L’Encyclopédie/1re édition/SCORIES

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SCORIES, s. f. pl. (Chimie & Métallurgie.) c’est ainsi qu’on nomme dans la fonte des mines métalliques les parties étrangeres aux métaux, qui comme plus légeres nagent à leur surface pendant qu’ils sont en fusion, & y forment une espece d’écume ou de matiere vitrifiée, qui varie pour la forme & pour le tissu, étant tantôt plus ou moins compacte, & plus ou moins de la nature du verre. Les scories varient en raison des différentes mines ou des différens métaux que l’on fait passer par la fonte ; elles sont produites par les pierres, les terres, l’arsenic, le fer, le soufre, &c. qui se trouvoient combinés dans la mine ; comme les métaux varient pour la pesanteur, les plus pesans tombent au fond du fourneau, & les plus légers nagent à leur surface ; de-là vient que souvent les scories contiennent une portion des métaux. Il y a des métaux que l’action du feu convertit promptement en chaux, ce qui arrive sur-tout au plomb, à l’étain, au fer, &c. alors ces métaux calcinés se mêlent avec les scories ; de plus ces scories retiennent souvent une portion du métal que l’on veut obtenir par la fonte, & alors on est obligé de les refondre de nouveau afin d’en tirer la partie métallique qui peut y être restée. Lorsque les scories sont bien vitrifiées, elles fournissent un excellent fondant pour le traitement des mines, elles font la fonction d’un verre, & contribuent à la fusibilité de ces mines.

On appelle scories pures, celles qui ne contiennent que très-peu ou point du métal que l’on a intérêt de tirer de la mine, & scories impures, celles qui en ont retenu une portion. Les scories tendres sont celles qui se fondent aisément, telles que celles qui contiennent du plomb. Les scories dures sont difficiles à fondre ; de cette nature sont celles qui contiennent du fer & du soufre. (—)