire IX, il fut empoisonné à Assise, au moment où il allait recevoir le commandement des troupes pontificales pour marcher contre l’empereur, et même, suivant quelques auteurs, le gouvernement du patrimoine de Saint-Pierre (1239)[6].

Il avait hérité de la valeur et de la piété de son père. Aussi, sa libéralité et son grand courage lui ont fait décerner le nom un peu emphatique de Petit Alexandre.

Son corps fut transporté à Hautecombe et y fut enseveli le 5 mai 1239, en présence de différents personnages, entre autres, de son frère Pierre, et de l’abbé Burchard[7]. Vers cette époque, mourut l’archevêque de Patras, bienfaiteur de notre abbaye et dont nous devons dire quelques mots.

Le monastère d’Hautecombe, grâce sans doute à l’influence de ses illustres patrons, était connu jusque dans les contrées lointaines. Dans les dernières années du xiie siècle, il aurait même fondé une maison liliale dans le diocèse de Constantinople, comme nous l’avons dit dans la première partie de cet ouvrage[8].

Vers 1210, à la demande du souverain pontife Innocent III, un nouvel essaim de ses religieux fut envoyé en Achaïe, dans le diocèse de Patras, pour y fonder un nouveau monastère. Malgré leur grand éloignement, ces maisons religieuses, issues de la même souche, conservaient entre elles des relations. Du reste, l’ordre cistercien couvrait alors l’Europe ; ses couvents étaient des hôtelleries où tout religieux était reçu à bras ouverts, sans distinction de nationalité. Aussi voyons-nous l’abbé de Pélis, en Hongrie[9], où se trouvait un monastère créé par l’abbaye de Notre-Dame d’Acey, en Bourgogne, séjourner six semaines à Hautecombe. Il paraît même qu’il y aurait

quelque peu oublié la pauvreté monastique, car le chapitre général de Cîteaux, de l’année 1210, lui ordonna de comparaître devant lui, à sa prochaine réunion, pour se justifier de l’accusation d’avoir causé de trop grandes dépenses à cette dernière abbaye[10].

Le 5 novembre de cette même année, le pape Innocent III écrivit à l’abbé et aux moines d’Hautecombe que, sur les conseils de l’archevêque de Patras, en Achaïe, Gaufred de Villehardouin, seigneur de cette province, leur a concédé de grandes possessions ; et, en leur notifiant cette libéralité, le pape les invite à choisir un certain nombre de religieux pour les mettre à la disposition dudit archevêque[11].

On ignore les résultats de cette invitation. Mais un archevêque de Patras, nommé Anselme, que nous pouvons croire être le même que celui dont nous venons de parler, avait donné au monastère d’Hautecombe 316 marcs d’argent, 47 marcs d’or et 300 perperis[12] déposés dans cette maison. Ces sommes devaient être employées, dans le délai de deux ans, à acheter des biens au monastère. De plus, il lui avait légué 1,008 perperis, que lui devait l’abbaye de Saint-Ange, à condition que ses dettes seraient payées. Ces libéralités furent octroyées par le testament que fit l’archevêque, dans sa résidence de Patras, le mars 1231, en présence de Hubert, prieur ; de Thomas, cellerier ; d’Aymon, d’ Yenne, et de Moras, moines d’Hautecombe[13].

A sa mort, l’abbaye fut, en effet, dépositaire d’un riche mobilier d’argent, d’une somme considérable de perperis, de gros tournois, de sterling et de monnaies vénitiennes, dont une faible partie fut destinée, suivant la volonté du défunt, à des travaux à faire autour du cloître et au réfectoire. Le reste fut revendiqué par Innocent IV pour la guerre contre l’empereur[14]. Néanmoins, par une bulle donnée à Lyon, en février 1240, le Souverain Pontife autorisa Amédée IV, comte de Savoie, à employer à la décoration de l’église abbatiale une somme de 1,000 livres provenant de l’archevêque de Patras[15].

Parmi les richesses laissées par ce prélat au monastère, se trouvait, d’après Jacquemoud[16], la tête de sainte Érine, nièce de Constantin, qui subit le martyre pour conserver sa foi. Cette vierge, revêtue de l’auréole de la sainteté, devint la patronne des bateliers du lac du Bourget et de l’abbaye, où elle reçut un culte solennel.

Un des derniers actes qui signalèrent la présence de l’abbé Burchard à Hautecombe, fut la mission qu’il reçut, en 1249, de l’archevêque de Vienne, son métropolitain. Il fut chargé d’obtenir de Guillaume, comte de Genevois, la cessation et la réparation des torts que lui et les siens causaient aux hommes et aux terres du chapitre de Genève, à Desingy. A cet effet, il convoque les parties dans cette localité, entend leurs griefs, en règle quelques-uns et, quant aux autres, il se borne à les énumérer, en déclarant qu’il n’a pu, sur ce point, accorder les parties. Cette sentence fut rendue à Desingy, le 4 novembre 1249[17]. Quatre ans après, mourait au château de Montmélian, où il avait pris naissance, le comte de Savoie Amédée IV, fils et successeur de Thomas Ier. Le bel héritage transmis par son père avait été morcelé entre ses mains par les apanages qu’il dut céder à ses frères. Thomas II, comte de Flandre, eut le Piémont ; Aymon, le Chablais et le Bas-Valais, compris aussi sous le nom de Chablais. Pendant plusieurs siècles, les terres données en apanage constituaient des fiefs transmissibles, au gré de leurs possesseurs, sous la seule réserve de la fidélité envers le comte de Savoie. Aussi, les frères cadets d’Amédée IV, mieux doués que lui, réussirent à augmenter leurs fiefs patrimoniaux, qui devinrent plus étendus que les possessions de la Couronne, et firent résonner par toute l’Europe le nom glorieux de leur famille[18].

Amédée eut cependant assez d’habileté pour conserver la neutralité entre le pape et l’empereur, sans encourir la disgrâce de l’un ou de l’autre, et ce n’était pas chose facile. Par sa nomination aux fonctions de vicaire du Saint-Empire en Lombardie, conjointement avec Enzins, roi de Sardaigne, fils naturel de l’empereur, il continua les traditions de Thomas Ier dans ses rapports avec l’empire, et perpétua une des principales causes de l’élévation de sa Maison, dont il contribua, pendant son règne, à arrondir les domaines.

Vis-à-vis des maisons religieuses, il suivit également l’exemple de ses ancêtres. Le prieuré du Bourget fut surtout l’objet de sa générosité. Fondé vers 1030, par

Amédée Ier, du vivant de son père Humbert-aux-Blanches-Mains, sur une des rives du lac qui baignait les murs d’Hautecombe, ce monastère clunisien avait été avantagé par presque tous les comtes de Savoie. Amédée III lui avait accordé le privilège de rendre la justice, que confirmèrent plus tard Humbert III, Thomas Ier[19], et enfin Amédée IV. Ce fut au château de Montmélian, qui paraît avoir été sa résidence favorite, que ce dernier signa les patentes du 1er décembre 1247, par lesquelles il confirme à son tour au prieur du Bourget le droit de rendre la justice haute, moyenne et basse, moins le dernier supplice, ainsi que son bisaïeul l’avait concédé. Deux ans après, il donne à ce monastère la leyde du sel de Chambéry, soit l’impôt qu’il prélevait chaque année dans cette ville sur la vente du sel, en se réservant seulement la quantité de cette marchandise nécessaire pour sa maison, pendant son séjour à Chambéry. Cette restriction fut levée par lettres du 22 mai 1253, qu’il signa dans la même résidence des bords de l’Isère, peu de temps avant sa mort, en présence d’un grand concours d’illustres personnages, entre autres : de son frère Amédée, évêque de Maurienne ; de l’abbé d’Hautecombe, désigné seulement par la lettre R. ; de Jacques, abbé de Tamié ; des frères Humbert et Gauthier de Seyssel ; de Rodolphe, comte de Genevois, etc.[20].

Amédée IV avait un motif de plus que ses prédécesseurs pour être généreux envers ce prieuré. Sous son règne et même à sa demande, les religieux du Bourget avaient autorisé[21] son frère Thomas II, moyennant certaines redevances, à construire un château et un vivier, et à occuper une seytorée et demie des terres du monastère. Bientôt, une habitation entourée de fossés s’éleva sur les bords du lac et de la Leysse, et, le 4 septembre 1249, elle aurait abrité la naissance d’Amédée le Grand[22].

Un mois après sa dernière libéralité à ce prieuré, Amédée IV rendait le dernier soupir.

Il avait fait plusieurs testaments[23]. Dans celui daté de la Rochette, le 19 septembre 1252, il institue pour son héritier universel son fils Boniface ; il prescrit divers arrangements de famille et ordonne à sa fille Béatrix de se faire religieuse au monastère du Betton, afin qu’un de ses enfants veille auprès de ses cendres, car il veut être inhumé dans ce monastère, auquel il lègue toute sa vaisselle d’or et d’argent, tous ses anneaux, sauf celui qui est désigné par la qualification de gros anneau et qu’il destine à son fils ; tous les meubles et immeubles dont il n’a pas disposé en faveur d’autres personnes et tous ses moulins de Chambéry. Enfin, il laisse aux chartreuses du val Saint-Hugon, d’Arvières, du Mont-Bénit, aux monastères de Tamié, d’Hautecombe, de Saint-Sulpice, de Montjoux et de Saint-Maurice en Chablais (Valais) mille sols pour chaque maison[24].

L’année suivante, par un acte, affectant la forme d’un testament, passé au château de Montmélian, le 10 des calendes de mai (12 avril) 1253[25], prévoyant peut-être que sa fille Béatrix ne serait pas d’avis de prendre le voile, il déclare vouloir être inhumé dans la maison religieuse d’Hautecombe, s’il meurt entre le Mont-Cenis et Lyon, et à Genève, s’il meurt en toute autre région. Puis il donne à Hautecombe :

1° Tous ses fours de Chambéry, avec leurs droits et dépendances, savoir : le four de la porte Panetière et celui de Bourg-Neuf ;

2° Tous ses moulins de la même ville, au nombre de cinq, qui sont : le moulin des Charmettes (Chalmete de Thoveriis), le moulin Neuf, le moulin de la Porte, le moulin de la Place et celui du Verney ; ils sont donnés avec tous leurs accessoires, tels que cours d’eau, bords, etc.

Ces deux propriétés féodales étaient, en outre, cédées avec le droit, pour l’abbaye, de s’opposer à toute création nouvelle de semblable industrie, et libres de toute redevance et servitudes[26].

3" Le comte cède encore aux religieux d’Hautecombe le village de Saint-Alban, avec tous les droits qu’il y avait.

Enfin, par un autre testament, daté aussi de Montmélian, le 9 des calendes de juin (24 mai) de la même année, il dorme en douaire à sa femme, Cécile de Baux, les châteaux de Montmélian et de la Rochette, ses possessions en Tarentaise, et il modifie plusieurs dispositions de ses précédents testaments. Après avoir confirmé le choix de sa sépulture à Hautecombe, où il veut reposer auprès de ses aïeux, dans le cimetière, il lègue à l’abbaye les fours, moulins et introges de Thalamieu, sous la charge d’un service annuel pour le repos de son âme et d’une bonne offrande et portion à donner aux moines, trois jours de chaque semaine, pendant le carême ; plus, deux bassins d’argent et mille sols pour l’œuvre du pont de Pierre-Châtel[27].

La chronique d’Hautecombe fixe au 13 juillet 1253 sa sépulture à Hautecombe, date qui concordait avec celle de l’épitaphe posée sur son monument, et qui était ainsi conçue :

Anno mccliii. iii. idus julii.

sepultus hic fuit inclitæ recordationis ac
famosissimus Vir Dominus Amedeus D. G.

comes sabaudiæ.

Depuis la restauration de l’abbaye, un mausolée de style grec porte cette inscription :

Amedeus IV.
Manu. fortis. consilio. providus.
  1. Rég. gen., n° 655 bis. C’est une lettre de Grégoire IX à l’évêque de Genève, Aymon de Grandson, du 14 octobre 1232, qui donne ces détails.
    Cette même année 1232, mourut à Hautecombe le vénérable Henri, qui, d’abord religieux à Clairvaux, puis abbé, devint évêque Magnæ Troyæ. Il se trouvait par hasard en Savoie quand la mort la surprit. Son corps fut porté à Clairvaux. (Chron. d’Albéric, rapportée dans les Annales de Cîteaux, IV, 441.)
  2. Voir Documents,n° 17.
  3. Mon. Hist. parr., Chartarum. I. p. 1338.
  4. Cependant, d’après une charte publiée dans les Mém. de l’Institut genevois, t. XII (1867-1868), R., abbé d’Hautecombe, servit d’intermédiaire, en juin 1213, entre les religieuses de Bonlieu et celles de Sainte-Catherine du Mont, pour le payement d’une somme fixée dans une sentence arbitrale rendue l’année précédente, à Ambérieux, par les abbés des monastères du Miroir et de la Chassagne.
    Probablement, l’initiale B aura été prise pour R.
  5. Cibrario, Storia della Monarchia di Savoia, II. cap. 1.
  6. Mathieu Paris, Hist. major. Anglorum. Cet auteur dit que Guillaume de Savoie fut « maître du roi d’Angleterre, ami du roi de France, oncle de ces deux rois et de ces deux reines,frère du comte de Savoie, allié ou confédéré de plusieurs princes. »
  7. Chron. abb. Altec.
    Du temps de Guichenon, on lisait encore les fragments suivants d’une inscription posée sur sa tombe :
    Anno m. cx. xxxix. iii. Nonas maii

    delatus fuit de Curia Romana
    Illustrissimis vir Dominus Wilelmus

    de Sabaudia electus Valentiæ

    Sur le monument élevé depuis la restauration de l’abbaye, se trouve cette autre inscription :

    Guicglielmus. Thomæ. I. F.

    Episcopus. Valentinus
    Per. fraudem. nefariorium. hominum
    Venenum. hausit.
    Percelerique. interit

    Sublatus est. A. Mccxxxix.
  8. Suprà, p. 36.
  9. Pélis ou Pellys, ville à 7 kilomètres de Bude.
  10. Martène et Durand, Thesuarus novus anecdotorum, IV, 1309.
  11. Rég. gen., n°521. — Extrait de Baluze, Inocentii Epist.
  12. Perperi : perpres, monnaie valant, au xive, 6 fr. 30 c. de notre monnaie, Cibr., Écon. polit.
  13. Voir Documents, n° 15.
  14. Mon. Hist. patr., Scriptor., I. — Cibrario, Altac., cap. iii.
  15. Mon. Hist. patr., Chart. I, p. 375.
  16. Description historique de l’abbaye d’Hautecombe, p. 111. — Voir, dans cet ouvrage, une Notice sur cette sainte.
  17. Rég. gen., n° 811. — Desingy était une paroisse du décanat de Rumilly, à une lieue de Seyssel et à l’est de cette ville. En 1219, un arbitrage semblable à ceux de Seyssel (1121), de Saint-Sigismond (1156), d’Aix (1184), y avait eu lieu pour régler les différends sans cesse renaissants entre le comte et l’évêque de Genève.
  18. Cibrario, Origine e Progressi della Mon. di Savoia.
  19. Burnier, Le Château et le Prieuré du Bourget. (Mém. Soc. sav. d’hist., t. X, p. 104.)
  20. Guichenon, Preuves, 68.
  21. Le 10 août 1248.
  22. Burnier, op. cit.
    La naissance d’Amédée V à cette date est difficile à admettre : le château ne put vraisemblablement être habité un an après l’acquisition du terrain sur lequel il devait s’élever.
  23. Le premier est daté de l’hôtel-Dieu d’Aiguebelle, le 11 août 1238. Le deuxième, de la chambre de la comtesse, à la Rochette, le 19 septembre 1252. Le troisième, de Montmélian, le 21 mai 1253.
  24. Guichenon, Preuves, 69.
  25. Archives municipales de Chambéry, série IIII. — Le sommaire de ce titre lui donne la date du 10 mai, tandis qu’il est du 10 des calendes de mai.
    Voir, in fine, Documents, n° 18.
  26. Voir, pour plus de détails, infrà, chap. xvii.
  27. Arch. Chamb. des Comptes, Testaments, paquet I, d’après Cibrario, Altac.