La Mer élégante/Triolets

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La Mer éléganteAlphonse Lemerre, éditeur (p. 13-15).

Triolets


Mon cœur s’amuse à voltiger
Près des femmes blondes et roses ;
Dans son caprice passager
Mon cœur s’amuse à voltiger,
Ainsi qu’un papillon léger
Qu’ensorcelle l’odeur des roses ;
Mon cœur s’amuse à voltiger
Près des femmes blondes et roses.


Mais si je change ainsi d’amours
C’est bien la faute des coquettes ;
Je veux me fixer tous les jours
Mais si je change ainsi d’amours
Ballotté partout et toujours
Comme un volant sous des raquettes,
Mais si je change ainsi d’amours
C’est bien la faute des coquettes.

Si mon cœur vit en vagabond
Courant et gémissant sans trêve
Comme un aveugle sur un pont,
Si mon cœur vit en vagabond
C’est que pas une ne répond
À la vierge en fleur de mon rêve,
Si mon cœur vit en vagabond
Courant et gémissant sans trêve.

Ô jeunes filles de vingt ans
Mon âme en feu vers vous s’envole ;
Vous êtes des fleurs de printemps
Ô jeunes filles de vingt ans !

Mais vous avez de temps en temps
L’esprit moqueur, l’esprit frivole ;
Ô jeunes filles de vingt ans
Mon âme en feu vers vous s’envole.

Où donc est-elle parmi vous
La femme étrange et raffinée
Qui comprendra mes désirs fous ?
Où donc est-elle parmi vous ;
Que je l’adore à deux genoux
Ma Madone prédestinée ?
Où donc est-elle parmi vous
La femme étrange et raffinée ?

Où donc es-tu, mon idéal ?
Où donc es-tu, femme rêvée
Dans les splendeurs de Floréal ?
Où donc es-tu, mon idéal ?
Dans un salon ou dans un bal
Je ne t’ai pas encor trouvée…
Où donc es-tu, mon idéal ?
Où donc es-tu, femme rêvée ?