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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Chapeau

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 86).
Chapelet  ►

CHAPEAU, s. m. — 1. Chapeau du pressoir, Pièce de bois sous la vis du pressoir et qui glisse entre les deux aiguilles (voy. ce mot). — De ce que cette pièce sert de chapeau aux madriers placés par-dessous.

2. Couche supérieure de la grappe qui, dans la cuvée, forme une coupole aplatie au-dessus du liquide. Chez nous, on renfonce constamment le chapeau. Dans le Midi, on n'y touche pas, et après la cuvée, il sert à faire du vinaigre.

3. Fumeron de la mèche d'une chandelle, formant champignon. Des chapeaux à la chandelle annoncent sûrement des visites.

Chapeau monté, Chapeau haut de forme. On dit encore plus volontiers un crasse ou un bugne. — Une plaisanterie très goûtée consiste à demander à un ami d'essayer son chapeau monté, voir s'il vous va. Vous prenez délicatement le bugne, le tournez la bouche en bas, et vous appliquez deux ou trois chiquenaudes très sèches sur le couvert, comme pour faire tomber la graine qui se trouverait adhérente à la coiffe. Vous regardez avec soin s’il n’en reste point, et alors le mettez sur votre tête. Puis vous le rendez en disant : I me vas pas, les cornes l'ont tout déformé.

Chapeau à la coque-moi donc, Sorte de chapeau de femme rejeté en arrière, qui découvre tout le visage.

Chapeau d’ânier, Chapeau de paille. T’as mis ton chapeau d’ânier, c’est signe de printemps. — De ce que, au temps des âniers, ils avaient tous des chapeaux de paille, qui, pour dire vrai, n’étaient pas toujours de la dernière fraicheur.