L’américanisme/03

La bibliothèque libre.
CHAPITRE TROISIÈME.


L’ALLIANCE-ISRAÉLITE-UNIVERSELLE ET LES PATRIES.


Les Juifs ont donc fondé une œuvre aussi vaste que le monde, appelée Alliance-Israélite-Universelle ; et nous les avons entendus nous dire que, par cette Alliance, ils veulent pénétrer dans toutes les religions, comme, de fait, ils se trouvent avoir un pied dans tous les pays du monde.

Ce que cette Alliance poursuit, c’est, dit l’Univers Israélite, l’union de la société humaine dans une fraternité solide et fidèle. (VIII, p. 357, Ann. 1867.) C’est là, dit-elle encore, « la grande œuvre de l’humanité. »

Remarquons, en passant que la franc-maçonnerie a les mêmes prétentions et les exprime par les mêmes mots. Elle aussi ne cesse de parler d’œuvre humanitaire et de fraternité universelle.

Profitant de leur dispersion et de leur présence sur tous les points du globe, les Juifs veulent être dans l’humanité comme une sorte de levain, pour faire de la société humaine, actuellement divisée en nations et en religions diverses, « une seule et solide fraternité, » — les Archives Israélites disent moins hypocritement : « Une Jérusalem de nouvel ordre, saintement assise entre l’Orient et l’Occident, qui doit se substituer à la double cité des Césars et des Papes » (XXV, p. 600-651. An. 1861)[1].

Tous les termes de cette définition méritent d’être pesés.

La race juive « Jérusalem » entend établir son règne sur le monde entier, « Orient et Occident », en asseyant sa souveraineté sur la ruine de toutes les autorités existantes, « Césars et Papes ». Toute puissance doit disparaître pour faire place à l’universelle domination de Juda, qui « se substituera » à tous les pouvoirs actuellement existants, aussi bien dans l’ordre spirituel que dans l’ordre temporel[2].

Ce ne sont point là de vains mots. Le plan s’exécute, grâce à l’action plus que séculaire. des sociétés secrètes, qui sont un instrument si puissant aux mains des Juifs. Aussi l’Église les a-t-elle toujours condamnées. Chose étonnante, les Américanistes n’ont point pour les sociétés secrètes la répulsion qu’éprouvent les autres catholiques. Ils ont fait, en 1895, les plus grands efforts pour obtenir du Saint-Siège que les sociétés secrètes, « chevaliers du Travail », fussent soustraites aux censures ecclésiastiques. La réponse définitive de Rome fut : Quel que soit le dommage qui puisse en résulter, les catholiques doivent sortir de ces sociétés, ces sociétés étant intrinsèquement mauvaises[3]. »

Les idées modernes que la presse ne cesse de propager et dont tous les esprits arrivent à être plus ou moins infectés, favorisent non moins puissamment les projets des Juifs. Les idées préparent la voie aux événements ; les événements, plus ou moins spontanés, font avancer « l’œuvre. »

Pour ruiner la « cité des Césars » — lisez « les patries », — rien de plus efficace que les principes modernes.

Quelle en est l’idée maîtresse ? Qu’il faut abolir toute distinction entre les hommes ; qu’il ne faut plus considérer dans l’homme sa qualité de Français, de Juif ou d’Allemand, de chrétien, de juif ou de payen ; mais seulement sa qualité d’homme et ses droits en cette qualité : Les droits de l’homme.

L’égalité, nous disent ces principes, est la loi suprême, elle est la seule que le juste sentiment de leur dignité permette aux êtres intelligents d’accepter sans déchéance. Tous les hommes ne sont en définitive que des égaux ; tous se valent les uns les autres, et, par conséquent, un Anglais ne doit être pour un Français que l’équivalent de tout autre Français, un membre de la même famille humaine, un frère auquel ni la loi de la nature, ni les lois de la raison, ne l’autorisent à préférer un compatriote. Ainsi en sera-t-il de l’Allemand ou du Russe, ainsi de l’Asiatique ou du Juif. L’homme véritablement digne du nom d’homme, cesse aujourd’hui de voir sa patrie dans une bande de terre limitée ; tout pays, tout peuple aura sur son cœur un même droit, et le seul nom dont il ait à se glorifier, le seul qui doive flatter sa raison, est celui d’homme, de citoyen du monde entier.

Ne sont ce point là les idées que la Révolution a répandues partout, les idées que la franc-maçonnerie prêche sans relâche, les idées dont s’enorgueillit le libéralisme ?

La réalisation de ces idées, réalisation que le concile juif a marquée comme le terme des efforts de tout Israël, doit faire que les peuples réunis jusqu’ici en corps de nation, en arrivent à s’unifier et à ne plus former qu’une république universelle et unique. Cette république universelle sera infailliblement gouvernée par le peuple juif, le seul peuple vraiment cosmopolite, universel, le seul qui se trouve être en même temps le peuple possédant l’or, nerf de toute puissance, instrument de toute domination.

Il y a vingt-cinq ans, le Golos de Saint-Pétersbourg accusait L’Alliance-Israélite-Universelle d’être l’ébauche de cette république universelle, le prélude de ce gouvernement unique que Juda se propose d’établir sur les ruines des États chrétiens judaïsés[4].

Garnier-Pagès, ministre de la République en 1848, déclara publiquement que « les maçons voulaient achever l’œuvre glorieuse de l’établissement de la république ; et que cette république était destinée à être établie dans toute l’Europe et sur toute la surface de la terre ». J. Weil, chef des maçons juifs, a écrit : « Nous exerçons une influence puissante sur les mouvements de notre temps et sur le progrès de la civilisation vers la républicanisation de tous les peuples[5]. » Le Juif Louis Boerne disait dans le même temps : « D’une main puissante, nous avons secoué les piliers sur lesquels est basé l’ancien édifice, de manière à le faire gémir[6]. »

Le F** Rouvier, présentant au grand-maître Garibaldi une députation cosmopolite à Tours, en octobre 1870, exprimait les mêmes idées.

« Les républicains de Tours, unis aux républicains d’Espagne… viennent saluer en vous… le grand citoyen de la République universelle, qui a le plus contribué à l’affranchissement de la pensée humaine en préparant la chute du pouvoir temporel des prêtres… Lorsque, républicains français, italiens, espagnols, nous aurons vaincu l’ennemi commun (le catholicisme), nous aurons jeté les fondements de cette grande fédération humaine à laquelle viendront s’associer les démocrates allemands et qui formera les États-Unis d’Europe. Vive Garibaldi… Vive la République universelle !… »

Lorsqu’en avril 1860, ce Garibaldi était allé, avec la connivence de l’Angleterre, faire une expédition en Sicile, il fut nommé grand-maître de la franc-maçonnerie italienne et reçut en cette qualité ses instructions. Il y était dit :

« Dis maintenant avec nous notre serment suprême :

« Je jure de n’avoir d’autre patrie que la patrie universelle.

» Je jure de combattre à outrance, toujours et partout, les bornes-frontières des nations, les bornes-frontières des champs, des maisons et des ateliers, et les bornes-frontières de la famille.

» Je jure de renverser, en y sacrifiant ma vie, la borne-frontière où les humanicides ont tracé avec du sang et de la boue le nom de Dieu[7]. »

La patrie française semble plus menacée, plus persévéramment, plus perfidement attaquée que toute autre, et cela par des Français, par ceux-là mêmes, semble-t-il, qui sont au pouvoir ou qui ont action sur l’opinion publique. Comment expliquer que l’affaire Dreyfus n’ait point été étouffée dans son germe, alors qu’il était évident qu’elle favorisait les projets de nos ennemis et qu’elle développait l’anarchie à l’intérieur ? Comment expliquer que des Juifs, et des Juifs déjà suspects à leurs chefs, soient introduits dans l’État- Major, alors que chez les autres nations, en Allemagne, ils sont maintenus dans les grades inférieurs ? Comment expliquer que les dépenses se soient accrues, que les emprunts se soient multipliés, en pleine paix, au point de rendre quasi impossible, en cas de guerre, le prélèvement des milliards qu’une armée en campagne exige actuellement ? Comment expliquer l’incurie avec laquelle il est pourvu à la défense de nos colonies et les étranges gouverneurs qui leur sont donnés ? Comment expliquer les efforts faits, de toutes manières, pour diviser l’âme française ? La décomposition nationale est si manifeste, que les hommes les plus éminents et en même les plus calmes ont cru nécessaire, urgent, de former une Ligue de la Patrie Française ! En d’autres temps, une telle entreprise aurait paru, le fait d’originaux voués au ridicule.

Les principes de 89 ont corrompu l’idée de patrie chez les « intellectuels », et un travail persévérant s’efforce d’en arracher l’amour du cœur des petits et des simples.

Un fait récent montre bien ce qui se trame sous ce rapport.

Un M. Buisson est allé, au célèbre congrès de Lausanne, dire et écrire ce qui suit : « Il faut que la mère de famille inculque de bonne heure à l’enfant cette idée que les armes, qu’un sabre, un fusil, un canon, sont des instruments que nous devons regarder du même œil que nous considérons au château de Chillon les instruments de torture employés il y a quelques siècles…

» Et quand on ne verra plus des milliers de badauds assister aux revues militaires ; quand, au lieu de l’admiration du titre et de l’épaulette, vous aurez habitué l’enfant à se dire : « Un uniforme est une livrée, et toute livrée est ignominieuse, celle du prêtre et celle du soldat, celle du magistrat et celle du laquais », alors vous aurez fait faire un pas à l’opinion.

» Et de même, pour prendre encore un détail, je voudrais un Voltaire occupé pendant cinquante ans à tourner en ridicule rois, guerres et armées.

» À défaut d’un génie, je voudrais des milliers d’hommes de bonne volonté, se faisant un devoir d’extirper ces vains préjugés de gloire et de chauvinisme, encore trop ancrés dans notre esprit. »

Quelque temps après fut faite la loi de l’école gratuite, obligatoire et laïque. Qui fut choisi entre tous les Français pour être le directeur suprême de l’enseignement primaire en France ? Ce M. Buisson. M. d’Audiffret-Pasquier en témoigna son étonnement au Sénat, M. J. Ferry prit sa défense. Lui et ses successeurs maintinrent pendant quinze ans le personnage au poste de directeur de l’enseignement primaire.

Plus tard, ce monsieur se hissa sur un cercueil pour de là faire éclater de nouveau sa haine contre l’armée française, au nom du syndicat Dreyfus. Le ministère, qui aurait pu, tout au moins, le suspendre de ses fonctions de professeur à la Sorbonne, se garda bien de le faire. Quelle puissance le protège ? Quelle influence lui a fait donner les moyens de répandre ses idées anti-patriotiques dans l’âme des deux tiers de nos enfants, obligés d’aller recevoir les enseignements de ceux qu’il forme et qu’il dirige ?

On voit aujourd’hui les effets de cette éducation. L’affaire Dreyfus a révélé ce qui est maintenant au fond des cœurs. Des cris « À bas la France ! » ont été plusieurs et plusieurs fois proférés à Paris et ailleurs ; et surtout par des jeunes gens, non pas isolés, mais unis par une communauté d’idées qui leur a fait donner un nom collectif : « les annonciateurs », annonciateurs du nouvel ordre de choses qu’ils appellent de leurs vœux et qui ne comportera plus de patrie, toutes les patries devant se fondre dans la « république universelle ».

Agir sur l’esprit des enfants par l’enseignement, agir sur l’esprit des hommes faits par les journaux, c’est quelque chose sans doute ; mais si la persuasion est utile, elle demande, pour avoir toute son efficacité, que l’action vienne s’y joindre. Les Juifs ne la négligent point. La Revue Archives Israélites engageait, au mois de mars 1864, ses coreligionnaires à jeter un regard sur ce qui se faisait à ce moment-là même sous l’inspiration de leurs chefs, et sur le but vers lequel ils dirigeaient les entreprises dont se glorifiaient les gouvernements d’alors, obéissant aussi aveuglément que docilement à l’impulsion cachée des grands meneurs[8]. Elle s’écriait avec un enthousiasme bien justifié chez elle : « … Mais regardons l’horizon et considérons trois signes qui nous frappent. Trois mots, trois choses ont le pouvoir d’occuper tous les esprits et d’absorber l’attention du temps présent : Nationalités, Congrès, Suez. Eh bien ! la clef de ce triple problème c’est Israël, c’est Jérusalem. »

Jérusalem donne également la clef de l’existence monstrueuse d’un parti de l’étranger poursuivant chez nous la dissolution sociale pour faire de notre patrie une proie facile à qui voudra la prendre. Jérusalem donne la clef de ces emprunts insensés qui nous ont fait contracter quarante milliards de dettes, mettant ainsi notre agriculture, notre industrie et notre existence même à la merci de nos créanciers.

Et sous l’inspiration de qui a-t-elle été faite, cette loi d’accroissement, dont le but est d’amener la ruine et la mort des congrégations qui, par leurs missions et leurs écoles, répandent partout l’amour de la France ? N’est-ce point un sûr moyen d’anéantir notre influence en Orient au profit des nations protestantes et schismatiques, favorisées contre nous, parce que la France est catholique, et que le catholicisme anéanti, la conjuration antichrétienne aura facilement raison du reste ?

La réorganisation de notre armée n’aurait-elle point été autre, si elle avait été faite avec cette préoccupation principale d’y faire entrer le clergé ? Et qui avait intérêt à affaiblir à la fois et le corps ecclésiastique et notre puissance militaire ?

« Jamais, dans aucun temps, dit M. Claudio Jannet, dans l’édition qu’il a donnée de l’ouvrage du P. Deschamps, Les sociétés secrètes et la société, jamais les noms de nation et de patrie, de nationalité et de patriotisme, n’ont été plus souvent acclamés, emphatiquement célébrés, que depuis près d’un siècle, sous l’influence maçonnique ; et jamais pourtant les hommes des sociétés secrètes et de la révolution n’ont travaillé plus efficacement à détruire. dans tout ce qui les constitue, les grandes choses que ces noms représentent[9]. »

Et ailleurs :

« Renverser toutes les frontières, abolir toutes les nationalités, en commençant par les plus petites, pour ne faire qu’un seul État ; effacer toute idée de patrie, rendre commune à tous la terre entière, qui appartient à tous, briser, par la ruse, par la force, tous les traités, tout préparer pour une vaste démocratie dont les races diverses, abruties par tous les genres d’immoralités, ne seront que des départements administrés par les hauts grades et par l’Antéchrist, suprême dictateur devenu leur seul dieu, tel est le but des sociétés secrètes. »

Nous n’avons invoqué que les faits qui viennent de s’accomplir, les faits qui sont encore présents à l’esprit de tous et qui n’ont point cessé de préoccuper les vrais Français. Que serait-ce si l’on voulait relever un à un les faits particuliers et les événements publics, les thèses doctrinales et les bruits d’opinion qui, depuis un siècle, ont battu en brèche le patriotisme français ?

L’idée des nationalités nous a fait perdre l’Alsace-Lorraine ; et voici que maintenant on lance cette autre idée des États-Unis d’Europe en face des États-Unis d’Amérique. Quand il n’y aura plus que deux unités en présence, il sera facile de les mettre en conflit pour arriver à la grande unité humanitaire.

Ici encore, on peut constater un étrange rapprochement entre les idées des Américanistes et les tendances de ceux qui obéissent à l’impulsion donnée par l’Alliance-Israélite-Universelle. Le plus ardent promoteur de l’Américanisme, dans un discours prononcé en 1894 aux Congrès scientifique international des catholiques à Bruxelles, disait :

« Nous avons pensé que nous aurions l’occasion de donner au monde entier une grande leçon. Quand nous étudions la carte d’Europe, nous voyons là, marquées, de petites divisions. Des lignes traversent ces cartes en tous sens. Elles n’indiquent pas seulement des divisions territoriales, elles signifient encore : jalousie, haine, hostilité, division des cœurs, qui se traduisent par Dieu sait combien de millions d’hommes armés pour détruire le monde. Or, de toutes ces nations, la Providence a permis l’émigration parmi nous. Toutes les nations se trouvent représentées chez nous ; elles y vivent mêlées entre elles, fraternellement, sans hostilité aucune. C’est le privilège que Dieu a donné à l’Amérique de détruire ces traditions de jalousies nationales que vous avez perpétuées en Europe, pour les fondre dans l’unité américaine. »

Lisez : « L’Américanisme a reçu de Dieu la mission de donner au monde entier cette leçon : Les temps sont venus de faire fi de l’héritage des aïeux : abolissez les frontières, jetez tous les peuples dans le creuset des droits de l’homme pour les fondre dans l’unité humanitaire, comme nous nous sommes fondus, nous, émigrés de tous les pays, dans l’unité américaine. Et la paix régnera dans le monde. » — Oui, la paix de l’esclavage sous la tyrannie d’un homme ou d’une race.

Comme toutes les autres idées des Américanistes, celle de l’abolition des frontières semble sourire à nos démocrates chrétiens.

Dans un banquet qui a eu lieu, le 13 juin 1897, à Paris, au Palais-Royal, M. l’abbé Gayraud a bu « à la démocratie chrétienne de tous les pays ». Il a exprimé l’espoir que « le parti démocratique chrétien tiendra un jour ses congrès internationaux. »

Mais la défense des patries, quelque haut que soit l’intérêt que ce sujet présente, n’est point ce dont nous voulons nous occuper principalement ici ; une question plus importante encore appelle notre attention.

Si nous avons dit un mot du danger que court la patrie, c’est pour montrer que si le programme de l’Alliance-Israélite-Universelle n’est point lettre morte sur ce premier point, il est raisonnable de présumer qu’il ne l’est point non plus sur le second.



  1. Voir aux Documents, N. VII.
  2. Voir aux Documents, N. VIII.
  3. Voir aux Documents, N. IX.
  4. Voir : Le juif, le judaïsme et la judaïsation du peuple chrétien, p. 456.
  5. Voir aux Documents, N. X.
  6. Voir Mgr Meurin, La Franc-Maçonnerie Synagogue de Satan, p. 197-198.
  7. L’ennemie sociale, par M. Rosen, de race juive.
  8. Voir aux Documents, N. XI.
  9. D’innombrables preuves de ces assertions peuvent se lire dans l’ouvrage du P. Deschamps, refondu et continué jusqu’aux événements actuels par le regretté M. Claudio Jannet.