L’Encyclopédie/1re édition/FEBRUA ou FEBRUATA

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* FEBRUA ou FEBRUATA, (Mytholog.) c’est le surnom de Junon regardée comme déesse des purifications, & comme présidant à la délivrance des femmes dans les douleurs de l’enfantement. Les fébruales ou februes, fêtes célébrées en Février, lui étoient consacrées. Voyez l’article suivant.

Februa ou Februes, s. f. pl. (Hist. anc.) c’est-à-dire purification, est le nom d’une fête que les Romains célébroient au mois de Février, pour les manes des morts. Voyez Manes.

On y faisoit des sacrifices, & on rendoit les derniers devoirs aux ames des défunts, dit Macrobe, Satur. l. I. c. xiij. & c’est de cette fête que le mois de Février prit son nom. Voyez Février.

On ne sait point au juste quel étoit le but de ces sacrifices : Pline dit qu’on les faisoit pour rendre les dieux infernaux propices aux morts, plûtôt que pour les appaiser (comme quelques modernes semblent le croire), & qu’ils s’offroient à ces dieux. Ce qui confirme ce sentiment, est que Pluton est surnommé Februos. Ils duroient douze jours.

Ce mot est fort ancien dans la langue latine, où dès l’origine de Rome on disoit februa pour purification, & februare pour purifier. Varron nous apprend, de ling. l. V. qu’il venoit de Fabius. Vossius & plusieurs autres croyent qu’il étoit formé de ferveo, j’ai chaud, parce que les purifications se faisoient par le feu ou avec l’eau chaude. Quelques-uns remontent plus haut, & font descendre ce mot de phar ou phavar, qui en syriaque & en arabe signifient la même chose que ferbaet, efferbait, & peut-être a-t-il eu dans ces langues le sens de purifier ; car ce verbe phavar, signifie en arabe préparer un certain mets particulier à une femme en couche, pour chasser l’arriere-faix & autres impuretés qui restent dans la matrice après l’enfantement ; de même que les Romains ont donné le nom de februa à la divinité, qui, selon eux, délivroit les femmes de ces mêmes impuretés. Ovide, Fast. l. II. v. 4. dit qu’anciennement februa signifioit de la laine, & que ce nom fut donné aux purifications, parce qu’on s’y servoit de laine. Dictionn. de Trévoux & Chambers. (G)