Kama Soutra (trad. Liseux)/VII

La bibliothèque libre.
Traduction par Isidore Liseux.
France Loisirs (p. 305-325).

SEPTIÈME PARTIE

DES MOYENS DE S’ATTACHER LES AUTRES

I

De la parure personnelle ; de la séduction des cœurs ; et des médecines toniques


Lorsqu’une personne ne réussit pas à obtenir l’objet de ses désirs par l’un quelconque des moyens indiqués plus haut, elle doit alors recourir à d’autres moyens de s’attacher les autres.

Or une bonne mine, de bonnes qualités, de la jeunesse et de la libéralité sont les moyens principaux et les plus naturels de se rendre agréable aux yeux des autres. Mais, en leur absence, un homme ou une femme aura recours à des moyens artificiels, ou à l’art ; et voici, en conséquence, quelques recettes qu’on pourra trouver utiles :

a. Un onguent, composé de tabemamontana coronaria, de costus speciosus ou arabicus, et de flacourtia cataphracta, sera employé comme onguent de parure.

b. Faites, avec les plantes ci-dessus, une poudre fine que vous appliquerez sur la mèche d’une lampe où l’on brûle de l’huile de vitriol bleu : le pigment noir ou noir de lampe qui en résultera, appliqué sur les cils, a la vertu de faire paraître aimable.

c. L’huile de hogweed, échite putescens, la plante sarina, l’amarante jaune et la feuille de nymphéa, appliquées sur le corps, ont la même vertu.

d. Un pigment noir provenant des mêmes plantes a un effet semblable.

e. En mangeant de la poudre de nelumbrium speciosum, du lotus bleu, et du mesma roxburghii, avec du beurre clarifié et du miel, un homme devient aimable aux yeux des autres.

f. Les substances ci.-dessus, mêlées à la tabemamontana coronaria et au xanthochymus pictorius, et réduites en onguent, produisent les mêmes résultats.

g. Un os de paon ou d’hyène, couvert d’or et attaché sur la main droite, rend un homme aimable aux yeux des autres.

h. De même, en s’attachant à la main un chapelet fait de grains de jujube ou de coquillages, et enchanté par les incantations mentionnées au Véda Atharvana ou par les incantations de personnes versées dans la science magique, on obtiendra les mêmes résultats que ci-dessus.

i. Lorsqu’une servante arrive à l’âge de puberté, son maître doit la tenir à part ; et lorsque, par suite de sa réclusion et de la difficulté de l’approcher, les hommes la désireront avec plus d’ardeur, il donnera sa main à celui qui lui assurera richesse et bonheur.

Cela est un moyen d’augmenter aux yeux des autres l’amabilité d’une personne.

De même, lorsque la fille d’une courtisane arrive à l’âge de puberté, la mère assemblera un certain nombre de jeunes gens de même âge, disposition et savoir que sa fille, et leur dira qu’elle est prête à la donner en mariage à qui lui fera des présents de telle ou telle espèce.

Ensuite, la fille sera tenue aussi recluse que possible, et la mère la donnera en mariage à l’homme qui pourra être prêt à faire les présents convenus. Si la mère ne peut tout obtenir de l’homme, elle produira quelque objet à elle appartenant comme donné à sa fille par le fiancé.

Ou encore, la mère pourra permettre à sa fille d’épouser l’homme privément, comme si elle ignorait toute l’affaire, et alors, faisant semblant d’apprendre ce qui s’est passé, elle donnera son consentement à l’union.

La fille, aussi, se rendra aimable aux yeux des fils de citoyens riches, inconnus de sa mère, et, afin de se les attacher, les rencontrera aux heures des leçons de chant, dans les endroits où se fera de la musique, dans des maisons étrangères ; et alors elle priera sa mère, par l’entremise d’une amie ou d’une servante, de lui permettre de s’unir à celui qui lui plaira le plus.

Lorsque la fille d’une courtisane est ainsi donnée à un homme, elle devra observer les obligations du mariage pendant une année, après quoi elle pourra faire ce qu’elle voudra. Mais, même cette année expirée, si son premier mari l’invite de temps en temps à venir le voir, elle renoncera au gain du moment et ira passer la nuit avec lui.

Tel est le mode de mariage temporaire usité chez les courtisanes, et la manière d’accroître leur amabilité. Ce qui en a été dit peut aussi bien s’entendre des filles de danseuses, que leurs mères donneront seulement à des hommes capables de leur être utiles de diverses façons.

Ainsi finissent les moyens de se rendre aimable aux yeux des autres.

a. Si un homme, après avoir frotté son Lingam avec un mélange de poudres de pomme épineuse, de poivre long, de poivre noir et de miel, a un commerce sexuel avec une femme, il la soumet entièrement à sa volonté.

b. L’application d’un mélange de feuilles de la plante vatodbhranta, de fleurs jetées sur un cadavre humain au moment où on va le brûler, et de poudre d’os de paon ou de l’oiseau jiwanjiva, produit le même effet.

c. Les restes d’un milan mort de mort naturelle, réduits en poudre et mêlés avec du cowach et du miel, ont aussi le même effet.

d. En se frottant avec un onguent fait de la plante emblica myrabolans, on acquiert le pouvoir le soumettre les femmes à sa volonté.

e. Coupez en menus morceaux les pousses de la plante vajnasunhi, plongez-les dans un mélange d’arsenic rouge et de soufre, et faites-les sécher sept fois : en appliquant sur votre Lingam cette foudre mêlée avec du miel, vous soumettrez une femme à votre volonté dès que vous l’aurez possédée. Ou bien brûlez ces mêmes pousses la nuit, et si, en regardant la fumée, vous voyez derrière une lune d’or, vous êtes sûr de réussir avec n’importe quelle femme. Ou bien encore, mêlez de cette poudre avec les excréments d’un singe, et jetez-la sur une jeune fille vierge : elle ne sera donnée en mariage à personne autre que vous.

f. Accommodez des morceaux d’arris-root avec de l’huile de manque, et laissez-les pendant six mois au fond d’un trou pratiqué dans le tronc de l’arbre sisu ; retirez-les ensuite et faites-en un onguent que vous vous appliquerez sur le Lingam : c’est, dit-on, un moyen de subjuguer les femmes.

g. Plongez l’os d’un chameau dans le suc de la plante eclipta prostata, puis brûlez-le et mettez le piment noir produit par les cendres dans une boîte faite aussi de l’os d’un chameau ; si vous vous l’appliquez avec de l’antimoine sur les cils, au moyen d’un pinceau fait aussi de l’os d’un chameau, ce pigment passe pour être très pur, sain pour les yeux, et a la vertu de soumettre les autres à celui qui en fait usage.

Un pigment noir fait d’os de faucons, vautours et paons, peut produire le même effet.

Ainsi finissent les moyens de soumettre les autres à sa volonté.

Maintenant, voici les moyens d’accroître la vigueur sexuelle :

a. Un homme acquiert de la vigueur sexuelle en buvant du lait mêlé avec du sucre, de la racine de la plante uchchata, du poivre chaba et de la réglisse.

b. Du lait sucré, où l’on a fait bouillir un testicule de bélier ou de bouc, produit aussi de la vigueur.

c. Même effet produit par le suc du hedysarum gangeticum, du kuili et du kshirika mêlé avec du lait.

d. La graine de poivre long, celle du sanseviera roxburghiana et du hedysarum gangeticum, le tout moulu ensemble et mêlé avec du lait, produisent un résultat semblable.

e. Suivant d’anciens auteurs, si un homme moud des graines ou des racines de trapa bispinosa, de kasurika, de jasmin toscan et de réglisse, avec du kshirakapoli (sorte d’oignon), et met la poudre dans du lait mêlé de sucre et de ghee (beurre sacrifié) ; Puis, après avoir fait bouillir tout ce mélange sur un feu modéré, boit le sirop ainsi formé, il sera en mesure de jouir d’une quantité innombrable de femmes.

f. De même, si un homme mêle du riz avec des œufs de moineau, puis, après avoir fait bouillir dans du lait, y ajoute du ghee et du miel et en boit autant qu’il est nécessaire, il obtiendra le même résultat.

g. Si un homme prend des écorces de graines de sésame et les trempe dans des œufs de moineau, puis, après les avoir fait bouillir dans du lait mêlé de sucre et de ghee, avec des fruits de trapa bispinosa et de kasurika, et y avoir ajouté de la farine de froment et de fèves, boit cette composition, il aura, dit-on, le pouvoir de jouir d’une infinité de femmes.

h. Mêlez ensemble du ghee, du sucre et de la réglisse en égales quantités, puis du suc de fenouil et du lait : cette composition nectaréenne est réputée sainte, précieuse pour la vigueur sexuelle, préservatrice de la vie et agréable au goût.

i. Buvez un sirop composé d’asparagus racemosus, des plantes shvadaushtra et juduchi, de poivre long et de réglisse, bouilli avec du lait, du miel et du ghee, au printemps : cela produit, dit-on, le même effet que ci-dessus.

j. Faites bouillir dans de l’eau de l’asparagus racemosus et de la plante shvadaushtra, avec des fruits écrasés de premna spinosa, et buvez cette composition : elle a, dit on, la même vertu.

k. Buvez du ghee bouilli, ou beurre clarifié, le matin pendant la saison du printemps : cela passe pour être sain, fortifiant et agréable au goût.

l. Mêlez ensemble, par parties égales, de la graine de shvadaushtra et des fleurs d’orge, et, chaque matin en vous levant, mangez en un peu, du poids de deux palas environ : cette recette a le même effet que la précédente.

Il y a aussi, sur ce sujet, des versets dont voici le texte :

« Les moyens de produire l’amour et la vigueur sexuelle sont enseignés par la science médicale, par les Védas, par les personnes qui sont initiées aux arts magiques, et par des parents ou amis intimes. On ne doit essayer d’aucun moyen d’un effet douteux, capable de détériorer le corps, impliquant la mort d’animaux et mettant en contact avec des choses impures. Les seuls moyens à employer doivent être saints, efficaces, et approuvés par les Brahmanes et les amis. »

II

Des moyens d’exciter le désir. Expériences et recettes diverses


Lorsqu’un homme est incapable de satisfaire une femme Hastini, ou éléphant, il doit recourir à divers moyens pour éveiller chez elle le prurit. D’abord il lui frottera le yoni avec sa main ou ses doigts, et n’en viendra au congrès que si elle est déjà excitée ou ressent du plaisir. C’est là un des moyens d’exciter une femme.

Ou bien il fera usage de certains apadravyas, sortes d’objets qu’on se met sur le Lingam ou autour, afin d’augmenter sa longueur ou sa grosseur, de façon à remplir le yoni. D’après Babhravya, ces ajadravyas doivent être faits en or, argent, cuivre, fer, ivoire, corne de buffle, bois de diverses sortes, étain ou plomb ; ils doivent être doux, frais, aptes à provoquer la vigueur sexuelle, et tout à fait propres au but proposé. Vatsyayana, toutefois, dit que chacun peut les façonner à sa fantaisie.

Voici les différentes sortes d’apadravyas :

1. Le brassard (valaya) : il doit être de la même grandeur que le Lingam, et sa surface extérieure doit être semée d’aspérités.

2. Le couple (sanjhati), formé de deux brassards.

3. Le bracelet (chudaka), fait de trois brassards, ou plus, joints ensemble, jusqu’à ce qu’ils arrivent à la longueur de Lingam requise.

4. Le bracelet simple, formé d’un simple fil de fer enroulé autour du Lingam, suivant ses dimensions.

5. Le kantuka ou jalaka : c’est un tube ouvert aux deux extrémités, avec un trou dans toute sa longueur, raboteux en dehors et semé de bosses douces, dont les dimensions sont calculées sur celles du yoni ; on se l’attache à la ceinture.

Si l’on n’a pas cet objet sous la main, on pourra faire usage d’un tube façonné avec du bois de pommier, ou avec la tige tubulaire d’une gourde, ou avec un roseau frotté d’huile et d’extraits de plantes ; on se l’attachera de même à la ceinture avec des cordons. Des morceaux de bois polis, liés ensemble, peuvent aussi servir.

Les engins ci-dessus peuvent être employés concurremment avec le Lingam, ou en ses lieu et place.

Les gens des contrées méridionales croient qu’il n’y a point de plaisir sexuel véritable si le Lingam n’est perforé, et, en conséquence, ils se le font percer comme on perce les lobes des oreilles à un enfant pour y mettre des boucles d’oreilles.

Or, si un jeune homme veut se perforer le Lingam, il doit le percer avec un instrument très aigu, puis se tenir dans l’eau aussi longtemps que le sang continue à couler. Le soir, il aura un commerce sexuel, actif même, de manière à nettoyer le trou. Après cela, il continuera à laver le trou avec des décoctions, et il l’agrandira en y introduisant de petits morceaux de roseau et de la wrightia antidysenterica, qui élargiront Graduellement l’orifice. On peut aussi le laver avec de la réglisse mêlée de miel, et, pour agrandir le trou, employer la tire du fruit du simapatra. Enfin, on devra oindre le trou avec un peu d’ huile.

Dans ce trou pratiqué au travers du Lingam, on peut mettre des apadravyas de diverses formes, tels que le rond, le rond d’un côté, le mortier de bois, la fleur, le brassard, l’os de héron, l’aiguillon à éléphant, la collection de huit balles, la mèche de chevreaux, et d’autres objets dénommés suivant leur forme ou la manière de s’en servir. Tous ces apadravyas doivent être raboteux au-dehors, selon leur objet particulier.

Venons maintenant aux moyens de renforcer le Lingam.

Lorsqu’un homme désire se renforcer le Lingam, il doit le frotter avec les poils de certains insectes qui vivent dans les arbres ; puis, après l’avoir graissé avec des huiles pendant dix nuits, il frictionnera de nouveau avec les mêmes poils comme précédemment. En continuant de la sorte, il obtiendra un gonflement graduel du Lingam, et alors il devra se coucher sur un lit volant, et laisser pendre son Lingam par un trou pratiqué dans ce lit. Après cela, il fera disparaître, au moyen de décoctions fraîches, toute la douleur que lui aura causée le ronflement. Ce gonflement, qu’on appelle suka, et qu’on rencontre fréquemment chez les habitants du pays de Dravida, dure pour la vie.

Si l’on se frotte le Lingam avec les choses suivantes, savoir : la plante physalis flexuosa, la plante shavarakandaka, la plante jalasuka, le fruit de la plante aux œufs, le beurre de bufflonne, la plante hasti-charma, et le suc de la plante vajra-rasa, on obtiendra un gonflement qui durera un mois.

En le frottant avec de l’huile bouillie dans des décoctions des choses ci-dessus, on obtiendra le même effet, mais pour six mois.

On fera aussi grossir le Lingam en le frottant ou lotionnant avec de l’huile bouillie sur un feu modéré, à laquelle on aura mêlé des graines de grenadier et de concombre, et les sucs de la plante valuka, de la plante hasti-charma et de la plante aux œufs.

En outre de ce qui précède, on pourra se faire enseigner d’autres moyens par des personnes expérimentées et sûres. Voici, enfin, diverses expériences et recettes :

a. Si un homme, après avoir mêlé de la poudre de plante de haie laiteuse et de plante antala avec des excréments de singe et de la racine moulue de la plante lanjalika, jette ce mélange sur une femme, elle n’aimera plus personne d’autre.

b. Si un homme fait une sorte de gelée avec le jus des fruits de la cassia fistula et de l’eufenia jambolina, en le mêlant avec de la poudre de la plante soma, de la vemonia anthelmintica, de l’eclipta prostata et de la lohopa-jihirka, et applique cette composition sur le yoni d’une femme, avec laquelle il a ensuite un commerce sexuel, son amour pour cette femme cessera aussitôt.

c. Même effet si un homme a commerce avec une femme qui s’est baignée dans le lait de beurre d’une bufflonne, mêlé avec de la poudre de la plante gopalika, de la plante bana-padika et de l’amarante jaune.

d. Un onguent composé des fleurs de la nauclea cadamba, de la prune à porc et de l’eugenia jambolina, et employé par une femme la fait détester de son mari.

e. Des guirlandes faites avec les mêmes fleurs, et portées par une femme, produisent le même effet.

f. Un onguent fait avec le fruit de l’asteracantha longifolia (koki-laksha) contracte le yoni d’une femme Hastini ou éléphant, et cette contraction dure une nuit.

g. Un onguent fait avec les racines moulues du nelumbrium speciosum et du lotus bleu, et avec la poudre de la plante physalis flexuosa mêlée de ghee et de miel, dilate le yoni de la femme Mrigi ou biche.

h. Un onguent composé avec le fruit de l’emblica myrobolans trempé dans le suc laiteux de la plante à lait, de la plante soma, de la calotropis jigantea, et dans le jus du fruit de la vemonia anthelmintica, fera blanchir les cheveux.

i. Le suc des racines de la plante madayantika, de l’amarante jaune, de la plante anjanika, de la clitoria ternatea et de la plante shlaksh. napami, employé comme lotion, fera pousser les cheveux.

j. Un onguent composé avec les susdites racines bouillies dans de l’huile, et employé comme friction, noircira les cheveux, et fera aussi repousser graduellement ceux qui sont tombés.

k. Si l’on trempe de la laoue sept fois, jusqu’à saturation, dans la sueur du testicule d’un cheval blanc, et qu’on l’applique sur une lèvre rouge, cette lèvre deviendra blanche.

l. La couleur des lèvres pourra se rétablir au moyen de la madayantika et autres plantes mentionnées plus haut, au paragraphe 1.

m. Une femme qui entend un homme jouer d’un chalumeau trempé dans les sucs de la plante bahupadika, et la tabemamontana coronaria, du costus speciosus ou arabicus, du pinus deodora, de l’euphorbia antiquorum, et des plantes vajra et kantaka, devient son esclave.

n. Si l’on mélange des aliments avec le fruit du pommier épineux (datura), il en résulte un empoisonnement.

o. Si l’on mélange de l’eau avec de l’huile et avec les cendres d’une herbe quelconque, sauf l’herbe Kusha, cette eau prend la couleur du lait.

p. Si l’on moud ensemble la myrobolans jaune, la prune à porc, la plante shrawana et la plante priyangu, et qu on applique cette poudre sur des vases en fer, ces vases deviendront routes.

q. Si, ayant allumé une lampe remplie d’huile extraite des plantes shrawana et priyangu, et dont la mèche est faite avec de la toile et des languettes de peau de serpent, on place auprès de longs morceaux de bois, ces morceaux de bois ressembleront à autant de serpents.

r. Boire du lait d’une vache blanche qui a un veau blanc à ses pieds est de bon augure, donne bonne renommée et conserve la vie.

s. Les bénédictions propitiatoires de vénérables Brahmanes ont le même effet.

Il y a aussi quelques versets, pour conclusion :

« C’est ainsi que j’ai écrit en peu de mots la Science d’amour, après avoir lu les textes d’anciens auteurs, et en observant les moyens de jouissance y mentionnés." "Celui qui connaît bien les véritables principes de cette science prend conseil de Dharma, Artha, Kama, ainsi que de sa propre expérience et des enseignements d’autrui, et il n’agit pas simplement au pré de sa fantaisie. Quant aux erreurs dans la science d’amour que j’ai mentionnées au cours de cet ouvrage, de ma propre autorité comme auteur, je les ai, immédiatement après, soigneusement censurées et prohibées. »

« Un acte ne doit jamais être excusé pour la simple raison que la science l’autorise ; car il faut bien se rappeler que, dans l’intention de la science, c’est seulement dans des cas particuliers que ses règles sont applicables. Après avoir lu et médité es ouvrages de Babhravya et d’autres anciens auteurs, et bien examiné le sens les règles par eux édictées, Vatsyayana a composé les Kama Sutra, conformément aux préceptes de la Sainte Écriture, pour le bénéfice du monde, alors qu’il menait la vie d’un étudiant religieux et qu’il était totalement absorbé dans la contemplation de la divinité. »

« Cet ouvrage n’a pas été fait pour servir de simple instrument à satisfaire nos désirs. Une personne qui, possédant les vrais principes de cette science, cultive avec soin son Dharma, son Artha et son Kama, et tient en considération les pratiques du peuple, est sûre d’arriver à maîtriser ses sens." "En résumé, une personne intelligente et prudente, qui s’occupe de Dharma et d’Artha, et aussi de Kama, sans devenir l’esclave de ses passions, réussira dans toute chose qu’elle pourra entreprendre. »