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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Dégobiller

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 131).

DÉGOBILLER, v. n. — Parlant par respect, Vomir. — J’avais la folle vanité de le supposer lyonnais. Hélas, il s’étale au Dict. de l’Académie ! Je ne crois pas cependant que Bossuet l’emploie dans son oraison funèbre de la Palatine, mais si bien le bon Tallemand dans son Historiette XIII : « On dit qu’un jour M. de. Turenne, depuis M. de Bouillon, étant ivre, lui dégobilla sur la gorge en la voulant jeter sur un lit. » — Au fig. Parler éloquemment et avec abondance. Un de mes amis, en 1845, était allé à Paris. Eh bien, lui dis-je, tu as entendu Berryer ? — Si je l’ai entendu ! Mon ami, si tu voyais comme à te vous dégobille ça ! — Notre bonne était allée aux vêpres de Saint-Irénée : Marie, dit la maman, sur quoi a prêché le prédicateur ? — Madame, il a dégobillé tout le temps sur le Parisien et sur le Républicain.

Composé de de et gober, avec l’insertion de la syllabe ill à significat. péjorative, en même temps qu’elle répond à l’idée de menues choses. C’est cet ill qui donne cette physionomie charmante à dégobiller. Il semble qu’on y est.