La Société mourante et l’Anarchie/15

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Tresse & Stock (p. 183-198).

XV

IL N’Y A PAS DE RACES INFÉRIEURES


Cette question de la colonisation soulève aussitôt celle des races soi-disant inférieures. N’a-t-on pas voulu justifier, en arguant de cette soi-disant infériorité, les agissements des blancs qui ont amené la disparition des peuples conquis ?

N’est-ce pas, du reste, le même argument que l’on emploie contre le travailleur, pour justifier l’exploitation qu’on lui fait subir, en le taxant de « classe inférieure ! » Est-ce que, pour le capitaliste, et même pour certains savants, le travailleur n’est pas une bête de somme dont le seul rôle consiste à créer le bien-être pour les « élus », à reproduire d’autres bêtes de somme qui élaboreront à leur tour les jouissances pour la descendance des élus et ainsi de suite ?

Pourtant, nous travailleurs, nous ne nous croyons pas au-dessous de qui que ce soit, nous croyons notre cerveau tout aussi apte à se développer que celui de nos exploiteurs si nous en avions les moyens et les loisirs. Pourquoi n’en serait-il pas de même des races dites inférieures ?


S’il n’y avait que les politiciens pour affirmer l’infériorité des races, il serait bien inutile d’essayer de les réfuter, au fond, ils se soucient fort peu que leur assertion soit prouvée ou infirmée, ce n’est qu’un prétexte : celui-ci démontré faux, ils ne manqueraient pas d’en trouver d’autres. Mais certains savants ont voulu apporter le concours de la science à cette théorie et prouver que la race blanche était la seule supérieure. Il fut un moment où l’homme se croyait le centre de l’univers ; non seulement il pensait que le soleil et les étoiles tournaient autour de la terre, mais il affirmait que tout cela n’avait été fait qu’en vue de sa personne. On appelait cela l’anthropocentrie.

Il a fallu de longs siècles d’études pour arracher à l’homme ses illusions orgueilleuses, et lui faire comprendre le peu de place qu’il tenait dans la nature. Mais ces idées de domination sont si fortes et tenaces, il y renonce si difficilement, qu’après avoir perdu le sceptre qu’il prétendait s’arroger sur les astres, il s’est rabattu sur l’affirmation que le globe terraqué, avec toutes ses productions, n’avait été fait qu’en vue de lui servir de berceau à lui, le roi de la Création.

Encore dépossédé de cette royauté factice par la science qui lui démontre qu’il n’est que le produit d’une évolution, le résultat d’un concours de circonstances fortuites, qu’il n’y a rien de prémédité dans son éclosion et que, par conséquent, on n’a rien pu créer en vue de sa venue que l’on n’attendait pas ; l’esprit de domination de l’homme n’a pu se résoudre à accepter les faits tels qu’ils sont et à se considérer comme un intrus, il s’est en fin de compte raccroché à cette idée des races supérieures, et, comme de juste, chaque race s’est affirmée la plus intelligente, la plus belle et la plus parfaite. C’est en vertu de cette affirmation que la race blanche absorbe toutes les autres ; c’est sur cette élimination que les savants essaient de baser l’affirmation.

Les savants ont, en outre, essayé de justifier leur opinion en s’appuyant sur les trois points suivants :

1o L’ancienneté des races inférieures est reconnue implicitement par tout le monde savant comme égale à celle de la race blanche ; par conséquent, l’état stationnaire des uns, alors que les autres ont progressé, prouve leur infériorité absolue ;

2o Les peuples arriérés habitent généralement, les climats les plus favorisés, ce qui aurait dû contribuer à hâter leur développement ;

3o Les enfants sauvages que l’on a voulu élever à l’européenne n’ont aucunement répondu à l’espérance de leurs éducateurs. Ou donne encore en exemple les agglomérations de sauvages parquées dans des villages et qui sont restées ce qu’elles étaient il y a deux cents ans, ainsi que la république nègre d’Haïti et ses révolutions sans but.


Il ne faut pas aller bien loin dans l’histoire pour reconnaître que le consensus universel n’est pas toujours une preuve. Jusqu’à ce que Galilée vînt prouver que la terre tournait autour du soleil, il avait été admis, à peu près universellement, que c’était le soleil qui tournait autour de la terre ! Le consentement universel ne prouve donc rien, s’il n’est appuyé par des faits, — et encore, dans le cas cité plus haut, des faits apparents semblaient appuyer l’opinion erronée. Les faits corroborent-ils l’opinion de l’égale ancienneté des races, voilà ce qu’il faudrait savoir ?

Sur les monuments égyptiens on a trouvé la reproduction de certains types africains existant encore de nos jours, ce qui prouverait, en effet, une antiquité relative ; il est avéré également que ces peuplades, autrefois soumises aux Égyptiens, ne paraissent pas avoir progressé. De prime abord, cela semblerait donner raison aux partisans de l’infériorité des races, mais un examen approfondi nous montre que cette conclusion serait trop hâtive.

En effet, l’antiquité reconnue aux monuments égyptiens serait de 8,000 années, mettons 10,000 en chiffres ronds. Ainsi, en dix mille ans ces peuplades ne paraissent pas avoir progressé alors que la race blanche a fait le chemin que l’on sait.

Seulement, à l’époque où s’élevèrent ces monuments, l’Égypte représentait déjà une civilisation fort avancée ; énorme était déjà la différence entre ces peuplades retardataires et les constructeurs des temples de Philœ, de Karnak et de Memphis, les Égyptiens avaient traversé la période préhistorique que l’on évalue à des centaines de mille années.


Bien lents ont dû être les premiers progrès de l’homme quaternaire, et la période d’éducation est encore plus longue si l’on admet l’existence de l’homme à l’époque tertiaire.

Les 10,000 ans de stagnation des peuplades en question représentent donc bien peu de chose dans l’histoire du développement de l’humanité, et il est probable que dix mille ans après qu’il eut appris à tailler la première pierre, l’Égyptien primitif aurait pu ne présenter aucune amélioration sensible à l’observateur et paraître, lui aussi, d’une race foncièrement inférieure.

D’un autre côté, les Égyptiens, qui firent les grands progrès attestés par leurs sciences et leurs monuments, ne sont même pas des blancs, et ce même peuple, que l’on classe parmi les races « supérieures » de l’antiquité, est maintenant classé parmi les races « inférieures » ! Les dominateurs anglais le leur montrent bien. Quel amas de contradictions ! Pour les besoins de la discussion, les Égyptiens sont alternativement l’un et l’autre : « supérieurs » et « inférieurs ».


Les crânes et les mâchoires du Cro-Magnon, du Néandertal, de la Naulette qui remontent à une lointaine époque représentent des caractères tellement simiens qu’en les étudiant, les anthropologues se sont demandé s’il fallait classer leurs possesseurs parmi les ancêtres de l’homme ou des grands singes anthropoïdes. Devant de si modestes débuts, sommes-nous bien venus à nous décréter les phénix de l’humanité ?

Et de quel droit parler de l’infériorité d’autres races, alors que leur état actuel provient de nos persécutions barbares ? Ainsi l’infériorité actuelle de la race peau-rouge ne prouve rien ; car, on ne l’ignore pas, les civilisations autochtones qui s’épanouissaient, lors de la conquête par les Européens, ont été détruites par les envahisseurs, et leurs descendants traqués, spoliés, massacrés, ont dû, petit à petit, reculer et s’annihiler devant le vainqueur. Les civilisations en pleine floraison ont disparu sans que l’on sache ce qu’elles auraient pu donner ; on ne peut en juger d’après les indigènes abrutis et dégénérés que les États-Unis sont en train de faire disparaître.

Je ne citerai pas l’exemple de l’Empire du Mexique ni celui des Incas ; à l’arrivée des Espagnols, ces empires étaient en pleine décadence. C’est même pour cela qu’ils n’ont pas pu résister. Les Hurons, les Iroquois se sont défendus avec une énergie bien autrement grande que les Aztèques et les Péruviens.


On pourrait penser que, pour prouver l’antiquité égale des races, il resterait un dernier moyen, celui de faire des fouilles dans les terrains non encore explorés et de comparer l’âge des squelettes que l’on trouverait certainement, mais le moyen est illusoire : il n’existe aucun moyen possible pour établir la concordance exacte de la formation des terrains dans les diverses parties du monde. Comment donc établir la concordance parfaite entre les restes découverts dans les diverses régions ?

En résumé, cette question d’égale antiquité des races est une question insoluble et sans aucune valeur pour résoudre le problème de l’égalité virtuelle. A-t-elle la moindre importance pour ceux qui font dériver tout progrès de l’influence incessamment changeante des milieux ?


« Les peuples arriérés habitent généralement les pays les plus favorisés », affirmait, dans un de ses cours sur l’anthropologie zoologique à l’école d’anthropologie, M. le professeur G. Hervé, un des partisans de l’infériorité des races. — Cette affirmation serait à prouver ! Peut-on le dire des Eskimaux ? ou des habitants de la Terre de Feu ? ou des Peaux-Rouges, privés de tous les animaux qu’ils auraient pu domestiquer ? ou des nègres qui vivent dans la région des marais du Nil ou des forêts sans fin du Congo ? ou des Tongouses des steppes sibériennes ? ou des Bushmen des déserts sans eau du Kalahari ? Il ne faut pas donner de pareilles entorses à la vérité. Et puis, reste à résoudre la grosse question de savoir quels sont les « pays les plus favorisés ? » Ceux qui sollicitent le travail ou ceux qui ne le sollicitent pas ?

Cette affirmation, du reste, peut tout aussi bien se retourner contre la manière de voir qu’elle prétend défendre. N’est-ce pas justement cette facilité de l’existence qui a laissé maintes peuplades stationnaires ? Ayant de quoi satisfaire, sans travailler, à leurs premiers besoins, les hommes peuvent très bien ne pas avoir vu naître en eux des facultés qui ont continué à dormir, alors que les autres populations, forcées d’arracher au sol et au climat la subsistance de tous les jours, étaient amenées à développer des instincts et des facultés qui en éveillaient d’autres à leur tour et les lançaient ainsi dans la voie du progrès. Les autres, favorisées, n’avaient qu’à se laisser vivre.


Viennent ensuite les arguments tirés de tentatives de culture faites sur certaines tribus africaines, sur des colonies sauvages que l’on prétend avoir laissé se développer dans des villages à eux concédés.

Il se peut qu’il y ait des exemples de tentatives de culture infructueuses, cela ne prouverait rien au général, vu qu’il s’agirait de savoir dans quelles conditions ont été faites ces tentatives, dans quelle situation se trouvaient les groupes sur lesquels on a opéré, et de rechercher si on n’a pas laissé subsister des causes de dégénérescence. Ces exemples prouvent d’autant moins qu’il y a des exemples contraires. Les Iroquois du Canada sont parfaitement les égaux des blancs qui les entourent. Le premier géographe du Mexique est un Aztèque. Et nous avons la satisfaction de reconnaître que les « premiers soldats du monde » ont été proprement mis à la porte du Mexique par les descendants de « races inférieures ».

Il faut plusieurs âges d’hommes pour fixer toute nouvelle acquisition ; le cerveau d’un individu, quelle que soit sa puissance de développement, ne peut faire, dans le cours de son existence, l’évolution que sa race mettra des générations entières à parcourir. Les résultats négatifs sur des individus ne prouvent donc absolument rien, en admettant même que l’essai eût été fait dans des conditions pratiques ; car on peut leur opposer bien des résultats positifs, de même qu’aux progrès des blancs on peut opposer bien des reculs.

Les ouvrages d’ethnographie ne nous citent-ils justement pas des cas de Peaux-Rouges, de nègres ou d’autres « sauvages » que l’on était parvenu à instruire, et qui étaient arrivés même à des connaissances assez développées ; mais qui, saisis du mépris de ce qu’on leur avait enseigné, repris de la nostalgie de vie libre d’autrefois, avaient jeté aux buissons leur défroque de civilisés pour revivre de l’existence nomade ! Que l’atavisme soit, parfois, plus puissant que la faculté de perfectibilité, nul ne le nie, mais ces exemples ne prouvent nullement l’imperfectibilité de la race, puisque les individus soumis à l’éducation européenne ont certainement, pendant une période de leur existence, progressé dans la voie tracée par les éducateurs.


Le même M. Hervé, que nous citons encore, car c’est par lui que nous avons entendu le mieux soutenir l’infériorité des races, M. Hervé cite encore ce fait que le sauvage serait plus apte à la compréhension dans son enfance que dans son âge adulte. Mais que prouve cela ? Moins les races sont développées, plus les petits doivent apprendre à se pourvoir jeunes, faire preuve de sagacité aussitôt éclos. Quant aux adultes, si leur développement cérébral s’arrête de bonne heure, cela tient, il est vrai, à un fait physique, à l’oblitération des sutures crâniennes. Au contraire des races blanches, la consolidation s’opère d’abord dans les parties antérieures, de sorte que le développement du cerveau s’arrête justement, dès le début, par les parties les plus actives de l’intelligence.

Cela serait une preuve d’infériorité, s’il était prouvé que les races blanches n’aient pas passé par ce stade ; or, on a reconnu, sur les crânes préhistoriques, que les sutures s’opéraient d’avant en arrière et de bonne heure, absolument comme chez nos races soi-disant inférieures. De nos jours, on cite aussi des faits ataviques de ce même processus. Que reste-t-il donc de cet argument ?


On nous cite, pour les tourner en ridicule, la république d’Haïti et ses révolutions militaires ; mais faudrait-il remonter bien haut dans notre histoire pour y trouver des exemples semblables, moins excusables, puisque nous nous prétendons supérieurs ? En tous cas, les Haïtiens ont reconquis leur indépendance sur les Français. Quels ont été les « supérieurs », ceux qui ont reconquis leur liberté ou ceux qui voulaient maintenir un peuple en esclavage ? D’ailleurs, il faut ignorer complètement l’histoire pour ne pas reconnaître le progrès chez les Haïtiens, en dépit de leurs Soulouque, contre façon de nos Badingue.

Quand on réfléchit que la plus grande partie de nos soi-disant civilisés peine et crève de misère pour enrichir une minorité d’oisifs et de parasites, quand on pense que ce sont les exploités qui fournissent la force pour défendre leurs exploiteurs, peut-on penser que nous ayons le droit d’être bien fiers, et de nous targuer de notre supériorité ?

Et les agglomérations de sauvages, que l’on a laissé subsister, croit-on qu’on leur ait procuré les conditions qui leur permettent de s’épanouir dans leur plénitude ?


Certainement, nous ne voulons pas dire que les races soient absolument identiques ; seulement nous sommes persuadés que toutes ont certaines aptitudes, certaines qualités morales, intellectuelles ou physiques qui, s’il leur avait été donné d’évoluer librement, leur auraient permis d’apporter leur part dans l’œuvre collective de la civilisation humaine.

Ainsi, par exemple, ces Australiens si chétifs, si bas dans l’échelle de l’humanité, n’ont-ils pas inventé le boomerang, cette arme de jet aux effets rétrogrades si curieux que les Européens, malgré leur talent, n’ont su imiter et que toute leur science en balistique n’a pu expliquer ?

Certes, la découverte du boomerang n’apporte que peu de chose à l’histoire de l’Humanité ; mais puisque l’ingéniosité de ses inventeurs a pu se développer sur un objet qui leur est absolument particulier, tandis que la lance, le casse-tête, les flèches ont été connus de toutes les autres races, qui nous dit que, dans d’autres conditions, cette faculté n’aurait pas évolué dans de plus importantes directions !

Mais non, la race blanche, aidée de la race juive, qui est devenue blanche pour les besoins de la cause, a voulu tout envahir, tout exploiter. Partout où elle s’est imposée, les races retardataires ont dû disparaître. En face des ruines que sa furie conquérante a amoncelées, en présence des massacres que ses exploitations ont amenés, on peut se demander si son rôle n’a pas été aussi néfaste que bienfaisant.


Il nous a fallu 150,000 ans, peut-être, pour sortir de l’animalité, et 10,000 ans ont vu s’éteindre les civilisations égyptienne, chaldéenne, grecque, romaine, hindoue et maure pendant que, parallèlement, se développait la race jaune. Aujourd’hui nous assistons à un commencement de décadence des races latines qui ne tardera pas à être une agonie, si une transformation sociale ne s’opère à temps pour enrayer la décadence physique et morale que le système capitaliste entraîne avec lui.

Peut-être, si les peuples continuent à se retrancher derrière leurs frontières, notre succession sera-t-elle reprise par les races slaves qui nous paraissent plus jeunes, étant plus tard venues dans le courant de la civilisation européenne. Mais que durera cette période ? Qu’adviendra-t-il ensuite ? Quel sera le courant régénérateur qui viendra revivifier notre race anémiée, épuisée par les excès d’une civilisation mal comprise et mal dirigée ?

Chaque civilisation à son déclin, a vu surgir une race nouvelle qui, sachant s’assimiler les connaissances de la race qu’elle remplaçait, apportait, en échange, un cerveau neuf, de nouvelles aptitudes, un sang jeune et vigoureux, et cette disparition de civilisations prouverait que les races n’ont qu’une certaine dose d’énergie et d’aptitudes à donner, après quoi elles disparaissent ou restent stationnaires.


Mais à ce qui précède, certains amis nous objectent qu’aujourd’hui il n’y a plus de races, que le monde civilisé se divise en états, reste d’un passé qui est en désaccord avec la réalité, mais constituant un tout indissoluble. La civilisation, de France en Russie, et de l’Amérique en Australie, étant la même civilisation partout. Qu’il n’y a plus de races, mais des classes en présence.

Certes, nous sommes persuadés aussi qu’étant données les facilités de locomotion d’un pays à l’autre, l’énorme extension des relations internationales, les races sont appelées à disparaître en se fusionnant, en se mélangeant par les croisements, c’est pourquoi l’indignation nous étreint en voyant disparaître des peuplades entières avant qu’elles aient pu donner à notre civilisation la note originale qu’elles pouvaient posséder virtuellement. Lorsque nous réfléchissons aux massacres de peuplades inoffensives, aux races disparues, ou en train de disparaître, notre pensée s’emplit de mélancolie et de tristesse, car nous nous demandons si ces frères « inférieurs » ne possédaient pas quelques-unes des qualités qui nous manquent en si grand nombre ?


La race blanche n’a pu comprendre les races retardataires, elle les a brisées. Si elle avait voulu les amener à une phase supérieure de développement, elle n’eût pu atteindre son but qu’à la suite d’une longue évolution ; mais elle n’a jamais désiré faire acte d’éducation ; elle a voulu faire acte d’exploitation et l’exploitation devient extermination à la longue.

Somme toute, en présence de notre fureur de domination, nous devons nous demander si la civilisation des Iroquois, par exemple, était bien inférieure à la nôtre. Avons-nous bien raison de nous proclamer supérieurs à ces Incas qui, eux, avaient su, du moins, assurer le vivre et le couvert à tous les membres de leur société, tandis que la misère ronge nos civilisations modernes.

Rien ne justifie la théorie dite des « races inférieures », elle ne sert qu’à justifier les crimes des races dites « supérieures ».