L’Encyclopédie/1re édition/SCORDIUM

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SCORDIUM, s. m. (Hist. nat. Botan.) le scordium des Botanistes, des Apothicaires, est l’espece de germandrée aquatique, que Tournefort appelle chamædris palustris, canescens ; sa racine est fibrée, rampante, vivace ; elle pousse plusieurs tiges longues comme la main, quelquefois d’un pié, quarrées, velues, creuses, rameuses, inclinées vers la terre, & serpentantes. Ses feuilles sont opposées, oblongues, plus grandes que celles de la germandrée ordinaire, ridées, dentelées en leurs bords, molles, velues, blanchâtres, d’une odeur d’ail qui n’est pas désagréable, & d’un goût amer. Ses fleurs naissent dans les aisselles des feuilles, le long des tiges & des rameaux, petites, en gueule ; chacune d’elles est un tuyau évasé par le haut, & prolongé en livre, découpée en cinq parties, de couleur rougeâtre Après que ces fleurs sont passées, il leur succede quatre semences, menues, arrondies, renfermées dans une capsule, qui a servi de calice à la fleur.

Cette plante croît aux lieux humides & marécageux ; elle fleurit en Juillet, & varie en grandeur ; lorsqu’on la transplante dans les jardins, elle y périt aisément. On dit qu’on redoit la découverte des vertus du scordium, presque perdue, à Guillaume Pelissier, évêque de Montpellier ; il est vrai du-moins que c’est une plante utile, qui est atténuante, incisive, & apéritive. (D. J.)