L’église habillée de feuilles/Car maintenant, nourri d’un ineffable blé

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Car maintenant, nourri d’un ineffable blé,
il semblait qu’à ses yeux s’ouvrît un nouveau monde :
l’oiseau, l’arbre, la pierre avaient une clarté
qu’il ne connaissait pas, et la tuile frappée
par le soleil tombant était profonde et nette.
Ce n’était plus ce cauchemar fou et grotesque
où les choses ont l’air surprises d’exister :
Maintenant chaque chose était telle qu’elle est.
Dans le jardin Dieu seul avait mis la lavande
et les bruyères et les genêts dans les landes.

Il avait découpé, par un très doux mystère,
ce petit coq dans du soleil vert, et ce lièvre
à même le terreau éboulé d’un sillon,
et, dans la blanche fleur des pois, ce papillon.