La Cloche de minuit/5

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Traduction par anonyme.
H. Nicolle (1p. 109-129).



CHAPITRE V.


« Heureux amans ! Ornés des mêmes vertus, parés des mêmes grâces, leur sexe seul les distinguoit. Amélie est la fraîcheur des fleurs du matin, Celadon, l’éclat du soleil dans son midi. »
Thompson.


Alphonse n’étoit plus occupé que de Lauretta. Tous les jours il se sentoit prévenu davantage en sa faveur. Il commença à soupçonner la nature de ses sentimens pour elle, et à désirer de la tirer de l’obscurité du cloître. Il eût bien voulu pouvoir l’instruire de l’amour qu’elle lui avoit inspirée. Toute communication avec les religieuses et les novices, à l’exception de l’abbesse et de la vieille Perilla, lui étoit interdite. Comment donc lui Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/118 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/119 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/120 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/121 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/122 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/123 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/124 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/125 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/126 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/127 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/128 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/129 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/130 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/131 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/132 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/133 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/134 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/135 Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/136 pèlerin, sous lequel sa mère étoit arrivée au couvent. Il la conduisit ensuite dans la grande cour. L’impatient Alphonse les y attendoit.

« Acceptez ce foible témoignage de mon amitié, leur dit le bon vieillard, en leur présentant une petite bourse. Cet or peut vous servir. Il ne peut être pour moi d’aucune utilité. »

Ils baisèrent la main qu’il leur tendit. Il leur donna sa dernière bénédiction. Aidé d’Alphonse, il souleva d’une main tremblante les énormes barres de fer qui défendoient la porte. Lauretta, en la traversant pour la première fois, ne put retenir ses larmes. Alphonse s’écria :

« Adieu, ô le meilleur des hommes, adieu, mon respectable ami. »

Le saint vieillard leva les yeux et les mains vers le ciel, et referma sur eux, pour toujours, les portes du couvent de Sainte-Hélène.