L’Encyclopédie/1re édition/PRAENESTE

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PRÆNESTE, Prænestæ, ou Preneste, (Géogr. anc.) ville du Latium, aux confins des Eques, assez près de Tusculum, à dix-huit milles de Rome, entre Labicum, Æsula, Trebia & Vétellia. Etienne de Bizance lui donne pour fondateur Préneste, fils d’Ulysse & de Circé : Hérile fils de la deesse Fréronie, y régna depuis ; & Cécale fils de Vulcain, en fut le second fondateur, parce qu’il la rebâtit & la fortifia.

Elle étoit située sur une montagne ; ce qui fait qu’elle est appellée par Virgile, Ænéid. l. VII. v. 682. altum Præneste, & par Horace, l. III. ode iv. frigidum Præneste. Palestrine qui a succédé à Præneste, est bâtie au pié de la montagne : l’ancienne ville étoit une place forte par sa situation, & par les murailles que l’art y avoit ajoutées ; & c’étoit, selon Strabon, l. V. la retraite de ceux qui avoient tramé quelque chose contre la république. Les habitans sont nommés Prænestini, par Tite-Live, l. VI. c. xxxix. & par Pline, l. III. c. v. Ce dernier ajoute qu’autrefois la ville de Præneste avoit été appellée Stephane, & en grec Πολυστέφανον, comme écrit Strabon, l. V. Elle étoit fameuse par ses forts & par son temple de la Fortune : on peut lire l’ouvrage de Suarez (Josephe-Marie), intitulé Prænestes antiquæ, lib. II. Roma 1655. in 4°.

Ælien, en latin Ælianus (Claudius), étoit né à Præneste, & enseignoit l’éloquence à Rome sous le regne d’Alexandre Severe, vers l’an 222. de J. C. Quoique romain, il a écrit en grec, au jugement de Philostrate, presque aussi élégamment que s’il fût né à Athènes ; d’ailleurs, il a écrit avec beaucoup de décence, & en admirateur des grands hommes de la Grece.

Il vécut environ soixante ans, & se montra toujours amateur du célibat. Suidas nous apprend qu’il devint grand-prêtre, ce qui prouve en lui une noble extraction ; mais ce qui vaut davantage, c’est qu’il étoit un vrai philosophe, qui fut plus curieux de l’étude, que de se faire valoir à la cour & d’acquérir de grandes richesses.

Il nous reste de lui une histoire des animaux, dont la meilleure édition est de Leyde, in-4°. en grec & en latin. Il paroît que c’est une compilation, mais écrite avec pureté. Ses mélanges ont eu plusieurs éditions. Camille Pereescua les publia le premier en grec à Rome en 1545. Perizonius en donna une belle édition à Leyde en 1701, deux volumes in-8°. mais cette édit on a été effacée par celle d’Abraham Gronovius, Amstælodami, 1731. 2. vol. in-4°. (D. J.)