La conquête du paradis/XIX

La bibliothèque libre.
Armand Collin (p. 240-252).

XIX

GENGI

— Passe-moi la lanterne, Naïk, dit Bussy en se retournant sur son lit de camp, dans sa tente étroite, dressée sous les murs de Gengi.

C’est une lettre de la princesse Lila qu’on vient d’apporter dans une petite boîte en laque d’ispahan, vert-pomme avec de mignonnes roses peintes et des œillets.

Bussy lui a écrit que ses blessures n’ont laissé aucune trace, timidement il sollicitait une réponse et cette réponse qu’il n’espérait pas, la voici, écrite, ou plutôt gravée sur une feuille de palmier qu’il déroule avec précaution.

« Après votre départ de l’île du Silence, disait Lila, j’étais dans un état d’exaltation extrême. Je détestais la reine : cette dureté de cœur me révoltait. Cependant, je la cherchais, voulant voir de quel front elle portait son crime.

Je la trouvai dans la plus haute chambre, droite, les regards fixes, les lèvres décolorées, et, bien qu’il n’y eût pas le moindre bruit, se bouchant les oreilles de ses mains crispées. Quand elle me vit, ses yeux s’élargirent encore.

« — C’est fini, il est mort ? dit-elle.

« — Viens voir, m’écriai-je en m’emparant d’une de ses mains, qui était glacée.

« Et je l’entraînai à travers les galeries. Elle résistait par moments, me tirant en arrière, puis elle s’abandonnait, toute chancelante. Sur le seuil du salon d’ivoire, elle eut un sanglot et ferma les yeux.

« — Ah ! dit-elle, je l’ensevelirai de mes mains ; je le coucherai sur un lit de jasmin, et ce palais incendié sera son bûcher.

« Le candélabre d’or brûlait encore, des gémissements, des plaintes faibles s’exhalaient. Elle regarda, cherchant ton cadavre.

« — Où est-il ? demanda-t-elle. Qui a fait ce carnage ?

« — Demande-le à ceux qui survivent.

« Un homme était adossé au mur, d’une main serrant son flanc, d’où le sang s’échappait entre ses doigts.

« — Reine, dit-il, nous avons fait notre devoir jusqu’au bout, nous avons lutté jusqu’à la mort.

« Un blessé se releva sur ses mains :

« — Tu ne nous avais pas dit que tu nous donnais un dieu à combattre.

« — Un dieu !

« — Son épée était tantôt une vipère furieuse, tantôt la foudre, nous ne pouvions lui échapper ; d’ailleurs, à ses yeux, nous avons reconnu son origine.

« — C’est vrai, dit l’homme qui mourait debout, il ne baissait pas les paupières.

« C’est une de nos superstitions, le sais-tu ? que les dieux, déguisés en mortels, sont reconnaissables à leurs yeux, qui ne clignent jamais. Tu dardes en effet un regard presque immobile qui, dans la frénésie de ce combat vraiment surhumain, a dû devenir plus fixe encore.

« — Mais où est-il ? dit la reine.

« Le blessé fit encore un effort pour parler :

« — Quand il nous a eu tous vaincus, avec un bruit terrible, son char céleste est venu, et il est parti.

« — Ils me rendent folle ! disait la reine cherchant à comprendre.

« — Cela signifie que ses amis sont venus à son secours et l’ont emmené.

« — Ils ont emporté son cadavre ?

« — Son cadavre ? ai-je dit cela ? non pas, il vit, une fois encore vainqueur, et hors de ton atteinte. Vois, ta cruauté inutile coule ici en flots de sang, nos sandales en sont tout imbibées, et l’on pourra nous suivre à la trace rouge de nos pas.

« Tu le vois, je ne pouvais contenir les sentiments de douleur et d’indignation qui m’oppressaient, je les laissais déborder en paroles amères, oubliant même le respect que je devais à ma reine, décidée à la quitter. Je m’attendais à un accès de colère, mais elle restait muette, terrifiée par le tableau qui était devant ses yeux. Tout à coup elle s’enfuit, appelant les esclaves, envoyant vers les blessés, promettant de couvrir d’or les survivants : je la rejoignis dans la chambre haute ; elle s’était jetée sur le sol et sanglotait la tête dans ses bras.

« — Pardonne-moi, lui dis-je alors, je me suis oubliée jusqu’à te parler durement.

« — Je n’ai rien à te pardonner, dit-elle, je me fais horreur, tes paroles étaient trop douces.

« — Ah ! que tu me fais de bien ! lui dis-je, tes larmes me consolent. Vois-tu, je ne pouvais plus t’aimer.

« — Que deviendrais-je, si tu ne m’aimais plus ? dit-elle ; mais je ne mérite pas d’être aimée ; l’on veut pétrifier mon cœur, faire de moi un être monstrueux. Mon esprit est peuplé de folies, je ne me reconnais plus, et je me déteste moi-même.

« Je la tenais dans mes bras, et je voyais tout au fond de ses beaux yeux, noyés de larmes, une grande joie rayonner. C’était de te savoir vivant, et je lui pardonnai beaucoup, à cause de cela, car je compris que l’indigne favori Panch-Anan avait tout fait, tout ordonné, et que l’affreuse trahison n’a pas été conçue par elle.

« Pardonne-lui, la haine qu’elle te porte est atteinte et saignante ; n’espère rien pourtant : l’espoir est une fleur décevante !

« Sois toujours victorieux, jeune héros, et souviens-toi que je suis ton amie. »

— Ah ! s’écria Bussy, en roulant la précieuse feuille de palmier, cette princesse, belle comme une fée, savante comme un brahmane, libre d’esprit comme un philosophe, quel contraste avec la divine Ourvaci, affolée de préjugés.

— La reine était comme Lila, dit Naïk, toutes deux instruites par le même saint homme. Une dévotion tardive et exaltée par un fanatique a égaré la reine. Mais, je t’en conjure, repose toi, maître, cet assaut sera terrible demain ! Ménage tes forces, tâche de dormir.

— Dormir ! informe-toi donc si les échelles, que Dupleix a fait fabriquer pour moi, à Pondichéry, sont enfin arrivées.

Naïk sortit en courant, et peu d’instants après rentra sous la tente.

— Les échelles viennent d’arriver, maître, dit-il ; elles sont si longues qu’il faut dix hommes pour les porter, et elles ont voyagé chacune sur trois chariots.

— Me voilà tranquille alors, dit Bussy : éteins la lanterne, et puisque tu le veux je vais tâcher de me reposer un peu.

Il se recoucha et ferma les yeux, mais non pas pour dormir, c’était pour mieux revoir la chambre octogonale, aux panneaux d’ivoire, et revivre, minute à minute, la scène qu’elle avait enfermée et dont le souvenir était pour lui une inépuisable source d’ivresse.

Quelques heures plus tard, on a levé le camp, et les volontaires de Bussy, masqués par une jungle de poiriers épineux, attendent, l’arme au pied, l’ordre de marcher. Ils causent entre eux à voix basse.

Quelques-uns se sont assis sur des pierres et jouent, hâtivement, une partie de dés, ayant pour table la peau d’un tambour, dont la caisse est peinte en bleu. D’autres fument leur pipe de terre blanche, en songeant que c’est peut-être la dernière. Quelques-uns, d’un raffinement tout asiatique, ont déballé leur houka, dont la carafe de cristal, destinée à rafraîchir la fumée, est remplacée par une noix de coco.

La tenue de ces hommes, en campagne depuis plusieurs mois, est irréprochable. Le gouverneur de l’Inde veille à ce que les uniformes soient renouvelés autant qu’il est nécessaire, afin que les soldats français gardent tout leur prestige aux yeux des indigènes. Leurs justaucorps bleus, à revers et parements écarlates, sont intacts, leurs guêtres de toile, parfaitement blanches ; ils ont les cheveux poudrés, soigneusement tressés par derrière, avec deux boucles sur les tempes, assujetties par des lames de plomb, et descendant presque jusqu’au bout de l’oreille ; les moustaches cirées, le tricorne galonné de blanc, bien placé, selon l’ordonnance : enfoncé jusqu’au sourcil droit, s’éloignant du sourcil gauche d’un pouce.

— Quel lambin que ce comte d’Auteuil ! dit un soldat appuyé sur son mousquet, il nous fait faire là le pied de grue ; on ne peut donc pas commencer sans lui ?

— Il faut bien attendre au moins que l’armée soit en vue, dit un autre, avant de nous lancer dans une entreprise qui ferait reculer le diable, deux cent cinquante Français que nous sommes.

— Vrai, là, notre jeune commandant est fou tout à fait, s’écrie un sergent : il croit que nous pouvons marcher au plafond, comme les mouches, et monter contre les murs à pic.

Un homme robuste et agile s’élança les sourcils froncés :

— Qui est-ce qui a dit que notre commandant est fou ? s’écria-t-il.

— C’est moi, Jean-Marie, répondit le sergent ; m’est avis que la bravoure doit avoir des bornes et ne pas aller jusqu’à la témérité.

— Qu’est-ce que tu chantes ? Je sais bien à quoi elle ressemble une bravoure comme celle-là. Des bornes ! garde-les pour toi, tes bornes.

— Si je ne m’abuse, pourtant, reprit le sergent, s’appuyant sur sa pique et croisant un pied sur l’autre, ta bravoure à toi ne dépasse pas les limites des rivages.

— Ne parlons pas de cela, dit Jean-Marie avec impatience ; ceux qui n’ont pas vu la fin du monde ne peuvent savoir ce que c’est ; moi je l’ai vue et je n’y retournerai pas, mais je défie qu’on trouve sur terre quelque chose qui puisse me faire reculer ; et puis il ne s’agit pas de cela ; on a dit que notre commandant est fou, voilà des choses que je ne peux pas souffrir : d’abord qu’est-ce que cela vous fait ? c’est nous, les marins, qui sommes commandés pour l’escalade ; vous n’aurez qu’à nous suivre.

— Si nous ne vous précédons pas, dit quelqu’un.

— Silence dans les rangs ! souffla le sergent.

Un officier passait à cheval, criant des ordres. Le comte d’Auteuil n’était plus qu’à quelques heures de marche, et l’on attaquait tout de suite.

Les soldats s’avancèrent alors dans la plaine, se rangèrent en bataille, tandis que les tambours battaient.

Gengi apparaissait, maintenant, au bout de la plaine, comme une création extravagante et impossible. C’était une montagne, s’élevant brusquement, par des pentes âpres, couvertes de verdure, jusqu’à un plateau presque triangulaire, à chaque angle duquel surgissait un pic vertigineux, aux parois droites comme des murailles, où il n’y avait d’autre sentier que quelques entailles faites par les hommes. La ville était sur ce plateau, entre ces trois montagnes, et des murs, extrêmement forts, avec de nombreuses tours, suivaient les sinuosités du terrain, sur plus de trois milles de circuit, enfermant les trois pics et la cité. Tout en bas, dans la plaine, adossée à la montagne, apparaissait une blanche mosquée, à deux rangs d’arcades, avec de fins minarets ; et, au sommet de chacun des trois mamelons, se détachait sur le ciel une forteresse, environnée d’une ceinture de redoutes.

Gengi avait été la capitale des rois mahrattes, dont la domination s’était étendue jusqu’au Carnatic, et les fortifications témoignaient de la science militaire de ces guerriers fameux. Le célèbre héros Sivadji l’avait assiégée, mais non prise, elle s’était rendue. Aureng-Saïb, à son tour, en avait fait le siège. Mais, en somme, elle n’avait été enlevée d’assaut : jamais.

Le soleil, illuminant la montagne et les trois roches géantes, leur donnait une apparence de plus en plus fantastique. Les soldats, comme fascinés, regardaient, riant de l’impossibilité de l’entreprise, résolus néanmoins.

Bussy passa sur son bel arabe, qui secouait gracieusement sa longue crinière. Le jeune homme était joyeux, plein d’enthousiasme ; un vague sourire laissait entrevoir ses dents charmantes ; ses yeux, plus clairs que d’ordinaire, semblaient refléter des lames d’épées.

— Mes braves ! cria-t-il, déjà l’ennemi fait une faute énorme ; au lieu de nous attendre derrière les murs de sa ville, il descend vers nous dans la plaine, et notre plan est changé : nous n’attaquons plus. Laissons venir les moricauds, avant de tirer, jusqu’à portée de pistolet ; ils tourneront les talons devant notre feu : c’est alors qu’il faudra les gagner de vitesse, arriver en même temps qu’eux aux portes de la ville. Je compte sur une fougue diabolique.

— C’est cela ! s’écria Jean-Marie en agitant son chapeau. Vive le commandant !

Bussy lui jeta un coup d’œil ami et un signe d’intelligence.

— Qu’on veille bien aux échelles ! dit-il, et il s’éloigna.

Comme il l’avait prévu, l’armée de Mahomet-Aly rompit ses rangs et se débanda devant l’artillerie française, pour remonter en courant les pentes de la montagne. Mais Bussy la serrait de près ; l’épée dans les reins des fuyards, il semblait plutôt les chasser que les poursuivre.

Il s’agissait de ne pas leur laisser refermer la porte de Gengi, sous laquelle ils s’engouffraient pêle-mêle, s’écrasant, foulant aux pieds ceux qui tombaient. Mais ils comprirent l’intention des assiégeants et, abandonnant ceux qui venaient les derniers, refermèrent brusquement le lourd battant en bois de teck, bardé de fer et tout hérissé de clous. Les malheureux ainsi repoussés tombèrent à genoux, en jetant leurs armes ; on les fit prisonniers ; mais le coup était manqué.

Un feu terrible fut dirigé sur les Français, du haut des créneaux ; on les canonnait à bout portant, sans qu’il leur fût possible de riposter. Beaucoup tombaient. Il y avait des murmures.

— Rester ici est un suicide, dit Kerjean en s’approchant de Bussy.

— Aussi n’y resterons-nous pas, répondit le jeune chef ; un pétard, vite, pour faire sauter cette porte !

Quelques soldats s’avancèrent vers la porte, puis reculèrent, devant une volée de mitraille.

Bussy leur arracha des mains le léger canon, courut au portail et, un genou en terre, sans hâte, avec la plus grande attention, disposa le pétard à bonne distance du battant massif, mit le feu à la mèche, et se recula.

Après l’explosion, le battant était fendu en deux endroits ; on l’abattit à coups de hache, et les Français, refoulant ceux qui la défendaient, pénétrèrent sous la voûte, avec des cris de triomphe.

Dans la ville, Bussy fit barricader les rues étroites, avec des chariots et tout ce qui tomba sous la main, placer les quatre pièces de campagne, qu’on avait montées jusque-là, à l’entrée des plus larges rues. On tirait sur eux des fenêtres ; mais ce n’était rien encore : les forteresses des trois montagnes, concentrant leurs feux sur le coin de la ville dont les Français étaient maîtres, commencèrent à tonner.

Par bonheur la nuit était venue, le tir manquait de précision ; on s’abritait le mieux possible et on ripostait activement avec les quatre pièces et les mousquets ; néanmoins, la situation était des plus graves ; que deviendrait-on au jour, quand les forts des montagnes et les remparts de la ville pourraient foudroyer, en toute sûreté, cette poignée de soldats à découvert ? Il faudrait donc reculer, redescendre vers la plaine ? Avec un chef comme Bussy cela était inadmissible. C’était donc les trois forteresses, avec leurs ceintures de redoutes, qu’il fallait prendre !

Le premier quartier de la lune brillait dans le ciel, et l’on maudissait, ce soir-là, cette merveilleuse limpidité des nuits indiennes. La clarté bleue, coupée d’ombres anguleuses et nettes, était traversée continuellement par des jets pourprés et couleur de soufre ; les fumées s’illuminaient, s’argentaient en floconnant, et les projectiles, venant d’en haut, semblaient des comètes et des météores.

— Quand la lune sera couchée, disait Bussy, nous donnerons l’assaut, l’obscurité non seulement nous protégera, mais encore nous préservera du vertige.

Il divisa ses hommes en trois détachements.

— Kerjean commandera l’un et enlèvera le pic de l’ouest, dit-il. Puymorin conduira le second et attaquera celui de l’orient. Moi je me réserve le meilleur morceau, qui est la montagne du Nord.

On attendit, sans cesser le tir des pièces, et cette attente donnait une impatience extrême, comme une fièvre d’action.

Enfin la lune toucha le bord de l’horizon, elle perdit son éclat métallique, devint couleur d’orange.

— En route, mes enfants ! cria Bussy. Je veux que le premier rayon de soleil caresse un drapeau français, au sommet des trois forteresses.

On se sépara, on se mit en marche au pas de course, la baïonnette en avant. Les Maures fuyaient devant ces lames aiguës ; Bussy arriva, sans avoir perdu un homme, au pied de la montagne du Nord, la plus formidable des trois.

Tout de suite ils appliquèrent les échelles, jetèrent des grappins, des cordes à nœuds ; et ils se mirent à grimper, avec une furie, un emportement qui semblaient supprimer les obstacles. Les marins, agiles comme des chats, s’étaient élancés les premiers ; Jean-Marie trouvait même la montée facile.

— Un mât de navire pendant un cyclone, c’est bien autre chose, disait-il ; au moins la montagne se tient tranquille, on ne reçoit pas de paquets d’eau sur la tête, ni cette pluie dans la figure, que le vent change en mille millions d’épingles.

Et l’une après l’autre les redoutes étaient prises, et l’on montait toujours, avec une ardeur qui ne faisait que croître. L’obscurité voilait les difficultés de l’escalade, c’était comme si elles n’existaient pas. Les feux, dirigés contre eux, leur faisaient peu de mal, et les soldats s’amusaient à compter tous les ouvrages qu’il fallait enlever, dont le nombre ne finissait pas.

Ils agissaient avec cette facilité qu’on a dans les rêves, et vraiment croyaient rêver. Jamais ils ne surent, en somme, comment ils avaient fait, ni par où ils avaient passé ; et quand du sommet de la forteresse, dont on avait eu raison avec des pétards, ils virent, au jour naissant, l’œuvre qu’ils avaient accomplie, ils pâlirent de surprise, s’entre-regardèrent, doutant s’ils étaient éveillés.

Bussy, sur la tour la plus haute, plantait, entre deux crevasses, le drapeau de la France, et se penchait, la main sur les yeux, cherchant à voir les autres montagnes, à travers la clarté encore incertaine.

Au faîte du fort oriental, le drapeau apparut, puis, tout rose du premier rayon, il frissonna sur le pic de l’ouest.

— Victoire ! cria le jeune chef en agitant son épée, que le soleil fit flamboyer.

De la plaine, l’armée de d’Auteuil lui répondit par des cris de joie, des roulements de tambours, des fanfares[1].


  1. Il est utile de faire remarquer que le récit de ce fait d’armes extraordinaire, presque invraisemblable, n’est qu’un mot à mot historique, rigoureusement exact.