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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Cave

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 81-82).
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CAVE. — Jadis nom d’une prison provisoire à l’hôtel de ville, qui chaque nuit s’emplissait de vagabonds, de voleurs et de Vénus du trottoir. Passer une nuit à la Cave. Locution de la meilleure compagnie, témoin la réponse d’une haute et noble dame de la galanterie lyonnaise, aujourd’hui vieille, et puissante à en être d’un remuage difficultueux (on la reconnaitra). Un jour qu’elle s’était un peu oubliée à souper, elle tomba, sur le coup de deux heures du matin, à la porte de son allée, qui était aux Brotteaux. Passent deux bleus, bons diables, qui la ramassent, la font s’expliquer, parviennent à comprendre ses bredouillements, et la montent, non sans peine, à son appartement. Savez-vous, Madame, dit l’un d’eux en s’en allant, que nous aurions pu vous arrêter ? — Croyez-vous, répondit-elle avec dignité, que je ne suis pas une assez bonne b…esse pour passer une nuit à la Cave ?

En 1857, M. Vaïsse transformant l’hôtel de ville en préfecture, il supprima la Gave et fit transporter la geôle provisoire à l’hôtel de police de la rue Luizerne.