L’Encyclopédie/1re édition/SYRINGA

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SYRINGA, s. m. (Hist. natur. Botan.) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs petales disposés en rond. Le pistil sort du calice & devient dans la suite un fruit qui adhere au calice & qui est turbiné comme la pomme du pin ; ce fruit s’ouvre ordinairement en quatre parties, & il est divisé en quatre loges qui contiennent de petites semences. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Syringa, arbrisseau assez commun qui s’éleve à six ou sept piés, & quelquefois jusqu’à dix. Il pousse quantité de rejettons du pié qui affoiblissent les principales tiges si l’on n’a soin d’en retrancher une partie. Ses feuilles sont oblongues, assez grandes, terminées en pointe, dentelées sur les bords, & d’une verdure agréable. Ses fleurs paroissent au mois de Mai, & leur durée va jusqu’à la mi-Juin, si la saison n’est pas trop seche : elles sont blanches, rassemblées en bouquet, d’une belle apparence & d’une odeur de fleur d’orange un peu trop forte. Sa graine qui est extrèmement menue vient dans des capsules que la maturité fait ouvrir au mois d’Août.

Cet arbrisseau est très-robuste ; il endure le froid comme le chaud ; il réussit dans tous les terreins. Son principal mérite est de se plaire dans les lieux frais, serrés & couverts, même à l’ombre des autres arbres. Il se multiplie plus que l’on ne veut par ses rejettons qui cependant ne tracent pas au-loin. On peut aussi le faire venir très-aisément de bouture. Plus on taille cet arbrisseau, mieux il réussit.

On peut faire différens usages du syringa pour l’agrément dans de grands jardins. Il est propre à venir en buisson dans les plate-bandes, à faire de la garniture dans les massifs des bosquets, mais particulierement à former de moyennes palissades dans des endroits serrés, ombragés, & même écartés, par rapport à l’odeur trop pénétrante de ses fleurs qui n’est agréable que de loin. En Angleterre on se sert de ses fleurs que l’on renouvelle souvent pour parfumer les gants.

Il y a quelques variétés de cet arbrisseau.

1. Le syringa ordinaire ; c’est à cette espece qu’on doit particulierement appliquer le détail ci-dessus.

Le syringa à fleur double ; cet arbrisseau ne s’éleve qu’à trois ou quatre piés. On regarde ses fleurs comme doubles, parce qu’elles ont quelques pétales de plus que la fleur simple ; d’ailleurs elles ne se trouvent doubles que quand elles sont seules ; car dès qu’elles viennent en bouquet elles sont simples. Il y a dans cette variété plus de singularité que d’agrément.

3. Le syringa à feuilles panachées ; ses feuilles sont tachées de jaune, & elles ont peu d’éclat. Il faut à cet arbrisseau un terrein sec & beaucoup de soleil ; car si on le mettoit dans un lieu frais & à l’ombre, il y prendroit trop de vigueur, & les taches de ses fleurs disparoîtroient.

4. Le syringa nain ; il ne s’éleve guere qu’à un pié, & il ne donne point de fleurs. Tout le service qu’on en pourroit tirer seroit d’en faire des bordures pour regler les allées dans un lieu vaste, où il n’exigeroit ni taille ni culture, parce que cet arbrisseau ne trace point.

5. Le syringa de la Caroline ; ses feuilles ne sont point dentelées sur les bords, & ses fleurs sont sans odeur, mais plus grandes que celles du syringa ordinaire. Cet arbrisseau est très-rare & encore peu connu.

Syringa, (Géogr. anc.) ville de l’Hyrcanie à une petite distance de Tambrace. Polybe, liv. X. c. jv. dit que cette ville pour sa force & pour les autres commodités, étoit comme la capitale de l’Hyrcanie. Elle étoit entourée de trois fossés, larges chacun de trente coudées, & profonds de quinze. Sur les deux bords de ces fossés, il y avoit un double retranchement, & au-delà une forte muraille. Toutes ces fortifications n’empêcherent pas qu’Antiochus le grand, roi de Syrie, ne se rendît maître de cette ville, après un siege assez long & très-meurtrier. (D. J.)