Illuminations (éd. 1886)/« La rivière de cassis »

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Pour les autres éditions de ce texte, voir La rivière de Cassis.

Les Illuminations, Texte établi par Félix FénéonPublications de la Vogue (p. 87-88).



La rivière de cassis roule ignorée,
À des vaux étranges.
La voix de cent corbeaux l’accompagne vraie

Et bonne voix d’anges.
Avec les grands mouvements des sapinaies
Où plusieurs vents plongent.

Tout roule avec des mystères révoltants
De campagnes, d’anciens temps, 

De donjons visités, de parcs importants ;
C’est en ces bords que l’on entend

Les passions mortes des chevaliers errants.
Mais que salubre est le vent.


Que le piéton regarde à ces claires-voies,
Il ira plus courageux,
Soldats des forêts que le Seigneur envoie, 

Chers corbeaux délicieux,
Faites fuir d’ici le paysan matois,
Qui trinque d’un moignon vieux.