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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Curaille

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 125).
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CURAILLE, s. f. — « Le milieu d’un fruit dont on a ôté ce qui est bon ; dites trognon. » (Molard.) — D’après l’Acad. trognon a deux sens : 1° tige de chou, etc. ; 2° milieu d’un fruit. Lyon ne voulant pas d’équivoques, a deux expressions. Sans compter que trognon, de trogne, nez, n’a absolument rien à faire avec l’intérieur d’un fruit. L’utilité de cette distinction se marque d’une manière frappante dans le sermon du bon chanoine aux mariages dotés (10 avril 1810) : « Faites comme le bon profête Grignole, qu’aimit mieux laissé manger ses joyes par les bardanes, plutôt que de succombé z’à la tentation du péché de la chaire, et que, s’escannant d’un monde corrompu, a vivu trois ans dans une île desarte, rien que de trognons de salade et de curailles de pommes. »